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Cela fait trois jours que je suis coincée ici, entre ces murs blancs, à manger de la nourriture sans saveurs et dont la provenance me fait questionner tout le système médical. QUI a envie de manger des endives au jambon et à la béchamel, franchement ? Qui se contente de ces pâtes aux anchois ? Nous sommes dans une maternité privée et le prix à la nuit devrait se justifier par des soins de qualités mais aussi des repas à faire jalouser tous les hôpitaux de la ville. Mais non, les repas préparés par des diététiciens sont infectes, sans sel et poivre et sortent tout droit d’un film d’horreur. J’ai déjà hâte que Jeremiah vienne me voir avec un petit plat qu’il aura préparé. Ça ne sera peut-être pas chaud - enfin pas aussi chaud que je le souhaiterai - mais ce sera mieux que tout cela. L’estomac qui gargouille, je regarde l’heure sur ma montre : seize heures. Dès qu’une infirmière passera pour venir vérifier que tout va bien, je la supplierai d’aller me chercher une barre de chocolat et un paquet de chips à la machine automatique. J’ai besoin de quelque chose, de sucre ou de sel, je ne ferai pas la difficile et c’est pour montrer dans quel état je suis. Assise dans mon lit, des fils de partout qui font remonter mon tshirt sur mon gros ventre, je tourne le visage sur la machine qui calcule le rythme cardiaque des jumeaux - et hurle au moindre souci - et soupire fortement. On se fait chier les mômes, vous voulez pas venir s’il vous plaît ? Je n’attends plus que cela maintenant, qu’ils arrivent, qu’ils viennent faire grandir les rangs de notre famille. Et lorsque j’entends la porte s’ouvrir, je tourne rapidement le visage, un large sourire sur mon visage, heureuse d’avoir de la visite, quelqu’un avec qui discuter et à qui demander d’aller me chercher de quoi manger. Je m’attends à voir mon fiancée mais c’est l’une de mes plus proches amies qui passe la porte. Nous avons quelque peu discuter et elle m’avait annoncé venir à un moment mais je ne savais pas quand cela aurait lieu. Taylor ! Je suis réellement heureuse et cela se voit sur le moniteur qui s’occupe de traquer mon rythme cardiaque. On fait attention aux jumeaux mais aussi à maman, non mais oh ! Comment vas-tu ? Que je demande, me redressant dans le lit médicalisé. Dis-moi que tu as ramené de quoi manger pour le goûter ? Je tends le cou, estomac sur pattes, besoin de manger pour caler ce creux dans mon estomac mais aussi pour m’occuper. La nourriture me permet de passer le temps. Quelle tristesse, je le sais.
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