workaholic (noun) ; a person who works compulsively at the expense of other pursuits. ♡ XIERENCE

Je dois l'avouer ; je peux être menteur quand l'occasion se présente. Parce que je dis que je suis pas addict au boulot et que j'ai "d'autres choses à faire" en dehors de m'engloutir dans mes cours, que j'ai des amis à voir, une adresse à tester... Alors oui. Je mens. Des fois. Mais c'est souvent parce que j'ai envie d'éviter certaines personnes que je ne porte pas vraiment dans mon coeur. Je sais pas si ça peut être considéré comme une excuse valable ou une stratégie d'enfoiré, mais je l'ai utilisée pendant des années et j'ai pas vraiment besoin de plus pour m'en sortir.

Et parfois y'a d'autres jours où je cache même pas que je suis un workaholic. Des jours où je passe mes heures libres à la bibliothèques à ne rien faire d'autre que réviser mes cours (en espérant, bien évidemment, finir valedictorian à la fin de l'année), recopier mes notes au propre et en phrases au lieu des quatre-cent mille abréviations utilisées en médecine... Et en plus, avec la période des examens quasiment finie, je suis à ça d'en voir le bout et d'enfin pouvoir respirer. J'ai pourtant pas l'impression que ce soit le cas pour tout le monde présent aujourd'hui. Ça fait un sacré moment que je vois toujours cette nana, là, dans son coin, qui fait ses trucs qui me semblent carrément incompréhensibles. OK. Je me doute qu'on est pas dans le même field (loin de là), mais je sais pas, ça devrait être un minimum obvious quand tu lis de loin... non ?

Bon. Pause. Je décide de me lever, baisser l'écran de mon ordinateur portable, sortir mon paquet de cigarette et passer un peu de temps dehors pour respirer un bon coup et penser à autre chose que les merveilleuses techniques d'incision qu'on nous apprend en cours. Et je ne crois même pas voir le temps passer, puisqu'au moment où je pose à nouveau les yeux sur l'heure, ça fait déjà bien trente minutes qui sont passées. Je soupire, écrasant ma cigarette dans le cendrier mis à disposition, puis je rentre à nouveau à l'intérieur, m'arrêtant à la machine à café par la même occasion pour me prendre un café allongé. Du coin de l'oeil, je la vois qui n'a toujours pas bougé ; je ne sais même pas si elle a regardé ailleurs pendant un instant, si elle a prit un bathroom break ou quoi que ce soit d'autre -- et je me dis clairement qu'elle est presque pire que moi en terme d'addiction au travail. Je fouille un instant dans mes poches pour trouver une pièce de cinquante cents, et je lui prends sa boisson préférée ; un capuccino. Puisque je ne sais pas ce qu'elle met en unité de sucre, je prends deux sticks mis à disposition juste à côté, une touillette, puis je me dirige vers elle, presque trop heureux de ma BA du jour. "Hé, dis, on est arrivés en même temps ici mais t'as toujours pas prit un break ? Tu devrais souffler un coup !" Je lui envoie un sourire, avec ma bonne humeur habituelle. Je pose le capuccino juste à côté d'elle, les accessoires qui vont avec. "Capuccino. Deuxième colonne, quatrième bouton en partant du haut. Je sais, c'est creepy." Je ricane un coup. "Je pensais pas trouver quelqu'un d'aussi addict au travail que moi, mais t'es pas mal dans ton genre aussi, tu sais ?" Je prends une mini gorgée de mon café très (trop) chaud, manquant de peu de me brûler la langue et de passer pour un crétin qui veut impressioner une nana à tous les coups. "Au fait, tu peux m'appeler Terrence. Ou Rence. Je sais pas, c'est comme tu veux. J'étudie la médecine."

@Xiaxue Wang

(Invité)

12/05/2020

WORKAHOLIC (NOUN) ; A PERSON WHO WORKS COMPULSIVELY AT THE EXPENSE OF OTHER PURSUITS.

harvard's library

lundi 24 mai @Terrence Lim

Lorsque mon emploi du temps me le permettait, je me rendais à la bibliothèque du campus pour continuer de travailler sur mes codes informatiques et avancer le maximum de chose. J’étais tellement obnubilé par le travail par moment qu’il m’arrivait souvent d’oublier que je n’étais pas seule, que j’étais dans un endroit qui avait des horaires et surtout j’oublié de me nourrir ou simplement me rendre aux toilettes. Pour ce qui était d’aujourd’hui, je m’étais rendue à la biblio assez tôt dans la matinée, peut-être aux alentours de dix heures, un truc comme ca. J’avais pris un grand café au Starbucks avant de pouvoir m’installer dans un petit coin tranquille. Mon téléphone sur la table en mode silencieux, je sortis de mon sac mes buds pour pouvoir les coincer dans mes oreilles et laisser la musique m’enfermer dans une bulle qui n’étais qu’à moi avant de me mettre à bosser avec aisance.

Cela devait faire trois bonnes heures que mes doigts tapotaient le clavier de mon ordinateur avec rapidité et je n’avais pas vraiment bougé si ce n’est pour faire craquer mes phalanges. Je dois bien avouer que je n’avais pas réellement faim mais qu’un petit en-cas ne serait pas de refus néanmoins, tant que je n’avais pas finit ce code, je me refusais le droit à la moindre pause. J’étais totalement perdu dans mes lignes html que je n’avais pas remarqué qu’un jeune homme venait de s’installer à mes côtés et qu’il était carrément en train de me taper la discussion. Je remarque simplement sa présence quand le cappuccino se pose dans mon champ de vision. Un sourcil arqué, je finis par le toiser du regard de la tête aux pieds. C’était qui celui-là et il me voulait quoi ? Je baisse alors le volume de ma musique au minimum avant de retirer un buds, laissant l’autre dans mon conduit auditif. La langue qui claque sur mon palais, je lui répond. — c’est pas juste creepy à ce stade là… tu m’observes pour que tu me ramènes ca ? parce que c’était qui qui observerait les boutons sur lesquels les gens appuyaient pour prendre un café quand on ne les connait pas ? Je retiens pas la commande Starbucks des gens devant moi par exemple…

Urg… vraiment les mecs comme ca sont tellement saoulants ! Il connaissait au moins la politesse et les espaces personnels des gens ? Je me contente de simplement pousser le cappuccino plus loin parce que, sait-on jamais, il avait peut-être mit un truc chelou dedans. J’le connais ni d’Eve ni d’Adam ce type. Je dirais pas qu’il m’avait l’air louche mais je les sentais à milles kilomètres ce genre de mec. C’était ceux qui faisaient semblant d’étudier à la librairie pour pécho le plus de filles possibles, qui dès que leur confrérie faisait un teuf y courraient et se bourraient la gueule comme si il allait marcher droit juste après alors qu’ils venaient de descendre un tonneau de bière. Un nouveau soupir s’échappe de mes lèvres alors que je claque doucement l’écran de mon MacBook pour le verrouiller. — tu me veux quoi ? Terrence ou peu importe comment tu t’appelles. je vais pas mentir que je m’en contre foutais fortement de son prénom. J’avais juste envie qu’il me laisse tranquille pour le moment. j’avais pas envie de prendre du retard sur mes révisions parce que monsieur voulait me draguer. Et qui vient draguer ici, sérieux ??

(Taïsiya Ostrovsky)

elayne