(TW) Heart is so fragile • TG Privé

02/08/2021

Mardi 12 Avril. 16h00.

Déraillement imminent. Chute immédiate. L’Ange se laissait lentement tomber dans les escaliers du Queer Lips. Ça déraillait. Quelque chose ne collait pas. Ça n’allait pas. Je le sentais au plus profond de mes tripes. Je le ressentais au plus profond de mon être. Main serrée sur la rambarde, je restais échoué en plein milieu des escaliers. Mon souffle se faisait de plus en plus court. Mon cœur cognait de plus en plus fort. Mes pensées s’embrouillaient. Le monde se floutait. J’avais l’impression que toute une partie de mon corps était engourdi. Je n’avais pourtant rien consommé de plus que quelques clopes depuis plus de vingt-quatre heures. J’avais même pris le temps de manger à midi. Bon il était vrai que j’avais rendu la totalité de mon repas quelques minutes après. De ma main libre, je venais déboutonner les quelques boutons de ma chemise. La chaleur était bien trop intense. J’avais l’impression de ne plus savoir comment réfléchir. Les pensées ne parvenaient plus à se former un peu comme ce matin lorsque j’avais agit sans le moindre sens en emportant mon petit-déjeuner sous la douche pour le manger. C’était sûr quelque chose n’allait pas. J’ouvrais la bouche pour appeler du secours et les mots ne venaient pas. Ils étaient là quelques part. Ils étaient pourtant coincés autre part. J’étais incapable de formuler mon SOS. Je me retrouvais comme piégé dans un corps qui m’abandonnait sans pouvoir rien faire pour tenter de me sauver. Mon regard finissait par croiser celui d’un des serveurs du jour. Et, par un quelconque miracle, par quelques gestes qui me bouffaient toute mon énergie, je lui faisais comprendre qu’il fallait appeler les secours. Là. Tout de suite. Après cet ultime effort, ce fut le trou noir le plus total. Le néant. Le silence. L’inexistence. Pas de vie. Pas de souffrance. Pas de bonheur. Pas d’intensité. Pas même de Sacha à l’autre bout. Non. Rien. Juste du noir sans espoir.

Pendant que je sombrais dans cet abîme, le monde tournait lui. Les secours étaient rapidement arrivés sur place au Queer Lips pour me prendre en charge. Peut-être que je me souvenais vaguement de ce qui s’était passé ou peut-être que ce n’était qu’un film de la tête pour me donner l’impression de faire encore parti de la réalité. Il y avait eu beaucoup de choses en si peu de temps. Bien trop rapidement, je me retrouvais dans la cage blanche. Et, à partir de là, le temps s’était écoulé sans l’Ange sur terre. Le diagnostic était tombé. La réalité s’était dessinée. Les proches avaient été prévenus. La nouvelle s’était répandue. L’Ange avait fait un AVC qui, fort heureusement, avait été pris à temps. À temps pour éviter des séquelles irréversibles. À temps pour éviter la chute infinie. Les blouses blanches avaient donné les explications. Lors de mon passage quelques semaines plus tôt suite à mon accident de voiture dans une course de voitures illégales, ils m’avaient prévenus. Ils m’avaient dit que je devais être au repos total pendant deux semaines parce qu’une de mes carotides étaient abîmée. Elle s’était rétrécie et risquait de se boucher. Je n’avais pas entendu ces mots-là. Ange trop pressé de quitter les lieux. Ange si peu concentré sur le charabia des médecins. Ange qui aurait pourtant mieux fait d’écouter. Mon absence d’attention m’avait poussé à ne pas choisir le repos. Entre les coups d’un soir qui s’enchaînaient, la montagne de boulot que j’accomplissais, mon hygiène de vie qui n’était pas la meilleure et le poids que j’avais surélevé plusieurs fois au cours des derniers jours en réaménageant mon bureau du Queer Lips, l’accident était arrivé. L’une des carotides avait fini par se boucher provoquant le malaise et l’AVC. Les blouses blanches étaient intervenues à temps. L'intervention avait eu lieu pour déboucher la carotide. Toujours fragile, mais de nouveau fonctionnelle. Le repos était prescrit pour se remettre. Des troubles de la compréhension et du langage pouvaient être présents suite à cet accident. Néanmoins, rien ne pouvait être certain pour l’instant. Il faudrait voir plus tard. L’Ange allait rester jusqu’à vendredi à l’hôpital pour demeurer sous surveillance. Dix-neuf heures sonnaient lorsque mes iris bleues s’ouvraient sur les murs de la chambre blanche de l’hôpital. Mes sourcils se fronçaient trop perdu. Je bougeais à peine la tête pour tenter de voir si du monde se trouvait dans la pièce. Il me fallait des réponses à cette soudaine réalité.

Pour votre information et/ou votre participation à ce TG
@Kassim Malacki @Keelan Malacki @Kehlani Malacki @Kassidy Malacki @Georgie D. Romero @Caesar Falls @Jeremy Sadusky @Lukas O. Spritz-Hood @Eben Wolford @Rosie Reynolds @Hera Goldberg @Hannah Boehringer @Félix Boehringer @Kobe Rockefeller @Ashley McCoy @Nevada J.F. Kennedy

(Ange K. Murray)

Clean et sobre depuis le 3 avril 2024.
Rechute le 9 octobre 2024.

I can be your heavenly or I can be your hell
I can say a prayer for you or I can cast a spell
I push you to the darkness just to pull you to the light

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L'organisation n'avait pas été bien compliquée. Quand @Ange K. Murray avait commencé à se sentir mal tu n'avais même pas réfléchis avant de te jeter sur le téléphone et appeler les secours. Tu avais eu l'impression qu'ils avaient mis une éternité à arriver, mais apparemment ils avaient fait vite. Lorsque le chef était parti avec l'ambulance vous vous étiez demandé quoi faire. Finalement, tu avais dis que tu allais jusqu'à l'hôpital histoire qu'il ne soit pas seul lorsqu'il se réveillerait. De toute façon vu ton état de panique tu aurais été incapable de bosser correctement. Évidemment, tu avais dis aux autres que tu les tenais au courant dès que possible. Là encore, l'attente t'avais parût durer une éternité, mais en fait cela n'avait duré que quelques heures seulement. Un médecin s'approcha pour t'expliquer un peu son état et savoir s'il avait de la famille à prévenir. Tu lui mentionna le nom de Kassidy, tu savais qu'elle était sa demi-sœur puisque tu la connaissais. Tu demandais alors au médecin si tu pouvais rester avec lui en attendant que sa famille n'arrive. Il te donna son autorisation et tu te retrouvais assise non loin du brun endormi. Un minuscule mouvement te fis te lever de ta chaise immédiatement et te placer dans le champ de vision du jeune homme pour ne pas qu'il ai trop à bouger. "Oh putain boss !! J'ai jamais été aussi heureuse de te voir sérieux !!" Tu souriais malgré le fait que tu avais les larmes aux yeux. Tu étais en train de te rendre compte que tu avais faillis perdre un ami et pendant un bref instant cela te rappela un peu trop le décès de ton frère.

(Invité)

Est-ce que tu as les nerfs ? Quelque peu. C'est vrai que tu en veux à Ange de t'imposer ce supplice. Tu n'as jamais trop aimé les hôpitaux. Tu y fais parfois du bénévolat mais, tu n'y mets jamais les pieds pour rendre visite à un membre de ta famille ou un ami voire même une connaissance. Tu y vas la tête ailleurs, l'esprit tranquille et tout se passe pour le mieux. Tu fuis ce monde comme la peste, souvenir de ta mère allongée sur un lit d'hôpital toutes les fois où tu as daigné rentrer au bercail. Aujourd'hui, tu y fais un tour afin de remettre les dons que tu as récolté. Tu fais un petit passage rapide vers le pôle enfant avant de repasser par l'accueil. C'est alors que tu vois ton ami, allongé sur un brancard, conduit de façon brusque par des médecins jusqu'en salle interventionnelle. Il faut croire que tu étais là au bon moment... Ou au moment. Tu commences à poser des questions mais personne ne semble pouvoir te répondre. Tu n'es pas de famille. Il a fait un malaise, ils ne peuvent t'en dire plus. Tu commences à perdre patience. Tu ne peux pas te résigner à quitter les lieux. Tu alertes tout le monde, faisant ls cent pas jusqu'à ce qu'on décide de venir te rassurer. On t'explique la situation, tu hoches bêtement la tête alors que tu ne comprends que la moitié de ce qu'il se dit. On t'informe que tu peux lui rendre visite mais, un court instant seulement parce qu'il a besoin de se reposer. Tu inspires profondément et malgré ton coeur qui palpite et tes jambes qui menacent de te lâcher à tout instant, tu portes le poids du passé sur tes épaules et arpentes les couloirs jusqu'à sa chambre à laquelle tu toques timidement. Tu entres doucement, sans un mot, esquivant un petit sourire, surement blanche comme un linge. Tu prends place sur une chaise pour ne pas divaguer.

(Invité)

Un appel de l'hôpital qui annonce qu'Ange est à l'hôpital. Il est ton frère, tu trouves donc normal le fait de te libérer de tes obligations pour être à son chevet, même si tu ne t'y sentiras pas tant que ça à ta place. Mais la famille, c'est tout ce qui reste solide dans une existence, t'en as bien conscience. Et un AVC, c'est pas un truc anodin. Même si tu n'y connais rien en médecine, tu sais que lorsqu'il y a un acronyme du genre, ça sent fortement la merde. T'es restée un moment dans ta voiture pour te renseigner sur le sujet et les conséquences que ça pourrait avoir pour lui à l'avenir. Disons surtout que tu gagnes du temps avant d'entrer dans ces lieux stériles qui sentent la tristesse, la douleur, la peur et la mort. Tu vagabondes dans les couloirs le temps de trouver sa chambre, et tu entres après t'être annoncée de toute la délicatesse qui t'incarne. Tenter l'humour en voyant les deux jolies filles qui lui tiennent déjà compagnie. « C'est que t'es déjà bien accompagné, frangin. » Tu salues timidement les demoiselles avant de t'installer dans un coin, observant ce frère dans ce lit, et tu as la même sensation que lorsque c'était Keelan. Le coeur serré de voir un proche en souffrance.

(Invité)

02/08/2021

Monde éteint. Réalité effacée. Pendant un temps, tout n’était plus que noir et semblable au désespoir. Pendant un temps, l’Ange n’était plus là. Inconscient. Absent. Divaguant. Pendant des heures, je me trouvais autre part. Un autre part qui ne me menait même pas là où je pensais terminer. Il n’y avait pas de flammes ravageant mon corps pour me dire que j’étais en Enfer. Mais, il n’y avait pas non plus le mari décédé pour m’accueillir au Paradis. Je n’étais nulle part. Juste perdu dans le néant. Juste coincé dans un noir sans le moindre espoir. Juste perdu dans un lieu trop silencieux et vide. Il n’y avait personne ici. Il n’y avait pas un bruit. Il n’y avait rien. Même moi je ne parvenais pas à penser ou à réfléchir. Ce n’était que le noir et les aiguilles qui tournaient sans que je ne puisse intervenir. Jamais. Ça s’était éternisé. Des heures dans la réalité. Une éternité dans ma réalité. Mais, finalement, mes prunelles bleues s’ouvraient de nouveau sur un monde. Pendant quelques secondes, je me demandais dans quel monde je me trouvais. Étais-je toujours vivant ? Étais-je finalement au paradis ? Sans même l’avoir cherché, sans même avoir eu le choix, je replongeais dans la réalité un peu trop vivante et déplaisante. Ange qui aurait peut-être préféré que tout s’éteigne pour de vrai et que le Paradis s’éclaire au loin. Ange qui rêvait tant de rejoindre l’homme tant aimé. Ange qui n’avait pas le droit à ce bonheur et qui replongeait dans la vraie vie. Une vie où je sentais mon cœur cogner dans ma poitrine et mon souffle s’échapper de mes lèvres. J’étais vivant. Je me trouvais dans la réalité Bostonienne. Je me retrouvais dans une chambre blanche. Beaucoup trop blanche. En un rien de temps, je savais déjà que je me trouvais à l’hôpital. Les images se succédaient alors dans ma tête. J’avais de vagues souvenirs des événements qui s’étaient déroulés plus tôt. Combien de temps plus tôt ? Des heures ? Des jours ? Ça je n’en savais rien. Tout comme je ne savais pas ce qui s’était réellement passé. Je savais que je m’étais senti mal. Je savais que j’avais sombré. Je savais qu’il y avait eu un truc qui déraillait. Mais, putain, il me manquait trop d’informations. Des informations que je n’obtiendrais guère tout seul. Ange foutu en l’air.

Papillonnant du regard plusieurs fois, mes sourcils se fronçaient comme si j’avais le fol espoir de parvenir à me souvenir de quelque chose de plus. Rien ne venait pourtant. Alors, je bougeais lentement pour tenter de voir si quelqu’un se trouvait là. Quelqu’un qui pourrait me donner des informations. Sitôt le mouvement effectué, une silhouette entrait vivement dans mon champ de vision. @Roxy E. Lazzarini était là. Elle s’exclamait un peu trop fort me poussant à froncer un peu plus les sourcils sous la sourde douleur qui s’éveillait dans ma tête. C’était comme si j’avais une énorme gueule de bois putain. Je soulevais la main pour lui faire signe de baisser le volume ou peut-être que je soulevais juste la main sans être capable de faire plus que ça. Je ne savais plus. C’était douloureux de bouger. C’était fatiguant d’essayer. Ma langue glissait sur mes lèvres sèches et j’ouvrais la bouche « … Quoi ? » Oh… Quelque chose n’allait vraiment pas. La question ne glissait pas en entier entre mes lèvres. Je désirais savoir ce qu’il s’était passé. Je demandais ce qu’il s’était passé. Enfin, j’avais essayé de le faire. Néanmoins, seul le dernier mot glissait entre mes lèvres. Dernier mot incompréhensible tout seul ou peut-être qu’avec un peu de chance la demoiselle comprendrait où je voulais en venir et qu’elle serait en mesure de m’apporter une réponse. Avant même d’en obtenir une, ma tête bougeait lorsque la porte s’ouvrait. Une nouvelle personne pénétrait dans la pièce : @Hannah Boehringer. Je l’observais un instant grimaçant en la voyant trop blanche et trop éteinte. Ça ne me plaisait pas. Mes iris bleues ne la quittaient pas comme pour lui faire comprendre que je voyais que ça n’allait pas et qu’elle n’était pas forcée de rester ici. J’allais bien non ? Putain, je n’en savais rien. La réponse ne venait même pas tandis que la porte de la chambre s’ouvrait encore une fois. @Kahena Malacki était celle qui la franchissait. Son regard se posait sur les deux filles avant qu’elle ne souffle des propos qui me faisait légèrement sourire. Ange qui ne parvenait pas à sourire plus que ça. Ange fatigué qui avait du mal à se plonger dans la réalité. Et, surtout, Ange qui avait toujours du mal avec cette famille découverte depuis trop peu de temps. Je l’observais s’installer dans un coin. Je sentais son regard sur moi. Ce regard qui me poussait à détourner le mien comme incapable de soutenir le contact plus longtemps. Mes iris bleues se reposaient alors sur Roxy et je patientais. J’attendais la réponse à mon interrogation. J’attendais de peut-être comprendre un peu mieux la situation. J’attendais juste de savoir ce qu’elle pouvait m’apprendre. Ange perdu qui avait du mal à saisir le monde. Ange crevé qui n’avait pas envie de répéter la question. Ange patient pour une fois. Mais, surtout, Ange bien trop silencieux et sage. Le monde ne tournait pas rond.

(Ange K. Murray)

Clean et sobre depuis le 3 avril 2024.
Rechute le 9 octobre 2024.

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Reconnaissant le numéro de l’hôpital, je répondis rapidement cela pouvait être pour une nouvelle mission à me confier pour faire rire les enfants par exemple en dehors de mes études mais là, la nouvelle n’est pas si bonne… Sous le choc de l’annonce, mon téléphone tomba par terre et la vitre de celui-ci se brisa un peu puis des larmes coulèrent le long de mes joues mais peu importe pour le moment, il fallait que je sois là au côté de la personne que je considère comme un ami se trouvant dans un lit là-bas. Généralement quand l’hôpital appelle ce n’est pas bon signe, ceci est véridique dans ce cas vu qu’@Ange K. Murray venait de faire un AVC.

Arrivée aussi vite que je le pouvais, je me présentai à l’étage ou se trouvait le jeune homme, une personne m’indiqua le numéro de sa chambre et j’y pénétra en silence tout en ayant frappé tout doucement avant pour signaler ma présence aux personnes déjà présentes auprès de lui. Je le sais pertinemment qu’Ange a besoin de se reposer mais je pense qu’il a besoin de savoir qu’il n’est pas tout seul enfin qu’il compte pour pas mal de personnes. Dans cette chambre, 3 jeunes femmes se trouvaient à ses côtés dont @Roxy E. Lazzarini que je connaissais un peu à la suite de la soirée Saint Valentin au Queer Lips, là se pose la question du fait que je suis de trop ou pas dans cette chambre ? « Je vais vous laisser, je reviendrais plus tard » J’espère qu’elles ne vont pas me prendre pour une infirmière ce que je ne suis pas…Je suppose que le jeune homme voudrait sans doute que je sois à ses côtés mais je vais attendre mon tour tranquillement.

(Invité)

Tu te rend compte que tu as peut-être crié un peu fort alors que le pauvre @Ange K. Murray vient juste de se réveiller. Tu t'excuse alors en t'éloignant un peu et en expliquant plus calmement. "T'as fais un AVC boss. Tu nous as fais super peur." Tu lui lance un petit sourire avant d'attraper sa main. Tu essuie ensuite les traces de larmes qu'il reste sur tes joues avant de reprendre : "J'ai appelé tes frères et soeurs pendant le trajet à l'hôpital pour leur dire que tu étais là." Tu ne savais pas si tu avais bien fais, mais tu t'étais dis qu'il voudrait peut-être être avec sa famille. Tu te tournais vers les jeunes femmes présentent dans la pièce avant de demander : "Il faudrait peut-être dire aux médecins qu'il est réveillé non ??" Tu ne t'adressais à aucune en particulier, mais c'était peut-être mieux en effet d'aller chercher quelqu'un, ne serait que pour vérifier l'état du jeune homme. Sans compté qu'une personne qualifiée serait sans doute mieux expliquer se qu'il s'était produit plus tôt au Queer Lips. Est-ce que cela se reproduirais d'ailleurs ?? Tu espérais que non, tu ne voulais pas revivre ça.

(Invité)

02/08/2021

Ange à l’espoir illusoire. Ange à l’envie impossible. J’aurai tant aimé que mes prunelles bleues s’ouvrent sur un autre monde. J’aurai tant aimé rouvrir mes yeux pour me retrouver face à l’homme que j’aimais tant. Ce Sacha qui m’avait été arraché des années plus tôt. Ce Sacha qui me manquait tant et dont j’avais si follement besoin dans mon quotidien. Putain, ouais, j’aurai tant aimé que la quête s’arrête enfin. Cette quête incessante pour tenter de le retrouver. Cette mission continuelle pour tenter de le rejoindre. Lui le seul pour qui mon cœur pouvait battre. Lui le seul à qui j’avais enchaîné ma vie. Putain, je m’étais marié avec Sacha et j’avais tout perdu. Tout. Alors oui, lorsque le noir s’était invité, j’avais longuement prié silencieusement. J’avais prié pour ne rouvrir mes prunelles que sur lui. Ce n’était une folle envie qui n’était malheureusement guère réalisée. Ce n’était qu’un désir fou qui s’effaçait du paysage bien trop rapidement. Mes prunelles bleues s’ouvraient sur la réalité de Boston de nouveau. Le cœur battait dans la poitrine. Toujours aussi vivant et toujours aussi douloureux. Le souffle s’échappait de mes lèvres venant mutiler l’être à chaque moment. La chambre blanche se dessinait sous mon regard alors que le bip des machines résonnaient à mes oreilles. L’hôpital. Ce n’était ni l’Enfer, ni le Paradis. C’était simplement la décevante réalité. Cette réalité qui me déplaisait beaucoup trop. Cette réalité qui me paraissait fichtrement trop flou. Ange perdu qui papillonnait du regard dans l’espoir de retrouver les pièces de souvenirs qui manquaient. Que s’était-il passé exactement ? Je me souvenais du Queer Lips et du malaise. Et après… Après c’était le trou noir total. Après ce n’était que les prières pour rejoindre Sacha. Prières qui n’avaient même pas été entendues. Prières qui avaient été jetées à la corbeille comme si elles n’avaient pas le moindre intérêt. Le cœur déchiré, j’étais vivant. L’âme piétinée, j’étais bien trop présent. Présent dans ce monde où @Roxy E. Lazzarini s’exclamait un peu trop fort à mes côtés. Ma main se soulevait pour faire un mouvement que je ne parvenais pas réellement à produire. Ange qui avait juste envie de retrouver le silence du néant. Ange qui laissait sa langue glisser sur ses lèvres avant d’ouvrir la bouche. La question ne passait pas entièrement la barrière des lèvres comme si l’effort était bien trop important. Il n’y avait qu’un mot qui devenait sonore. Un mot qui, je l’espérais, était suffisamment compréhensible. @Hannah Boehringer franchissait la porte et elle semblait trop malade. C’était déplaisant comme situation. Aussi, je tentais de lui faire comprendre qu’elle pouvait quitter les lieux. Ça ne servait à rien de rester ici. J’étais vivant. Je respirais. Tout allait bien. Tout irait bien. Enfin… À leurs yeux en tout cas. Parce qu’aux miens, la condamnation était bien trop douloureuse. Moi qui aurait tant aimé pouvoir rejoindre Sacha purement et simplement. Moi qui aurait tant aimé cesser d’être ce spectre dans la réalité de Boston.

La porte s’ouvrait encore une fois laissant passer la demi-sœur qui me tirait un sourire avec les propos lancés. J’aurai aimé répliquer et jouer ce jeu. Néanmoins, je ne m’en sentais pas la force. Encore moins avec la famille. @Kahena Malacki s’installait dans un coin. Je sentais son regard sur moi et je détournais le mien pour capter celui de Roxy et avoir une réponse à mon interrogation. Finalement, la voix de la demoiselle s’élevait enfin à mes côtés pour m’offrir des réponses. Des réponses qui me faisaient grimacer. J’avais fait un AVC. Putain, ça sortait d’où ça ? Ça pouvait arriver aussi jeune et juste comme ça ? Mes sourcils se fronçaient en quête d’une circonstance qui aurait pu pousser à cet incident. Je ne trouvais rien. Je ne cherchais pas bien longtemps d’ailleurs grimaçant encore plus lorsque Roxy soufflait que je leur avais fait peur. C’était déplaisant ça. Beaucoup trop. Ils s’étaient attachés. Ce n’était pas bon. Il fallait que les choses changent. Il fallait que les murs se changent en béton. Il fallait que je sois un peu plus distant et peut-être même méchant. Ouais il le fallait. Je ronchonnais lorsque Roxy attrapait ma main, preuve que le contact déplaisait grandement à l’être. Ce n’était pas de la douleur. C’était juste comme ça. Je n’aimais pas ça. Trop doux. Trop tendre. Trop adorable. Beurk ça me donnait envie de gerber. La demoiselle ajoutait de nouveaux mots qui me poussaient à fermer les yeux et à soupirer. Elle avait prévenu ma famille. Cette famille trouvée depuis peu. Cette famille que j’aurai aimé ne pas impliquer là-dedans. Ange habitué à gérer seul depuis que ma seule vraie famille – mon mari – n’était plus. Ange qui ne voulait pas avoir d’autres électrons autour de lui. Ces électrons finissaient toujours par mourir. Comme Sacha. Roxy finissait par se détourner de moi pour s’adresser aux demoiselles présentes dans la pièce. Mes iris se posaient soudainement sur la porte qui s’ouvrait sur @Rosie Reynolds. La demoiselle n’entrait même pas dans la chambre soufflant déjà qu’elle reviendrait plus tard. Y avait-il un nombre de visiteurs à respecter ? Putain, je n’en savais rien moi. J’étais bien trop épuisé pour me questionner. J’offrais un bref sourire à Rosie comme pour la rassurer avant de fermer de nouveau les yeux. J’avais juste envie de me reposer. Mes visiteuses avaient fini par trancher et faire venir un médecin pour me voir. Un médecin avec bien trop de mots. Je ne comprenais pas tout sur le champ. J’aurai le temps de faire répéter plus tard de toute manière. Tout ce que j’avais compris était que j’allais devoir passer quelques jours dans cette chambre à être surveillé et bien trop sage. Tout ce que j’avais saisi était que les visites étaient presque terminées et qu’il valait mieux que les filles s’en aillent pour me laisser me reposer. Elles pourraient revenir demain si elles souhaitaient bien sûr. Mais, pour l’instant, après le passage du médecin, je me retrouvais bien vite seul dans cette chambre blanche. Je me retrouvais seul avec le bruit des machines et la réalité fracassante. L’Ange était toujours en vie. L’Ange n’avait toujours pas retrouvé son Paradis.

FIN

(Ange K. Murray)

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