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★ ─ Shadows in the dark feat @Temperance Whitaker |
Ce Spring Break m’aura fait le plus grand bien. Même si, concrètement, je me suis perdue plusieurs fois - merci à mon sens de l’orientation légendaire -, j’ai pris un coup de soleil magistral sur le dos - rappelez-moi de mettre de la crème la prochaine fois que je piquerai du nez sur la plage -, et pour couronner le tout, j’ai dépensé comme un panier percé. Vous pensez que ce serait sage de prendre une autre carte de crédit ? Hm ? Non, je préfère ne pas connaître la réponse à cette question.
Quoi qu’il en soit, ces deux semaines s’achèvent en beauté, puisque tout le monde est rassemblé autour d’un feu de camp non loin de l’hôtel. Cependant, ce soir, on est censé jouer le jeu et… dormir à la belle étoile.
Ou dans les tentes qu’on nous a gentiment prêtées et installées un peu partout autour du feu.
Bien sûr, la plupart passeront sans doute deux heures à batifoler dans leur tente avant d’aller se réfugier dans leur chambre confortable. Et ils auront bien raison. Paraît que les crabes aiment se faufiler dans les interstices… manquerait plus que de se réveiller avec une paire de pinces en train de vous claquer sous le nez ! Je divague ; j’suis un peu bourrée. Après avoir passé la soirée à jouer à « J’ai jamais » et à d’autres jeux à boire avec les autres, j’ai une soudaine envie d’un moment à moi. Pas facile de se retrouver seul, ici, avec les nombreuses activités de groupe organisées chaque jour… et autant ma meilleure amie serait fière de moi pour avoir réussi à sortir de mon cocon et à me faire quelques potes, autant un tiraillement familier me pousse à me détacher des lueurs dansantes du feu et à marcher le long de la rive.
Pieds nus et vêtue d’une tunique légère par-dessus un maillot, je déambule sur le sable avec ma bouteille de bière à la main. Je ferais mieux de ne pas la finir, à vrai dire. Aussi, je la pose par terre avant d’observer l’horizon, noir et lugubre. L’océan calme s’étend comme une mare de pétrole - désolée pour la comparaison pas très écologique - et m’attire tel un aimant. Mes fringues échouent par terre une par une, comme de leur propre volonté. Ça fait des années que j’ai envie de me baigner… à poil. Paraît que c’est incroyable ! Et puis, y a personne aux alentours, pas vrai ? J’avance dans l’eau tiède en réprimant un frisson alors que l’écume me lèche les chevilles… puis je plonge tête la première dans une vague. Je refais surface en lâchant un soupir d’aise, m’éloigne un peu, et fais quelques brasses sous l’eau pendant plusieurs secondes. Ahhhh… ils avaient raison. C’est une sensation vraiment, vraiment magi…
Sous l’eau, un hurlement s’échappe de ma gorge, aigu, écorché. Ma jambe a frôlé un truc, et la première chose qui me traverse l’esprit, c’est évidemment : REQUIN !!! Ils nous ont pourtant assuré que cette plage était sans danger… je veux pas crever comme ça ! Vous imaginez un peu la honte ? Demain, sur le compte Meetsa de Harvard : une étudiante retrouvée déchiquetée par les requins de Cancùn. Paniquée, j’émerge de l’eau tel un phoque fuyant pour sauver sa life et nage jusqu’à retrouver pied. Après quoi je me rends compte que la créature n’est ni un requin ni un orque. Seule la lumière pâle de la pleine lune me permet de distinguer à qui j'ai affaire.
C’est… une nana, en fait.
— BORDEL... DE... MERDE ! j'aboie entre deux goulées d'air. T’es… t’es qui ?!
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