There is a fire inside of this heart (keeven)

@Keelan Malacki | Veritas a fait des siennes. Une conversation d'Elsie qui est sortie à ton sujet. Une sorte de violation de vie privée qui chamboule la brune et qui, tu dois l'admettre, te met dans une situation d'impuissance. Elle est partie à New-York en parler à sa famille et toi t'es là, à te demander comment ça peut se passer là-bas et dans quel état tu vas la retrouver à son retour. Esprit torturé par l'inconnu et l'avide vengeance qui veut se manifester, tu as besoin de ton meilleur ami pour te canaliser, pour te retenir de faire n'importe quoi. Pour ne pas qu'on te dise encore qu'on aime pas la couleur de tes phalanges. Un message vague qui l'invite à te retrouver dans ce lieu habituel des situations de crise. Les poissons ont une vertu apaisante pour l'esprit humain. Les poissons te rappellent ton enfance. L'eau, cet élément cher à ton équilibre. Visage bien trop fermé malgré le sourire que tu offres à Keelan en le voyant en face de toi. Sans un mot, tu le prends dans tes bras. Tu restes blottie là quelques instants avant de soupirer pour relâcher la pression. « Merci d'être là. »

Tu étais heureux d’avoir reçu le message de Raven, pouvoir passer un moment avec elle, mais le second message qui te demandais de venir maintenant t’avais légèrement tendue, à te faire monter le stress d’un coup. Tu te demandais ce qui avais bien pu se passer et aussitôt tu repensais à Véritas, à tous ses messages qui était révélé aux yeux de tous, tu avais vu passer celui d’Elsie, mais tu n’avais pas voulu en parler à Raven tant que celle-ci ne venait pas à toi. Tu espérais que toutes cette histoire n’est pas mal tournée, mais tu savais que si elle te demandait de venir ce n’étais pas pour rien. Retrouvaille dans votre lieu habituelle, à chaque fois que quelques choses n’allait pas c’est ici que vous vous retrouviez. Tu rentres dans le bâtiment et te dirige directement vers votre endroit de rencontre et tu vois bien à son visage que ce n’est pas la grande forme malgré le sourire qu’elle t’offre, tu la prends dans tes bras quelques instant espérant l’apaiser un peu. Tu t’écartes un petit peu, sans forcément la lâcher complétement “C’est normal chou” encore un câlin rapide “C’est Elsie.. ? J’ai vu les messages...”

Depuis que cette histoire est sortie sur Veritas, tu fais semblant de gérer pour elle, tu contiens ta rage de voir la vie privée des gens être ainsi bafouée. Mais si tu fais semblant de gérer pour la rassurer, c'est parce qu'elle a besoin de ça. Que tu as décidé que c'était ton devoir, depuis le premier jour où tu l'as rencontrée, laissant tes propres insécurités derrière toi. Mais là qu'elle est partie dans l'État voisin, tes insécurités sont revenues violemment dans ta tronche. Et si ça se passait mal ? Et si en rentrant, elle te disait que ça devait plus jamais se reproduire ? À qui est-ce que tu allais pouvoir t'en prendre, si c'était ça, les conséquences de cette divulgation ? Et Keelan, c'est le seul à pouvoir te faire entendre raison. C'est le seul avec qui tu oses te dévoiler sans te braquer ou sans jugement dissimulé. Et tu sais ton frère bien trop protecteur pour oser aborder le sujet avec lui. Tu hoche la tête doucement en restant contre lui. « J'veux pas la perdre Kee. Tout ça à cause d'un esprit pervers qui s'amuse à foutre la merde dans la vie des autres parce que la sienne est merdique. » Tu accroches ton bras au sien et tu l'invites à déambuler dans les allées de l'aquarium, commençant comme d'habitude par les poissons exotiques, colorés, qui font référence à ceux que tu voyais quand tu plongeais dans les lagons du Pacifique. « Et là qu'elle est partie à New-York, j'me fais bouffer par un tas de scénarios négatifs. J'ai envie de cogner, de faire mal. Alors que je sais que je ne dois pas me servir de mes compétences en combats pour la vengeance. Et t'es le seul qui peut me raisonner quand j'suis comme ça. »

Tu la laisse déverser sa rage, tu étais là pour ça après tout. Raven était l’une des seules personnes que tu ne craignais pas quand elle s’emportait ou quand elle criait, toi qui as la crainte de l’énervement des gens avec ta meilleure amie ça passais tout seul, certainement parce que tu la connaissais depuis longtemps, qu’elle savait tes peurs et qu’elle savait aussi reconnaitre quand elle allait trop loin pour toi. Tu pouvais comprendre son énervement, rester dans le flou comme ça sans n’avoir aucune réponse aux milliers de questions qui doivent traverser l’esprit à ce moment-là. Son bras s’accroche au tien et avec ta deuxième main tu viens la poser sur la sienne, caressant avec ton pouce le dos de sa main, petite tentative de la calmer. “Laisse-lui du temps Rav, c’était de choisir s’il elle voulait faire son outing ou pas, pas à cette sale fouine. C’est normal qu’elle soit le choc, qu’elle veuille prendre le temps de réfléchir. Tu ne penses pas que c’est une bonne chose ? Imagine elle aurait réagi à chaud directement la situation serait bien pire” tu n’as jamais eu de problème avec ta sexualité, tu avais la sensation de le savoir depuis toujours, une évidence pour toi, mais tu as assez connu de conquête pour qui ce n’étais pas évident d’assumer ou différente raison. “Je ne pense pas que de te savoir en train de frapper tout Boston la fasse revenir plus vite, être calme et compréhensive en revanche te sera plus bénéfique” vous vous arrêtez devant un aquarium, le nom des poissons t’ont échappé c’est la spécialité de la jeune femme ça, toi tu te contentes de regarder. “Au lieu de cogiter pendant milles ans sur des scénario négatif qui ne se réaliseront surement pas, pourquoi je ne sais pas tu n’organise pas un truc pour son retour ? Juste vous deux ?”

Tu sais que Keelan n'aime pas la violence, que son vécu en est assez jonché pour en rajouter, et c'est sans doute pour ça qu'il n'y a qu'avec lui que tu te laisses aller. Parce que ça te pousse à te canaliser, à ne pas exploser plus que de raison. T'as déjà dépassé les bornes par le passé et tu t'en es voulu. Depuis, tu ne laisses plus tes émotions trop négatives prendre le pas sur ta raison. Mais là, tu ne sais pas comment gérer et c'est sa voix et ses gestes qui te font revenir sur terre. « Oui j'suis d'accord avec toi. Puis ça s'trouve elle voulait même pas faire d'outing. Même moi j'ai pas vraiment fait le mien, j'vis comme je l'entends et c'est suffisant. Mes parents m'ont jamais vue avec un mec et ils ont jamais posé de questions. Mais là quelqu'un lui a volé une part d'intimité et j'sais pas qui c'est. Donc oui c'est une bonne chose si elle est partie réfléchir.. j'imagine. » Même si l'inconnu sur l'après est angoissant pour toi. Tu esquisses un léger sourire. « Elle aime pas quand j'me bats, même quand c'est pour les compétitions. Et j'suis toujours calme et compréhensive avec elle. » C'est pour ça que t'as attendu quelques jours après l'incident de la banque pour la prévenir de ton état, pour ne pas l'effrayer. « Parce que j'sais pas quand elle va rentrer. Que j'suis même pas sûre qu'elle voudra me revoir après ça. J'suis dans le flou complet... »

Tu la sens se calmer tout doucement, ça aide toujours quand toi tu parles posément et peu importe le ton qu’elle peut prendre. Tu la laisse sortir sa rage, après tout elle t’a appelé pour ça et tu sais que garder les choses pour soi n’est jamais bon et surtout pour Raven. Déambuler dans cet aquarium est déjà un lieu stratégique pour la soulager et que tu l’écoute est un deuxième point important. Elle reconnait qu’Elsie est légitime dans sa réaction, que la demoiselle n’était pas obligée de crier sa sexualité au monde entier, après tout ça ne regardait personne. Tu avais toujours eu du mal avec ce principe de coming out, pourquoi étions nous obliger de le faire ? Après tout, les hétéros n’annonçaient pas au monde entier qu’il l’était... mais là est un autre débat. “Enlève ce j’imagine, c’est une bonne chose pour elle, même si je peux comprendre que ça t’attriste” ce n’étais pas chose évidente d’être loin d’une personne qu’on apprécie, voir qu’on aime. Tu souris quand elle t’apprend qu’Elsie n’aime pas non plus que Raven se battes. “Alors tu vois, du calme. On peut, peut être trouvé une activité tous les deux pour t’occuper l’esprit pour les jours suivant ?” tu serais prêt à tenter n’importe quoi “T’es en contact avec elle ? T’arrives à la joindre au téléphone ?” tu passes deux doigts sous son menton pour qu’elle te regarde “Sois patiente”

Keelan est un peu ton punching-ball verbal, c'est lui le seul qui subit tous tes états d'âme négatifs, comme la colère, la tristesse, la frustration et les angoisses. Et là, t'es un peu un maelstrom de toutes ces émotions entremêlées. La frustration de ne pas pouvoir agir. La tristesse de ne pas savoir comment faire pour la rassurer. La colère issus du sentiment d'injustice qui en découle. L'angoisse de ne pas savoir ce qu'il en sera par la suite. Et il a les mots justes, pour te faire revenir sur les bons rails. Du moins, pour te guider lentement vers eux. « J'me sens impuissante surtout.. j'lui ai même proposé de l'accompagner à New-York pour la soutenir. Elle m'a dit que c'était préférable qu'elle gère seule, en gros. » Et c'était peut-être vrai, au fond. Tu regardes les poissons scarus pour te concentrer sur autre chose un instant. « J'me suis pas battue depuis l'incident de la banque. C'est la plus longue période que j'ai passée sans compétition et sans violence. Mais oui, j'veux bien.. » Tout est bon pour vider ton esprit, à l'heure actuelle. Tu hoches doucement la tête quand il demande si tu es en contact avec elle, le visage légèrement fermé. « C'est quoi ça, ça s'mange ? » Tu ris doucement, essayant de te détendre par la même occasion.

Tu sais qu’elle est en panique, que c’est un mélange d’émotion à gérer en même temps et que tu es là juste pour être sûr qu’elle ne parte pas en vrille, qu’elle ne se blesse pas elle-même ou qu’elle prenne des décisions qu’elle pourrait regretter beaucoup plus tard. “C’est normal que ça te fasse du mal, mais je pense que oui c’est mieux qu’elle fasse cela seule. T’avoir dans les pattes ne lui serait pas forcément bénéfique” à juste titre tu pensais que c’était un chemin qu’elle devais faire seule. Quand elle t’apprend que ça fait longtemps qu’elle ne s'est ni battu ni qu’elle a été en compétition, tu la connais assez pour savoir que ça pourrait lui faire du bien. “On peut aller à la boxe si tu veux, ça fait un moment que je n’y suis pas aller pour ma main, mais ça me ferait du bien et au moins tu pourras te défouler véritablement. Ça te dit ?” Tu ne pourrais utiliser qu’une main, difficile pour toi de combattre, mais tu pourras toujours tenir au moins une patte d’ours pour que Raven puisse tout sortir. Tu ris à sa réponse levant les yeux au ciel “Oui, avec une tonne de chantilly et beaucoup de coulis de caramel !”

Dans ces moments de flottements, tu avais pour habitude d'aller te défouler, cogner dans un sac de boxe, aller danser, demander des combats en full contact. Mais depuis cette putain de balle qui est entrée dans ta chair, tout ça n'est plus autorisé pour toi, du moins encore quelques mois. Pas d'efforts intenses, pas de possibilité de prendre de coups à cet endroit. Et de ce fait, tu cogites, à en perdre la tête. À ne plus réfléchir convenablement. Tu hoches tout juste la tête quand il te ramène à la raison, quand il te rappelle que ta presence aurait plus pu la desservir qu'autre chose. « J'veux bien. Mais surveille moi. J'ai des contraintes médicales encore que j'suis pas sûre de tenir dans un état aussi merdique. » Et au moins, il aura la certitude que tu ne seras pas au maximum de tes capacités physiques. Tu ris finalement. « Ça a l'air bon la patience, j'ai presque envie d'y goûter, tiens. »

Vous n’étiez pas meilleur ami pour rien pensas tu, toi avec ta main il t’était déconseillé pendant un petit moment de pratiquer certain effort, tu avais eu l’aval récemment, mais il fallait que tu y aille doucement. Raven aussi n’avais pas le droit avec ce qu’elle avait vécus, mais à situation d’urgence, activité urgente et vu que vous étiez tous les deux légèrement diminuer pas de raisons de se faire mal. Tu savais que ça lui ferait du bien. “Allez, on va chercher nos affaires et on va à la salle” un bisou que tu déposes sur sa joue “Et si t’es sage je te paie une glace après, ça aide pour la patience”. C’est vers la sortie que vous vous dirigez, se défouler et se réconforter c’est exactement ce qui fallait à Raven.  

FIN