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15/11/2020

Elle a vu la brochure il y a quelques jours déjà, sans oser lui demander de l’y amener. Malgré les récents évènements, le côté physique de leurs rapprochements, d’un commun accord avec elle-même, elle avait mis ce désir de côté. Parce qu’elle tâtonne encore, qu’elle apprend à danser, elle a préféré se contenter de prendre ce qu’il voulait bien lui donner. Bien qu’elle ait un peu franchi ses propres barrières en lui demandant de venir passer la nuit avec elle, à la suite de leur expédition, galvanisée par cette journée de liberté partagée.

Mais faute de ce souhait qui l’a rongé toute la journée, celui de lui proposer de passer cette dernière avec lui, lorsqu’elle a reçu son message, elle n’a pas su retenir son idée, cette volonté de vivre à nouveau une expérience qui n’arrive probablement, dans une vie, qu’une fois. Une nuit, en sa compagnie, là-bas. Sans s’attendre à ce qu’il envisage de rallonger le voyage aussi simplement que ça. Surprise de faire partie de ses choix, espérant avoir été le premier… Car l’inverse la blesserait.

Alors elle a empaqueté ses affaires comme il lui a demandé, avec rapidité, elle a envoyé à Dutch un texto, aussi, afin de lui préciser qu’elle ne rentrerait pas avec eux, le lendemain, et qu’il ne devait s’inquiéter de rien. Et une heure plus tard, elle est descendue de sa chambre, a rendu les clefs, elle est sortie devant et l’a patiemment regardé arriver, avec sur sa bouche, un sourire esquissé.

Jusqu’à ce que le moteur s’arrête et que la roue du temps reprenne à tourner normalement. Avec nonchalance, elle ouvre la porte passagère afin d’y glisser son sac en premier, et rapidement, se positionne sur le siège, envoutée. Elle mord ses lèvres pour réprimer une volonté primitive, stupide de l’embrasser, et pallie son envie par une idiotie, « J’apprendrais à conduire un jour, promis. »

@Sheng Lao Xian

DU 17/03 au 19/03/2022
Tulum Mexique

EPSILON

(Haiwee Wind River)

FAITHFULLY

“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

04/05/2021

le 17/03/2022
TULUM
- AZULIK

@Haiwee Wind River

A

zulik

♪♫♪

Parce qu’il ne l’a pas assez vue à son gout où peut-être est-ce parce qu’elle pourrait être en compagnie d’un autre que lui pour immortaliser ce séjour, il lui a communiqué son idée de s’éterniser ici au Mexique une journée de plus au travers d’un message envoyé tantôt dans l’après-midi. C’est dans cette voiture de location, ses affaires balancées dans le coffre, qu’il médite sur les raisons de son geste, de cette envie répétée d’être derrière elle bien que cette vision déplairait fortement à sa famille entière : celle d’un fils répétant les erreurs de son père. A peine la voit-il patienter, sac à l’épaule, qu’il rapproche ce piètre carrosse en prenant soin d’éjecter la cigarette entamée par la fenêtre abaissée comme si de rien n’était. C’est décidé, ils quitteront Cancun avant les autres pour s’isoler tel qu’elle l’a souhaité, dans cet hôtel qu’elle désire fouler du pied. Il a brièvement regardé sur son téléphone de quoi il s’agissait et a vite compris pourquoi elle n’aurait jamais, même dans ses rêves les plus fous, pu seule y aller.

Problème financier qu’il peut d’un simple claquement de doigts lui faire oublier, il ne s’est pas arrêté à ce détail et a scruté les différentes suites avant de les juger, de les comparer à toutes ces chambres prestigieuses dans lesquelles il a jusque-là échoué. Mais pour l’heure la portière passager s’ouvre pour la laisser prendre place sur le siège baquet, son sac déposé à ses pieds. « J’apprendrais à conduire un jour, promis. » Son pied reprend le pas sur la pédale à laquelle répond le moteur pour leur faire oublier Cancun en faveur d’un autre paradis perdu : Tulum. Le regard assidu sur les mètres d'asphalte qui défilent jusqu'à eux, il se risque à peine à observer son sourire enjoué par le biais du rétroviseur central. « Ce n’est pas moi qui te dirais quoique ce soit, » parce que pour son image et une question d’éthique, il a plus pour habitude de se faire conduire que d’être assis derrière un volant, noblesse oblige… « Sure de ton choix ? » Il n'est pas trop tard pour changer d'idée...

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Sheng Lao Xian)

Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━

We'll be in hell tomorrow. But, we are...

heavenbound tonight ∇

15/11/2020

AZULIK ▬ ♪♫♪

Elle ne peut cacher l’excitation qu’elle ressent, ce mélange d’apaisement, un bien être au paroxysme, plaisant. En elle, il y a cette sincérité, qui déborde de tous les côtés. Le moindre de ses pores galvanisés. « Ce n’est pas moi qui te dirais quoique ce soit, » il pourrait, car peut-être un jour, de venir la chercher, il se lassera. La pensée lui retourne inconsidérément l’estomac. Comme à chaque fois qu’elle envisage de ne plus être proche de lui, n’est-ce pas ?
Alors il reprend la conduite, il réactive tous ses sens à la faveur de la route qui s’offre à eux, elle apprécie le voir devenir concentré, son faciès légèrement sérieux. « Sure de ton choix ? » Elle en sourcille, intriguée à l’instant où de nouveau elle appose le noisette de ses prunelles sur le ton légèrement hâlé de teint. Elle se fait audacieuse, une Haiwee qui petit à petit laisse s’accroître son côté aventureuse. Car la sauvage qui se refusait au contact humain, approche de son être, la délicatesse de sa main. Et elle laisse ses doigts courir sur lui, le grain de peau de son avant-bras, elle pianote furtivement sur lui, une fraction de seconde, « On ne peut plus sûre. » Là, tout de suite, ici, maintenant, elle n’échangerait sa place pour rien au monde. Forte de ce qu’elle vient de soupirer, elle le délaisse, à regret mais elle s'en mordra trop fort lesdits doigts si elle ne prend pas la peine de se protéger, allant indexer de sa main droite la descente de sa fenêtre, la brise vient directement bercer ses boucles brunes, en fermant ses paupières, elle laisse le vent lécher son visage, et s’accoude, respirant profondément jusqu’à observer le paysage. « Et toi ? » Malicieuse, qui ne cherche pas une guerre, plutôt un délicieux combat, au contraire. « J’étais le numéro combien ? » sur le listing de ses choix, priant pour l’entendre articuler le chiffre un.

@Sheng Lao Xian

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le 17/03/2022
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A

zulik

♪♫♪

En un geste délicat elle parvient une seconde à le déconcentrer même s’il n’en parait rien sur ses traits, visualisant ses doigts en un coup d’œil furtif avant de se recentrer sur l’asphalte qui s’étend à perte de vue. Le toucher est agréable même s’il n’en a pas l’habitude, plutôt porté aux marques d’affection une fois les vingt-trois heures passées. « On ne peut plus sûre. » Elle aurait pu tout lui demander, même le plus audacieux des projets, il aurait accepté n’étant pas financièrement bridé histoire d’immortaliser cette fin de spring break comme il se doit. Mais le contact s’évapore au mouvement de ses phalanges qui regagnent la portière, appuient sur le déclencheur électrique qui commande l’abaissement de la vitre.

L’air s’engouffre et la brise océanique fait progressivement place à quelque chose de plus terreux au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de la cote tous les deux. « Et toi ? » A nouveau il est légèrement perturbé, se permet une œillade dans le rétroviseur central pour la dévisager. Ce n’était pas son choix à lui mais il est tout aussi satisfait qu’elle après en avoir vu quelques clichés au travers de son écran. Mais il n’a pas le temps d’approuver qu’elle le coupe à peine ses lèvres commencent à bouger. « J’étais le numéro combien ? » Fausses idées qu’il se faisait, ce n’était pas au sujet de l’endroit mais plutôt de la personne avec qui y séjourner… « La deuxième. Je me suis pris un vent de la présidente. » Plutôt sérieux alors qu’il est en plein mensonge puisque très peu de femmes savent lui résister. Il a cependant ce sourire à moitié pincé alors qu’il tente de garder le contrôle, juste à l’imaginer à coté en train de bougonner. Et pourtant il va très vite couper court à la plaisanterie pour ne pas la vexer. « On était en train de discuter, je te l’ai proposé direct. » Autrement dit il n’a pas eu le temps ni la présence d’esprit d’aller le proposer à une autre qu’elle.

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15/11/2020

AZULIK ▬ ♪♫♪

Les prunelles suivant les décors changeant au rythme de sa conduite, cette plénitude qu’elle éprouve s’effiloche lorsqu’il se décide à répondre à son interrogation. « La deuxième. Je me suis pris un vent de la présidente. » Ses mâchoires directement contractées à l’excès, si fort que ses dents les unes contre les autres grincer, et son cœur qui ignore comment continuer à palpiter. Elle sait pertinemment qu’elle n’est pas la seule, elle n’osera jamais le revendiquer, de crainte d’être rejetée, mais elle n’avait pas prévu que ce soit si douloureux à encaisser.

Les perspectives de cette soirée, de ces quelques jours, elles sont, malgré elle, remises en question, elle l’a cherché, elle l’a trouvé, et le temps qu’il met pour reprendre, elle le jure, c’est une éternité. « On était en train de discuter, je te l’ai proposé direct. » En un mouvement vif, son visage se retourne vers le sien, elle se heurte sans tergiverser à son expression amusée. Elle aime lorsqu’il se permet d’être enclin à la légèreté, et de la proposition directe évidemment qu’Haiwee s’en satisfait. « Ok. » balancé d’un ton soulagé, sans pour autant lui préciser qu’ils ne l’étaient pas, en train de discuter, mais que c’est lui qui est venu la chercher. Elle se galvanise de cette idée. Premier choix, elle lui offre un sourire avant de reporter son attention sur l’extérieur, en se délectant du paysage encore et toujours se modifiant. La sensation de bien être se réimposant en son être, les doigts naviguant au travers de l’ouverture de la fenêtre, en un rythme qu’elle invente, bercée par le bruit du moteur et des roues sur l’asphalte. « Et l’idée te plaît, quand même ? » Elle s’en doute un peu, puisqu’il a proposé de rester plusieurs jours, mais elle préfère s’en assurer, que ce ne soit pas simplement afin de réaliser ses caprices et autres souhaits. Qu'ils soient simplement sur la même longueur d'onde, comme elle apprécie le penser.

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♪♫♪

« Ok. » Que l’amérindienne soit rassurée, il n’a jamais eu dans l’idée de proposer çà à une autre et encore moins à la blonde un peu coincée qui préside leur maison, jeune étudiante à l’esprit trop obtus pour se permettre une telle excentricité. D’ailleurs, à bien y réfléchir, il la voit mal s’attarder ici, remettre à plus tard ses implications bien que cela ne lui ferait pas de mal tout comme eux de se poser, cette escapade reflétant l’esprit rêveur des Adams et leur besoin de liberté. Mais non, cette opportunité il l’offre à Haiwee et à nulle autre parce qu’il souhaite la voir elle s’affirmer.

Elle a saisi le risible de la situation mais n’insistera pas sur ce sujet, préférant laisser voguer son regard sur les favelas et champs asséchés qui s’estompent peu à peu en faveur d’un paysage plus océanique, quittant pour de bon la ville sur le périphérique en longeant le bord de mer. Les différents véhicules croisés témoignent de la pauvreté une fois sortis des faubourgs et très vite ne restent que les vieux caddys et anciennes citadines qui ne tiennent que par miracle et par quelques rustines. Aisément, ces reliques du passé sont dépassées au grand contentement du sino blasé de les voir à ce point se trainer. Il enchaine les excès et finalement se fait interpeller par la voix de l’amérindienne assise à côté. « Et l’idée te plaît, quand même ? » Sorti du contexte, il se permet de braquer son attention sur elle très fugacement pour comprendre: Tulum, l’hôtel, passer du temps avec elle et profiter pour toujours plus la connaitre. « Crois-moi. Quand je ne veux pas faire quelque chose… » personne ne peut l’y forcer si ce n’est son oncle qui déteint sur lui encore du pouvoir malgré la distance qu’il a tenté entre eux d’instaurer. C’est sans doute pour palier à ce manque de complète liberté, de libre arbitre que l’étudiant s’adonne sans cesse à des excès, trouve dans chaque occasion le moyen de se soustraire du carcan qu’ils lui ont tissé durant maintes années.
Alors oui, il prend plaisir à s’imaginer se prélassant avec elle à ses cotés dans l’une des suites somptueuses qu’il a entraperçues, à voir sur ses traits à elle s’imprimer la fascination lorsqu’elle foulera du pied en première leur chambre. La satisfaction de la voir éblouie pour lui n’a pas de prix. Il continue pensivement sur des kilomètres, les deux mains sur le volant, à dépasser les quelques véhicules trop lents. Puis à l’orée de cette route sans fin progressivement se dessine l’esquisse d’une civilisation à l’horizon : Playa del Carmen et ses alentours, ville saignée par la traversée de cette quatre voies qu’ils ne font qu’emprunter. Alors qu’ils dépassent les dernières bretelles pour le centre-ville, l’asiatique observe le prochain panneau avec encore plus d’insistance : Tulum…. 60.

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15/11/2020

AZULIK ▬ ♪♫♪

Elle ne détourne pas son regard de l’extérieur tant qu’elle patiente pour obtenir sa réponse, elle continue son observation, de ce monde qui n’attend plus qu’elle à présent. Elle qui est libre, nouvellement. Alors sa voix ne tarde pas à, à nouveau, retentir, en quelques mots possédant le don de la faire sourire. « Crois-moi. Quand je ne veux pas faire quelque chose… » Elle n’est pas sans le savoir, bien qu’il n’en oublie jamais ses devoirs. C’est un de ses traits de caractères qui lui plaît, Haiwee ne prendra jamais la peine de le nier. Parce qu’elle se trouve semblable à lui, sur ce point, et pouvoir s’accorder à celui qui détient son cœur, lui fait du bien. « Je sais. » Elle murmure, le menton posé sur son propre bras, la fossette de sa joue se creusant un peu plus, à la force de ses lèvres qui s’étirent. Il ne reste qu’une seule vérité dans son esprit, que c’était avec elle qu’il voulait la passer, cette nuit. Qu’importe l’activité choisie. L’amérindienne en est simplement apaisée, ne s’aventurant pas à songer à tout ce qui, à leur retour sur Boston, se devra de changer.

Elle ne le désire pas dans son esprit, ce sujet délicat. Alors elle préfère se concentrer sur les alentours, ne se sentant pas gênée le moins du monde par le manque de conversation. Car chez elle, on dit que c’est comme ça que l’on sait que l’on se plaît, lorsqu’on peut rester avec l’autre, se taire tout à fait, et profiter du silence. De transformer un instant neutre en éternité.
La lumière du jour est de plus en plus déclinante, à mesure que les kilomètres sont avalés, et si elle aurait pu le regretter de prime abord, le fait est qu’elle s’en fiche, puisque plusieurs jours ont été signé, et qu’elle aura tout le loisir de profiter du décor, comme un rêve éveillé. Un imaginaire à ses côtés. Et bercée par cette idée, par la brise sur ses traits, par l’accumulation de ces derniers jours où l’adrénaline n’a pas arrêté de tambouriner en son intérieur, elle ferme les paupières, en confiance et lui demande, comme un animal mal apprivoisé, « Tu ne m’en veux pas si je somnole ? » Pour les kilomètres restants, et se sentir rassurée jusqu’à ce que le trajet soit terminé.

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A

zulik

♪♫♪

Que son séjour au Mexique s’achève par un week-end qu’il aura lui-même arrangé et cela malgré la surveillance accrue dont il fait depuis quelques temps l’objet, voilà l’une des raisons qui l’ont poussé à lui proposer de s’exiler, avec elle en particulier. Soixante kilomètres encore à parcourir avant de voir Tulum mais ces doigts commencent à danser sur le volant faute de son anxiété, trop pressé d’arriver puisque déjà la lumière du jour commence à décliner. « Tu ne m’en veux pas si je somnole ? » Il balaye de la tête de gauche à droite en l’observant rapidement par le biais du rétroviseur, un sourire furtif lui fendant les lèvres à l’idée qu’elle puisse trouver le sommeil en toute confiance. Qu’elle dorme et se repose parce que ce soir il en sera tout autre puisqu’il se voit déjà profiter de l’endroit avec elle, gouter à chaque saveur qui leurs seront sur place proposées, participer aux différentes activités qu’elle trouvera plaisantes. Allier le plaisir au naturel sans avoir à se soucier des regards indiscrets, n’étant qu’un couple de touristes sans histoire et sans renommée. Il a déjà tout planifié, allant jusqu’au pot-de-vin qu’il faudra glisser à la réceptionniste pour éviter d’être dérangé.

Encore occupé à spéculer il ne l’a pas vu sombrer à coté, déposant sur elle un regard satisfait en observant ses paupières closes, fermées. Elle ne verra pas les derniers kilomètres passer, ni la nuit petit à petit tomber pour laisser au crépuscule le soin de le guider une fois la silhouette de l’édifice se découpant dans le clair-obscur. Azulik, forteresse naturelle, éclairée par d’innombrables bougies et de feux maitrisés sur les flancs d’une plage isolée, un havre dépourvu de toute technologie puisque conçu dans le seul but de se ressourcer. Elle a vraiment bien choisi, c’est ce qu’il se permet de penser en observant l’édifice une fois le moteur arrêté. Haiwee s’éveille tout doucement tandis qu’il sort en premier, apposant sa paume sur le toit de la voiture et scrutant les alentours avant de se focaliser sur les seules portes ouvertes et d’où se dégage une certaine activité. Un couple vient de sortir, elle, blonde de ce qu’il peut en constater d’aussi loin, se tenant au bras d’un homme à la chevelure cendrée, beaucoup plus âgé. Au moins ne seront-t-ils pas les seuls à souhaiter compter sur la discrétion des employés… Sa paume glisse sur la carrosserie jusqu’au coffre qu’il ouvre d’un jet afin de s’emparer des valises, une à une déposées à terre avant de pouvoir s'en charger et de rejoindre Haiwee du coté passager. « On dirait que leur hospitalité s’arrête à la porte d’entrée ». Personne ne viendra les chercher, premier contraste avec le service d’hôtel dont il a pour habitude d’user, ouvrant de sa main libre la portière. « Après toi » C’était son idée, c’est à elle de le guider.

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15/11/2020

AZULIK ▬ ♪♫♪

Fermer ses paupières et laisser son esprit voguer vers toutes ces contrés qu’ils n’ont pas encore exploré. Haiwee, elle n’a jamais douté de sa volonté propre de parcourir le monde, de son appétit d’exploration, mais depuis qu’elle le connaît, elle avoue que ses rêves se sont renouvelés. Si ses songes deviennent réalité ce n’est que parce qu’il est celui avec lequel elle a envie de les partager. Voir de nombreux paysages, visiter des lieux où l’homme moderne n’a pas posé pied, et s’amouracher de cette vie comblée de lui et de voyages. A l’intérieur de son esprit somnolent, il semble si parfait ce mirage. Il possède d’ailleurs quelque chose d’immuable. Stupide de penser que l’encre de ce destin serait ineffaçable.

Bercée par la brise et la constance de sa conduite, le reste du trajet, elle ne le voit pas passer, et n’ouvre que les yeux que lorsqu’elle ressent le moteur s’arrêter, suivi du bruit sourd de sa portière qu’il referme, du coffre… Et d’une paume elle déride ses traits, en une tentative de retirer le voile de sommeil de ces derniers lorsqu’il revient à ses côtés, « On dirait que leur hospitalité s’arrête à la porte d’entrée » elle esquisse un sourire tandis qu’il ouvre la porte de la voiture, « Après toi » l’esquisse de ses lèvres arquées se transforme en une expression beaucoup plus marquée, s’extirpant de l’habitacle et s’essayer à prendre les devants de cette soirée.

Si ses iris contemplent avec douceur et impétuosité l’homme qui l’accompagne, ils se posent à la finalité sur la raison de leur présence à Tulum en ce début de nuit. « Merveilleux… » elle commente le lieu. C’est donc ce qu’on éprouve lorsque se réalise un vœux ? Il y a l’amusement, le défi aussi, qui s’emparent d’elle, petit à petit, probablement galvanisée par le fait de se trouver ici. Elle récupère un des sacs parce qu’elle n’est pas comme les autres femmes qu’il côtoie, à se faire servir à la moindre occasion, elle avance en premier, avant de se retourner et poursuivre à reculons. « Ca veut dire que… » une lueur de malice dans les yeux. « je prends toutes les prochaines décisions ? » Profiter de ces instants précieux, et oublier que tout sera différent un fois de retour à Boston.

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Doucement elle s’extrait de la voiture pour épouser la pénombre des lieux, se tenant debout à ses cotés pour en admirer la beauté, le prestigieux. « Merveilleux… » Il est d’accord sur ce point même si ses yeux à lui ne détaillent pas vraiment la même chose, fixés sur la silhouette de la jeune femme émerveillée par ce qui lui parait si familier. Deux poids deux mesures, deux mondes qui se heurtent dans une conjonction presque idyllique : son snobisme à lui, le luxe indu à sa situation et la simplicité d’Haiwee, son naturel et sa quiétude. Elle a su leur trouver la destination rêvée pour ce séjour improvisé et dont il ne se serait jamais douté, beaucoup trop centré depuis toujours sur les hôtels luxueux et tours entièrement vitrées qui lui rappellent ses origines, ce pays qu’il a depuis deux ans quitté. « Tu l’as dit. » Enhardie, elle se rapproche de lui dans le but de récupérer l’un des sacs dont il s’était enquis et prend les devants, conduit cette marche nocturne jusqu’aux flambeaux qui balisent l’entrée, s’amusant même à un bref pas de chassé-croisé avant de se retourner, déambulant à l’aveugle dans le gravier. « Ça veut dire que… » Il la suit de quelques pas en retrait, observe le petit jeu auquel elle s’adonne l’air tout aussi décontracté qu’elle-même s’il appréhende le moment où elle tombera par terre. « Je prends toutes les prochaines décisions ? » Le sino prend le temps de la réflexion de sa main libre venant épouser son menton, songe un instant avant de répondre, analyse les conséquences et nombreuses implications. Mais après avoir pesé rapidement le pour et le contre, choix succinct, il finit par lâcher dans un soupir à peine surjoué, sa main balayant la pénombre dans un geste désinvolte : « Je suppose. Tu contrôles le séjour » et tout ce dont il sera composé. « C’est ton week-end » et lui n’est là que pour le rendre possible et accessible.

Alors ils se rapprochent de l’entrée et sont accueillis par cette femme derrière son comptoir, presque assoupie derrière sa tasse de thé, bercée par cette musique en fond sonore de flute qui incite à la relaxation. Plongés d’entrée de jeu dans ce monde de spiritualité et de méditation, ils n’ont à peine le temps de poser leurs bagages que ses paupières s’élèvent pour les recevoir, se redressant de son siège pour leur sourire et convenir avec eux de la chambre qui leur siéra le mieux. Elle sort simplement une brochure en s’excusant de n’avoir mieux, l’informatique ayant investi au minimum les lieux afin d’en préserver le coté indigène. Pas de téléphone fixe, pas de télévision, pas de chauffage ni d’électricité, tout ceci afin de pouvoir avec la terre communier et se reposer… C’est ce qu’elle explique brièvement avant de présenter les quatre chambres encore disponibles. Alors l’héritier lui laisse le champ libre en se mettant très légèrement en retrait, près à continuer avec les sacs une fois qu’elle aura choisi. « Moon, Aztec, Aqua and Sea. » Mais un léger détail va le faire revenir, posant le plat de sa paume sur le côté de la brochure pour en cacher les tarifs. « Pas de barrière. Choisis selon ton envie. » Et il en profite lui aussi pour observer les photos couchées sur papier glacé à ses côtés sans pour autant donner son avis, avec pourtant une petite préférence aux vues de ses personnels loisirs.

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