hold on to me (kennelieux)

tw: tentative de suicide

« non ça va, je vais prendre de l'eau » il acquiesce d'un mouvement de tête. Il est en passe de la quitter les yeux le temps de rejoindre la machine à café, mais il marque une hésitation. Il n'est pas certain qu'elle le remarque. Elle ne le regarde pas, ses yeux en courant autour de lui, en recherche d'un autre visage familier. Il se mord la lèvre. Il répugne à la lâcher, à se détourner d'elle, même ne serait-ce que l'affaire de quelques secondes. Et il se fou pas mal de prendre ou non un café. Mais ils ne sont pas ensemble. Elle ne voulait déjà pas qu'il vienne même s'il ne la sent pas franchement contrariée par sa présence. Non il a bien fait de venir, mais ce n'est pas une excuse pour rechigner à mettre quelques pas entre elles et lui. Honnêtement plus tôt ses amis arriveront, plutôt il pourra s'esquiver, mieux ce sera. Il le sait. Même si ce n'est pas ce qu'il ressent. Même si ce n'est pas ce qu'il veut. Mais la vie n'est pas une machine à réaliser des voeux, il le sait depuis bien longtemps. Alors il prend sur lui, la couve quelques secondes de plus du regard avant d'aller récupérer son café. D'autant qu'elle ne part pas bien loin de lui. Le distributeur d'eau est de l'autre côté du couloir, pas à l'autre bout de l'hôpital. Tristan rejoins donc la machine à café devant laquelle un homme à l'air affligé attend déjà. Il se poste sagement derrière lui, fourre les pouces dans les poches de son jean, essaie de refréner la tension qui raidit son corps. Machinalement, il jette des regards à Hope. Il tourne plusieurs fois la tête par dessus son épaule avant de se mettre à la regarder pour de bon. Sa mâchoire se serre et un nouvel vague de tristesse s'abat dans ses yeux quand il la voit peiner à remplir dans son verre tant elle tremble. Ni une ni deux, Tristan se détourne du distributeur de café qui viens de se libérer, rejoignant à la place Hope en quelques secondes. Elle a abandonné le verre à moitié remplis et il s'en saisit à son tour, achevant cette tâche pour elle. Il garde le verre en main avant d'enrouler doucement son bras ligne autour de ses épaules, l'invitant à se reposer à nouveau contre lui. « Ca va aller » qu'il lui murmure à nouveau, affligé par sa propre incapacité à lui rendre toute cette situation moins insoutenable.

@Hope J.F. Kennedy