Get high on love, not drugs | ft Twins K.

@D. Jewell Kaine | Je n’ose plus relever la tête vers Jewell. J’ai mal de devoir lui avouer tout cela, mais surtout, j’ai honte. Honte de l’avoir fait dans son dos, honte de lui avoir menti de la sorte, honte de lui avoir fait croire que tout allait bien alors que je m’étais vu sombrer peu à peu. J’avais honte de celle que j’étais devenue, et je ne pouvais blâmer mon jumeau pour la déception et la colère qu’il devait éprouver envers moi en cet instant. Et je suis encore plus écoeurée de moi lorsqu’il en vient à s’excuser, lui, de mes propres erreurs. Nous avions tous fait face au décès de Soan, mais moi seule avait agi comme si ce n’était pas insurmontable alors que sa mort me hantait encore. J’étais la seule à blâmer pour cela, Jewell ne pouvait pas s’imposer cette culpabilité. J’aurais voulu m’arrêter là, garder le silence à partir de cet instant et rester dans ses bras jusqu’à ce que mon coeur s’apaise mais une autre vérité me brûle les lèvres. Je ne veux pas lui mentir plus longtemps, et je ne voulais revoir cette déception dans ses yeux un jour. Il fallait que je lui dise. Je bégaye donc quelques mots supplémentaires entre les sanglots, avouant ma faiblesse, avouant quand celle-ci avait fait son apparition pour la première fois, avouant depuis combien de temps je vivais dans le mensonge. Je sens son corps s’éloigner, le ton de sa voix changer. Je n’ose pas le regarder dans les yeux, j’ai trop peur. Je tente de prendre une grande inspiration, de rassembler les dernières onces de courage qu’il me reste. « Oxford… Je n’y arrivais pas, je n’y arrivais plus. Il y avait ces cauchemars sans cesse, cette peur et… » Cette solitude que je ne pouvais pas supporter, mais que je ne voulais pas admettre pour ne pas l’accabler une nouvelle fois. « J’ai été trop loin… Pour ça que j’ai quitté l’université. Mais… Je voulais te voir, je voulais te parler… Il l’a interdit… Il ne voulait pas… Il t’aurait fait du mal si je t’en avais parlé. » Notre relation avait toujours été son moyen de pression préféré pour nous obliger à obéir. Et ça fonctionnait.

Ce n’est pas la première fois et cette phrase ma tourne en boucle dans la tête, je réfléchis d’abord si c’est moi qui avais oublié un moment où elle avait dérapé, mais non ce n'est pas ma mémoire qui flanche c’est une chose que j’ignorais. La sensation à cette instant précis d’être un parfait inconnu à ses yeux, un homme qui ne compte pas, qui ne compte plus à quel moment on s'est éloigné ? A quel moment j’ai merdé putain ? Je sais que les séparations elle ne les gérait pas, mais je n’avais pas eu le choix, j’avais toujours pris mes décisions pour la protéger elle. Le cœur flanche sévèrement et le cerveau se met sur off je ne sais plus ce que je dois faire, l’interroger du regard et comprendre ce qu’elle ne veut pas dire “et je n’étais pas là” dis-en la regardant dans les yeux. C’est à ce moment-là que je me lève, lion tournant en cage. Qu’est-ce que je devais faire ? Le paternel qui c’étais mis entre nous, elle n’avait pas eu le choix, mais pour le moment je ne suis pas assez lucide “On s’en fou Elvira putain on s’en fou ce qu’il peut me faire t’a un problème, t’es mal, t’es heureuse peu importe je m’en fou tu m’appel c’est tout !” j’ai envie de frapper, j’ai envie de sortir de là, de me défouler. Qu’est-ce que je dois faire ? Je regarde Elvi et mes larmes coulent, revers de manche pour les essuyer “On va te sortir de là, mais j’ai besoin d’aide” envoyer un message au groupe de se ramener d’urgence, peut-être qu’à plusieurs on y arriverait.

@D. Jewell Kaine | Cela peut paraître surprenant dans le contexte mais j'éprouve un certain soulagement à me libérer de tout ça, de ce mensonge, de cette douleur. Cela m'avait brûlé les lèvres tellement longtemps et enfin, il n'était plus question de mentir. Jamais. Sans difficulté, Jewell pose des mots sur ce que je n'ai osé dire. Oui, il n'était pas là. Non pas que je lui en veuille, pas vraiment, mais c'était trop pour moi, trop pour chercher une solution intelligente pour m'en sortir. Sans lui, j'étais perdue, sans lui, je redevais une petite fille capable de toute les bêtises. Je baisse la tête, incapable de soutenir son regard plus longtemps, incapable d'affronter sa colère.  Je le laisse faire les cent pas dans la pièce, baisse un peu plus la tête quand ses mots viennent accuser mon comportement. « Je n'ai pas eu le choix Jewell. Je ne pouvais pas... » Parce que tout avait été son contrôle, pendant des mois. Le moindre appel, le moindre message avait été contrôlé. C'est lui qui avait de l'emprise sur moi, et il n'avait pas hésité à s'en servir. J'étais seule pendant mon sevrage. Plus encore que jamais. Je hoche doucement la tête lorsqu'il parle d'appeler de l'aide. J'aurais préféré que cela reste entre nous, mais il avait surement raison de procéder ainsi. Timidement, je me lève, les larmes floutant encore ma vision, pour venir me réfugier dans ses bras. « Je suis désolée Jewell. Je suis sincèrement désolée. » Et j'avais bien conscience que les mots ne suffiraient et que désormais, il faudrait y joindre des gestes concrets.

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