(tw) shaken (alyza)

TW : harcèlement de rue

Pour la première fois, Boucle d'or était chamboulée par les événements... et pas mal amochée. Sur le chemin du retour, à la sortie des cours, Alyss s'était pris à la gueule quelques remarques déplacées en pleine rue. Rien de bien nouveau, de ces types qui manquent de classe et qui ne se rendent pas compte que cat call une inconnue, c'est tout sauf flatteur ou séduisant. Fidèle à ses habitudes, la blonde ne s'était pas gênée de répliquer d'un beau doigt d'honneur et d'un fuck you bien senti avant de se retrouver coincée entre le mur de briques d'un restaurant et l'imposante carrure du type qui n'avait pas hésité à se faire menaçant. Elle n'osait imaginer ce qui aurait pu lui arriver si un couple de passants ne l'avaient pas interpellée, lui donnant l'occasion de prendre ses jambes à son coup, de déguerpir le plus loin possible, à bout de souffle. Pour la première fois, elle avait eu peur. Pour la première fois, son insolence l'avait mise en danger. Pour la première fois, elle n'arrivait pas à calmer les violentes émotions qui la submergeaient, le corps secoué par des sanglots incontrôlables lorsqu'elle franchit la porte de l'appartement qu'elle partageait depuis quelques semaines avec Erza, appartement qui était plongé dans le noir. Dans son souvenir, Erza devait passer la soirée à bosser sur l'un de ses shootings et lorsqu'elle s'y mettait, pouvait y passer la nuit entière sans voir le temps passer. Et heureusement. Boucle d'or n'aurait pas voulu l'inquiéter inutilement. À peine arrivée, Alyss se débarrassa de ses vêtements et se recroquevilla sous les couvertures, tentant de se raisonner et de se calmer, en vain. Elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante que maintenant.

@Erza Bennett

Lunettes posées sur son nez, tasse de thé refroidissant auprès d’elle et musique dans son casque, Erza était concentrée. Toujours un peu trop, lorsqu’elle triait ses shootings et qu’elle retouchait les lumières, ne voyant généralement pas le temps passer jusqu’à ce qu’Alyss revienne de ses activités de la journée et l’enlace, l’extirpant alors généralement de sa torpeur. Alors, il s’était souvent écoulé plusieurs heures, un fond de thé gisait dans sa tasse et elles se retrouvaient pour préparer le dîner et passer la soirée ensemble, ou tout du moins, le peu de temps qu’il leur restait. Déplacement de bras mal calculé, la brune renverse sa tasse qui manque d'inonder son ordinateur et son agenda, si elle n’avait pas tout soulevé aussitôt. Lâchant un juron contre elle-même et sa maladresse, elle se redresse pour attraper la boîte de mouchoirs non loin, finissant de renverser le contenu sur elle. Un autre juron lui échappe, finissant quand même de tout éponger. Il ne lui reste donc plus qu’à aller se changer, sortant de la pièce qui lui sert de bureau pour la première fois depuis le repas du midi. Les affaires de sa douce gisent au sol, la porte de l’appartement simplement claquée. Erza fronce les sourcils, soudainement beaucoup plus soucieuse et se dirige doucement vers leur chambre. S’approchant du lit, elle ôte ses vêtements humides et vient se glisser sous les couvertures, cherchant les doigts d’Alyss qu’elle entremêle aux siens. “Viens là, je suis là…” Erza était soucieuse, soucieuse pour son amoureuse, qui n’avait vraiment pas l’air bien compte tenu de ses sanglots mais elle voulait surtout la voir un peu plus apaisée avant de savoir pourquoi elle est dans cet état.

@Alyss Harrison

La couverture remontée sur le nez, elle tentait au mieux d'apaiser sa respiration chaotique et de calmer les sanglots venus la secouer. Elle tremblait, le corps parsemé de frissons impossible à chasser. Callen l'avait maintes et maintes fois mise en garde contre les dangers de son arrogance. Et si elle s'était toujours moquée de ses remarques protectrices, c'est qu'un ouragan ne l'avait pas frappée encore. On se croit invincible jusqu'à ce qu'un malheur nous tombe sur la tête. S'il ne lui était rien arrivé - cette fois - c'est sans doute que quelqu'un là-haut avait gardé un oeil sur elle, la protégeant de sa propre arrogance. Allongée, la pièce autour d'Alyss semblait bouger et le plafond, se rapprocher, comme un étau près à se refermer sur elle. Et lorsqu'elle fermait les yeux, ce sont les images d'un et si qui venaient la hanter; que serait-il arrivé si le couple de passants n'était pas venu lui porter assistance en voyant l'individu se faire menaçant? Secoue-toi, il ne t'est rien arrivé, respire. Mais rien n'y faisait, elle était secouée, et pourtant, il en fallait beaucoup pour ébranler Boucle d'or. Elle ne sait pas combien de temps s'est écoulé entre son arrivée et le moment où elle sent le lit s'enfoncer de l'autre côté, sous le poids d'un silhouette venue s'y glisser. Un sursaut, un gémissement étouffé dans les sanglots, ce sont les doigts d'Erza qui viennent saisir les siens pour l'apaiser. Il lui fait un moment pour calmer à nouveau la respiration, profitant de la douceur de l'étreinte en cuillère pour cueillir un peu de réconfort. je te croyais au studio.. sa voix se fait brisée, rauque, timide, alors qu'elle vient serrer un peu plus fort les doigts de la moitié. tu viens d'arriver? elles n'ont pas besoin de se faire face pour lire dans le coeur et dans l'âme de l'une et de l'autre. elles n'ont pas besoin de se voir pour comprendre lorsque quelque chose n'allait pas, pour s'apaiser, pour s'aimer.

Il y avait comme une alchimie qui s’était créée entre elles, dès le départ, qui faisait battre à tout rompre le cœur de la brune. Un sentiment qu’elle n’avait jamais ressenti aussi fort avant de la rencontrer, avant les premiers flirts de sa vie d’adulte, avant les premiers ”je t’aime” profondément sincères. Depuis, elle avait trouvé en elle bien plus que l’amour, mais aussi une amitié, une complice, avec qui les mots ne sont pas toujours nécessaires. Alors, même quand ça n’allait pas fort, Erza le sentait, et faisait tout pour apaiser les maux de sa chère et tendre, comme elle le ferait pour elle.
Doucement l’albanaise sert la blonde contre elle, et elle sent qu’elle l’a un peu surprise. “C’est juste moi Alyss…”. Ses doigts parcourent doucement la peau de l’avant-bras d’Alyss, dans un geste réconfortant. “J’ai renversé mon thé sur moi…” Une maladresse qui n’avait pas été inutile cette fois-ci, étant donné l’état dans lequel elle retrouvait sa moitié. Doucement, elle parsème la peau blanche de sa nuque de quelques baisers tendres. “C’est pas important ça, c’est toi qui l’est, là, maintenant…” Ses mains glissent vers son ventre, pour la rapprocher d’elle un peu plus. “Est-ce que tu veux parler de ce qui ne va pas tout de suite ou tu préfères avoir un peu plus de temps mon amour…?” Elle ne voulait pas qu’elle se force, qu’elle se sente obligée de lui parler si elle ne s’en sentait pas capable, pas prête à ça. Et elle serait prête à la consoler toute la nuit s’il le fallait, pour ne plus entendre ces sanglots et ne plus voir ces joues humides.


@Alyss Harrison

@Erza Bennett | S'agissait-il de la même jeune femme téméraire qui avait vandalisé le vieux tacot d'un enseignant ayant tenu des propos sexistes et misogynes en salle de classe? Où était passée la hardiesse et la force de caractère qu'on lui connaissait? À présent, elle semblait si fragile. Sous les couvertures, secouées par les frissons, comme prise d'un violent élan de fièvre, alors qu'il n'en était rien. Son coeur battait à tout rompre, instinct de survie réveillée de s'être vue confronter à un ours, danger imminent. Terrorisée. Et pourtant, agacée d'être incapable de chasser les sanglots et l'effroi. Un peu comme lorsque les rires et les pleurs se heurtent en hoquets et qu'on peinait à déceler l'émotion ressentie à cet instant. Le corps pris de soubresauts, Boucle d'or sert les doigts d'Erza venus se réfugier contre son ventre. c'est rien.. une petite altercation dans la rue qui m'a plutôt ébranlée sur le chemin du retour. ça va passer. Ça va passer, ça va aller. Elle se les répète comme un serment, comme pour se convaincre elle-même d'un mensonge qui semble difficile à briser. Alyss pivote, se tourne finalement vers la brune, pour trouver dans son regard un éclair de réconfort. Tu t'es brûlée? Qu'elle s'enquiert pour détourner l'attention d'elle-même, malgré les tremblements toujours perceptibles dans sa voix, en faisant référence à son petit incident.

@Alyss Harrison | La brune n'avait jamais vu sa petite-amie dans un état pareil, aussi ébranlée par un évènement. Son cœur se serrait dans sa poitrine alors qu'elle essayait de la réconforter, par sa présence, par son étreinte, par ses caresses dans ses cheveux blonds. Ses lèvres viennent tendrement embrasser son front. "Je suis là maintenant…" Elle resterait comme ça jusqu’à ce qu’Alyss calme ses larmes, calme son corps. « Tu peux m’en parler si tu veux, quand tu veux mon amour… » Elle savait qu’Alyss lui en parlerait quand elle s’en sentirait capable, et qu’il ne servait à rien de forcer sa parole si elle ne le souhaitait pas. Erza sourit et vient embrasser les règles rosées de son amoureuse. « Il était froid, j’ai juste failli noyer mon ordinateur… » La maladresse à l’état pur, mais rien de bien catastrophique cette fois-ci, heureusement ! La brune la sert à nouveau contre elle et dépose un baiser sur sa joue. « Est-ce que tu veux que je fasse couler un bain, est-ce que ça te ferait du bien…? » Peut-être qu’ainsi la blonde arriverait à retrouver un calme à peu près habituel, à atténuer ses spasmes et ses tremblements.