We all should give a hand ft. Priva (11.05)

Ji-hun venait de noter les derniers points de grammaire soufflés par le professeur quand ce dernier les invita à ranger leurs affaires. Le cours de quarante-cinq minutes prenait fin et, comme c’était le cas pour tous les autres qu’ils avaient suivi depuis son arrivée, le nord-coréen ne l’avait pas vu passer. Il referma son cahier, son livre, ferma le clapet de son ordinateur, zippa sa trousse et rangea le tout dans son sac à dos duquel il tira la fermeture éclair. Il fit glisser son portable sur la table jusqu’à l’intérieur de sa poche et s’apprêta à se lever quand il remarqua que, sur la place voisine, traînait une petite veste. Il la reconnut comme appartenant à sa camarade française, venue prendre des cours d’anglais en accéléré avant de retrouver la belle ville de Paris. Il jeta un œil vers la sortie, mais il semblait qu’elle avait déjà disparu dans les étages. Il agrippa le vêtement de ses doigts et courut pour tenter de la rattraper, après avoir salué poliment leur instructeur.

Il fut obligé de monter les escaliers jusqu’à l’étage d’arts, là où se trouvaient les salles destinées aux activités plus artistiques. Il la savait rejoindre une amie pour le déjeuner, ce fut ainsi qu’il réussit à l’intercepter, entre deux classes de danse. La frenchie le remercia, et lui n’en demanda pas autant d’un signe négatif de la main ; c’était tout naturel. Il tourna les talons et emprunta le même chemin. Il n’avait qu’une heure de pause, décida alors, comme chaque jour, de s’orienter vers le réfectoire pour prendre son repas. Il descendit les premières marches, deux par deux, dépassa une demoiselle en béquilles puis se stoppa net, et revint de quelques pas en arrière ; il avait remarqué à quel point elle semblait être en peine. D’aide, vous avez besoin, questionna-t-il l’étudiante, comme ça, vous allez où ? Qu’importait sa destination, il avait déjà ôté son sac de son dos dans l’optique de la porter pour l’y emmener. Taxi humain, ça vous parle, lui proposa-t-il.