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Boston - charles river
18 06 2022

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Avec une véhémence non dissimulée, il s’acharne sur l’écran de son téléphone portable. Tout en lui transpire le fait qu’il est d’une humeur exécrable. Parfaitement désagréable. Mais il ne peut nier l’évidence, il a merdé. Voilà. Même s’il n’est pas encore envieux de le prononcer à haute voix, il a beau écrire des textos bateaux à Valentina, il rame cette fois. Et possible qu’il s’en veuille un brin réellement contrairement à d’habitude quoi. Oublier que sa fiancée avait prévu de rentrer quinze jours avant le summer camp, ce n’était clairement pas malin. L’accueillir avec une autre femme dans son lit, encore moins.

Alors c’est les traits contrariés qu’il entre dans la boutique reconnue – non sans trop de mal, faute des différentes plantes et fleur d’ornements – comme celle d’un fleuriste. Mais pas n’importe lequel, le fleuriste où derrière le comptoir, il y a elle. D’ailleurs, leurs regards se croisent, et derechef, il s’arme d’un sourire bref. Approchant sa silhouette jusqu’à sa caisse, dans le but de justifier son apparition matinale. Un bonjour déguisé. « J’ai potentiellement merdé. » Mais avec sa gueule d’autant plus belle quand il est contrarié, on lui filerait le bon dieu sans même prendre la peine de lui demander de se confesser. « J’ai besoin de fleurs qui disent « Pardon chérie, je le jure, je ne voulais pas la sauter, c’est par accident que c’est arrivé ». » et offrir à son amie un haussement d’épaules nonchalant, parce que c’est peut-être un connard arrogant, mais il n’en reste pas moins charmant.

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Le matin, la boutique est toujours calme. Tu t'ennuierais presque, à préparer les commandes qui devront être livrées dans l'après-midi. En dehors des fêtes, la majorité de vos clients sont soit des hommes amoureux, soit des hommes qui ont fait de la merde. En parlant du loup, tu peux voir sa silhouette pousser la porte d'entrée. Manny, tu le connais bien maintenant, et ce n'est pas de la première catégorie qu'il fait parti.

Il s'approche du comptoir, tu fais mine de l'ignorer, comme si c'était qu'un simple client habituel. "Hmm hmm. Alors je conseille plutôt une nouvelle personnalité pour ça." Tu lui lances une pique et lâche ton masque de sérieux pour lui esquisser un sourire malicieux. Ça fait plaisir de voir sa sale gueule bien trop parfaite. Avec une pointe de préoccupation dans ta voix, tu enchaines dans un soupire. "Manny, qu'est-ce t'as fait encore ?" Emphasis sur le encore, sauter une fille ça n'a rien d'inhabituel pour lui, mais acheter des fleurs pour se faire pardonner ? Du jamais vu. Tu lui fais un signe de la main pour lui indiquer de te suivre vers tes fleurs les plus fraiches. "J'imagine que t'as besoin d'un GROS bouquet ?" Tu essayes déjà de te faire une idée de celles que tu pourrais utiliser. Peu importe ce qu'il a fait, tu vas devoir te donner à fond pour impressionner la fille suffisamment pour qu'elle oublie que ton Manny, c'est un con. Un con au charme indéniable.

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Boston - charles river
18 06 2022

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@Gin Hadley

Et si elle ne relève pas le regard vers lui quand il tente tant bien que mal de s’expliquer, il grimace instinctivement quand elle s’amuse à lui balancer. "Hmm hmm. Alors je conseille plutôt une nouvelle personnalité pour ça." Le pire c’est que… Oui, ok, ça se tient. Mais ce n’est pas avec une idée pareille que l’espagnol va se sortir de son pétrin. "Manny, qu'est-ce t'as fait encore ?" Elle a beau lui avoir décoché un sourire à la lisière du complice, il se sent attaqué par le encore et va donc user d’une mauvaise foi significative pour oser se défendre à l’aide d’un pathétique, « Ce n’était pas moi. » Un accident, qu’il avait annoncé. Il l’a croisée, et elle est tombée dans son lit. Clairement pas sa faute, il le jure et ce avec force.

Mais parce qu’elle l’invite à le suivre, il estime qu’il a déjà à moitié réalisé son objectif de la journée. "J'imagine que t'as besoin d'un GROS bouquet ?" Il opine, sans même prendre le temps de réfléchir. « On peut taper sur le bouquet énorme. » Pour le coup, ça ne serait pas de trop, qu’il soit cher et qu’il soit beau. Et la suivant entre les différentes plantes, il ose en regarder une de plus près, et commence à se justifier, « Valentina a débarqué à l’appart’ hier matin. » La seule fiancée, celle qui a conscience qu’il n’est pas fidèle, mais celle aussi qui sait jouer les aveugles pour les biens faits de ce futur mariage. « Une surprise… » Chose à laquelle elle ne s’était jusque-là jamais aventurée. « Je ne te fais pas de dessin. » Il était en bonne compagnie, la fameuse qui avait eu envie de trébucher chez lui, toute la nuit.

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"C'était pas lui", tu n'en doutes pas, c'est toujours un accident. Ce genre de choses, ça n'arrvie que sur un coup du hasard, évidement. Ça t'est même arrivée une fois, tu marchais tranquillement dans la rue et une fille a trébuché jusque dans ton lit. Oops, c'est comme ça que tu as découvert que tu aimais les courbes féminines. Tu continues de sillonner les rayons avant de t'arrêter devant un mur de fleurs, tes plus belles.
Au moment où tu entends le nom Valentina, ton corps entier se pétrifie quelques secondes, ton inquietude se lit sur ton visage. Ah. Il a vraiment merdé. C'est rare que tu l'entendes mentionner sa fiancée, la plupart du temps il ne parle que de ses conquêtes, mais jamais de celle qui l'attend en Espagne. Tu connais les grandes lignes de leur relation, mais tu n'as jamais eu l'occasion de rencontrer la demoiselle en question. "Ajoute un bracelet et le meilleur resto de la ville avec ça." Tu attrapes quelques fleurs devant toi. Tu vises un thème blanc et rose, des couleurs douces et pures pour exprimer les excuses "sincères" qu'il devra prononcer devant sa fiancée. Tu supposes qu'elle se doutait peut-être des infidélités de Manny à distance, mais en être témoin, c'est un tout autre traumatisme. Pour essayer d'apaiser sa fiancée, tu choisis une poignée d'orchides, d'oeillets, de roses et tu agrémentes le tout avec quelques branches de muguets. Concentrée sur ton bouquet, tu lances un regard furtif vers ton ami. "Tu as réfléchi à ce que tu vas lui dire ?" Il va lui falloir un discours en béton pour se sortir de ce pétrin. Mais il a ses chances, c'est un beau parleur. Tu dois avouer qu'avec son sourire charmeur, il pourrait te convaincre de faire n'importe quoi.

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Et si on pourrait croire qu’il ne culpabilise pas, la vérité est tout autre, cela va de soi. Manny, il a beau être un gentil salopard, il n’en est pas pour autant un véritable connard. Il n’a jamais voulu faire de mal à Valentina, il est même carrément à l’opposé de cette idée. Quoi qu’on puisse en penser, c’est à sa manière qu’il est attaché, même s’il ne s’épanche jamais sur le sujet. Sa fiancée comme plus beau secret. On pourrait quasiment le croire romantique si l’on pouvait lire le vacarme de ses pensées. "Ajoute un bracelet et le meilleur resto de la ville avec ça." La fleuriste articule après avoir marqué un arrêt, et lui, il se permet de grimacer. Il a comme l’impression que passer la soirée en tête à tête avec l’espagnole n’est pas vraiment avisé. De l’index levé, il paraphe ce qu’elle vient de lui aviser. « Je note le conseil du bracelet. » Durant quelques secondes de silence, il la regarde effectuer son travail, esquisse un sourire, malgré lui, de la voir aussi appliquée. Bien éloignée de la Gin avec laquelle il a passé bien des soirées.

Mais quand elle reprend le fil de la conversation, il se laisse surprendre par la question. "Tu as réfléchi à ce que tu vas lui dire ?" De sa dextre, il va malaxer les traits de son visage, appuyant sur sa barbe naissante et torturant son menton en un mouvement, trahissant une réflexion, véhément. « Non. » Il avoue, même si ça le fait passer pour un pauvre fou. Il s’essaie à un vague discours, du coup. « Val’, tu le sais que je ne suis qu’un con, mais tu le sais aussi que je t’aime à ma façon. » Un truc dans le genre, c’est ce qui le sauve habituellement. Sauf qu’habituellement, elle ne le trouve pas avec une autre dans ses bras. « Bon d’accord, je te l'accorde, le « je t’aime » c’est un peu trop poussé. » qu’il poursuit sur sa lancée, en attrapant une fleur au hasard et l’approcher de ses lèvres, piètre cowboy, de sa situation, amusé. « Mais TU m’aimes alors tu dois me pardonner. » Large sourire carnassier, la tige entre ses dents glissée. « T’en dis quoi ? » Un véritable saint, n’est-ce pas ?

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Tu le regardes, perplexe, s'enfoncer dans le pire discours que tu n'aies pu entendre. Si tu te trouvais à la place de Valentina, tu l'aurais probablement giflé avant qu'il ne puisse terminer sa phrase. À la place, tu arraches la fleur de sa bouche. "Manny." Tu marques une pause. "Tu m'impressionnes. Je t'admire, comment tu peux être un con mais en même temps aussi attractif ? Apprends-moi." Non, en y réfléchissant, tu n'as pas envie d'êttre comme ça. Mais tu restes tout de même fascinée qu'il réussisse à s'en sortir aussi souvent. Tu retournes à ton bouquet, la fleur en main pour l'incorporer dans ton bouquet. Tu mélanges les différentes fleurs ensemble pour les harmoniser, tu y ajoutes de la verdure, et commence l'emballage. Tu termines par un énorme ruban, en espérant que ça apaise la demoiselle. C'est sans doute l'un de tes bouquets les plus réussis, tu t'es appliquée pour le finir celui-là. Une masse gigantesque de fleurs blanches, roses, rouges, et quelques pointes de vert.

Tu attrapes difficilement l'arrangement floral pour le tendre vers ton ami. "100$ pour le bouquet. J'te fais pas de réduction parce que je sais que tu peux te le permettre." Tu restes honnête avec lui, toujours, c'est dans ta nature. Et en parlant d'honnêteté, s'il veut se faire pardonner aux yeux de Valentina, il va en avoir besoin. Tu sais que tu approches un sujet sensible, mais la question doit être posée. "Pourquoi tu restes fiancé à Val ?" Les histoires de famille, c'est toujours compliqué. Tu ne comprends pas pourquoi les gens restent ensemble si c'est pour se faire du mal. Tu te demandes parfois comment ta vie aurait pu changer si tes parents avaient été honnêtes entre eux au lieu de terminer comme ça. Et toi, tu t'es promise de ne jamais tomber dans cette spirale de mensonges. "Est-ce que tu as vraiment envie d'être marié avec elle ?"

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Boston - charles river
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Lui qui était tout fier de ses mots, il se renfrogne directement, lorsqu’elle lui retire la fleur des dents. "Manny." Engueulé comme un enfant. Il n’en démord pas, de son discours, il était content. Alors il l’observe, prêt à en prendre plein la tête, en soupirant. "Tu m'impressionnes. " Ah, il a donc tourné, le vent. Manny éternellement gagnant ! "Je t'admire, comment tu peux être un con mais en même temps aussi attractif ? " Bien loin de la contredire, oui, il a l’art et la manière. Indéniablement expert. "Apprends-moi." Armé de son sourire, il hausse les sourcils plusieurs fois, se rend malin quand il articule un, « Quand tu voudras. » pour elle, il prendrait le temps de n’importe quoi.

Mais c’est dans le silence que se déroulent les prochaines minutes, à l’observer confectionner le bouquet, avec une minutie qu’il ne possèdera probablement jamais. Ou alors il l’a, mais seulement quand c’est une question d’ordre féminine et de savoir comment les caresses. "100$ pour le bouquet." Pas donné mais les pupilles fixées sur la chose qu’elle lui tend, il ne peut nier qu’il est réalisé, parfaitement. "J'te fais pas de réduction parce que je sais que tu peux te le permettre." Il en craque un rire, hochant la tête positivement, c’est simple, une fois encore, elle vient de le moucher, et il est incapable de répliquer. Peut-être qu’il aurait dû le faire, parce que l’interrogation qu’elle articule après a le don de le laisser bouche bée. "Pourquoi tu restes fiancé à Val ?" Parce qu’on lui a conseillé, parce qu’il y était obligé, dans l’idée, c’était pour le canaliser. Parce qu’il a fait des promesses, qu’il compte s’y tenir. Ne pas briser ses engagements. Parce qu’il tient à elle bien que ce ne soit pas de façon conventionnelle. "Est-ce que tu as vraiment envie d'être marié avec elle ?" D’une paume, il malaxe son menton, barbe naissante… A rester taciturne sur le sujet. Sachant qu’ils sont rares ceux qui sont capables de fermer sa bouche. Tout à ses réflexions, c’est sa carte de crédit qu’il sort afin de régler le prix annoncé. « Prends toi un pourboire en même temps. » autorisée à augmenter le montant, parce qu’il lui fait confiance, aveuglément. « J’arrêterai. » Il prononce, plutôt sur de lui ç dire vrai. « Quand j’aurais vraiment la corde au cou, j’arrêterai. » De déconner, de trop jouer. Il sera fidèle, il le sait, c’est ce qu’il a promis, il ne compte pas se foirer. Même s’il a conscience que c’est un discours digne de tous les infidèles que la terre a pu porter.

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