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TUNISIAN'S ROADMOVIE
► Feat Luna Jacobs
Les températures avoisinent les cinquante degrés et la lumière vive d’un soleil plein aveugle le pare-brise ensablé d’une voiture de location.
Andreas est au volant d’une décapotable sans climatisation. La tête au vent, les Clubmasters sur le nez, il suit de prés l’immense autobus du SummerCamp. Sa misanthropie a eu raison de son entrain collectif. Depuis le début des vacances, il joue le jeu social, voyage avec l’ensemble des étudiants, participent aux activités, etc. Mais son besoin viscéral de solitude, mélangé à une profonde détestation du brouhaha humain, le conduisent à limiter ses interactions collectives. Pour ne pas devenir profondément désagréable, il vaut mieux s’extraire du groupe et faire quelques parties de voyage seul. Ainsi, à bord de sa location, Andreas file droit de Kairouan jusqu’à Sousse. Devant lui, l’autobus tremble et tente tant bien que mal de maintenir la droiture de la ligne blanche, malgré les crevasses et aspérités du goudron fumant. La musique à fond pour dépasser le bruit lourd du vent, Andreas est jeté à pleine vitesse sur la nationale tunisienne presque vide de milieu d’après-midi.
Après une heure de route, le bus ralenti aux abords d’un petit commerce qui fait office d’aire de repos. Andreas tourne sur sa droite et se gare un peu plus loin, pour ne pas attirer l’attention. Il saute par-dessus la portière, sa chemise grise ouverte sur son torse, et se dirige vers la petite épicerie tout en la reboutonnant. Ses camarades d’Harvard, qu’il ne connait pas vraiment pour la plupart, se précipitent dans la même direction. L’épicier commence à étaler des bouteilles d’eau glacée sur son étable. Une queue agitée se forme. Andreas se fraye péniblement un chemin et réussi en quelques minutes à acheter une bouteille d’eau congelée et un paquet de biscuit à la vanille. Par mégarde, un étudiant le bouscule. Andreas a une réaction de crispation et d’un geste brusque, se tourne vers lui, menaçant. Quelques secondes, le temps de rafraîchir la température nerveuse. Et l’air méprisant, Andreas fait volte-face, ignorant délibérément les excuses de l’étudiant avec un dédain colossal.
Andreas s’éloigne de la foule en direction des steppes qui bordent la route, quelques mètres derrière l’épicerie. Il cherche un endroit suffisamment caché pour se soulager sans n’offenser personne. Après plusieurs minutes de marche, il trouve un endroit. Puis, quelques minutes encore plus tard, il revient sur ses pas, en direction de la petite épicerie et de sa voiture. Or, à mesure qu’il s’approche de l’aire de repos, il est pris par une vague de panique qu’il peine à confirmer : le bus n’est plus là. Andreas court à pleine vitesse, malgré la maladresse de son corps, sa bouteille congelée et son paquet de biscuits dans les bras ; se poste au milieu de la route et voit désespérément au loin, à l’horizon, les deux phares rouge de l’autobus devenir de plus en plus minuscules.
@"Livia Soares"
Andreas est au volant d’une décapotable sans climatisation. La tête au vent, les Clubmasters sur le nez, il suit de prés l’immense autobus du SummerCamp. Sa misanthropie a eu raison de son entrain collectif. Depuis le début des vacances, il joue le jeu social, voyage avec l’ensemble des étudiants, participent aux activités, etc. Mais son besoin viscéral de solitude, mélangé à une profonde détestation du brouhaha humain, le conduisent à limiter ses interactions collectives. Pour ne pas devenir profondément désagréable, il vaut mieux s’extraire du groupe et faire quelques parties de voyage seul. Ainsi, à bord de sa location, Andreas file droit de Kairouan jusqu’à Sousse. Devant lui, l’autobus tremble et tente tant bien que mal de maintenir la droiture de la ligne blanche, malgré les crevasses et aspérités du goudron fumant. La musique à fond pour dépasser le bruit lourd du vent, Andreas est jeté à pleine vitesse sur la nationale tunisienne presque vide de milieu d’après-midi.
Après une heure de route, le bus ralenti aux abords d’un petit commerce qui fait office d’aire de repos. Andreas tourne sur sa droite et se gare un peu plus loin, pour ne pas attirer l’attention. Il saute par-dessus la portière, sa chemise grise ouverte sur son torse, et se dirige vers la petite épicerie tout en la reboutonnant. Ses camarades d’Harvard, qu’il ne connait pas vraiment pour la plupart, se précipitent dans la même direction. L’épicier commence à étaler des bouteilles d’eau glacée sur son étable. Une queue agitée se forme. Andreas se fraye péniblement un chemin et réussi en quelques minutes à acheter une bouteille d’eau congelée et un paquet de biscuit à la vanille. Par mégarde, un étudiant le bouscule. Andreas a une réaction de crispation et d’un geste brusque, se tourne vers lui, menaçant. Quelques secondes, le temps de rafraîchir la température nerveuse. Et l’air méprisant, Andreas fait volte-face, ignorant délibérément les excuses de l’étudiant avec un dédain colossal.
Andreas s’éloigne de la foule en direction des steppes qui bordent la route, quelques mètres derrière l’épicerie. Il cherche un endroit suffisamment caché pour se soulager sans n’offenser personne. Après plusieurs minutes de marche, il trouve un endroit. Puis, quelques minutes encore plus tard, il revient sur ses pas, en direction de la petite épicerie et de sa voiture. Or, à mesure qu’il s’approche de l’aire de repos, il est pris par une vague de panique qu’il peine à confirmer : le bus n’est plus là. Andreas court à pleine vitesse, malgré la maladresse de son corps, sa bouteille congelée et son paquet de biscuits dans les bras ; se poste au milieu de la route et voit désespérément au loin, à l’horizon, les deux phares rouge de l’autobus devenir de plus en plus minuscules.
@"Livia Soares"
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