L'erreur est humaine mais un vrai désastre nécessite un ordinateur ✗ Humberto

En sifflotant la 3ème symphonie de Beethoven qu'elle avait en tête depuis le début de la journée, Phoenix se dirigeait vers la salle informatique dont elle savait qu'il n'y avait personne ou peu de monde. Elle avait quelques recherches à faire pour son mémoire concernant les plus grands musiciens du XIXème siècle et ne voulait pas rester dans sa chambre, elle avait besoin de sortir. Et elle était en forme pour profiter du temps si éclairé dehors, elle ne resterait qu'une petite demi-heure avec les machines. Mais quand je dis en forme, c'est vraiment en forme quoi, à sauter du toit d'un immeuble d'une centaine d'étages avec un parachute (bon, j'exagère quand même). La blonde Mather finit par entrer dans le bâtiment du Yard.

Pour la journée, c'était jean bleu marine délavé, débardeur dos nu jaune soleil, une queue de cheval haute, une paire de tongues, quelques bijoux par-ci par-là et son gros sac qui contenait des partitions et des ouvrages sur le classique. Continuant de fredonner en sifflant dans les couloirs, elle atteignit la salle informatique, poussa la porte et marcha jusqu'au poste qui se trouvait en face d'elle. Manque de pot, une fois qu'elle eut laissé son sac sur sa chaise et qu'elle se fut détournée pour aller se prendre un café à la machine dans le couloir, elle se mit sur arrêt pendant quelques secondes, apercevant une personne qu'elle n'avait vu jusque là et dont la seule apparence suffisait à lui faire grincer des dents...

Humberto le magnifique... Et dans sa bouche, ça sonnait plutôt péjorativement. Ce mec était si imbu de lui-même qu'il aurait pu vendre toute une collection d'objets à son effigie que les femmes achèteraient sans même savoir ce que c'était... Et le pire ? Ça marcherait sans doute... Mais bon, malgré ça, c'était vrai qu'il était canon, enfin il était au courant et ça, c'était vraiment dommage. Lui souriant d'un air maussade, Phoenix se dirigea vers la machine. Son ciel personnel venait de voir quelques nuages arriver. "Salut Berti ! J'espère que ton neurone ne se fatigue pas trop à regarder un écran lumineux !" C'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher de le vanner, peut-être même un peu trop acidement...

La fin de l'année approche et avec elle, de nombreux examens et dossiers à rendre. Humberto a beau se vanter d'être un des meilleurs de sa promotion, joindre carrière politique et études n'est pas toujours choses facile, et maintenant il se retrouvait avec un dossier à rendre pour la semaine prochaine et à peine commencé. Mais c'était le prix à payer pour pouvoir se lancer correctement dans la vie active et ne pas finir livreur de pizza. Ou pire encore, obliger de quémander un job à son père, même si ce dernier serait sûrement ravi de voir le fiston reprendre le flambeau et abandonner l'idée de conquérir les états unis.
Assis derrière un ordinateur, les manches de sa chemise retroussées jusqu'aux coudes et des écouteurs sur les oreilles, il ne prête pas attention à la personne qui vient de rentrer dans la pièce. De toute façon, ce n'est pas comme si il allait tenter de commencer une conversation. Les autres l'indifféraient de manière générale et ça n'allait pas changer en un claquement de doigt. Néanmoins, il retire les écouteurs en entendant la voix au combien aggaçante d'une Mather qu'il n'arrivait décidément pas à calculer. Il lui sourit, avant de la dévisager d'un air hautain.
-C'est toujours moins fatiguant que de regarder ton visage Blair. Tes parents t'ont laissé tomber par terre quand t'étais petite ou c'est la nature qui te punit d'avoir eu un mauvais karma dans une vie antérieure ?
Détournant aussitôt son attention de lui, il se reconcentre sur son dossier, tapant quelques phrases et tâchant de faire abstraction de la présence parasite.