LEANDRA TERESA CARREIRAO ► Sara Sampaio

« T’es qu’une petite portugaise qui sait rien faire. », oh le con. « Tu sais ce qu’elle te dis la portugaise ?! », elle pose ses cours et se lève, et là, c’est la fin. Impulsive, rien ni personne ne peut l’arrêter, ou du moins, pas si facilement. Elle a des airs un peu garçon manqué parfois, bon.. peut-être pas que parfois. Elle se bat comme un garçon, surtout quand on dit quelque chose qui l’attaque personnellement. La tristesse, elle supporte, la déception, elle supporte, être vexé, c’est aussi gérable, mais une attaque sur elle ou sur quelqu’un qu’elle aime et la retenir est peine perdue. Elle se met en colère très vite, le sang chaud peut-être.
Beaucoup disent que le Cap Vert est portugais, elle laisse dire. Au début, elle reprenait les gens mais maintenant, elle se dit que cette idée est bien trop ancrée et sauver chacune des personnes qui font erreur dessus est peine perdue. Son père disait souvent que l’arrivé de Leandra était un signe. Elle est née le jour de l’indépendance du Cap Vert, et son père dit que grâce à ça, elle fera de grandes choses plus tard, il dit qu’elle saura représenter le Cap Vert à sa juste valeur. Etant la seule fille, elle a longtemps été un garçon manqué, et c’est aussi sur elle que reposait tout les espoirs, elle était clairement la seule à s’intéresser aux études, à avoir de l’ambition (peut-être que l’ambition qu’elle avait venait de son père, personne ne sait vraiment). Venue d’une famille chrétienne, pendant un long moment dans sa famille, ils avaient droit aux dimanches de prières, et finalement, ceci s’est arrêté.
Portée par les espoirs de son père, ce dernier décida de déménager aux USA. Le beau pays, celui du rêve, celui de la réussite, celui où tout est possible. Il avait omis une chose : l’argent. Il avait beau être considéré comme « riche » dans son pays, une fois ici, c’est en plein Brooklyn qu’ils se sont retrouvés. La messe le dimanche, c’était fini, son père travaillait aussi les week end, et sa mère s’y ait mise. Son frère aussi, le plus grand, qui a commencé à vendre de la drogue, ramener plus d’argent, toujours plus. Comment une fille de Brooklyn s’est retrouvée à Harvard ? Le savoir faire, l’ambition, l’envie de réussir, l’envie de faire mieux que sa famille, l’envie de les rendre heureux. Avoir un bon métier, leur payer de belles choses, aller voir sa famille au Cap Vert, et toutes ces choses. C’est ça, sa motivation. C’est son père qui croit en elle, c’est son frère qui vend de la drogue pour payer ses frais scolaires, aidé par sa mère. C’est ses frères qui étudient, tout ça pour lui ressembler, c’est faire monter son nom si haut qu’un jour on ne jurera que par les Carreira, qu’on fera une série sur leur vie, qu’on les utilisera comme exemple. Des gens partis de rien et qui arrivent à tout.