(( Kaben )) - Talk to me

feat. @Kai Wertheimer — Des coups à la porte, une entrée non désirée. Autant dire que je bondis d'un seul coup de mon lit, saisissant le premier objet proche de moi. Mon téléphone ? Quelle belle idée. Je pourrais toujours photographier le cambrioleur jusqu'à ce qu'il se lasse. Je suis un génie incompris. La chance me sourit quand je reconnais ta voix mais ce qui aurait du être un soulagement se transforme vite en un stress violent. Que fais-tu là ? Que se passe-t-il ? Qu'ai-je loupé ? Le message. Ton message. Tout se bouscule en quelques secondes dans ma tête, et je fais un pied devant l'autre sans réaliser que je ne suis pas des plus présentables. ❝ Kai ❞ crie-je presque en arrivant dans le salon. J'ai les cheveux ébouriffés, les yeux écarquillés de joie et de surprise, ma poitrine battant au point que cela se voit aux mouvements de mon tee-shirt. Nul pantalon en évidence, simplement un caleçon et une paire de chaussettes basses aux pieds. Ma tenue, je m'en fiche en réalité. ❝ Qu'est-ce que tu fais là ? ❞ C'est bête mais malgré la peur liée à la possible raison de ta présence, je ne peux m'empêcher de te sauter dessus, manquant de trébucher. Mes bras t'agrippent et serrent ton cou tandis que mon visage vient se plaquer contre une de tes clavicules. Pas besoin de mots, mon étreinte est suffisante pour te faire comprendre que je me sens enfin en sécurité maintenant que tu es là. Tu sens bon, si bon, et tu me sers fort, si fort. C'est enivrant de t'avoir près de moi, j'en oublierai presque que tu n'es qu'un homme sur cette terre et non un ange envoyé pour répandre sa paix. Délicatement, je te lâche et recule de quelques pas, gêné en partie. Pas pour le câlin, ce n'est en rien inhabituel de ma part, mais cette hâte, cette façon que j'ai eu de te garder près de moi. Je n'ai pas pu cacher la perdition qui m'a pris depuis que Veritas a fouiné dans ma vie pour en sortir un douloureux passé. ❝ Mmmm... Tu es déjà là, je pensais pas que tu allais passer aussi vite et- ❞ Mon regard se bloque sur le tien, réalisant que tes lèvres se frottent, impatientes. Tu l'as dit, tu voulais me parler. ❝ Enfin, je suis content que tu sois là... Que se passe-t-il ? ❞ demande-je d'une douce voix. Chiot impressionné, j'ai l'air bien trop fragile pour ton propre bien. Oseras-tu me ménager ou retourner les profondeurs de mon âme ?

@Eben Wolford | Te voir arriver dans cet accoutrement aurait pu être comique si le sujet de ma venue n’était pas sérieux. Je ne sais pas à quoi tu ressembles. En revanche, c’est mignon, tu es mignon avec tes cheveux qui vont dans tous les sens. Je ne peux toutefois pas m’empêcher de sourire alors que tu t’approches. « Je n’avais aucune réponse à mon texto, alors je suis venu la chercher en personne. » Ce que je peux détester Véritas n’empêche. Mettre le doute dans l’esprit des gens comme cette application sait si bien le faire, ce n’est pas très réjouissant. Certes, je n’aurais certainement pas réagi de cette façon avec n’importe qui, mais c’est justement parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’informations et que ça semblait te toucher, à la manière où le tout était présenté, c’est ce qui m’a fait réagir. Je manque néanmoins basculer à la renverse lorsque tu me sautes dans les bras. Je rigole, un instant avant que notre distance soit raisonnable. « Je ne savais pas que je te manquais à ce point. » sourire moqueur qui me pend aux lèvres, je change tout de même rapidement d’attitude lorsque tu me rappelles la véritable raison de ma venue. « J’ai besoin de savoir... » Je me racle la gorge avant de continuer. « Ce n’est sans doute pas de mes affaires, mais qu’est-ce qui s’est passé. De quoi parlais l’article de Véritas ? » Je ne vais pas te forcer à me raconter quoi que ce soit. Ce n’est pas comme si nous étions un couple après tout, mais il me semble qu’entre amis, nous pouvons tout se dire non ? J'aurais pu attendre à demain avant de te faire mon interrogatoire, mais je doute avoir réussi à trouver le sommeil sans avoir eu réponse à ma question.  

feat. @Kai Wertheimer — bla Ton foutu sourire est malheureusement dangereux. Tu prends plaisir à contempler le plaisir que ta présence m'offre. Un regard, un rictus, quelques mots et je comprends que tu as cerné le pouvoir que tu peux avoir sur moi. Il n'y a rien de plus perturbant que se sentir faible face à quelqu'un. Trop de confiance, trop de besoin, tu es si bon à mon corps mais aussi à mon coeur. J'aurai envie de te taquiner en retour mais ton regard changeant, je me fige. Et je ne peux que cligner des yeux en t'écoutant me demander ce qu'il se passe vis à vis de Veritas. C'est donc cela, la raison de ta venue ? La déception n'a pas le temps de s'installer, l'angoisse surgit de mes entrailles pour intoxiquer l'atmosphère autour de nous. Je recule presque d'un pas en arrière, entrouvrant la bouche. ❝ Hum... L'article sur moi ? ❞ Je baisse les yeux comme incapable de t'affronter, et je décide de poser mes fesses sur un fauteuil à proximité. ❝ Kai, ça me touche que tu aies envie de savoir mais je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée... Enfin. ❞ Redressant la tête, je ne peux que contempler la curiosité qui t'anime et presque ce besoin de savoir. Mais je ne sais pas si je suis prêt à tout te dire, à tout t'avouer. ❝ J'ai... ❞ Impossible de sortir les bons mots, je ne peux pas. ❝ J'ai vu quelqu'un de proche se faire agresser lors d'une soirée il y a des années... J'étais trop ivre pour faire quoique ce soit et... Ces images me hantent depuis. ❞ Les mots sortent presque automatiquement. C'est plus simple de mettre de la distance lorsque l'on s'efface de l'action. ❝ Je n'ai pas pu en parler, et ça m'a juste... Traumatisé. ❞ Les larmes veulent monter mais non, je ne veux pas me laisser aller. Je voudrais pouvoir te dire la vérité, rien que la vérité. Dans l'immédiat, seule une partie de celle-ci peut émerger. Peut-être que tu n'arriverais plus à me regarder dans les yeux si tu savais. Tu voudrais me protéger sans cesse ou tu ne serais plus attiré par moi. Je culpabilise même si Simeon m'a répété que je n'étais pas fautif dans cette histoire. Pourtant, cet épisode me ronge et m'handicape, et même si ma récente thérapie se montre fructueuse, rien ne peut totalement lever le grain de sable bloqué dans mes engrenages.