when we decide to marry geeking and kissing (choon-hee)

Merde.
Exactement deux heures et sept jours que tu n'as pas parlée à Teo. Que tu n'as pas prit des nouvelles de celle qui demeurait une liaison sans étiquette dans ton cercle de relation. Cette jeune fille pour qui tu pouvais passée des nuits entières sur skype pour peu qu'elle résiste à la tentation de se foutre une nouvelle fois en l'air. La geekette pour laquelle tu ne cessais de te mettre martel en tête à chaque fois que tu avais l'écho de l'une de ses frasques. A croire que tu te n'étais pas si insensible que ça finalement. Que dirait ton père s'il apprenait les antécédents de cette amie proche? Qu'est-ce qu'il penserait s'il savait à quel point tu t'attachais et apprenait la profondeur de ton implication?
Il hurlerait, littéralement.

Alors tu ne dis rien, tout simplement. Tu ne ment pas, mais tu ne dis pas la vérité. Juste le strict minimum et les derniers résultats de tes partielles pour éviter qu'il ne se mette à gratter la surface de l'ice berg. Des bonnes notes, encore. Un master à prévoir, évidemment. Et peut-être même une apparition furtive lors du prochain repas mondain, si tu ne trouves pas une excuse assez solide. Des banalités. Des futilités. Mais pas Teo. Surtout pas Teo.

C'est tout ce que tu lâchas dans le combiné avant de raccrocher et de pousser un soupir de lassitude. La pression constante de devoir dissimuler ta pseudo décrépitude morale à ton géniteur commençait à devenir pesante, même pour toi. Il n'y avait pas que Teo, dans le fond. Il y avait aussi Torrey, ta camarade de chambre et son enfant. Cixi et son passé tumultueux. May Chan et sa réputation légèrement douteuse. Et puis toi. Toi et ta bisexualité. Toi et ta "déviance". Mais tu n'as pas envie d'y penser, pas encore. Juste de fermer les yeux et de souffler un peu tant que tes semi-mensonge réussissent à endormir sa méfiance.

Alors tu t'affalas sur ton lit, tête rejetée et cellulaire lever au niveau du visage. Un simple mot. Dit sur le ton de l'interrogation: Geeking? Que tu t'attendais à trouver sans suite, et qu'elle ne fut pas ta surprise lorsque moins de cinq minutes plus tard une pikachu grandeur nature se jeta dans tes bras en criant un:

▬ GEEEEEEKING !

Plus qu'enthousiaste.
La porte fut refermée du bout du pied et tes bras se resserrèrent autour de la frêle silhouette, un rire sur le bout des lèvres et une lueur d'amusement dans le fond des yeux. Teo allait bien. La détailler sous toute les coutures était presque devenu une habitude, en fait. Mais tu t'abstint pour cette fois, préférant te détacher d'elle et du menton lui désigner sa manette.

▬ Yep Geeking, on a une armée de zombie à poutrer.

Chips, soda, desperado, bonbons. Tout ce qu'il faut pour vous donnez une crise de fois et vous rendre malade à vous en rouler par terre.
Hum.
Ta soirée ne sera peut-être pas si pourrie que ça, finalement.

Bon alors pourquoi tu étais en silence radio cette semaine ?! J'ai presque attendu ton coup de fil ! Tu vas bien autrement ?

L'impuissance.
Ce fut la première pensée qui te traversa l'esprit lorsque Teo s'affala sur le fauteuil que tu occupais précédemment. Même pas la fatigue, même pas tes études, mais à cause du contrôle quasi despotique que ton père se faisait un plaisir d'exercer sur ta personne, tant sa vision du monde et de ce que devait être ton existence se faisait étroite et conformiste. La raison? Le paraitre, évidemment. Bien que le fait d'être l'héritière de la famille Kang ne soit pas une lourde tâche en soit, la gymnastique relationnel que tu effectuais en parallèle dans le seul et unique de conserver un minimum de libre arbitre s'avérait beaucoup plus fastidieuse que prévu. Et, comme bon nombre de quidam avant toi, tu t'es surestimer. Mais ton esprit de contradiction t'oblige à ne pas lâcher prise.
Même si ça doit te rendre malade.

Alors tu souris, après avoir allumé la console et tendu sa manette à ta condisciple. Même si actuellement tu ne risques pas grand chose, ton choix s'arrêta à la première option: faire comme si rien ne s'était passé. Les cernes sous tes yeux et ton teint légèrement pâle, mettant à mal ta prétendue insouciance.

▬ Excuses-moi, je n'ai jamais eu autant de mal à constitué un dossier. Un peu fatiguée mais tout va bien. Et toi?

Maintenir les apparences ne t'a jamais parut aussi difficile, mais comme tout épreuve en ce bas monde; ça à une fin. Ce n'est qu'alors que le générique de Call of' démarra et que tu tendis une oreillette à la demoiselle.

▬ Versus ou en ligne? Je meurs d'envie de retrouver le type de la dernière fois.

The Block, si ta mémoire ne te fait pas défaut. Il avait beau se faire laminer à coup de C4 à chaque fois qu'il s'approchait de votre équipe, il revenait cinq minutes plus tard avec la même témérité et un manque flagrant de discrétion. En voilà un qui ne pourra jamais faire sniper.

Depuis quand tu m'abandonnes pour les cours ? Je vais être très jalouse tu le sais ?

Chongdoyog.
Heureusement que ton visage n'était pas tourné face au sien, car rien ne dit que tu aurais put réprimer la grimace repentante qui contracta brièvement les traits de ton visage. L'envie même de se confier à ton amie pour lever le voile sur ta disparition temporaire se faisait de plus en plus forte, mais encore une fois -et ça en deviendrait presque une addiction- tu ne pouvais pas te le permettre. Tu peux être affectueuse, attentive, prévenante, protectrice et ô combien proche de la limite préétablit par les convenances, mais tu ne n'ajouteras pas un problème supplémentaire sur les épaules se Téméris.
Pas tant qu'elle n'ira pas mieux.

▬ Je te promet que ça ne se reproduira plus Téo. Et si oui, je m'engage à te filer ma console plus la totalité de mes jeux.

Bien sûr que tu le ferais, si tu avais le malheur de faillir à ta promesse. Ce dont tu doutais fortement, répéter ses erreurs comme la dernière des aveugles n'était pas un défaut qui t'incombait. Quelque chose cloche, cependant. Un petit tout. Un petit rien. Un petit je ne sais quoi qui te donne envie de claquer ta langue et de balayer la chambre du regard avec nervosité.

▬ Je vais bien comme d'habitude en fait. J'ai été prise dans une routine effrayante cette semaine, remarque au moins, j'ai pu m'occuper de moi.

Ton regard interrogateur avait bien raison de scruter attentivement le visage de la jeune femme pour la simple et bonne raison que cette affirmation-ci sonnait faux; c'étai un putain de semi-mensonge. Il y a même pas quelques secondes tu t'amusais à entretenir le même genre d'excuses caduques et là.
Tu lui jetais un regard réprobateur.

Mais le pire dans tout ça, c'est que tu ne te sens même pas coupable de ta démonstration de mauvaise foi et que tu n'hésiteras pas à tiré le verres du nez de ta comparse. Appuyé contre le lit, le visage levé vers celle-ci, toutes tes pensées se mélangeait et tu étais confusément consciente d'avoir occulté sa dernière réplique. Qu'est ce qui pouvait bien préoccupé ta geekette favorite? Tu n'en avais aucune idée, et c'était foutrement frustrant.

▬ Téo, tu es sûr que ça va? Que ça va réellement?

Oui, c'est l'hôpital qui se font de la charité. Mais ce genre de préoccupation morale était bien le dernier de tes soucis.