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Ce n’est pas sérieux, de boire quand on est sous anti-dépresseurs. Pas plus que ça ne l’est de prendre des anti-douleurs avec des anti-dépresseurs. Certaines situations exigent pourtant de faire ce genre de mélange. Liz sait très bien ce qu’elle fait, trop sans doute, mais il n’est pas question de se faire du mal ou de prendre de vrais risques avec sa santé. C’est simplement les choix dans sa tête qu’elle veut faire taire. Car depuis qu’elle a vu sa mère, il y a deux jours de cela, le discours que cette vieille bique a tenu n’a cessé de tourner dans son esprit. C’est comme si à chaque mot prononcé, Liz pouvait y découvrir un nouveau sous-entendu, quelque chose qu’elle n’avait pas vu. Elle ne s’est absolument pas attendu à ce que leur rencontre soit positive, ne sait toujours pas pourquoi elle a capitulé. Beth aurait dû en rester à la tête qu’a fait sa mère quand Ria lui a ouvert la porte. Mais fatiguée de devoir se battre pour garder certaines personnes dans sa vie et pour en éloigner d’autres, la trentenaire a fini par capituler à son plus grand regret. C’est perdu dans ses pensées sombres et ayant paradoxalement l’impression d’être sur un nuage que la jeune femme se rend jusque sa voiture, réalisant à peine qu’elle n’est pas en état de conduire. Il ne lui faut d’ailleurs pas plus de quelques minutes sur la route pour qu’elle grille un feu rouge sans faire attention et se prenne une autre voiture qui n’a pas pu freiner à temps. Par chance, elle a pensé à mettre sa ceinture et si elle est projetée brutalement sur le côté, sa ceinture la retient et son airbag la protège. Elle n’est au final que légèrement brûlée sur le nez et sur le bras, mais ne ressent aucune douleur. Peut-être est-ce l’adrénaline, toujours est-il qu’elle se précipite en dehors de la voiture et soupire de soulagement en voyant l’autre personne victime de l’accident en faire autant. Elle s’excuse platement mais la personne lui répond qu’elle ne peut rester sur place et remonte dans sa voiture, repartant rapidement. Beth soupire mais ne cherche pas plus à comprendre et retourne à sa voiture. Par chance, il doit être aux alentours d’une heure du matin et il n’y a pas grand monde dans les rues de Boston. Juste un passant qui l’informe avoir prévenu les secours. Elle soupire mais sait que c’est nécessaire, ou en tout cas, qu’elle aurait fait de même. Elle ne peut de toute façon pas reprendre le volant - pas après cet accident, et certainement pas sans savoir dans quel état elle est. Il lui faut de toute façon appeler un remorqueur. Elle accepte la bouteille d’eau qu’il lui tend et s’assied sur le trottoir avant d’en prendre une gorgée. Liz soupire et repose la bouteille avant de prendre son visage entre ses mains. Tout part à nouveau à vau-l’eau. Tout ce qu’elle veut, c’est un peu de répit… Ce qu’elle n’est pas prête d’avoir au vu de la voix qui l’interpelle. D’un bond, elle se relève, mais vascille - il est ici plus question de plâner qu’un quelconque traumatisme crânien - avant de préciser d’une voix qu’elle espère assurée : “Je vais bien !”
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