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bad decisions (w:jax)

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12/06/22 — vers 16h


tw: abus sexuel, chantage, accident de la route
Il la déteste. Il la déteste tellement qu'il en a la nausée. Il arrive plus ou moins bien à refouler son dégoût en sa présence. Question d'habitude à présent. Il serre les dents, si fort qu'il est presque surpris de constater qu'elles ne sont pas toutes en passe de se déchausser. « Je ne veux pas que tu viennes ici, je te l’ai déjà dis » c'était sûrement naïf de sa part de croire qu'elle allait respecter ce désir. Elle n'a que faire de ce qu'il veut ou de ce qu'il ne veut pas. Et elle le tiens. Elle le tiens tellement bien qu'elle peut bien prendre toutes les décisions qu'elle veut. Elle a le pouvoir et elle le sait. Toutes les cartes se trouvent entre ses mains, loin de Kell qui donnerait tout pour en récupérer ne serait-ce qu'une ou deux. Elle affiche une joie mauvaise, ses lèvres rouges étirées en un sourire félin, victorieux. « Mais tu ne peux rien faire pour m'en empêcher. » Il a envie de lui cracher au visage, d'autant plus qu'elle l'en tente beaucoup, se rapprochant de lui, déposant ses mains sur ses joues. Son regard le braque sur place. Elle ne le hait pas. Il ne lit rien de tel dans ses yeux. C'est encore ce qui le perturbe le plus. L'idée qu'elle puisse vraiment se satisfaire de ce rapport pervers, de cette emprise qu'elle a sur lui. Comment il va se sortir de là ? Il est à deux doigts de dégager son visage de ses griffes mais elle le sent, voit l'obscurité s'inviter dans ses yeux et lui pince le menton. « À moins de vouloir filer tout droit en taule, tu vas devoir te faire à l'idée que tu m'appartiens. Et arrête de me regarder ainsi. » C'est un jour sans. Un jour sans aptitude à feindre qu'il ne la méprise pas de tout son être. Pour autant il ne bouge pas, même quand elle plaque d'autorité ses lèvres contre les siennes. Il grimace contre sa bouche, mais elle n'en apparaît pas particulièrement contrariée quand elle le libère de ce baiser. « Ton colocataire ne doit pas rentrer avant une heure ou deux, c'est bien ça ? » Il secoue la tête, les lèvres réduites en une ligne fine. Il se sent comme une sous-merde. Visiblement, le dégoût qu'il exhibe, dégoût qu'il éprouve tant envers elle qu'envers lui-même à ce stade, ne contrarie pas sa patronne. Dérangée comme elle est, ça paraît même l'exciter. Elle accroche ses ongles à la ceinture de son jean et l'attire brusquement hors de la pièce, par la porte laissée stupidement entre-ouverte. « Non » il se laisse tirer, rechigne au moment de déboucher dans la pièce à vivre. Il faut qu'il la fasse sortir de là. Et pas que de cet appart. de cet immeuble, de cette ville, de sa vie. Il doit se libérer de cette femme. Il porte ses mains à celles manucurées dont l'une file déjà vers sa braguette, mais elle le lâche finalement d'elle-même, s'immobilisant en entrant dans le salon. Kell débouche dans la pièce principale une seconde après elle et découvre avec ce même temps de retard Jax devant lui. Et merde.@Jax S. Madden
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Bad Decisions




J’ai toujours pas capté comment fonctionne ce blender multi-fonctions. Y a à peu près dix boutons, et pourtant, aucun des idéogrammes ne me parle. Franchement, il veut dire quoi ce cercle traversé par des traits verticaux ? J’veux juste mixer mes ingrédients, mec, pourquoi inventer une machine aussi compliquée ? Je retourne vers le frigo pour chercher un bac à glaçons dans le freezer, sauf que quelqu’un l’a remis dans un tiroir, mais VIDE. Je lâche un long soupir en me passant une main sur le visage. Fait chaud. J’ai passé une longue journée, et j’avais juste envie d’un petit cocktail à siroter sur le balcon, mais apparemment, c’est trop demandé.

À court d’options, je songe à aller piocher dans l’appart’ d’en face. Je l’ai déjà fait pour de la mayo mais shhhhhhh, faut le répéter à personne. Je suis pas sûre que quelqu’un soit à la maison à cette heure-ci, donc je toque légèrement contre le battant avant de pousser la porte. Ouverte. Cool. Je dérangerai pas longtemps. Je me faufile jusqu’au congélateur et BINGO, je tombe direct sur une boîte à glaçons jaune dont les creux forment des petits citrons.

C’est quand je me relève que j’entends une voix de femme provenir de la chambre de Kell. Je sais que c’est pas bien d’écouter aux portes, mais… le silence règne dans l’appart’, donc c’est pas comme si je devais m’écorcher les oreilles pour entendre la conversation.

— … filer tout droit en taule… tu m'appartiens. Et arrête de…

Hein ? C’est quoi cette histoire ? Y a comme un avertissement dans son ton ; ça me donne presque des frissons. J’devrais probablement pas rester là. Au moment où je me relève pour prendre la poudre d’escampette, une nana déboule de la chambre de Kell, l’entraînant brutalement dans le salon à sa suite. Mes yeux se posent alternativement sur sa main agrippée à la ceinture de mon voisin, puis sur l’expression surprise, presque effrayée de celui-ci, et enfin, sur celui de la meuf : 40-45 ans à peu près. Je l’ai jamais vue, mais une chose est sûre : c’est pas à ça que ressemble la petite copine de Kell. Et je le sais, pour l’avoir déjà vue en photo plus d’une fois.

L’évidence me frappe comme un caca de pigeon en pleine face : j’viens d’interrompre leur roleplay coquin. P’têtre qu’ils ont un délire et qu’elle joue une policière puisqu’elle lui parlait de taule, j’en sais rien… Quoi qu’il en soit, j’ai pas envie de rester dans les parages pour voir ça !

— Euh… salut. (J’esquisse un sourire aussi frais que possible en agitant le bac à glaçons que j’ai piqué.) J’venais juste vous voler ça. J’me tire, vous inquiétez pas. J’te le ramène plus tard !

Je recule vers la porte, prêt à me barrer en plantant mes pupilles dans celles de Kell. Pourquoi il a l’air au bord de la syncope ? Il a peur que je balance à sa copine qu'il la trompe avec une cougar ?

- code by moore -
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tw: abus sexuel, chantage, accident de la route
Kell se fige sur place, mortifié. Son visage est plus pale qu'à l'accoutumée alors que son attention se rive sur Jax. Jax qu'il n'a pas entendu entrer. Jax qui, pour ce qu'il en sait, peut très bien avoir espionné toute la conversation qu'il viens d'avoir avec sa patronne, une conversation pour le moins privé et qui pourrait lui attirer bien des ennuis supplémentaires. « Euh… salut. » Jax agite le bac à glaçons qu'il tiens à la main. Non pas que Kell soit capable de se concentrer sur ce genre de détails dans l'immédiat. Il n'arrive même pas à bouger les jambes et reste cloué sur place, pétrifié, comme une biche devant les phares d'une voiture. Il est glacé, plus encore qu'il y a quelques secondes et il ne savait même pas que c'était possible. « J’venais juste vous voler ça. J’me tire, vous inquiétez pas. J’te le ramène plus tard ! » Jax commence déjà à reculer vers la porte. Si une part de Kell préférerait effectivement qu'il parte et garde à jamais pour lui ce dont il viens d'être témoin, l'autre, dominante en cet instant, n'a pas envie qu'il le laisse seul avec cette femme odieuse dont il ne parviens pas à se débarrasser. Kell accroche le regard de Jax qui parait hésiter. Le cours du temps paraît ralentir, les secondes s'étirent et s'attardent. Kell se force mentalement à agir. Ouvrir la bouche, prononcer des mots. Bouger, sortir de sa transe. Il n'en est pas si loin, ses lèvres commencent à se desceller, mais il est pris de vitesse. « Inutile. » Kell darde son regard angoissé sur sa patronne, qui a repris contenance avant lui. Elle lui retourne son oeillade, exhibant toujours cet air de victoire qui lui retourne l'estomac. Il va gerber. Il va vraiment finir par gerber. « Il faut que je parte de toute façon. Je reviendrais plus tard. » Ignorant pour ainsi dire Jax, elle lui présente son dos puis fond de nouveau sur Kell. Elle lui plaque une grosse bise sur la joue, y laissant une trace de rouge à lèvres écarlate. Elle prend ensuite brièvement son visage en coupe, tapote sa peau de ses ongles. « A bientôt » il se rebiffe presque dans un sursaut, déloge son visage de ses mains. Elle secoue légèrement la tête, dissimulant leurs deux visages à celui de Jax, comme pour le prévenir de ne pas trop jouer à ça, qu'elle tiens encore sa vie entre ses doigts. Et puis elle se détourne. Ses talons cliquetant sur le sol, elle traverse le salon puis la cuisine, adressant un sourire à Jax au moment de le dépasser, sans lui adresser la parole pour autant. Kell suit sa progression jusqu'à la sortie mais n'éprouve pas le soulagement habituel quand elle disparaît de son champ de vision. Son attention se reporte sur Jax. « Ce n'est pas... » ce que tu crois. Qu'est-ce qu'il croit exactement d'ailleurs ? Kell n'en sait foutrement rien. « Elle est... » Il s'enfonce, coule, s'effondre. « T'as entendu quoi exactement ? » Brusquement, il fait le choix de la franchise. Il ne veut pas rester dans le flou vis-à-vis de ce dont Jax a été témoin. Il a trop de choses à penser déjà, trop de sujets d'inquiétudes. Autant être fixé dès maintenant. — @Jax S. Madden
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J’suis conscient qu’il faut pas juger les fantasmes des gens, mais c’est un peu chelou leur délire, quand même. Genre, la manière dont elle lui flanque un gros bisou bruyant sur la joue, et la réaction de Kell : comme si elle venait de le gifler. Je m’en veux de les avoir interrompus. Je sais comment c’est, quand on joue un rôle, que ce soit sur scène ou au pieu : il faut un petit temps d’adaptation pour redevenir soi-même et sortir du jeu.

J’ai presque un mouvement de recul quand la nana s’approche de moi - de la porte, plutôt - et me dépasse pour mettre les voiles. Eh ben… elle avait l’air pressé comme un citron.

Puisque Kell semble à deux doigts de tomber dans les pommes (j’suis d’humeur métaphores fruitées apparemment), je lève les mains devant moi pour l’épargner.

— T’inquiète mec, j’ai rien entendu. Ou presque. Quoi qu’il en soit, vous êtes grands, vous faites ce que vous voulez, hein… mais c’était qui ? T’as pas l’air dans ton assiette.

À en juger son expression blafarde et la sueur sur son front, du moins. Kell et moi, on n’est pas super proches. Ça m’étonnerait pas qu’il m’envoie balader - après tout, j’ai rien à foutre ici. Mais y a un truc qui a l’air de clocher, et j’suis trop curieux pour laisser couler - à moins qu’il me foute à la porte.

Une option tout à fait plausible.

- code by moore -
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