(SALIVIA) One year...

08 juillet Ce jour était auparavant mon préféré puisqu'il signifiait notre anniversaire de mariage à ma femme et moi. Maintenant tout ce à quoi je pense, c'est qu'il est devenu le jour où elle est morte. Cela fait un an aujourd'hui qu'elle nous a quittée, un an que je la pleure, que ma fille n'a plus sa mère et que je m'efforce de survivre. C'est pour cette raison que j'ai voulu passer cette journée seul, j'ai laissé la petite la veille chez ses grands parents et moi je suis rentrer. J'avais ce besoin d'être seul pour m'effondrer, ce que je n'ai pas encore fait totalement. Il y a bien eu quelques larmes au cimetière tout à l'heure pendant que je déposais des fleurs, mais me voilà à la maison attrapant la bouteille de whisky, un verre sur mon passage jusqu'au canapé ou je m'affale. Je me serre un verre que je commence à boire alors que j'allume le téléviseur et que je lance la vidéo de notre mariage. L'alcool s'accumule de mon corps alors que j'ignore au combien de verre je suis, mais je suis ivre c'est le cas de le dire puisque j'en viens à voir ma femme assise à côté de moi. Chose qui arrive très souvent en ce moment quand je suis ivre ou triste et comme je suis les deux aujourd'hui, j'ai droit à sa présence. De plus ma tenue convient parfaitement à ce jour sombre, un bas de jogging noir, un haut noir et une tête de déterré. Nous échangeons quelques mots tous les deux notamment qu'elle me manque atrocement, mais c'est des coups à la porte qui interrompt cette discussion qui n'existe même pas puisqu'elle n'est même pas là. Je me demande qui ça peut être puisque j'ai clairement dit à tous mes proches que je voulais être seul sauf à. "Olivia ? Qu'est-ce qui t'amène jusqu'ici ?" Je n'allais pas la chasser, mais j'espérais qu'elle ne resterait pas trop longtemps. Je discutais avec Mia puis je buvais aussi en regardant mon mariage et je veux continuer à faire ça en laissant aller mes émotions.

Les cours étaient terminés maintenant plus qu’à profiter des vacances pour décompresser avant de commencer une nouvelle année à Harvard sachant qu’elle avait réussi ses examens. Et même si l’idée de changer d’université lui avait traversé l’esprit vu tout ce qui s’était passé cette année, elle avait vite changé d’avis. Elle appréciait sa vie ici et son job aussi qu’elle n’avait pas envie de quitter donc s’était rapidement décidée pour rester et continuer ses études ici à Boston. Et maintenant qu’elle était en vacances, libérée des examens et des révisions, elle avait pris le temps de tout mettre en ordre avec ses cours avant de se rendre compte qu’un livre qu’elle avait emprunté à la bibliothèque n’était pas chez elle. Sa réflexion l’avait fait réaliser qu’il se trouvait chez Samuel, c’est là qu’elle l’avait utilisé la dernière fois alors qu’elle révisait pour son examen pendant que Victoria était partie dormir. Ni une ni deux elle décida d’aller le récupérer pour pouvoir aller le rendre dès que possible et se mit en route pour la maison de Samuel. Normalement il serait chez lui sachant que Victoria était en vacances et qu’elle n’avait pas eu à la garder, du moins elle espérait pour ne pas avoir pris la route jusque chez lui pour rien. Se garant devant chez lui, la rouquine alla toquer à la porte espérant qu’il y ait quelqu’un. Au bout d’une minute ou deux la porte s’ouvrit sur un Samuel bien différent de celui qu’elle voyait quand elle gardait Victoria. Vêtu d’un jogging alors qu’elle le voyait toujours en costume pour son travail, l’air un peu absent et on aurait clairement dit qu’il avait bu. Surprise, Olivia en oublia de lui dire ce qu’elle venait faire ici avant qu’elle ne se reprenne quand il s’adressa à elle. « Oh…euh j’ai oublié un livre ici que je devais rendre… Mais si je dérange je peux repasser un autre jour ? » Visiblement Samuel ne s’attendait pas à sa visite et elle ne voulait pas le déranger non plus. Mais en même temps il ne semblait pas aller bien, il avait bu, elle pouvait le voir dans son attitude et elle ne se voyait pas faire demi-tour et repartir comme si de rien n’était en le laissant comme ça. « Tu es sûr que ça va ? Parce que ça n’en a pas l’air… Et si je peux faire quelque chose pour toi ?  » qu’elle demandait hésitante, ignorant s’il irait lui dire ce qui se passait exactement ou s’il préfèrerait garder ça pour lui. Mais au cas où elle lui montrait qu’elle était là s’il avait besoin de se confier ou simplement de ne pas être seul alors qu’il n’était clairement pas dans son assiette.

Ne m'attendant pas à la visite d'Olivia aujourd'hui puisque ce n'était pas prévu qu'elle garde Victoria qui était chez ses grands parents, c'est tout confus que je me retrouvais face à elle. Je n'avais pas l'habitude de me montrer si décontracté face à elle normalement hormis quand elle restait mangeait avec moi le soir et que je me changeais, mais sinon... C'est pour cette raison que j'étais tout de même gêné qu'elle me voit comme ça. Je passe une main dans mes cheveux, l'écoutant attentivement et lui offre un faible sourire. "Non, je t'en prie, entre et récupère ton bouquin." Je me pousse de l'entrée. Je m'apprêtais à repartir m'affaler dans mon canapé quand elle m'adressa encore quelques mots. Je me tourne à nouveau vers elle et hoche la tête positivement. "Oui oui ça va... te préoccupe pas de moi, récupère ton bouquin et va t'amuser maintenant que les cours sont fini. La vie est courte, profites en." Des paroles bien vraies au vu des circonstances et de ce triste jour. Je repars au salon, je me laisse tomber dans mon canapé, attrapant mon verre que je vide d'une traite alors que je m'en sers à nouveau un alors que je relance le film de mon mariage. Je m'attends à ce que Mia apparaisse, mais rien ce qui m'attriste vraiment. Mais ça ne fait rien, à la place, je regarde le film, revoyant l'un des plus beaux jours de ma vie, croyant qu'Olivia est déjà repartie alors que c'est loin d'être le cas.

Olivia avait clairement l’impression de déranger en voyant Samuel lorsqu’il lui ouvrit la porte, lui faisant regretter d’être venue jusqu’ici. Après tout il n’était pas prévu qu’elle vienne aujourd’hui vu son apparence. Elle se demandait clairement si c’était une bonne idée, si elle ne devait pas là s’excuser et faire demi-tour pour le laisser tranquille, lui proposant même de repasser un autre jour si ça pouvait l’arranger. A sa réponse, elle hocha légèrement la tête, lui offrant un petit sourire en remerciement avant d’entrer pour aller le récupérer. Mais elle marqua une pause avant d’y aller lui demandant si ça allait et si elle pouvait l’aider même si elle n’avait aucune idée de ce qui se passait exactement et de comment elle aurait pu le faire. Il refusa gentiment avant de s’affaler dans le canapé alors qu’elle allait récupérer son livre, laissé dans le bureau où elle travaillait la dernière fois. Une fois récupéré, elle se dirigea vers la porte d’entrée pour repartir avant de s’arrêter face au salon prenant le temps d’observer Samuel l’espace d’une seconde ou deux hésitant à repartir. Et puis finalement comprenant qu’il pensait à sa femme en voyant la télévision, elle s’avança dans le salon tout en s’adressant à lui. « Ecoute je sais que ce n’est pas ma place et que tu aurais tous les droits de me dire de partir mais tu ne devrais pas te mettre dans cet état… même si tu es triste… » qu’elle tentait de lui dire avant de s’asseoir dans un fauteuil et de continuer après quelques secondes de silence. « Elle était vraiment très belle ta femme » qu’elle disait en la voyant apparaitre à la télévision avec un Samuel bien plus heureux qu’elle ne l’avait vu être en réalité. Difficile de croire qu’ils étaient tous les deux la même personne. C’est là qu’elle réalisait à quel point la perte de sa femme l’avait vraiment bouleversé pour qu’il change à ce point et ne devienne plus que l'ombre de lui-même.

Affalé dans mon canapé, j'espérais que cette journée passe vite, que je retrouve rapidement ma fille. Elle n'était pas là, car je refusais qu'elle me voit triste durant ce jour sombre. Cela aurait été difficile de la cacher ma peine alors que ce jour me rappeler encore plus l'accident que les autres jours puisque ça faisait un an. Les images défilés sur le téléviseur alors que je continuais à boire espérant qu'elle apparaisse à nouveau, mais à la place de ma femme, c'est Olivia qui revient à la charge. Je ne quitte pas le téléviseur des yeux alors que je l'écoute attentivement et une fois qu'elle a terminée, je me racle la gorge, posant mes yeux sur elle. "Je sais..." Je la laisse prendre place non loin de moi alors que je repose mes yeux sur l'écran, nous étions si heureux et aux paroles de la rousse, les larmes me montent aux yeux. "La plus belle ouais... et dire qu'on auraient dû fêter nos dix ans de mariage aujourd'hui... à la place, tout ce à quoi je pense, c'est que ça fait un an que je l'ai perdu et c'est entièrement ma faute..." Je m'essuie les larmes qui menace de tomber alors que j'éteins la télévision, pose mon verre et me lève de mon canapé. "Ecoute Olivia, c'est super gentil à toi de t'inquiéter pour moi, mais je vais bien ok ? J'ai juste ce besoin d'être seul aujourd'hui, mais t'inquiète ça va. Rentre chez toi, profite de tes vacances, car moi, je te l'ai dit, la vie est courte !" Ce qui était vrai au vu des circonstances actuel de ma misérable vie qui rimé qu'à survivre pour ma fille et à faire mon job du mieux que je pouvais.

Olivia avait cru que ça ne poserait pas de problèmes de débarquer à l’improviste juste le temps de récupérer un livre. Mais visiblement elle avait eu tort puisque Samuel ne s’attendait à aucune visite aujourd’hui au vu de son apparence, lui qui semblait toujours vouloir donner bonne impression à la personne en face. C’était la première fois qu’Olivia le voyait comme ça d’ailleurs, au-delà de cette image qu’il renvoyait à tout le monde et elle prenait conscience aujourd’hui d’à quel point la perte de sa femme l’avait affecté. Une fois son livre récupéré, elle aurait pu ou dû sûrement partir comme ça, en le laissant dans ses souvenirs car ça semblait bien trop personnel pour qu’elle s’en mêle. Elle qui n’était que la baby-sitter en fin de compte. Mais elle ne se voyait pas non plus ignorer sa peine et s’en aller sans un regard en arrière. Peut-être qu’il avait seulement besoin de quelqu’un pour le réconforter ou simplement de ne pas être seul aujourd’hui. Aussi elle décida de s’avancer dans le salon avant de prendre place dans un fauteuil initiant la conversation en lui disant qu’il ne méritait pas de s’infliger ça. C’était vrai mais ça n’eut pas l’effet attendu puisqu’elle eu droit à un simple « je sais » comme si ce qu’elle venait de lui dire n’avait pas d’importance. Elle tenta alors une autre technique en lui parlant de sa femme espérant pouvoir initier une conversation avec lui alors qu’il semblait juste plongé dans ses souvenirs. A ses paroles, elle regretta presque d’avoir abordé le sujet qui semblait particulièrement sensible pour lui. « Je suis vraiment désolée… » qu’elle lâchait en réponse, parce que quoi dire d’autre que ça à quelqu’un qui pleurait la perte d’une personne chère ? «  Mais je suis sûre que ce n’était pas ta faute… Et presque sûr qu’elle te dirait la même chose… » tentait-elle de lui dire espérant au moins le réconforter un peu malgré les circonstances. Il éteignit soudainement la télévision avant de se lever, une manière certainement pour lui de lui dire de partir. Elle n’allait pas s’imposer mais avant de partir, elle tenta tout de même une dernière fois, ne voulant pas le laisser comme ça, aussi triste. «  Si je peux faire quelque chose pour toi… n’hésite pas… » qu’elle proposait une dernière fois s’étant levée à son tour pour ne pas rester trop longtemps s’il voulait rester seul. Car malgré la situation et son envie de l’aider, elle ne pourrait rien faire s’il souhaitait simplement être seul pour pleurer celle qu’il aimait toujours.

J'ignorais ce que Olivia venait faire là, pourquoi est-ce qu'elle s'impliquait autant dans mon bien être alors qu'elle devait veillé uniquement sur ma fille, mais pourtant, voilà qu'elle était là. J'étais complétement ivre et elle, elle restait là, car elle s'inquiétait pour moi, ce qui me toucher énormément. C'est vrai qu'elle était la première à s'impliquer autant, en réalité, Liz avait voulu venir me voir, mais j'ai préféré rester seul. Je ne voulais pas qu'elle me voit aussi mal, pas sûre qu'elle aurait apprécier que je boives autant puisque c'était dangereux. Mais fort heureusement, je n'étais pas stupide au point de prendre le volant en étant autant alcoolisé. Mais au lieu de continuer à discuter, j'ai éteins la télévision et je me suis lever pour qu'elle rentre chez elle. Je ne voulais pas qu'elle me voit dans cet état plus longtemps. "Tu peux en effet faire quelque chose oui." Est-ce que c'était l'alcool qui me faisait agir de la sorte ou est-ce que c'était autre chose ? Je n'en avais aucune idée, j'avais l'esprit trop embrouillé pour réfléchir. Alors, au lieu de me poser des tas de questions, je fais ce dont j'ai envie et je colle mes lèvres contre les siennes. Mais après quelques secondes, je réalise que c'était une mauvaise idée, alors je m'éloigne directement d'elle. "Olivia je..." Je me sentais vraiment con face à elle et j'en venais à bégayer. Je me racle la gorge. "J'ignore pourquoi j'ai fait ça, j'ai trop bu et puis tu sais... vraiment désolé." Dis-je en me laissant tomber sur le canapé. "Rentre chez toi s'il te plaît !" Au moins en étant seul, je ne faisais rien de stupide comme embrasser la baby-sitter de ma fille, quel crétin bon sang. Il se peut même qu'elle ne soit plus la baby-sitter de ma fille puisque j'ai tout gâché et la petite me pardonnera jamais. Putain quel con !

Peut-être que c’était une mauvaise idée, peut-être qu’elle aurait dû directement repartir en voyant la tête de Samuel qui ne s’attendait clairement pas à de la visite. Et en rentrant à l’intérieur de la maison, elle s’était rendu compte à quel point elle avait interrompu un moment privé, qu’elle n’aurait certainement pas dû voir. Le Samuel toujours classe, de bonne humeur sauf quand il râlait à cause de son job était là devenu quelqu’un de totalement différent. A se demander comment elle n’avait pas vu avant à quel point il faisait semblant et à quel point tout ça était une façade. Et si elle avait hésité à reprendre son livre et repartir aussi vite qu’elle était arrivée, Olivia n’avait pas pu si résoudre, essayant même de lui parler. Au moins s’ils discutaient tous les deux, ça éviterait à Samuel de boire car l’alcool n’était pas une solution, loin de là même. Pour autant ça ne semblait pas l’aider puisqu’il lui demandait rapidement de partir. Elle n’allait pas s’imposer s’il voulait être seul mais avant de partir elle lui proposait tout de même de l’aider. Peut-être lui préparer quelque chose à manger par exemple pour qu’il arrête de boire et se nourrisse un minimum, ne serait-ce que pour Victoria. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il accepte son offre, s’approche d’elle et au lieu de lui dire ce qu’il voulait, il déposa ses lèvres sur les siennes pour lui offrir un baiser. Sans réfléchir Olivia commença par y répondre avant de réaliser ce qui était en train de se passer, et l’état dans lequel se trouvait Samuel. Qui d’ailleurs ne perdit pas de temps pour la repousser, certainement gêné lui aussi par ce qu’il venait d’arriver. Il commença par s’excuser avant de lui demander de partir. Elle comprenait totalement sa réaction, peut-être même qu’il lui en voulait pour ce qui venait d’arriver, chose qu’elle ne lui reprocherait pas d’ailleurs. Elle soupira avant de récupérer son sac qu’elle avait posé au sol. Puis jetant un dernier regard à Samuel avant de partir elle s’adressa à lui. « Je suis vraiment désolée…» Désolée pour le baiser mais aussi d’être venue là aujourd’hui, de ne pas être partie avant aussi, un peu pour tout ça mais aussi parce qu’elle venait peut-être de détruire le lien de confiance qu’elle avait pu construire avec Samuel, ignorant même si elle avait encore un travail ou si elle devrait même ne jamais revenir alors qu’elle franchissait la porte de la maison.