Time to be adults - Aiz

13 Avril, 19h00, appart de Zephyr • @Izia Hartmann @Ashton Van Horn • J’avais pu mettre des mots sur mes maux avec Ashton, lui aussi avait pu s’expliquer, j’avais craqué ce soir-là, mais le lendemain j’avais pu faire bonne figure devant Izia, la rassurant sur le fait qu’il avait encore besoin de temps, mais qu’il reviendrait, qu’il fallait encore qu’elle soit patiente. Je trouvais le temps long véritablement et alors que je m’étais promis de le laisser revenir tout seul, c’est moi qui ai finis par les réclamer tous les deux, parce qu’au-delà de cette grossesse, les deux me manquaient, juste être nous trois, j’avais cette sensation d’avoir perdus cette connexion entre nous, de les avoirs perdus tous les deux et tout ce qui avait pu avoir entre nous avait disparu, mettant cette grossesse et nos angoisses au centre de tout. Alors oui, ce soir je voulais crever l’abcès, je voulais qu’on s’explique tous une bonne fois pour toutes. Je les avais invités, les jumelles passaient la soirée chez Tova, Summer était chez Kassim alors nous avions l’appartement pour nous et la tranquillité. Convié à dîner, j’ai voulu cuisiner, je ne sais pas si c’était une bonne idée, vouloir mettre les plats dans les grands, vouloir me rajouter un stress de plus alors que j’étais au summum. J’avais ralenti l’alcool, parce que je devais pouvoir me déplacer n’importe quand pour Izia, mais oui ça devenait dur et d’autant plus ce soir. Je m’étais pris tôt pour le repas, je ne voulais pas me manquer par rapport à ce que pouvais manger ou non Izia. Il ne manquait plus que le dessert, un petit clin d’oeil en préparant des fraises, j’avais juste à les couper et mettre dans un saladier, rien de compliqué, sauf pour les mains qui tremblent à cause du manque. La porte qui sonne, le couteau dérape me blessant à la main “Aaaaaaaaaah putain !” passer la main sous l’eau attraper le torchon pour l’entourer dedans. Je crie vers la porte “Entrez ! Ne venez pas dans la cuisine c’est la merde, j’arrive” sortir la téquila du congélateur...

Passer jour et nuit dans l'angoisse permanente. Sensibilité exacerbée. Sentiment de culpabilité grandissant à chaque nouvelle journée qui commence depuis treize jours. Depuis cette annonce surprenante qui a causé le silence d'Ashton. Qui a provoqué le manque. Zéphyr était là, toujours rassurant, même dans tes angoisses nocturnes. Même lorsque le sentiment d'abandon revenait au galop. Dessiner et peindre jusqu'à t'endormir d'épuisement. Et ce soir, les retrouvailles. Tu appréhendes mais tu te fais belle pour tes tiers. Une robe longue fleurie qui laisse apparaître ce ventre arrondi. Te regarder dans le miroir longuement pour chercher ton courage. La peur omniprésente que ça puisse mal se passer. Mais tu gardes en toi l'espoir que tout s'arrange. Gamine positive malgré tout. Tu quittes ton appartement pour rejoindre celui de Z. Le poing qui s'abat sur la porte et entendre la voix qui somme d'entrer. Regarder derrière toi et voir Ashton. Te retenir de chialer. « T'es beau.. » Sourire et ouvrir la porte pour retrouver votre hôte. « T'es sûr que t'as pas besoin d'aide ? »

Les fameuses retrouvailles pour enfin apporter la paix dans notre foyer. Alors pour l'occasion, j'avais sortir le trois pièces dont je sais que j'ôterais rapidement. Seul que j'arrive mais aperçois la belle à la porte. Ma bouteille dans la main, les doigts se crispent. Je me racle la gorge pour annoncer ma présence et ne pas lui faire peur. Première fois que je la revois et j'ai causé des dégâts, cela se voit sur son visage.  Je la remercie pour son compliment, osant laisser le regard trainer sur sa silhouette.. Tu es .. Vous êtes .. tout aussi ravissants. Je ne sais pas si ça se faisait mais je suppose que maintenant, c'est une possibilité vu qu'ils étaient trois. Parce que même si je n'avais pas rebondi aux propos de notre homme, j'avais pas retenu les jumeaux. Ce qui rendait cette grossesse incroyable, un gosse chacun dira-t-on. Tu es très divine. embrassant le haut de sa tête, grapillant les effluves de son parfum. La porte s'ouvre pour découvrir notre tiers blessé.. Je fronce les sourcils défaisant ma veste et remontant mes manches. Laisse nous faire. J'allais dire à Izia de s'asseoir mais être enceinte n'est pas une maladie.. Je l'ai lu quelque part. C'est dans ses placards que j'extirpe trois coupes de champagne. Commençons par trinquer pour nous. A defaut de boire de l'alcool, pour te soutenir, c'est du jus de raison d'un de nos champs de vigne. Je nous souhaite une longue Vie et des couches recyclabes. J'ai vraiment dit ça ?

Je pousse la bouteille, la cachant derrière les robots quand je comprends que les deux ne m’ont finalement pas écouté et sont rentré dans la cuisine. Je cache ma main, même si j’ai été découvert je préfère leur éviter la vision du sang. Ça me fait étrange de les revoir les deux ici, je détails leurs visages comme pour savoir à l’avance ce qui allait se passer ce soir et Ashton prend les choses en main je souris, je suis soulagé un peu, mais j’ai peur que tout parte en vrille de nouveau alors je reste sur mes gardes. J’éclate de rire à la fin de sa phrase “Couche recyclable ? Vraiment Ash ?” je regarde Izia du coin de l’oeil, inquiétude toujours présente “mais si t’as envie de tenter les couches lavables, je te soutiendrais, de loin, mais je te soutiendrais quand même” je lâche un petit rire “Excusez-moi je reviens, je vais tenter de trouver un pansement” un regard lancé vers la bouteille dissimulé, mais je ne tente pas le diable, je file vers la salle de bain, farfouille dans l’armoire à pharmacie. Désinfectant, pansement et je rajoute une petite bande juste au cas où le sang déciderait de ne pas s’arrêter. Quelques secondes à m’appuyer sur le lavabo, les mains tremblent et je soupire, je ne savais pas si c’était l’angoisse ou le manque, mais je n’avais pas envie qui le remarque. Je retourne alors vers eux, cette fois je m’approche d’Izia dépose un bisou rapide sur sa joue et je vais faire de même avec Ash avant de me diriger vers le frigo sortant l’assiette d’amuse-gueule “Que des bonne choses saine et aliment autorisé” je pose l’assiette au centre de nous trois et bois une gorgée de mon verre m’installant sur l’un des tabourets autour de l’ilôt et cachant mes mains sous celui-ci “Peut être qu’on devrait mettre les pieds dans le plat directement et que chacun dise son ressenti ?”

Situation étrange mais leur présence est vraiment rassurante pour toi. Alors que tout est habituellement fluide entre vous trois, cette fois, c'est comme reprendre ses marques. Ne pas oser leur sauter dans les bras et leur dire ô combien ils t'ont manqué. Mais sentir tout de même ce cocon d'amour se reformer autour de toi. Tu regardes les garçons après avoir entendu les mots couches recyclables et t'es presque perdue quand tu réalises que ces mots sortent vraiment de la bouche d'Ash. « Je songeais surtout à des Pampers mais.. pourquoi pas ? » Tu ris de bon coeur cette fois, plus rassurée de voir qu'ils prennent ça bien. Que l'angoisse du premier jour s'est lentement dissipée. « J'ai déjà hâte de remanger des sushis, si ça vous amuse. Mais en tout cas chéri, ça a l'air super bon tout ça ! » Ton verre de jus de raisin devant toi, tu acquiesce aux dires de Z sur les ressentis de chacun. Mais tu laisses d'abord les gars donner le leur, parce que tu te sens un peu comme celle qui leur a imposé cette grossesse.

Mettre les pieds dans le plat, ce n'est pas très propre. Trouver une parade, qui je l'espère, peut être drôle, dans le but de surtout gagner du temps. Je sais que je suis le fautif. J'ai mal réagi. Et le mot est extrêmement faible vu les dégâts que j'ai causé. Mais par où commencer ? La véritable question. Je liquide mon verre manquant franchement d'alcool. Je vous présente mes excuses. J'ai merdé. J'ai paniqué. Et je vous ai infligé la méthode Ashton pouvant provoquer la perte des bébés.. J'ai déclenché vos angoisses et ai terni ce début de grossesse. J'aimerais vous dire que j'aurais préféré réagir autrement mais je suis ainsi. Devenir père était absolument pas dans mes projets, surtout avec des parents comme les miens. J'ai la hantise de ne pas savoir vous protéger d'eux et par extension, nos .. enfants. De devoir affronter les regards et les questions sur notre relation, sur nos petits, sur notre Vie. Tout est arrivé dans un moment où je me sentais pas au mieux, pas capable de m'en sortir et vous en avez payé le prix. Je m'en veux terriblement. J'aurais dû être bien plus communiquant.. Vous partager mes peurs, mes angoisses, vous expliquer la situation, que vous imposez mon silence. Je sais que le temps perdu ne se rattrapera mais je vais tout faire pour être un bon amant, mec et père. Je sais pas trop où on voit, comment je dois me comporter mais je sais que je ne vous abandonnerais plus une seule fois.

Je pouvais comprendre Izia qui devais faire attention à ce qu’elle mangeait et nous aussi par la même occasion – quand on était avec elle – sourire compréhensif “Promis dès que tu seras autorisée, tu auras droit à un cheat meal de l’enfer !” et je ne doute pas qu’elle allait s’en donner à cœur joie, d’ailleurs il faudrait que je me renseigne si après la naissance elle avait droit de remanger à tout Est-ce qu’Iz allait allaiter ? Faudrait songer à lui poser la question aussi. Je rentre dans le vif du sujet après tout nous étions là pour ça et je savais qu’on aurait été capable de tourner autour du pot toute la soirée ou alors que ça aurait exploser de la mauvaise façon. Je ne peux m’empêcher de sourire à la première réaction d’Ash pour détendre l’atmosphère, jolie tentative, mais il était primordial qu’il s’exprime et même si moi j’avais eu droit à un avant-goût je voulais qu’Izia en priorité entende ses mots. Ces mots me touchent en plein cœur véritablement, oui j’avais besoin de les entendre une fois que nos esprits était apaisé. “Tu as géré de la façon que tu pouvais Ashton et l’essentiel c’est que tu sache où tu en est aujourd’hui et ce que tu veux vraiment” le sourire est sincère, même si ça avait été compliqué sans lui, aujourd’hui il était là. “Je sais que c’est surprenant comme annonce et que ça chamboule tout, ce n’est pas anodin comme situation ça change toute une vie...” je les regardes l’un et l’autre “Je veux que vous soyez sûr de vous quitte à prendre plus du temps seul si vous le souhaitez... mais je ne veux pas revivre ce que j’ai vécue avec Tova. Si vous avez l’intention d’abandonner…” les mots se serrent dans ma gorge et l’une de mes jambes remue frénétiquement sous le tabouret combiné au tremblement de mes mains que je dois gérer “Soyez honnêtes...”

Jamais tu n'avais vu Ashton aussi loquace au sujet de ses émotions, et pourtant tu l'as fréquenté longtemps. Et ces mots, tu avais besoin de les entendre. Ces mots pansent même un peu cette blessure à l'âme qu'est l'abandon, qui s'était à nouveau ouverte. Il l'a promis. Plus jamais d'abandon. Et c'est au tour de Zéphyr de parler, d'évoquer ses angoisses. Tu poses tes mains sur la table, paumes ouvertes vers l'un et l'autre et tu attends qu'ils les saisissent pour enfin parler à ton tour, à coeur ouvert. « Merci d'avoir parlé tous les deux. Ash, je comprends tout à fait que tu aies eu peur. Je sais que j'ai pas annoncé ça de la meilleure des façons et je m'en excuse, j'étais perdue, abasourdie par cette nouvelle et j'ai voulu.. jouer carte sur table dès le départ. Je suis heureuse que tu sois revenu malgré tes peurs et tes appréhensions au sujet de tes parents. Mais nos enfants, on les protégera tous les trois. Tout ne reposera pas que sur toi. Et Zéphyr.. je ne compte pas faire comme Tova. Ces bébés font partie de moi depuis l'instant où j'ai appris leur existence. Et j'ai pas l'intention de les abandonner. Ni de vous abandonner, vous deux, Anja et Kaia. » Ton regard est larmoyant, la faute à l'émotion.

- Effectivement, attacher des gens pour leur annoncer quelque chose d’aussi « grave » c’est une tres mauvaise idee. Je sais pas si ca aurait changé quoi que ce soit dans ma reaction mais c’était clairement désagréable. Direct et sobre, c’est bien aussi. C’est deja moins violent a encaisser et je me serais peut-être enervé moins vite. Mais on ne le saura jamais. - Je n’ai pas l’intention d’abandonner mes responsabilités. Que ses machins soient de moi ou non, je suis là ad vitam aeternam.

Je sais que mes angoisses ne partiraient pas du jour au lendemain, c’est propre à chacun de s’inquiéter pour des sujets particuliers et là dans cette pièce tous les trois on tentait d’apaiser nos angoisses individuelles ça me soulageait quand même quelque peu d’entendre de leur bouche que l’histoire ne se répèterais pas qu’on resterait là les trois, ensemble, qu’on formerait une véritable famille. Je descends de mon tabouret pour me rapprocher d’eux joindre nos mains et lever mon verre de l’autre “A notre nouvelle vie” trinquer à ça et les inviter à passer à table. Soirée de retrouvaille qui fait du bien, l’atmosphère se détends peu à peu et les cœurs respire de nouveau de se voir les trois enfin réunis.

FIN