D
on't be afraid
of the Dark
of the Dark
Dernière semaine que le sino passe sur Boston avant d’entamer la grande traversée, lorsqu’il partira en compagnie de tous les autres étudiants pour le Summer camp en direction d’autres contrées. Le jour diminue progressivement alors qu’il est confortablement installé derrière sa baie vitrée, à relire d'un sourire satisfait la rubrique nécro des jours passés afin de s’assurer une dernière fois qu’il ne se loupera pas.
Voilà presque sept jours qu’un collectionneur est passé de vie à trépas, un vieux ponte sans héritier, sans famille ni femme à qui léguer ses biens les plus précieux. Presque tout sera vendu aux enchères exceptée une chose que l’asiatique a tenté de lui soudoyer à plus d’une fois : une très ancienne chevalière. Elle représente tout ce que ce en quoi et pour quoi ces ancêtres ont cru et se sont battus, relique d’une culture presque morte aujourd’hui, petite société qui se cache dans les non-dits. Alors il est hors de question pour l’étudiant de laisser un tel objet tomber dans l’oubli, préférant contrer les lois une fois en se l’accaparant même si c’est à ses dépens.
Ce n’est qu’une fois la nuit bien tombée qu’il se décide à bouger, omettant de prévenir son majordome pour s’éclipser et c’est au volant de son coupé qu’il se rend au cimetière pour y trouver ledit mausolée. La grille de l’enceinte était fermée en cette heure tardive, une initiative prise par la ville afin d’éviter les quelques squatteurs alcoolisés. Mais pour quelqu’un de parfaitement lucide ce n’est qu’une vulgaire formalité. Attrapant l’anse de son sac à dos sur son épaule dès sa réception, ses semelles agressant les graviers, il réajuste l’attache pour continuer de marcher vers le tombeau, égraine du regard les pierres tombales sans s’arrêter parce que ce qu’il recherche doit être plus imposant, à la hauteur de la fortune du défunt. Il longe les allées, ses yeux se heurtant dans la pénombre aux stèles gravées avant de sortir de sa poche une lampe qu’il n’allume que de temps en temps, à l’affut du moindre bruit suspect. Et plus il grimpe la colline plus les traits des statuettes à l’effigie d’anges déchus lui paraissent sordides, jusqu'à tomber nez à nez avec le mausolée, dernière demeure de cet homme si particulier. Ce n'est qu'un caveau condamné par un portail en fer forgé et rehaussé de l'emblème familiale, le tout adoubé par un cadenas que l'étudiant s'empresse de forcer après avoir sorti un pied de biche de son sac afin d'y pénétrer, laissant derrière lui l'accès déverrouillé.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Sheng Lao Xian)
Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━
We'll be in hell tomorrow. But, we are...
heavenbound tonight ∇