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Tex regarda sa montre. L’heure du rendez-vous approchait. Il s’avança donc vers le café ; il avait attendu, planté comme un piquet, que ce soit le cas. Il se présenta au comptoir et annonça qu’il avait réservé une table pour deux personnes, au nom de Douglas. Son animal de compagnie ne dérangeait pas ? Non, pas du tout, au contraire. Sandy eut droit à une petite caresse sur le sommet de sa tête velue, et l’accepta en plissant les yeux patiemment.

Le professeur alla s’asseoir à la table qu’on lui indiqua. Une douce lueur solaire filtrait par la fenêtre voisine, et jetait de petits éclats sur la table couleur mica, vieux rose marqué de marbrures et d’étincelles noires, à travers la carafe d’eau posée au centre. Il songea que cela lui rappelait une pierre tombale sur laquelle le vase aurait reposé sans fleur. Cette pensée mélancolique l’entraîna vers d’autres, les tableaux de Van Gogh représentant des chaises vides où l’on avait abandonné quelques objets du quotidien, l’idée d’une combustion spontanée de l’occupant… Tout à coup, on le sortit de sa rêverie.

Sur ses genoux, le lapin de bonne taille, celle d’un petit chien, avait redressé la tête malgré le harnais qui engonçait ses mouvements. Une jeune dame au comptoir demandait également leur table, et elle avait prononcé le nom Douglas, auquel les oreilles de l’animal avaient réagi. Tex rajusta le poids de la bestiole dans ses bras et se leva pour saluer poliment la nouvelle venue ; il ne savait rien d’elle pour le moment, si ce n’est que son psychologue avait jugé qu’ils pouvaient s’apporter un certain soutien mutuel en échangeant sur leurs expériences.

Malgré les petites bizarreries du docteur Rainer, il lui faisait confiance. Ce que lui ne savait pas, le docteur le savait. Il ne lui aurait pas adressé une personne qui aurait pu le mettre réellement en difficulté. Tex était professeur à Harvard, et entretenu par un colocataire qui avait fait fortune, même s’il valait mieux ne pas demander comment ; il était à son aise sur le plan financier, et c’est sur son initiative que la rencontre avait été fixée dans cette pâtisserie italienne, au rythme apaisant de la musique douce et des conversations souriantes qui avaient lieu à chaque petite table.

« Bonjour, je suis Tex et voici Sandy. J’ai pris l’habitude de l’amener en promenade avec moi, un bon ami me l’a conseillé et j’ai découvert que c’était très rassurant. »

Il avait un peu l’air d’un enfant immense qui tiendrait son doudou entre lui et le reste du monde. Mais ça n’avait pas d’importance. Ce qui comptait, c’est qu’il pouvait être là, faire la connaissance de cette dame, et peut-être, lui être un peu utile. Il risqua un sourire nerveux, et se rassit à la table marbrée. Il n’avait pas réfléchi à ce qu’il prendrait pour ce goûter improvisé, et chercha du regard un menu ou une carte, mais il n’y avait rien en vue. Allons… il fallait rester calme. Ce n’était pas bien grave.
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Nous sommes à deux semaines de la fin des cours, et la plupart des examens sont passés. Le sort en est jeté, comme on dit. Quel est le score ? Bonne question. Cela dit, j’ai fait de mon mieux pour rattraper mon retard sur mes révisions, et j’ai donné le meilleur de moi-même. C’est tout ce qu’on peut me demander, pas vrai ?

Ouais, c’est ça, rassure-toi comme tu peux.

Sur les conseils de la doyenne, j’ai accepté de me rendre chez le Dr Rainer pour lui parler de mes problèmes. Et bien que je l’aie trouvé très sympathique, il a jugé plus utile, après trois séances, de me référer à un jeune professeur qui apparemment, pourrait m’aiguiller dans ma crise existentielle. Je pense surtout que Rainer s’est vite rendu compte que le cadre formel des relations patient-psy me mettait sur mes gardes. C’est à peine si j’ai réussi à m’ouvrir lors de nos trois sessions. Trop peur d’être critiquée secrètement, ou prise en pitié, et par conséquent incapable de me confier réellement. Il a arrangé un rendez-vous avec son ami/collègue et moi, et pour le coup, le cadre est effectivement bien moins intimidant : il est évident que le décor et l’étalage de pâtisseries toutes plus colorées les une que les autres sont plus propices à la détente qu’un bureau de psychologue, aussi accueillant que celui du Dr Rainer ait été.

Avisant la table qui m’a été indiquée, j’y découvre un homme accompagné d’une… boule de poils. En voilà, une surprise.

─ Bonjour… Samara, enchantée. Et salut, Sandy !

Je hasarde une main vers la tête de l’animal, lui tapotant le crâne avec prudence. Les lapins, ça mord, non ? Mauvais souvenirs d’enfance. Je prends place face à Tex et me débarrasse de mon barda : veste en jean et sac en toile rejoignant respectivement le dos de ma chaise et le sol. Puisque mon interlocuteur semble chercher du regard de quoi commander, je chipe deux menus à la table voisine et lui en tends un avec un sourire. Ça fait à peine une minute qu’on s’est rencontré, or il est évident que j’ai affaire à quelqu’un de plutôt… atypique. Je veux dire, qui emmène un lapin partout où il va ?! C’est à la fois étrange et attendrissant.

─ Alors, dites-moi. Vous êtes plutôt « tiramisù » ou « cannoli » ?


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Il fallait établir un point très important, d'entrée de jeu : Tex allait-il tutoyer ou vouvoyer cette jeune personne ? Après réflexion, il décida de prendre sur lui, et de la tutoyer. La rencontre était faite pour que la conversation s'établisse le plus naturellement possible, à l'écart de toutes les pressions qui pouvaient s'exercer sur eux, notamment à l'université. C'est pourquoi il avait donné son prénom et allait maintenant faire un effort de style. Avec un petit sourire, il replaça le lapin sur ses genoux. Il songea que cela lui donnait l'air d'un chapelier particulièrement statique et ennuyeux, et sans chapeau.

"J'ai un faible pour le tiramisu. Beaucoup de travail nocturne, le café est mon élément."

Après une hésitation, il s'avança légèrement sur la table et y croisa ses bras. On voyait qu'il cherchait comment se positionner dans l'espace pour avoir l'air décontracté. Samara était timide, mais pas trop, elle avait l'air elle aussi décidée à tout faire pour que la rencontre se passe bien, mais comment pourrait-il l'aider ? Il se sentait démuni, et cette inquiétude lui donnait l'impulsion de se placer au garde-à-vous, en alerte. C'était contre cela qu'il luttait.

"Le docteur m'a dit que vous aviez des petits soucis en classe ? J'ai peur de n'avoir pas très bien compris, il a fait exprès de rester vague."

Il eut une petite moue, comme on en a plutôt en parlant d'un copain qui n'en rate pas une, que d'un respectable professionnel de santé.

"J'espère que vos camarades ne se sont pas montrés désagréables envers vous. J'ai moi-même constaté une ambiance tout à fait correcte dans mes cours, mais je sais bien que ce genre de choses existent. Enfin, c'est bientôt fini, dans tous les cas."

Cette fois, il fit un effort pour sourire. Lui, la fin des cours ne lui inspirait aucun soulagement. Il allait se retrouver jeté dans le néant à nouveau. Il ne savait pas du tout où il travaillerait ni ce qu'il garderait de ce semestre riche en surprises et en rencontres. Sans doute tous ces brillants jeunes gens allaient-ils suivre des trajectoires honorables, loin de lui et de sa dérive personnelle, et oublieraient qu'ils l'avaient rencontré. Cette pensée lui causait une certaine tristesse. Il détourna les yeux, et fit mine de parcourir son menu, en songeant que si une chose était destinée à le perdre, ce n'était pas son errance professionnelle, mais sa sensiblerie.
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On a déjà un point commun : une passion pour le café. Cool, ça commence plutôt bien.

─ Très bon choix, j’approuve avec un hochement de tête.

J’esquisse un large sourire en l’entendant mentionner Rainer. « Il a fait exprès de rester vague ». Ouais, ça lui ressemble bien ! Soucis en classe… hmm, ce n’est pas exactement ça. Mieux vaut rectifier le tir avant qu’il ne s’imagine que je me fais harceler par mes camarades, ou quelque chose du genre.

Et comme s’il avait lu dans mes pensées, il évoque justement ce sujet, ce qui n’a pour effet que de me faire sourire un peu plus largement. Visiblement, Rainer n’a pas mentionné le fait que je suis boxeuse depuis mon plus jeune âge… c’est vrai que ça a eu le mérite de repousser les petits caïds, même si je n’ai jamais eu à me servir de ces capacités en question dans la cour d'école. C’est juste le genre de truc qui impose le respect, en général, donc personne n’a jamais eu le courage de me chercher des noises.

─ Non, ce n’est pas ça. Plutôt… un manque de motivation. Des notes qui ont plongé sous la ligne de l’acceptable à mes derniers examens. Et un avertissement de la doyenne. Je crois qu’il est trop tard pour rattraper mes notes et que je n’aurai pas mon diplôme. J’ai accepté ce fait. (Je déglutis et marque une pause de quelques secondes.) C’est juste que… quelque part, je me demande si ce n’est pas un peu du sabotage. Vous voyez ce que je veux dire ?

Sans doute que non : il ne lit pas dans les pensées. Or j’ai peur d’admettre de vive voix ce à quoi je fais allusion : ma peur m'aurait poussée à échouer intentionnellement. Peur de quoi ? De la fin. La fin de ma scolarité, la fin de cette aventure Harvardesque et tout ce que ça représente. Et surtout, le début de quelque chose qui me terrifie : l’inconnu. Donc… ça ne m’étonnerait pas que d’une manière ou d’une autre, j’aie manigancé tout ça, sans m’en rendre compte. J’ai sûrement besoin d’un psy, en fait.


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"Eh bien, un manque de motivation est une excellente raison pour changer de trajectoire, je dirais. Ou plutôt un indice que vous en avez déjà changé, tout au fond de vous. Il y a des gens qui sabotent leur mariage de cette façon, ils feraient mieux de divorcer directement. Enfin, c'est mon opinion."


Dit celui qui s'acharne à cohabiter avec un compagnon autodestructeur, et à se projeter dans un métier qu'il n'exercera plus que quelques semaines... Il n'était pas très bien placé pour conseiller quelqu'un. Mais la méthode de Rainer semblait justement être de le confronter à une sorte de reflet qui lui renvoyait ses petites bêtises en pleine face. Lui qui ne savait même pas nager - allez nager en costume-cravate, vous - avait l'impression de s'exposer à ces vagues qui viennent vous gifler toutes les quinze secondes, quand vous ne savez pas les esquiver correctement ou pire, plonger au-dessous.

En tout cas, des élèves qui viraient de bord en cours d'année ou contraints et forcés par un échec annoncé, et qui semblaient surtout se reprocher d'en être aussi soulagés, il en avait vu passer quelques-uns. Et il aurait voulu tous les rassurer : les professeurs savaient ce que c'était, et ils ne leur en voulaient pas.

"Il faut voir ce cours comme un mariage. Vous signez un contrat avec quelqu'un, vous avez des espoirs, lui aussi. Parfois vous réalisez avec le temps que vos aspirations vous entraînent ailleurs. Ou c'est cette personne qui se rend compte que vous n'étiez pas ce qu'il avait imaginé."


Il haussa les épaules. Toute ressemblance avec des personnes existantes, etc.

"Pensez-vous que cette personne doive culpabiliser, en comprenant que votre relation doit prendre fin et qu'elle s'était bâtie sur un malentendu ? Non, n'est-ce pas ? Elle doit vous en parler franchement et réfléchir à l'avenir. Eh bien, c'est la même chose pour vous. Dans un mariage, les deux protagonistes sont égaux. En termes de droit, vous êtes l'égale de vos professeurs."

En termes de devoirs, en revanche... Les professeurs avaient un devoir de protection et parfois... Ah non, il n'avait pas envie de penser à ça, non plus.
Au moins, il pourrait se dire qu'il avait tenu tout le semestre.

"Si vraiment vous ne vous sentez plus attirée par votre cursus, si vous y avez déjà renoncé en votre for intérieur, alors soit. Vos professeurs ne vous en voudront pas. S'ils le peuvent, ils vous aideront même à vous réorienter vers quelque chose qui vous attire davantage. Mais vous, vous aviez imaginé votre avenir d'une certaine manière et le deuil ne sera pas forcément facile... excusez-moi."

Tex avait senti l'émotion le submerger d'un seul coup et il réalisa un peu trop tard que son visage le trahissait. Il se passa les mains sur la figure comme pour en effacer quelque chose. Le lapin se tourna pour l'escalader à moitié, et colla son petit nez remuant contre le cou de son maître.

"C'est une des raisons pour lesquelles je vois Mark Rainer," reconnut Tex avec un rire nerveux. "J'ai un problème avec le mot... deuil."

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Sa théorie tient la route. Un mariage… c’est vrai que le mot peut s’appliquer à tous les accords que l’on fait dans notre vie, que ce soit envers nous-mêmes, ou les autres. Un mariage qu’il ne tient qu’à nous de briser s’il ne nous convient plus. Je songe brièvement à mes parents lorsqu’il parle de gens qui feraient mieux de divorcer au lieu de s’entêter à respecter un engagement qu’ils ne désirent plus. Mais là n’est pas la question.

Est-ce qu’on peut dire que j’ai déjà « renoncé » ? Je réfléchis tout en écoutant le professeur élaborer son idée, et une lumière s’allume dans ma tête.

─ En fait, je crois que le problème n’est pas dans le cursus en lui-même. Mon major me plaît, mes cours sont intéressants, et la boxe a toujours été ma passion. C’est plus une question de ne pas vouloir avancer et me lancer dans la suite de l’aventure. De vouloir rester sur place pour pouvoir encore profiter de tout ce que la vie étudiante a à m’offrir, avant de… grandir, je suppose.

C’est quand il prononce le mot « deuil » que je remarque un changement dans son expression. Changement qui est confirmé par sa confession suivante. Oui, c’est un mot lourd de chagrin et j’ai beau ne pas savoir à quoi il fait référence, je ne peux que compatir. J’ai un sourire en coin en remarquant le lapin qui s’agite sur ses genoux et vient lui réclamer des bisous. On dirait qu’il a senti le trouble de son maître… les animaux sont vraiment des êtres magiques.

─ C’est drôle, finalement… pour moi, ce n’est pas une histoire de deuil, puisque je n’ai tout simplement PAS envisagé l’avenir. Je n’ai pas d’idée préconçue de ce à quoi il devrait ressembler, et c’est bien ça le problème. Je ne sais pas vers où je vais. Je n’ai pas de plan pré-établi. J’ai été naïve en pensant que le présent durerait pour toujours. Mais non, les années filent, et on se retrouve à devoir faire des choix. (J’esquisse une petite grimace.) J’suis pas très douée pour ça. Peut-être… peut-être que c'est de ma vie actuelle que je dois faire le deuil.

Puisqu’une serveuse vient prendre notre commande, je me décide pour un café et le fameux tiramisù en adressant un petit clin d’œil à mon interlocuteur, avant de le laisser choisir. Puis je reprends :

Vous avez… perdu quelqu’un de cher ?



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