NO DOUBT.
@Lilly-Ann Borowski L
illy-Ann attisait sa curiosité. Elle ne ressemblait à cette ribambelle de jeunes femmes qui se pavanaient en dévoilant leurs corps afin d’être vues pour ne point dire remarquer. Il n’y avait pour certaines que les apparences qui comptaient, seulement, ce genre de femmes, il le connaissait par cœur, Ezekiel. Il s’amusait avec ces dernières sans le moindre mal aucun, pour profiter de leurs corps en se moquant du reste. D’ailleurs, la plupart d’entre elles ne souhaitaient que cela. Vide de tout, de réflexion, c’est ainsi qu’il les percevait l'homme aux origines italiennes et il s’ennuyait, à la longue, avec ce type d’inconnues toutes semblables les unes aux autres. On aurait dit qu’elles sortaient toutes du même moule, ce qui lui semblait assez pathétique, dans le fond. Aurait-il de la pitié pour elles ? À la vérité, il ne saurait le dire. Seulement, il se lassait de jouer avec ces poupées.
La jeune femme, présente devant lui, fait donc exception et cela lui plaît. Ezekiel désire même tout connaître d’elle, dans les moindres détails. Il souhaite lire en elle, pour la comprendre, saisir ses raisonnements, bien qu’il raffole des surprises qu’elle lui offre en conversant avec lui. Car il ne s’attend à ses propos et même plus : il se s’était attendu à
elle.
Scrutant son visage tandis qu’un
« euh » s’extirpe d’entre ses lèvres pleines, le bellâtre patiente, légèrement amusé, lorsque enfin, son cerveau semble s’être remis en fonctionnement.
*Cesse d’être amusé et intime là d’arrêter de s’enivrer !* Lui somme une voix dans sa tête : sans doute l’ange censé être présent sur son épaule : celui qu’il occulte perpétuellement, de coutume.
- "Fort bien. Je n’ai rien contre le fait de goûter à votre sangria." Il prononce quasi-instantanément après ses dires, quand, sa voix se fait suave et que ses prunelles saphir s’ancrent dans celles de la jeune femme ; comme pour l’hypnotiser. Contrairement à la Bible, il s’agit plutôt d’Adam qui présente le fruit défendu à Eve et elle se saisit de son verre afin de le vider d’une traite, ce qui le laisse pantois.
*Que Diable !* Retentis dans son esprit alors qu’il la scrute avec intensité, lorsque soudain, tandis qu’il réceptionne le verre afin qu’il ne se brise sur la table, la belle se met à tousser. Ne cessant de le faire, devenant aussi rouge de teint que sa Sangria, il fait signe au serveur de lui apporter un verre d’eau, quand, elle lui fait comprendre qu’elle ne souhaite qu’il la voit ainsi, puisqu’elle détourne son visage. Inquiet, bien plus qu’il ne le devrait, l'adonis se saisit de la main libre de la jeune femme afin de lui faire part de son soutien, lorsque enfin, son fabuleux visage réapparaît. Laissant échapper un mince soupir de soulagement, Ezekiel lui offre un regard empli de reproches, bien qu’il devrait s’en vouloir à lui-même.
- "Est-ce que vous allez bien ?" Il s’enquit, balayant ses propos qu’elle souhaitait sans nul doute amusant, une ridule présente entre ses sourcils.
"Je m'inquiète pour vous." Son regard pénétrant le sien, il fait glisser le verre d’eau sur la table, jusqu’à Lilly-Ann, mais elle ne semble le voir. Car elle se contente de le fixer, pour ne pas dire qu’elle se contente de le dévorer du regard, quand, à sa plus grande surprise, elle se rapproche afin que leurs lèvres se touchent. Immédiatement, l’homme l’attire à lui pour placer une main sur son visage tandis que l’autre trouve sa chevelure. Leurs bouches se meuvent aisément, comme s’il était naturel pour eux de s’embrasser et rapidement, leurs langues se mêlent pour s’adonner à un tango enflammé. S’il n’a qu’un souhait à cet instant, le bellâtre, est qu’il rêverait que leur baiser ne cesse jamais. Seulement, devant tous deux reprendre leur respiration, elle termine de mettre fin à leur baiser.
- "Ce…" Il ne sait que dire, le professeur et lorsqu’elle essuie de son doigt ses lippes charnues, il se saisit de son poignet avec délicatesse pour entrouvrir la bouche, ses iris plantés dans les siennes tandis qu’il approche son fameux doigt de cette dernière afin de le sucer. Ce faisant, son regard ne se défait du sien et lorsqu’il le libère, il sourit à ses mots.
- "Vous devriez manger davantage et avaler de l’eau." Il lui désigne son verre, avant de se saisir de celui qui se trouve rempli de Sangria, dans le but d'y goûter. Le déposant ensuite face à lui, vide, il prononce tout bas :
"Je préfère l’alcool fort. Le vôtre est traitre et entraine des situations comme celle que nous avons vécue." Il fait référence à leur baiser, qu’il a très fortement apprécié.
"Il n’est conseillé de mélanger les alcools et, croyez-moi sur parole, vous devriez arrêter votre Sangria pour aujourd’hui." Pause. Leur connexion reste présente par leurs regards.
"Ce serait plus judicieux. Plus prudent." Ses conseils sont avisés, seulement, il ne sait les suivre lui-même et commande :
"Un second laphroaig, du plus vieil âge que vous possédez."