one kiss is all it takes (ange&stevie)

@Ange K. Murray D'une conversation entre présidents à quelques SMS échangés, me voilà en direction de ma chambre pour sauter dans la douche avant qu'Ange n'arrive. Je n'ai le temps de rien - et n'ai pas vraiment envie de le prendre de toute façon - mais il faut au moins que j'enlève cette couche épaisse de crème solaire de ma peau. Passer le reste de ma journée au bord de la piscine était une très belle option mais je crois que celle qui me permet de rencontrer de nouvelles personnes est toute aussi adéquate. Ma douche est rapide - il faudra en reprendre une entre son départ et la soirée de toute façon - et j'enfile les premiers sous-vêtements et la première robe qui me passent sous la main. Je ne vais définitivement pas les garder bien longtemps sur le corps de toute façon, alors pourquoi s'embarrasser à trouver quelque chose de sexy à regarder ? Et puisqu'il me reste quelques minutes devant moi, j'envoie quelques messages à Lukas et Kiana, mais en profite aussi pour regarder à nouveau le contenu complet du profil du jeune homme. Grand, fin, tatoué de partout. Pas franchement son style en temps normal mais quand je vois ses yeux, j'en tomberais à la renverse. I wanna marry those eyes. La chanson de MKTO s'installe dans mon esprit alors que je zoom sur les selfies torse nu et les selfies tout court, à vrai dire. Il ne me faut pas bien longtemps pour sauter du lit lorsque j'entends frapper à la porte. On pourrait croire un lion affamé qui vient d'appercevoir sa proie. Le cellulaire dans le tiroir de la table de nuit, je file vers la porte que j'ouvre avec un large sourire sur mon visage. Et quand mes yeux croisent les siens, j'ai l'impression qu'il fait vraiment très très trèèèèès chaud ici. Hey... Que je souffle, m'écartant pour le laisser passer. Nous allons pouvoir faire plus amples connaissances dans quelques minutes mais pas devant tout le monde, ce serait indécent.

La spontanéité, c’est quelque chose qui me correspond bien, surtout en vacances. Je refuse de me poser trop de questions, de prendre trop de temps à réfléchir. C’est le moment parfait pour se laisser aller, pour profiter de la vie et de réfléchir aux conséquences à un autre moment. J’aurais le temps de faire le calcul de mes folies lorsque je passerais des heures dans un bus ou un avion et ne pourrait pas faire autre chose. Le mile end club, je l’ai déjà rejoint il y a pas mal d’années et le côté étriqué de ces toilettes ne me plait pas le moins du monde. J’aime avoir la place, pouvoir bouger sans avoir peur de toucher un de ces murs crasseux que le peuple complet peut toucher. Rien que d’y penser, je grimace et relève les yeux de mon cellulaire pour me rappeler que je suis dans une chambre, dans ma chambre. Il n’y a que moi, le personnel qui nettoie et les personnes que j’autorise qui peuvent venir ici. Et Ange est le nouvel autorisé à entendre. Mes yeux sur lui, je fonds. Je ne peux pas le nier. Mes yeux détaillent son visage, ses traits fins et anguleux, ses yeux bien entendu mais aussi le début de quelques-uns de ses tatouages. Il n’a rien d’un homme sur lequel je me retournerais dans la rue mais pourtant, ici et sur meetsagram, il a retourné mon cerveau et pas que. C’est entre mes cuisses que ça palpite puisque c’est là où se trouve mon cœur. C’est un coup de cœur imprévu et je crois que ça ne donnera que plus de force et d’intensité à ce qu’il va se passer dans les minutes à venir. Cette voix suave, c’est le coup qui m’achève. Je déraille doucement mais c’est le déraillement le plus doux qui puisse exister, pour moi du moins. Et j’ai hâte que ses doigts se posent sur ma peau, qu’il y ait un réel contact entre nous deux. Un électrochoc, voilà ce que je vais me prendre. Tu veux boire quelque chose ? Que je demande poliment, m’approchant de lui. Une prédatrice qui lorgne sur sa proie, c’est mon comportement à l’heure actuel. Je le regarde, pose mes doigts sur le tissu de sa chemise, lorgnant sur les quelques tatouages que l’on voit sur son torse. J’ai cru voir que tu en avais pas mal. C’est lequel ton préféré ? Allez Ange, montre le moi, déshabille-toi, commençons cette rencontre entre nos âmes. Ou plutôt nos corps parce que c’est ce que c’est, un moment charnel. Et ça me convient parfaitement.

Ange n’a rien de ces hommes que je fréquente normalement. Absolument rien. Et je crois que c’est ce goût de nouveauté, cette absence de “déjà-vu” qui m’intrigue autant. J’ai besoin de changements, de nouveautés, de rencontres qui me font ouvrir mon esprit si ce n’est que lors de quelques minutes. Et si les émo edgy ont toujours été ce que je refusais et réfutais lors de mes années lycées, son regard sombre, l’encre qui couvre ses bras et l’absence de chaleur a le don de m’électriser ce soir. Promis, je ne suis pas de celles qui sont tombées amoureuses d’un coup de toutes ces personnes qu’elles ont toujours moqué et détesté grâce à Eddie Munson. Il me faut plus qu’une série à succès pour me faire décider de m’adonner à un nouveau type d’hommes et aujourd’hui, c’est l’ennui des monsieur muscles et coquillages - à y comprendre qu’ils sont tous vides - qui me fait foncer vers Ange. Il faudra que je remercie Lukas à un moment mais pas maintenant. Nous avons encore beaucoup de choses à voir pour que nous passions du moment dérangeant à celui qui vaille la peine. Et si j’essaye toujours de me montrer polie et bien élevée, les réponses du jeune homme m’arrachent un sourire. Je crois qu’en temps normal, je demanderais un peu plus de respect mais là, rien ne me choque ni ne m’offusque. Est-ce que je le vois comme le méchant loup, celui qui mangerait la grande même sans même la faire rôtir, histoire de la digérer plus facilement ? Peut-être bien oui. J’hausse les épaules et souffle Comme tu veux. Parce que je ne suis pas là pour contrer tout ce qu’il compte dire ou faire, loin de là même. Il y a cette drôle d’ambiance qui s’installe, une envie viscérale de faire tomber chacun des tissus qui le couvrent. Et encore, tomber est un euphémisme. Les arracher me semble bien plus adéquat à ce qu’il se passe dans ma tête. L’envie de le découvrir physiquement est là mais celle de se lier très légèrement est encore plus prenante. Mes yeux sur lui, je le laisse prendre les devant, faire tomber le tissu blanc qui recouvrait la plus part de ses tatouages jusque là et pince mes lèvres alors que mes yeux le détaillent. J’ai bien entendu, regarder et choisir. Le verbe ‘toucher’ n’a pas fait partie de ses indications. Moi qui déteste me faire commander et imposer des règles en temps normal, me voilà subjuguer, intriguée, intéressée. Désireuse aussi. De son corps, de ce moment mais pas de briser la carapace. Je n’ai pas besoin de cela pour le moment. Les doigts en l’air, la main en suspens, je détaille les différentes encres présentes sur ses bras. Il me déboussole, me rend muette et intriguée comme jamais personne n’a réussi à le faire. Je ne suis pas de celles qui peuvent se faire manipuler comme des marionnettes mais aujourd’hui, c’est clairement ce que je suis. En temps normal, mon index aurait profité de ce petit show pour détailler chacun des contours de ses tatouages ou ceux de ces muscles. Mais là, je suis hypnotisée. Je le regarde s’approcher, me toucher doucement le cou et la nuque et je finis par l’écouter, mes yeux glissant sur ses lèvres quand j’entends la condition. Pas de baisers. Cela risque d’être le plus compliqué, aimant ce contact - celui qui me permet de me déconnecter complètement de tout ce qu’il y a aux alentours. J’en ai presque perdu ma voix et il n’y a que lorsqu’ils n’a plus ses mains sur moi que je me retrouve et tente de ne pas me liquéfier complètement au milieu de la chambre. La force, la puissance, la liberté. Que je souffle en posant ma main à plat sur son torse, sur le plexus solaire et le tatouage en forme d’aigle qui s’y trouve. Les couleurs sont belles, le mouvement de l’aigle m’intrigue aussi beaucoup. Et la gamine à la robe rouge. Que je souffle alors que mes doigts glissent sur son bras gauche, comme pour lui rappeler où se trouve ce tatouage. Mes doigts sur sa peau, je relève les yeux vers lui et dis Tu peux laisser les marques que tu veux. Que je souffle en me reculant légèrement, passant à mon tour mes mains sur mes épaules et faisant glisser les bretelles de ma robe le long de mes bras. Et pour les baisers. Que je souffle, laissant le tissu de ma tenue glisser sur ma peau bronzée. Cela ne concerne que tes lèvres ? Parce qu’il y a des millions de façons de faire des baisers. Suis-je interdite d’embrasser son corps aussi ? De profiter de la vue avec chaque organe sensoriel. Je veux connaître les règles avant de pouvoir jouer. Le tissu à terre, je pousse la robe au sol et continue de le détailler. Je profite de la vue avant de foncer, de le sentir contre moi, ses mains, le poids de son corps et que la température monte définitivement. Pour le moment, je continue de détailler son torse. Il m’offre une véritable oeuvre d’art à analyser quand moi, je lui offre un mélange de dentelle, de tissu, de cuir et d’absence totale de tout cela grâce à cette lingerie qui m’a coûté plus de deux cent balles. Chacun avec le pouvoir de regarder et ça me fait déjà fortement monter en pression. Quelle douce agonie.