(siloé) sad and fast meeting

@H. Siloé Rhodes - 28 avril début de soirée -  Je sors de la bibliothèque rapidement, la bretelle du sac sur l'épaule pour me dépêcher à rentrer à la coloc', enfin mon ancienne coloc'. Celle que je partageais avec Silo' . La coloc' que j'avais fui en rentrant de Ottawa. Pour quelles raisons ? Un malaise, un coeur fendillé, un coeur que j'avais cru insensible et qui se trouvait à trop battre pour la seule personne interdite. Je pressais le pas pour franchir la porte de l'immeuble, puis je récupérais la clé cachée que nous avions l'habitude de prendre si nous avions oublié la notre. Le calme semblait de mise derrière la porte d'entrée que je poussais, ouf, elle n'était pas là et je pourrais m'éclipser rapidement pour rejoindre mon rencard du soir. Mais des pas résonnaient déjà dans les escaliers, et je savais qu'elle serait là dans quelques minutes. Maudite !

@Rosalia C. Borgia Ça te faisait étrange d'être seule dans l'appartement dans les derniers jours. T'avais tellement pris l'habitude de voir Rosalia matin et soir que c'était juste naturel pour toi. Maintenant, c'était complètement silencieux. T'avais pas eu le choix de trouver une solution parce que tu ne pouvais pas te permettre de vivre seule, de payer seule en tout cas. T'avais deux amies qui t'avaient proposée d'intégrer leur colocation, ça devait se faire dans le weekend mais t'avais pas encore eu le courage de le dire à Rosie. Tu savais pas trop quoi lui dire en fait. Pour une première fois, le malaise s'était installé entre vous et c'était carrément insupportable. D'ailleurs, ça devait se voir à l'entraînement parce que tu n'étais pas du tout dedans. Quand tu retournas à l'appartement, t'entendis du bruit dans l'appartement. Probablement la belle qui ramassait ses dernières choses. Sourire que tu te forces d'afficher avant d'entrer. "Rosie, c'est toi?" Comme si ça pouvait être quelqu'un d'autre.

@H. Siloé Rhodes Le son de sa voix se fait entendre pour annoncer sa présence dans cet appartement que nous avions durant quelques mois arpentés ensemble. Des souvenirs il y en avaient par milliers, des soirées rien que toutes les deux à discuter de tout et de rien, des rires et des pleurs lorsque nos vies foutaient le camp. Cela avait fini par unir nos vies, mais pour ma part la proximité avait eu raison de moi. Elle avait eu ce pouvoir sur moi que je n'avais laissé à personne auparavant, allez savoir pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ?! Je regarde un peu dans ma chambre, enfin mon ancienne chambre, je brasse, je fais du bruit pour oublier et m'occuper l'esprit, oublier qu'elle va franchir la porte dans quelques secondes et que je vais la voir face à moi, son sourire charmant et charmeur, son regard perçant et envoûtant. Le temps d'une seconde j'ai peur. Borgia qui a peur. Un comble ! Une ineptie ! Je ferme les yeux quelques instants et me retourne alors qu'elle se trouve déjà dans l'entrebâillement de la porte. Affirmatif ! Plutôt sexy et sympa comme cambrioleuse, non ? La déconnade ça me connait, surtout quand la tension prend possession de mon corps., un moyen de tout taire en moi et ne rien laisser paraître. Alors cet entraînement ?

@Rosalia C. Borgia Quand tu rentres de l'entraînement, tu ne penses même pas à t'arrêter au marché ou dans un petit resto pour prendre quelque chose à manger. Non, tu veux plutôt rentrer. Dans ta tête, t'allais retrouver l'appartement encore plus vide qu'il ne l'était après ton départ de ce matin mais c'est plutôt du bruit que t'entendis une fois sur place. Entrant rapidement pour suivre le bruit, tu te retrouves dans l'embrassure de la porte de l'ancienne chambre de Rosalia. Doux sourire qui se pose finalement sur ton visage à attendre l'humour de la demoiselle. "Et cette sexy et sympa cambrioleuse reste pour manger?" demandes-tu dans l'espoir qu'elle accepte, que vous retrouviez cette complicité que vous aviez eu pendant vos mois de cohabitation. Tu l'invites à manger alors qu'il n'y a presque plus rien dans le frigo, détail que tu sembles avoir oublié pour le moment tellement tu redoutes le moment où elle partira, emportant une partie de toi avec elle. Comme si c'était une rupture entre vous.

@H. Siloé Rhodes - Ca tourne dans tous les sens, les dernières bricoles, d'une main à l'autre, que je finis par mettre dans des sacs ou que je prévois à mettre à la poubelle. Des souvenirs que je ne souhaite pas garder, des bijoux aussi, Katalia m'a dis de les donner à des oeuvres caritatives, à voir. Le moral en berne saura surement me dicter quoi faire dans quelques jours. Juste le temps de me faire à l'idée, que la coloc' est bel et bien terminée. La voix de Siloé, qui me fait remonter la tête, je souris un instant. Je suis désolée Siloé mais cette sexy et incroyable personne doit boire un verre avec un mec ce soir. C'est étrange de lui dire cela, surtout à elle, surtout maintenant. Car par le passé nous nous racontions tout, les dates, les embrouilles, les joies, et là ... j'étais incapable de dire les choses essentielles. Mais expliquer pourquoi j'allais m'éclipsé semblait être la meilleure solution pour couper cours, ou du moins, montrer que ma vie n'était pas un puit sans fond. Comment ça se passe les cours et les révisions d'ailleurs ? tu le sens bien ?

@Rosalia C. Borgia T'as presqu'une lueur d'espoir quand tu réalises que l'italienne est encore dans l'appartement à ton arrivée. Bruit qui s'échappe de son ancienne chambre, tu lances pratiquement tes sacs au col pour t'y rendre, de peur qu'elle disparaisse entre temps. Et maintenant que tu es dans l'embrassure de la porte, tu réalises que t'as pas mis les pieds dans cette pièce, t'as même pas ouvert la porte depuis que Rosalia est partie. Te confrontant maintenant au vide de la chambre. Même la présence de Rosalia semble invisible, éphémère. Pourtant, t'essaies de faire durer le moment, de faire en sorte qu'elle reste. Et pourquoi pas qu'elle revienne. "Une belle soirée qui s'annonce." Tu peux pas lui en vouloir. Des dates, t'en as aussi de temps en temps et normalement, vous restez presque debout à attendre que l'autre arrive pour qu'elle raconte sa soirée. Ce soir, ça ne sera pas comme ça. Et pourtant, tu ajoutes: "Tu me raconteras." Par réflexe un peu mais aussi, parce que tu te soucies toujours de la jeune femme. La regardant continuer de rassembler ses dernières choses, tu secoues la tête, de haut en bas. "Ouais, ça va. J'crois que j'me suis étirée un muscle pendant l'entraînement mais ça devrait aller. Elias va pouvoir m'arranger ça." Pratique d'avoir un ex qui est kiné. "C'est... ça va être bizarre, non?" T'es la pire pour exprimer ce que tu ressens de vive voix et pourtant, tu cherches à le faire, te demandant encore si tu peux y arriver.