you are your only limit | cecily

t'es un des premiers fans de la plume de cecily. toi, ce que tu veux, c'est qu'elle te pondes un roman à t'en faire faire des nuits blanches. tu l'attend ce moment. quand elle t'as dit que ça avançait pas trop, tu t'es dis tout simplement que son mood devait pas être au top. tu sais ce que c'est ce putain de syndrome de la page blanche. juste horrible. assit l'un face à l'autre à la terrasse du café depuis quelques minutes, tu décides de la questionner un peu en attendant vos boissons ― bon, depuis la dernière fois toujours pas d'avancée sur le roman ? sourcils interrogateurs qui se haussent.

S'il y a bien une chose que tu adores chez Jace, c'est son talent pour la musique. Mutuellement, vous vous êtes toujours apportés c'est tout comme l'équilibre d'une équation en mathématiques. Tu ne sais plus depuis combien de temps cela dure mais c'est encore le cas présentement. Seulement, cette fois c'est le jeune homme qui n'a pas perdue son inspiration tandis que toi tu patauges dans le semoule – c'est le cas de le dire. Assise en face de ton camarade, tu peux sentir son regard interrogateur presque trop curieux. Et bien évidemment sa réplique donne le ton ce qui te fait sourire instinctive. « Non, toujours pas … les lecteurs devront attendre le tome 3.  Ne me dis pas que t'es si pressé que ça de lire la suite ? ». Tu essais de rebondir sur un autre sujet donc le taquine un peu.

tapotes tes phalanges sur le rebord de la table, sourire malicieux au coin des lèvres. ceci elle a toujours le don de vouloir passer d'un sujet à l'autre pour éviter d'épiloguer dix ans. sauf que c'est mal te connaitre que de croire que tu vas rentrer dans l'truc. toi, tu pousses jusqu'au bout. t'as pas envie qu'elle laisse tomber  ― bah disons que vu la fin du 2, moi  - et j'suis pas l'seul - j'veux savoir la suite rapidement quoi. donc je préfère m'assurer que tout est ok, et que l'inspi' est bien là. et t'es bien placé pour savoir que l'inspi elle peut t'quitter sans que tu le veuilles. t'aimerais juste pas que ça arrive à ceci. que ce soit pour ses lecteurs, dont toi, mais aussi et surtout pour elle. ça te ferais bien chier.

Tu observes la gestuelle de sa main qui tape doucement contre la table. Preuve sans doute – voir évidente – que Jace n'a pas dit son dernier mot sur le sujet. Ouais, lorsqu'il entame un sujet le brun aime aller jusqu'au bout des choses. Tu esquisses un sourire amusé car ton voisin et bien l'un des premiers à t'avoir soutenu dans l'écriture de ton manuscrit pour ne pas dire avoir été l'un de tes premiers lecteurs. «  … je vais être honnête Jace … pour l'instant c'est loin d'être actualité. ». Lui dis(tu tout en observant les quelques badauds qui traverse la ruelle principale de l'arrondissement. La fibre de la l'inspiration semble t'avoir déserté et c'est devenu presque impossible depuis la perte de ton mari. « J'arrive plus à écrire, le syndrome de la page blanche hein ... ». Un brin narquoise sur ton propre compte, tu ricanes de toi même car tu sens vraiment pathétique.

tu t'attendais un peu à cette réponse finalement. c'est pas vraiment une surprise. tu sais ce que c'est la panne d'inspi. clairement, comme elle, t'as ressenti cette sensation bien trop de fois ― oh- ouais j'vois. et, ya une raison à ça ? qu'elle ne pense pas que tu serais capable de la juger sur ça, au contraire. t'es pas ce genre là. tu viens te racler la gorge, puis t'adosses contre le dossier de la chaise, croisant tes bras contre ton torse ― tu sais.. pour tout t'avouer, je connais ça aussi. au moins, pour le coup, vous vous comprendrez ― ça fait des mois que j'arrive plus à composer. j'sais même pas pourquoi. t'as un peu la flemme de tout en ce moment, faut le dire aussi. à part faire la fête ya pas grand chose qui t'intéresses.

Tu as toujours été honnête envers Jace, il faut dire que depuis votre première rencontre vous l'êtes que cela soit du bon ou du mauvais coté. Mais c'est peut être cela qui renforcé votre amitié. Tu hausses d'abord les épaules avec nonchalance comme pour dédramatiser la situation avant de poursuivre. « Il y en a une … pour certains c'est la suite logique des choses et pour d'autres c'est un caprice que je m'impose .. . ». Tout dépend de quelle bouche ce genre de propos sortent. Depuis tu as l'habitude d'entendre toutes sortes de choses et parfois c'est trop … sa deuxième réplique agit comme un apaisement lorsqu'il te dit qu'il a également connue cela mais tu n'en doutes pas, cela arrive à n'importe qui en particulier ceux ayant la fibre artistique. « Pour tout te dire … depuis la mort de Dawson, je n'arrive plus à rien, encore moins à écrire … c'est comme un blocage contre lequel je ne peux rien même avec la meilleure volonté du monde. ». Lui dis-tu tout en secouant la tête, te laissant aller à ton tour contre le dossier de ta chaise. Perdre son mari n'est pas simple et il faut faire son deuil. Une normalité humaine selon ton psy qui est tout à fait normal. Tu as horreur de ce mot à force de l'entendre et de le répéter dans ta tête. Tu fronces néanmoins les sourcils lorsqu'il te dit qu'il a lui aussi l'inspiration qui lui fait faux bon … « Ah bon ? Tu as pas la moindre idée d'où cela peut venir ? ».

ceci c'est le genre de meuf qui te jugeras jamais sur tes faits ou tes dires. elle a toujours été d'une bienveillance inégalable avec toi. enfin, tu penses avec tout le monde en réalité. c'est dans sa manière d'être. un peu comme toi. t'es pas le genre à juger qui que ce soit. encore moins quand tu sais que t'es pas du genre intouchable. comme elle, toi aussi t'es un peu en galère d'inspi. et ça, pour n'importe quelle raison. la sienne est tout à fait normale. elle a perdue son grand amour pour toujours et c'est certains que ça peut mettre un putain de coup au moral et au reste. grimaces légèrement ― les gens savent pas ce qu'ils disent. dans tous les cas, j'me dis que c'est surement une période. même pour moi tu vois. je crois que les études m'ont prit trop de temps. et pas que... j'ai un peu tout relâché dernièrement. mais ça reviendra. la concernant, t'espères que ça reviendra vite. elle a un talent de fou et toi t'es super impatient de découvrir ce qui va se passer ― je sais que je serais pas utile à grand chose, mais si jamais, tu sais que tu peux compter sur moi. pour n'importe quoi.pas une période facile pour elle, c'est sur.

C'est ce que tu apprécies avec le jeune Brekker, sa simplicité qui au final a toujours été presque pérenne. Cela t'avait manqué de discuter avec lui au réel car même si vous êtes toujours en train d'échanger via la toile, c'est bien différent face à face. Ses propos te rassurent sur ta manière de ressentir les choses d'autant plus lorsqu'il mentionne ses études. Les tiennes, tu les as mis entre parenthèses quatre semaines après la disparition de Dawson. Une décision que tes parents refusent et s’inquiètent, tout comme tes frères d'ailleurs. « Ouais tu as peut être raison … parfois ça me manque les études ... ». En fait, tu ne sais plus ce que tu dois faire. Pour l'instant, tu travailles en tant que fleuriste dans le commerce de ta belle-sœur. Un métier que tu connais car tu lui donnes un coup de pouce depuis des années. Jace te rappelle que tu peux compter sur lui en cas de besoin. Tu le sais mais il te rappel l'essentiel et cela te fait sourire. «Mh, je sais et j'ai de la chance d'avoir ton amitié mais sache que cela vaut le coup pour toi aussi. Ne laisse pas ta passion avoir raison de ce qui te permet de mettre en relief ton talent, tu le mérites. ».