❝ we built it up to pull it down – lena

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with @Magdalena Heimann

mercedi 27 avril 2022

La journée avait été plus longue que prévue. Rendez-vous qui s'enchainent à chaque coin de la ville. Il avait passé la journée à faire de la route pour aller d'un point A à un point B, il était complètement HS et sa seule envie était clairement de s'affaler dans son canapé, une pizza, une bière et un bon film dans son salon. Sur la route du retour, un flash lui revint rapidement à l'esprit en se rappelant du carton qu'il avait trimballé dans son coffre toute la journée. Il avait clairement fait en sorte de ne pas y penser, parce que ne serait-ce que le fait de l'avoir retrouvé lui avait fait quelque chose. C'était vide chez lui maintenant, cet appartement qui avait été le leur à la base. Elle n'avait rien laissé, si ce n'est que ce carton qui s'était malencontreusement perdu dans le déménagement. Demi tour pour retourner dans le centre de Boston, il roule rapidement pour arriver devant la nouvelle adresse de Lena. Il n'y avait que rarement mis les pieds, même jamais mais la fatalité faisait qu'il connaissait l'endroit évidemment. Garé juste devant, il sort de la voiture pour ouvrir le coffre et attraper le carton rempli. Fermeture automatique, coffre qui laisse place à la vue sur le trottoir. Les yeux qui croisent ceux qu'il connait parfaitement. Meilleur timing, il n'en existait pas. Ça faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vus. – Hey.. je pouvais pas mieux tomber. Un léger sourire qui s'étire sur ses lèvres, alors qu'il garde encore le carton dans ses mains. – Désolé j'ai pas pu passer plus tôt. Il n'avait pas repoussé sa venue, pas du tout. Il avait été occupé sauf ce soir, où il avait pris le temps de passer plutôt de céder à son envie de rentrer au plus vite.

Les garçons ne sont pas à la maison. Tu as envoyé un message sur le groupe pour savoir s'ils étaient disponibles pour une soirée pop corn malheureusement, tout le monde était pris à droite et à gauche. Tu n'avais donc aucune envie de rentrer à la maison pour te retrouver seule en tête à tête avec tes propres pensées. Encore fragile psychologiquement, t'as décidé de compenser ton envie de consommer par le shopping. Après quelques boutiques, une nouvelle paire d'escarpins et une robe de soirée plus tard, tu as très vite compris que ça ne suffirait pas. C'est pour cette raison que tu t'es rendue à une réunion des narcotiques. C'était d'un ennui mortel et les nouvelles têtes ne t'inspiraient rien de bon. Tu as traîné des pieds jusqu'à chez toi. Le nez sur ton portable, tu pianotais quelques messages sur les réseaux et c'est pour cette raison que tu n'as pas eu le temps de te planquer avant qu'Aden ne t'interpelle. Le coeur qui bat plus rapidement avant même d'avoir lever la tête dans sa direction, tu sens que tu vas bafouiller. Tu aimerais lui montrer que tu es plus forte que cela mais, c'est difficile de garder la tête haute et de ne pas lui en vouloir. Hey... Je pensais que tu m'enverrais un message... Histoire que tu aies le temps de trouver une disquette... Bon, maintenant qu'on y est. Tu tentes de sourire, un sourire qui se veut hypocrite bien entendu. Tu le détestes autant que tu l'aimes ce type. Ça te prend aux tripes. Tu ne sais même plus comment réagir. Comme je t'ai dit, ce n'était pas urgent. Merci de me l'avoir ramener. Je te débarrasse..?! Tu ne sais pas trop comment le prendre. Ta maladresse ressurgit, comme aux premiers jours, comme à chaque fois que tu es troublée. @Aden Webster

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mercedi 27 avril 2022

Il savait pas vraiment à quoi s'attendre, en fait. Il aurait peut être du l'écouter, jeter ses affaires qui restaient et se contenter de lui ramener la clé USB. Dans la boite aux lettres, pas besoin de se voir ni se parler, cela aurait été probablement plus facile, pour tous les deux. Il avait pas vraiment eu envie de s'en occuper lui même au final et il se retrouvait avec ce carton dans les mains, sur le trottoir devant chez elle. Il pouvait pas mentir. La voir lui faisait quelque chose, un léger pincement au cœur. Oui il avait oublié d'envoyer un message. Il ignorait que c'était une formalité à laquelle elle attachait autant d'importance. Enfin, c'était noté pour les prochaines fois si jamais il y en avait. – Je sortais d'un rendez-vous pro, j'étais sur la route. Donc le message était passé à la trappe. Elle a du mal à dissimuler son malaise, il le sent, il la connait par coeur. Il est presque certain qu'elle n'avait aucune envie de le voir, ni même de lui parler mais elle faisait bonne figure pour ne pas paraître impolie ou même trop en montrer. Il lui tend finalement le carton quand elle le lui demande et s'en suit rapidement un léger blanc entre eux. Aden savait pas vraiment quoi dire, et si lui demander comment elle allait depuis le temps semblait être la meilleure option, il ne savait s'y résoudre. La gêne était là, l'impression d'être comme deux étrangers qui s'échangent de tristes banalités. – Ca va sinon ? T'es en période de révisions ? S'il avait terminé ses études, ce n'était pas le cas de Lena et il était bien placé pour savoir que c'était une période ô combien stressante et fatigante.

Le problème est bel et bien là, devant toi. Le problème n'est autre qu'Aden, qui se permet de débarquer devant chez toi sans prévenir alors que tu aurais bien évidemment, tenté de l'esquiver. Tu aimerais lui tourner le dos voire l'insulter de tous les noms et lui faire part de ton ressenti vis-à-vis de la situation, de votre relation passée. Mais tu n'y arrives pas, tu ne peux t'y résoudre. Il fait toujours battre ton coeur. Tu as des papillons dans le ventre, même si ta gorge se noue. Tu es prise entre deux sentiments, la joie de le revoir et tout le mal que cela peut te procurer. Parce que ce ne sont pas que les belles images qui défilent sous tes yeux à ce moment précis. Il y a la fin aussi, ces disputes et tous les dires qui s'en suivent de la part de tes proches, de tes amis. Et s'ils avaient raison ? S'il s'était tout simplement joué de toi ? C'est peut-être pour cette raison que c'est si facile pour lui que de se tenir là, debout devant toi avec son air indifférent, ses beaux yeux bruns et sa voix douce et posée. Tu as envie de l'étrangler mais, tu n'en fais rien, à nouveau. Tu fais taire tes pensées et tu t'avances pour lui prendre le carton des mains. Il faudrait que tu rentres à l'intérieur, sauf que tes pieds refusent de t'obéir.  Ils ne sont pas en adéquation avec ton cerveau et tu restes plantée là, devant lui. Ses pupilles t'envoutent et sa question qui te ramène à la réalité. Alors, tu secoues la tête comme pour sortir de tes pensées et te reconnecter avec le moment présent. Euh ouais... D'ailleurs mh... J'allais réviser ! Tu hoches la tête de haut en bas comme pour te convaincre toi-même de cette fausse vérité. Tu tiens ton carton en équilibre sur ta cuisse droite, portable dans ma main gauche et sacs sur le bras. Tu... T'as l'air d'aller bien ! Tant mieux pour lui hein, pas pour toi ! @Aden Webster

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mercedi 27 avril 2022

L'option boite aux lettres aurait définitivement était plus confortable. Pour les deux. C'était assez dérangeant de se retrouver face à elle, à essayer d'entretenir des banalités cordiales parce que juste déposer un carton sans dire un mot n'était pas envisageable. Elle avait peut être envie de ça, qu'il tourne juste les talons pour remonter dans sa voiture. Il avait définitivement trop de respect pour leur histoire pour faire ça. Est-ce qu'on pouvait considérer que la façon dont leur mariage s'était terminé était respectueuse ? Peut être pas, peut être que si. En tout cas, Ad savait qu'ils avaient pris la bonne décision. Elle n'était plus heureuse et ne l'aurait pas été et lui non plus. Il s'empêchait de toute façon de laisser une partie de lui se raccrocher à elle. L'image qu'elle avait de lui se ternissait probablement petit à petit mais il s'en fichait. Lui savait pertinemment à quel point leur histoire avait compté et comptait toujours à ses yeux. – Ok, j'vais te laisser bosser alors. Il hausse les épaules, constatant quand même la charge qu'elle avait dans les bras. – Tu veux que j'te le monte ? lui demande-t-il, montrant d'un signe de tête le carton et ses sacs. "T'as l'air d'aller bien". Il savait pas comment prendre cette phrase. Un reproche, un simple constat, une question ? Oui, il allait bien. Parce que sa tête était centrée sur son travail, qu'il s'autorisait pas d'autres de ressentir autre chose pour qui que ce soit. Il en était pas capable. – Je bosse beaucoup mais ça va. C'est ce qui le stimule, de toute façon. – Ca me fait plaisir de te voir. Pas si insensible et désintéressé qu'on tente de le faire croire, finalement.

Tu aimerais que les choses soient différentes. Sauf que si tu avais eu ton mot à dire, jamais tu n'aurais rompu avec Aden. Vous auriez réglé vos histoires de couple, peu importe le temps que ça aurait pris. Peut-être que tu aurais fini par ne plus le détester par rapport à la tournure qu'on prit les choses. Après tout, il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. Avec le temps, vos opinions auraient sans doute divergé. Tu t'es longtemps imaginée former une famille à ses côtés. Tu t'es vue évoluer autrement que par la danse, autrement que sur les réseaux. Sauf qu'il a envoyé tous tes rêves à l'eau en demandant le divorce. Un noeud dans la gorge, la boule au ventre, tu parles de révisions comme si tu en avais besoin. En réalité, tout ce que tu désires, c'est lui échapper, arrêter de devoir soutenir son regard comme si tu t'étais remise de votre histoire passée, comme si tu avais tourné la page. Sauf que ton carton te pèse avec tous tes sacs et tu secoues la tête pour décliner son invitation, faisant quelques pas en arrière, manquant de trébucher. Sauf que ton sac en carton finit par lâcher et en voulant rattraper ta boîte à chaussures avant qu'elle ne heurte le sol, c'est la moitié du carton qui finit sur le goudron. Et merde... Tu passes une main dans tes cheveux, exaspérée de devoir reconnaitre que tu as besoin de lui. Je suppose que j'ai besoin d'aide... oui... Je te remercie. C'est difficile à admettre. Tu ramasses tout en lui faisant une petite remarque qui ne veut non constructive. C'est plus un reproche qu'une constatation amicale même si tu essaies de faire bonne figure. tu t'arrêtes de ramasser tes fringues en pagaie pour relever les yeux dans sa direction, le coeur battant la chamade à la fois d'amour et de désespoir. Si tu t'écoutais, tu lui en collerais une pour oser dire une telle chose. Tu... T'es pas obligé tu sais. Tu secoues la tête et te remets au boulot, ramassant plus rapidement tes vêtements pour tout mettre en boule dans le carton, juste histoire de ne pas avoir à continuer cet échange. Je veux dire... T'as pas besoin de faire comme si t'étais heureux de me voir ou de constater que ma vie est un échec puisant ou même... T'étais pas obligé de venir ici, tout simplement, Aden ! Tu te relèves en prenant une grande inspiration. Et merde ! Tu n'as vraiment pas voulu que les choses sortent de la sorte ! @Aden Webster

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mercedi 27 avril 2022

Lui proposer son aide coulait de source. Elle allait sûrement refuser qu'il lui donne un coup de main, mais comme si le grand monde en avait décidé autrement, un de ses achats de l'après-midi se fit la malle et dans une tentative de le rattraper, le contenu du carton finit au sol. Il avait bien essayé aussi de rattraper la chute, mais peine perdue, tout s'était passé trop rapidement. Il l'aide à ramasser les vêtements qui jonchaient sur le trottoir, prenant soin de presque éviter d'entrer en contact avec elle, ses mains pour aucune raison. Enfin, il y en avait probablement une mais plus inconsciente qu'autre chose. Mais la voir aussi proche, l'entendre bredouiller, s'affaire à quelque chose.. pleins de souvenirs remontaient malgré lui. C'est le quotidien, les petites choses qu'on remarque en vivant avec une personne, en passant autant de temps ensemble. Toutes ces petites choses qui avaient fini par l'insupporter à la fin mais qui se retrouvait à lui manquer par moments. Sa confession semble mal passer, puisqu’elle s'accélère pour ranger en boule les vêtements dans le carton. Il reste quelques secondes accroupis, le temps de digérer son reproche avant de se relever à sa hauteur. Il était pas d'accord avec elle, Aden. Elle s'en fichait peut être bien de ce qu'il pensait, mais déposer vulgairement une clé usb dans une boite aux lettres, déposer un carton sur le porche c'était pas approprié pour lui. On parlait de Lena, celle qui avait été sa femme jusqu'il y a encore quelques mois. Impossible de se comporter avec elle comme si elle était comme les autres. Personne n'était comme elle. – Tu savais que je viendrais à la minute où tu m'as demandé ta clé USB. J'suis pas du genre à me cacher tu le sais. Il hausse les épaules. – Tu crois que j'viens en sadique constater si oui ou non tu vas bien ? Et auquel cas, que j'suis bien heureux d'apprendre que ça ne va pas ? L'estime qu'elle avait pour lui avait du en prendre un sacré coup pour penser ça. Aden avait sûrement sous estimé la façon dont elle vivait cette nouvelle situation. Il est égoïste et il reconnait, pas à voix haute, mais il en est conscient. – C'est pas mon but de te faire du mal en venant ici. J'comprends pas comment tu peux penser ça de moi sérieusement. Non, il comprenait absolument pas.

Tu ne peux plus faire semblant. Cela doit bien se voir dans la manière dont tu te comportes, dans tes gestes maladroits et ta façon de bafouiller quand tu t'exprimes. Tu es troublée par ces retrouvailles, loin d'être à l'aise avec la situation et, tu aurais préféré ne jamais avoir à croiser Aden. Tu avais pourtant parlé de la boîte aux lettres et puis, tu lui avais demandé de t'envoyer un message aussi. T'aurais bien envoyé Terrance ou Ugo pour récupérer ton carton mais non, il a fallu que tu arrives au même moment et que tu croises son regard de braise, son ton assuré et son magnifique sourire, aussi faux soit-il. Oui forcément, cela te perturbe de le voir aujourd'hui, se tenir devant toi en essayant de faire table rase alors que tu lui en veux encore horriblement. Tu ne comprends pas comment y arrive à faire comme si de rien était. Sans doute que tu n'oublieras jamais le fait qu'il n'avait pas eu envie de cet enfant avec toi. Et puis, il y a toutes ses disputes qui ont conduit au divorce... Tu finis par péter les plombs. Tu te redresses et balances le fond de ta pensée. Tu parles du fait qu'il a surement du se forcer pour agir de la sorte et qu'il doit jubiler d'avoir réussi à se jouer de toi. Évidemment, tu pèses tes mots mais, sa réponse prouve que ta vision des choses ne lui plait pas. Tu te mets à rire nerveusement, jouant avec tes doigts comme tu as l'habitude de le faire à chaque fois que quelque chose te tracasse. Tu évites toujours son regard, préférant braquer tes iris sur l'horizon. Je... Je sais pas. Je sais plus Aden. J'ai l'impression de ne t'avoir jamais vraiment connu. Je... Laisse tomber. Cette impression d'avoir été mariée à un imposteur qui a juste joué de ta noriété. Cette impression qu'il n'y a toujours eu que lui, lui et sa réussite. Que rien ni personne ne pouvait se glisser à l'intérieur de sa bulle voire l'en délivrer. J'ignore ce que je dois penser à vrai dire. Après tout, le jour où on s'est mariés, tu m'as promis que c'était jusqu'à la fin des temps. tout peut changer... Il peut changer. Il peut venir à te détester au point de vouloir te voir souffrir et, tu peux très bien souhaiter la même chose de ton côté. Mais tu n'en es pas là du moins, pas encore ! @Aden Webster