(heimann) take care of me

@Magdalena Heimann Je pianote mon téléphone en envoyant un texto à Magdalena pour lui demander de venir de toute urgence chez moi. Et vous savez pourquoi et quand je l'oppresse pour venir ? A chaque fois que je suis malade. Quand j'étais gosse, c'est elle qui veillait à mon chevet et maintenant, des années plus tard, j'ai pris l'habitude qu'elle vienne me choyer, à défaut d'avoir ma mère dans la même ville. Oui, je reste encore un petit enfant quand je suis avec elle. Kat est partie en cours tandis que je reste cloitré au lit, impossible de sortir un orteil. Et vous savez ce qui est plus cool encore ? C'est que Magda, elle accepte à chaque fois. Elle décline ses plans, juste pour venir s'occuper de son petit frère. Si c'est pas mignon ça. Je crois que même Katalia n'est pas toujours au courant. Je n'oserai pas lui montrer que je suis un petit bébé qui souffre. Oui je souffre. Etre malade ça craint et je suis trop une chochotte dès que j'ai le nez qui coule ou un peu de température. D'ailleurs, je ne sais même pas si j'en ai. Depuis que j'ai l'appartement avec Kat, j'ai donné un double des clés à Lena, ça peut toujours servir, surtout dans ces moments-là. J'attends la venue de ma soeur en essayant de repousser Milan qui ne cesse de miauler à mon oreille, comme pour me dire bouge-toi de là gros tas.

Est-ce que tu vas vraiment te lamenter sur ton sort ? Non, tu ne peux tout simplement pas le faire. Tu ne peux pas rester là, dans ton jogging, en pls dans le nouveau canapé sous prétexte qu'Aden a l'air de très bien s'en sortir sans toi. Cela fait plusieurs mois maintenant et, il faut que tu tournes la page. Tu inspires profondément, frappes dans tes mains pour te faire violence et sautes du canapé. Une fois sur tes deux pieds, tu retires ton gros sweat et pars en moonwalk jusqu'à ta chambre pour allumer la chaine hifi. Tu balances quelques fringues par dessus ton épaule tout en bougeant ton corps sur un rythme d'un son old school de Tupac. Tu allumes ta ring light, repars en direction du salon quand tu te rends compte que ton portable n'est plus greffé à ta main. C'est alors que tu t'aperçois qu'Ottis t'a laissé un message. Tu grimaces légèrement en répondant à ce dernier. Finalement, tu laisses tomber la séance enregistrement pour venir en aide à ton petit frère. Tu attrapes à nouveau ton sweat et files en direction de la voiture. Comme toujours, tu galères à la faire démarrer parce que tu ne t'es toujours pas décidée à la changer après des années de soucis.
Tu arrives devant sa porte plusieurs minutes plus tard et frappes à cette dernière. Evidemment, personne ne vient te répondre. Tu te doutes bien qu'Ottis doit être dans le même état que toi quelques heures plus tôt mais pour une raison bien différente. Du coup, tu utilises le double des clés pour pénétrer à l'intérieur de l'appartement et le rejoindre. Salut p'tit chat ! Tu parles bien à ton frère hein, pas à Milan que tu esquives parce que... Non, t'aimes pas les chats tout simplement, qu'on se le dise. Tu déposes un bisou sur son front avant de t'allonger à ses côtés. Je suis passée par la boulangerie et j'ai ramené des brownies. T'es en état d'en manger ou...? Tu lui tends le sachet, sourire aux lèvres en espérant que ça lui redonne un peu de force. @Ottis Heimann

@Magdalena Heimann Y'a ce petit côté maternel que je retrouve chez elle. Les souvenirs de sa bienveillance quand j'étais plus jeune. Je suis une vraie chochotte et pourtant, j'ai vécu bien pire que ça. Le cancer. La leucémie, je ne l'ai pas éliminé mais je me suis assez battu pour que mon état ne s'aggrave pas. J'ai besoin d'une présence, autre que celle de Kat. Ce n'est pas un mal de vouloir voir sa grande soeur. J'entends du bruit et sa voix qui résonne jusque dans la chambre. J'ouvre un oeil et grimace lorsqu'elle vient s'installer près de moi, utilisant sans doute l'endroit le plus parfumé du lit, la place de Katalia. " ne t'approche pas trop, je pue du bec. " que je dis en passant la paume de ma main sur ma bouche. Des brownies. Elle est totalement parfaite. Je regarde le sachet et hésite. " j'ai tellement mal à la gorge, j'arrive à rien avaler. mais merci. " je lui ferais bien un petit bisou sur la joue mais j'ai pas tellement envie de lui refiler ma crève. Je fronce les sourcils et cherche quelque chose des yeux. " je crois que j'ai de la fièvre. " j'attrape sa main pour la plaquer sur mon front bouillant. Allez, fais comme maman nous a appris, si ta main brûle c'est que j'ai de la température. En vrai, je ne sais pas où Kat a rangé le thermomètre et je n'ai pas l'énergie de me lever pour chercher dans la salle de bain.

Tu viens t'installer aux côtés de ton petit frère, malade comme un chien. Tu sais qu'il a tendance à en faire des caisses et toi, tu alimentes souvent sa parano parce que tu aimes t'occuper de lui, parce que tu sais qu'il a également traversé beaucoup d'épreuves ces dernières années, ce qui t'emmène à toujours t'inquiéter pour lui. Tu esquives un petit sourire suite à sa remarque, haussant légèrement les épaules pour constater : Tu sais, il m'est déjà arrivé de changer tes couches quand t'étais gosse donc, je ne suis plus à ça près. Tu rigoles et pour montrer que t'as même pas peur, tu déposes un furtif baiser sur le sommet de son crâne. Tu te redresses légèrement pour attraper le paquet et l'agiter sous ses yeux en lui proposant un brownie. Apparemment, ce n'est pas le remède magique du jour. Tu fronces légèrement les sourcils en essayant de te concentrer sur les sensations. T'as beau mettre toute ton énergie au creux de ta paume, tu ne le trouves pas plus chaud que ça. Mh... Je suis pas sûre. Tu retires ta main pour sauter du lit et réajuster ton pantalon dans lequel tu flottes un peu. Ok, je vais essayer de trouver un thermomètre dans la salle de bain et je vais te faire un thé, avec du miel. A moins que tu préfères un smoothie ? Ca va te faire du bien à la gorge et au ventre par la même occasion. Oui parce qu'il ne peut pas se laisser abattre de la sorte. @Ottis Heimann

@Magdalena Heimann Je n'étais pas souvent malade mais depuis que mon immunité a chuté il y a deux ans, ça devient presque une habitude. Et pourtant je ne m'y fais pas. Je me plaints, oh, je suis tellement fort à ça. Gémir comme un bébé, avoir envie d'en finir parce que la tête chauffe un peu trop. J'ai aussi cette panique intérieure, celle qui voudra dire que la rémission n'a pas fonctionné et que le cancer est de retour. Je me souviens, ça a commencé par ce genre de symptômes, puis d'autres et... non, faut pas y penser. Panique pas Ottis, tout ira bien maintenant que Magda est là. " tu... tu veux dire que t'as déjà vu mes fesses ? " qu'est-ce qu'elle me raconte ? Ma mère aurait oublié de donner ce détail ? Evidemment qu'elle m'a déjà vu non. La pudeur chez les Heimann, c'est surfait. C'est fou comme c'est apaisant de sentir sa main sur mon front. J'ai envie qu'elle la laisse encore un petit moment, le temps d'apaiser tous mes maux. Je marmonne après sa proposition. " avec beaucoup de miel alors. " je tousse, manque de m'étouffer puis reprends mon air. J'ai chaud, j'ai froid, je ne sais même plus comment me mettre dans le lit pour ce soit confortable. " merci d'être venue. " que je glisse à ma soeur quand elle revient dans la chambre avec ma boisson chaude. Je me redresse sur les coudes et réceptionne la tasse.

Tu te mets à rire en entendant les propos de Ottis. Je suis désolée mais, c'est bel et bien le cas ! Tu lui adresses un clin d'oeil avant de passer ta main sur son front. T'as tendance à un petit peu le materner Ottis mais, il faut dire que c'est ton unique frère alors, tu y tiens comme la prunelle de tes yeux, surtout depuis que tu es en froid avec vos parents. Il est ta famille, la seule personne qui compte réellement pour toi et pour qui tu ferais absolument tout. Tu as eu énormément de mal à encaisser la maladie à l'époque et encore aujourd'hui, tu as peur d'une potentielle rechute. Tu as fait en sorte de te voiler la face pour garder espoir, pour ne pas lui montrer que tu paniquais et aujourd'hui encore, tu agis de la sorte. Il décline les brownies mais, ce n'est pas grave. Tu lui proposes d'autres alternatives. Tu files donc à droite et à gauche pour trouver un thermomètre, des Doliprane mais aussi pour faire du thé. Tu fais attention à ce que ça ne soit pas trop chaud. Tu rajoutes du miel... Une dernière cuillère pour la route. Tu revins ensuite vers ton frère avec un plateau sur lequel tu as placé la boisson chaude, le médicament mais aussi des petits gâteaux et un yaourt aux fruits, juste au cas où. Tu sais qu'il n'aura pas la force de se lever. Il te remercie et t'en profite pour lui coller le thermomètre dans la bouche. Tu attends le big avant de lui retirer pour observer le verdict. Négatif. Tu es à 37,7. Tu le reposes sur la table de chevet avant de l'observer à nouveau. Je serais toujours là pour toi, ne l'oublie jamais. Et puis, ça te fait du bien de penser à autre chose que tes petits soucis personnels. @Ottis Heimann

@Magdalena Heimann Je grogne, lâche un énième soupir et laisse partir Magdalena qui va chercher le nécessaire pour me faire une petite boisson chaude. Le thé au miel, c'est la recette de mon enfance ça. Une recette de notre mère qui l'a ensuite transmise à sa fille. Je passe une main sur mon front puis sur mon coeur. Je vérifie juste si je suis en vie et si tout ça n'est pas un vilain cauchemar. Non, pas de cauchemar, sinon Magdalena ne serait pas dans celui-ci. Parfois, ça m'arrive de rêver, de revenir dans le passé, quand nous étions gosses et qu'on se souciait de rien. Ma soeur me met le thermomètre et me donne le verdict. Ouf, je suis rassuré. Mais je suis quand même dans un mauvais état. " moi aussi... et c'est pas parce que je suis plus petit que toi que je ne peux pas t'être utile. je le répète encore mais si un mec te fait du mal, je l'explose. " je lui montre mon index d'un air faussement menaçant car je me mets à trembler par la suite. Ah pour elle, je pourrais retourner le monde. Elle reste la femme de ma vie. Enfin, l'une des femmes de ma vie. Je prends le thé qu'elle me tend et la remercie. J'y porte mes lèvres, assoiffé, et me brûle le bout de la langue. Je grimace puis pose la tasse sur mes genoux. " comment tu vas ? tu faisais quoi avant de venir ? " que je demande naturellement. Vu l'heure assez matinale, elle était soit en cours, ou soit pas chez elle. Chez une amie, chez une garçon lambda. Je connais ses petites habitudes à force.

Quand tu étais plus petite, tu faisais attention au moindre fait et geste afin de rendre fiers tes parents. Tu faisais en sorte que leur attention ne se détache jamais de ta petite personne. La danse t'a beaucoup aidé mais, une fois que tu as pris ton envol pour embrasser une véritable carrière professionnelle, tu as tout gâché. C'est à ce moment là que ta relation avec Ottis a évolué. Tu l'as vu prendre ta défense. Tu l'as sans doute estimé un peu plus en prenant conscience des choses importantes de la vie. Aujourd'hui, il est la seule famille avec qui tu as gardé contact. Il est la prunelle de tes yeux. Il est le petit frère pour qui tu décrocherais la lune. Tu esquives un petit sourire quand Ottis précise qu'il est également là pour toi et qu'il serait prêt à exploser le mec qui oserait te faire du mal. Tu ne peux t'empêcher de rire nerveusement en soupirant : Je suis pas sûre qu'Aden se laisserait faire et puis, dans ton état, tu ne peux exploser personne chaton. Tu déposes tes lèvres sur son front avant de lui tendre sa boisson et de poser le plateau à ses côtés. Tu t'installes à nouveau, petit gâteau que tu coinces entre tes dents avant de répondre : J'allais faire une nouvelle vidéo. Un peu freestyle parce que j'avais aucune idée de thème d'ailleurs ! Tu esquives un petit sourire amusé avant de te tourner vers ton frère. Elle est en cours Kat ? T'as pas trop envie de parler de toi hein ! @Ottis Heimann

@Magdalena Heimann Elle est adorable ma soeur. Non vraiment, je l'échangerais pour rien au monde. Même si on est proche, si on a gardé cette complicité malgré toutes les péripéties qu'elle a traversée, je ne me peux pas m'empêcher d'avoir une certaine culpabilité. D'avoir laissé les parents faire les choses. De ne pas avoir essayé d'en faire plus. J'avais sans doute la trouille de faire face au paternel. Je me cachais derrière son ombre et je le regardais rabaisser ma soeur sans oser lever le petit doigt. J'ai crié bien trop tard. Maintenant, j'ose lui rentrer dedans et je n'ai pas peur de dire ce que je pense. J'ai grandi, j'ai eu de la maturité, mais tardivement. Je ne sais pas si Magdalena m'en veut dans une petite partie de son coeur. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais. Je me mets à sourire quand elle me taquine avec mes menaces qui semblent difficiles à y croire en me voyant dans cet état. " maintenant non mais... t'as compris le message. " j'ai pas pu te protéger avant, dorénavant, je peux endosser ce rôle. Pas par fierté, pas par ego, mais par amour. Car je ne le dis jamais mais je l'aime ma soeur. Quand je lui demande ce qu'elle faisait avant de venir à mon secours, elle me confie qu'elle allait faire une vidéo. Un thème ? Mais j'ai une idée de thème moi. " t'as qu'à faire sur ton frère chéri. tu vends ses mérites. " je me mets à rire puis à froncer les sourcils. Même rire ça me fait mal. Je bois une nouvelle gorgée dans l'eau chaude et je me délecte de la douceur que ça m'apporte. " oui. avec les révisions qui approchent, elle se lève à 5h du matin et va réviser au campus avant même que les cours commencent. " franchement, je ne sais pas comment elle fait. Mais les examens approchent et à cette période, elle a un rythme de vie qui ne s'adapte pas du tout au mien. Je suis plutôt du genre sous-estimer tout le travail qu'on a, je remets souvent au lendemain et la veille je panique, nuits blanches et caféine.

Tu ne peux t'empêcher de rire quand Ottis dit qu'il sera là pour toi et que personne n'a le droit de te faire du mal sans avoir à faire à lui. Évidemment, le fait que Aden t'ait brisé le coeur n'a de secret pour personne. Tu l'aimes autant que tu le détestes. Tu as réussi à développer une haine à son égard après avoir entendu les propos de certains. Est-ce qu'il s'est joué de toi durant des années ? Peut-être. Après tout, c'est crédible. Mais, tu te dis aussi que vous ne seriez pas restés mariés aussi longtemps s'il ne t'avait pas aimé un minimum. A chaque fois que tu penses à lui, ton coeur se pince et quand tu l'aperçois, tu ne réponds plus de rien. Quoiqu'il en soit, tu n'as pas envie qu'Ottis ne mesure à lui. Déjà, Aden en impose plus ensuite, Ottis est malade et pour combler le tout, cela ne mettrait à rien. Le message est passé, ne t'en fais pas. Tu vois parfaitement où il veut en venir et c'est le plus important. Ça te touche bien entendu. D'ailleurs, tu viens déposer un bisou sur son front une nouvelle fois avant de te décaler pour continuer la discussion. Il te demande s'il a interrompu quelque chose d'important mais, non, pas spécialement. Je pensais plus à un cours de salsa tu vois... Mais, quand t'iras mieux, tu viendras me donner un coup de main ? Tu affiches un grand sourire, clignant des paupières avant d'éclater de rire parce que tu n'es pas certaine que ton frère apprécie de jouer au cobaye. Enfin, t'auras tenter. Et puis, si Kate travaille beaucoup, autant qu'il te tienne compagnie, non ? Tu acquiesces. Wow, elle est vraiment déterminée ! Si elle n'est pas majeure de sa promo, je ne comprends pas. Elle a toujours été studieuse et c'est très bien comme ça. Elle a un bel avenir qui l'attend. Et toi, tu as réussi à réviser un peu ? Tu ne vas pas l'embêter avec les révisions à cette heure-ci mais, il faut quand même que tu lui demandes en tant que grande soeur. @Ottis Heimann