(tw) red lips and rosy cheeks

Ce n’est pas de chance - ou peut-être que si, au fond - que Hope attende Liz parce que cette dernière serait bien partie courir pendant de longs kilomètres dans la ville de Boston pour déverser la colère qui s’est emparée de chacun de ses membres. Elle ne doute pas qu’elle puisse s’épuiser autrement avec la belle, les messages qu’elles se sont envoyées étant bien plus qu’explicites hier soir et si Liz a bien envie de les mettre en pratique, elle sait qu’il lui faudra avant tout se calmer. Rapidement, elle passe à l’épicerie du coin avant d’envoyer un message en la prévenant de son arrivée. Elle envoie un second message pour demander si ses colocs sont là. Si la question lui avait traversé l’esprit par rapport au plan initial de la soirée, c’est aussi parce qu’il lui faudra se recomposer une stature avant de frapper à la porte si c’est le cas. Autant Hope la connaît assez pour comprendre que quelque chose ne va pas, cela risque de ne pas nécessairement être le cas de ses colocs - et elle ne les blâme pas. Il lui faudra alors prendre quelques minutes de plus pour se calmer et être capable de tenir une conversation ne serait-ce que quelques minutes. Le message de réponse de Hope, lui demandant si c’est parce qu’elle ne veut pas attendre qu’elle rejoigne sa chambre lui arrache à peine un sourire et Liz presse le pas, afin d’ouvrir plus rapidement la bouteille de vin qu’elle a entre ses mains, à moins qu’elle ne commence directement avec celle de tequila.
Elle est en train de tergiverser avec cette idée quand la porte s’ouvre sur Hope. Liz soupire doucement avant de préciser : “Je viens de passer une demi-heure avec ma mère, je suis d’une humeur exécrable et je n’ai pas envie d’en parler.” Pas tout de suite, parce qu’elle serait capable de s’énerver sur Hope qui est une partie innocente sur ce sujet. “Pas tout de suite, en tout cas. Mais si tu veux être sûre de passer une bonne soirée, je te promets de pas t’en tenir rigueur si tu me demandes de faire demi-tour.” Elle lui tend tout de même la bouteille - Liz a de toute façon ce qu’il faut chez elle - avant de sourire doucement : “Tu es très belle.” dit-elle, réalisant que la jeune femme ait légèrement plus apprêtée qu’à son habitude.

Liz soupire doucement en voyant la tête de Hope, comprenant qu’elle est déçue et un peu sur la défensive. Elle le comprend parfaitement et n’a aucune intention de lui faire subir sa mauvaise humeur mais elle a besoin d’un peu de temps pour digérer ce qu’il vient de se passer. Les propos tenus par sa mère sont aussi inadmissibles que blessants mais la jeune femme est surtout déçue d’elle-même ; elle aurait dû les voir venir. Elle pince doucement les lèvres et se dit que c’est encore plus opportun qu’elle ait prévu de faire hurler de plaisir la jeune femme plus tard, cela ferait un pied de nez à sa mère mais ce n’est en réalité pas à quoi elle a envie de penser quand elles se déshabilleront. “Merci.” répond-elle simplement, en lui tendant la bouteille. Elle dévisage ensuite Hope, laissant son regard glisser sur elle et secoue doucement la tête d’un air faussement réprobateur. “Je suis déçue que tu portes un soutien-gorge, mais c’est sans doute mieux pour les lasagnes.” précise-t-elle, un sourire en coin sur le visage. En toute transparence, le cœur n’y est pas vraiment pour le moment mais une fois la conversation lancée avec Hope, Liz sait qu’elle finira par réussir à penser à autre chose - ou qu’elle finira par lâcher le morceau et dire à la future docteur ce qu’elle a sur le cœur. “Je propose qu’on commence par la tequila, pour me détendre et le vin rouge ira parfaitement avec les lasagnes.” Il n’est pas question de se retourner l’estomac mais simplement de prendre un ou deux shots afin de dissiper les tensions qui assaillent chacun de ses muscles. Elle suit Hope dans la cuisine, et lui demande : “T’as des verres à shot ou à whisky ? Elle était au congel, donc pas besoin de la passer au freezer.” Elle ouvre ensuite le placard désigné par Hope, les serre et se rapproche d’elle, la coinçant contre le plan de travail en lui tendant : “Si t’as été à la trattoria… ça veut dire que t’as pensé au tiramisu, aussi ?” Un petit sourire se dessine sur son visage et elle se perd quelques secondes dans son regard avant de secouer doucement la tête. Liz dépose un baiser sur sa joue, laissant ses lèvres y traîner quelques secondes avant de souffler : “Santé.” et de s’enfiler le shot en reculant légèrement. Cela serait facile d’oublier sa haine en proposant à Hope de réchauffer les lasagnes plus tard et de la sauter là dans la cuisine, mais cela fait un moment que les jeunes femmes ne se sont pas retrouvées et elles méritent d’apprécier le moment pour ce qu’il est, sans le gâcher. “Parle-moi de ta journée.” propose-t-elle, le servant un deuxième verre pour la route.

Le sourcil arqué, Liz ne cherche pas plus que ça à cacher sa déception quand Hope lui dit qu’elle a hésité à ne pas mettre de sous-vêtements. “Erreur stratégique, Kennedy.” Elle secoue doucement la tête, soupire et vient murmurer à son oreille : “Tu aurais pu être l’entrée et le dessert. Je suis quelqu’un de gourmand, tu le sais…” Mais après avoir passé les dernières semaines à faire tourner en bourrique la jeune femme, à lui résister, l’ancienne skieuse n’aurait sûrement pas résisté à l’envie de la torturer un peu plus longtemps, tout en s’assurant pour lui donner très très chaud. “Je note tout de même que je ne compte pas assez pour que tu prennes la peine de faire à manger…” Elle la taquine, bien sûr, sachant que Hope n’a pas beaucoup de temps pour elle. Commander chez le traiteur, c’est très bien aussi et en toute franchise, elle ne connaît pas vraiment les talents culinaires de Hope. C’est peut-être pour le meilleur.
La suivant dans la cuisine, elle regrette de ne pas avoir pris une bouteille de tequila qui soit au freezer, mais ne s’attarde pas sur les traditions habituelles avec la tequila. Il faut dire que Liz a pris l’habitude de boire cet alcool avec Victoria, dans tout genre de circonstances et pas uniquement dans le contexte de tequila paf. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres quand elle voit la jeune femme grimacer. “Tu peux la couper, hein.” Liz ne la jugera certainement pas pour ça et Hope le sait probablement. “Tu es parfaite, Hope.” dit-elle quand cette dernière lui confirme avoir pensé au dessert - le vrai, cette fois. “Même à recharger mon cadeau ?” Elle fait référence au jouet qu’elle lui a offert et a promis d’utiliser sur elle. Cela ne sera sans doute pas de la façon dont elles feront sauter leur période d’abstinence (enfin dans leur relation avec l’autre, ce dernier terme n’étant pas correct appliqué à l’une ou à l’autre). Elle lui demande ensuite de raconter sa journée et étire un peu sa nuque pour la détendre, l’alcool d’agave commençant doucement mais sûrement à faire effet. “Ca se passe toujours bien avec Hades ? Jesus va bien ?” Liz n’a jamais eu l’occasion de le rencontrer mais Hope lui a parlé du gamin en long, large et travers, tant et si bien qu’elle a presque l’impression de le connaître. “Il faudra que tu me le présentes à l’occasion, depuis le temps.” Il est après tout une part importante de sa vie. “Je ne suis pas inquiète, elles le sont toujours avec toi.” Le courant est toujours plus qu’aisément passer entre les jeunes femmes et les discussions sont fluides, peu importe le sujet. Elles ne sont pas toujours en accord mais prennent le temps de s’écouter et c’est important. “On évite tous les sujets sérieux, pas de politique, pas de famille, je veux juste passer la soirée à raconter des trucs futiles, et à rire, ok ?” Ce sont les meilleures soirées, et cela leur fera sans aucun doute du bien de se retrouver ainsi.

“Trop tard, tu vas devoir te montrer patiente.” répond Liz contre son oreille, avant que ses lèvres ne se déposent dans son cou. La jeune femme aime autant le jeu qui précède les parties endiablées de jambes en l’air que le sexe lui-même, et elle doit avouer que le jeu du chat et de la souris est particulièrement délectable avec la future doctoresse car cette dernière ne parvient jamais vraiment à cacher l’excitation que la skieuse provoque en elle. Beth est sans doute un peu plus douée pour le cacher mais cela ne signifie pas pour autant que l’héritière Kennedy a moins d’effet sur elle, bien au contraire. “C’est rien, je mangerai pour deux.” répond-elle avant de s’éloigner avec nonchalance. Elle dépose ses affaires et son sac avant de suivre la jeune femme à la cuisine, sachat pertinemment que malgré ses bonnes résolutions, le repas ne sera pas commencé avant qu’elles ne se soient retrouvées. L’alchimie sexuelle entre elle est si forte et l’amitié si simple que c’en est presque à se demander pourquoi elles n’ont jamais tenté d’aller plus loin. Paradoxalement, c’est aussi ça que Liz aime dans leur relation : tout se fait naturellement sans qu’elles n’aient trop besoin d’y réfléchir. Si elles doivent un jour être plus que des amies qui se donnent des orgasmes à répétition, elles n’auront probablement pas besoin d’en parler non plus. “Ah, merci de ta bienveillance alors. Je note de ne plus accepter aucune invitation à dîner de ta part sauf à l’extérieur.” répond-elle, même si elle est certaine que Hope est plus distraite qu’elle n’est mauvaise en cuisine. “Mouais.” répond Liz quand elle lui dit ne pas être une petite joueuse, sans élaborer. C’est beaucoup trop facile de faire tourner la blonde en bourrique. Beth pouffe en la voyant avaler sa tequila de travers et vient glisser à son oreille : “Tu devrais penser à la dernière nuit qu’on a passé ensemble en l’utilisant.” Elle donne une légère tape sur les fesses à la jeune femme, pour raviver sa mémoire avant que la conversation ne change finalement naturellement. “C’est le principe, tu sais que tu peux m’en parler quand tu veux, pas vrai ?” Même si Hope n’est pas nécessairement du genre à se confier.
Liz s’apprête à sortir de quoi mettre la table quand Hope lui dit avoir beaucoup trop envie d’elle pour être capable de manger les lasagnes sans que la température ne redescende un peu. Les yeux de la jeune femme glisse sur son décolleté qu’elle ouvre et alors que la blonde s’éloigne pour attraper les lasagnes, la main de Liz se referme sur son poignet. “Attends, j’ai pas fini de boire.” Elle déleste d’un nouveau bouton la chemise de Hope, glisse ses doigts sur la partie de sa poitrine qui est dénudée et vient y déposer un baiser. Elle passe ensuite doucement sa langue sur le rebondi de son sein, tandis que sa main caresse sa nuque. Liz sale ensuite l’endroit qu’elle vient de lécher de sorte que le sel y adhère parfaitement et prend un nouveau shot : “Je n’ai pas fait ça depuis la fac, je crois.” Elle goûte ensuite au seul sur sa poitrine, son pouce sur la carotide de la jeune femme avant d’aller son shooter. Les body shot sont normalement pris dans le nombril de la personne, mais si Hope se désape à ce point, ce ne sera clairement plus la tequila qui intéressera Liz.