Vexée, complètement et j'assumais de me sentir si mal et si mise de coté. Le mec, il me regardait comme si j'étais une folle mais surtout comme si j'étais entrain de lui briser son petit cœur, mais lui, il croyait qu'il avait pas contribué à me briser le mien ? Savoir que bah, il avait participé a ce que mon frère parte comme un espèce de voleur à la noix. J'accordais que sur le coup, j'avais bien pris son départ parce que je trouvais ça cool qu'il prenne son envol mais après en réfléchissant, faire ça comme ça alors que quelques jours avant, il me reprochait de lui dire qu'il me surveillait trop et me forçait à arrêter de penser que j'étais un boulet pour lui avant de me dire qu'il était là, près de moi et pour moi par choix, parce qu'il le voulait ... En gros, là, il en avait marre de moi, il voulait plus me voir, en gros, pourquoi on s'est rabiboché alors ? Foutu Ezra. Je voyais Deaclan, légèrement mal de ce que je pouvais lui dire, l'attaquant presque de front. Je me sentais à présent coupable en plus de triste. Il avait à présent la lettre dans la main et s'excusait, tentant de me calmer. Il voulait me faire avaler que cette lettre était sincère alors qu'il m'avouait justement que ce n'était pas les seuls raisons du départ de Ezra. non, mais pour qui me prenne ces deux guignoles ? Avant qu'il reprenne la parole, je rétorquais ; Ah ouais, et c'est quoi les autres raisons ? Je le défiais des yeux pour montrer que je ne comprenais pas et que je flippais grave mais que j'étais prête à résister à ma peine. Il semblait perplexe, l'une de ses mains se baladaient de son front jusqu'à l’arrête de son nez tandis que moi, je regardais en l'air navrée et presque déjà au bord des larmes. Je me sentais si mal alors que pourtant, j'avais su tous ça depuis un moment maintenant mais d'en parler vraiment, au principal concerné, ça faisait tout remonter. Je savais que j'aurais pas du laisser tous ça s'installer en moi, mais j'avais pas oser, j'avais pas pris le temps, je m'étais négligé et je crois que j'avais voulu tout refouler encore une fois... Pas bien Kara ! C'est le cas de le dire. Il avait repris la parole, tentant de m'expliquer la situation et son point de vue. Il avait l'air si sincère, tentant de m'expliquer qu'au départ, il était pas non plus d accord et qu'après tout s'était rapidement fait. Quand il parla de souffrance, j'eus envie de le tarter encore et encore. C'était mon frère et évidemment, c'était logique, il pouvait pas comprendre ou imaginer que j'allais souffrir parce que lui, il l'avait vu, il avait été là à son départ. Du coup, encore une fois, je prenais les devants, lui répondant mais montrant à mon regard que je n'attendais guère de réponse, que je ne faisais que constater avec autorité. Néanmoins, les larmes étaient bien trop nombreuses et bien trop vite montées, si bien qu'elles coulèrent sur ma joue comme une libération ; Mais ... évidemment que tu ne pensais pas ... tu as pu le voir toi et puis, c'est pas comme si j'étais sa sœur ... Qu'il était mon dernier très proche parent présent ! Je tentais d'éponger la mer de larme qui risquait de se créer si je continuais ainsi. Je passais ma main sur ma joue en vain car à chaque fois, un peu plus de larmes coulaient. Je le regardais, comme cherchant un regard de soutien même si je lui en voulais, c'était extrêmement bizarre de pouvoir ressentir autant de choses en même temps et pourtant, des sentiments totalement opposés. Il avait rangé la lettre avant de continuer à me fixer du regard. Il ne faisait pas un pas et c'était compréhensible en même temps, je l'engueulais et moi, je m'attendais à ce qu'il comprenne et me console. Non mais oh ! Je sentais que j'avais réussi à l'énerver aussi et ça se confirmait car en reprenant la parole, tout était flou mais nerveux. Il se stressait, on le sentait à sa voix, il posait comme des questions rhétoriques par dizaine, du moins, la vitesse de parole du à la colère en donnait l'impression et moi, je le regardais discrètement tout en ayant la tête légèrement baissé, d'un air presque désolé parce que je ressentais des trucs bizarre comme si tout en l'engueulant, je cherchais juste du réconfort de sa part parce qu'il était la seule famille qui me restait réellement de proche. Il y avait Anastasya mais c'était totalement différent, rien à voir avec Deaclan ! Je le regardais me demander diverses choses auxquels je savais qu'il n'attendait guère de réponse et quand il eut fini son pseudo monologue, je relevais enfin la tète, respirant profondément comme hésitante face à mon envie de répondre, mais comment répondre ? quoi dire ? quoi faire ? Il releva à son tour la tête vers moi et je tentais au fond de moi, dans ma tête d'ordonner à ma bouche un sourire désolé, mais j'y arrivais pas. Je ne savais pas quoi faire. Il se mit à marcher et je compris que je devais le suivre ou décider de partir, mais je ne voulais pas partir comme une lâche et ce ne serait juste pas moi alors j'avançais à ses cotés. J'étais totalement en perdition parce que d'un coté, j'étais heureuse un quart d'heure auparavant mais en plein doute et énervé à cause de cette histoire mais aussi de ce que je faisais à Andréa en cédant à mon amour pour Chris puis maintenant, j'étais entrain de me rendre compte que je niais depuis quelques temps ma tristesse par rapport au départ de mon frère et que finalement, j'avais pas l'impression d'avoir vraiment fauté en tant que tel concernant Andréa. Là, c'est définitif, j'étais totalement perturbée. Un silence s'était installé, pas un geste tendre entre nous, comme se donner le bras pendant cette balade qui pourrait très bien détendre les esprits, rien. Je tournais par moment la tete discrètement pour le regarder. Il était le portait craché de mon frère et pourtant, il était notre cousin et non son frère jumeau. Je nous revoyais tous les trois, je revoyais nos souvenirs d'enfance puis après la mort de nos parents. ça arrivait à me faire sourire alors je pris mon courage à deux mains et je repris la parole ; Je suis désolé , mais c'est juste que je n'arrive pas à comprendre et à accepter que ça me fasse mal .... Je respirais profondément comme si j'allais avouer un truc immonde que j'avais fait. Le truc c'est que une semaine ou deux avant, je lui reprochais d’être trop sur moi, mais en même temps, je lui parlais du fait que je savais que j'étais un boulet pour lui, pour toi ... Et il m'a forcé à croire que je ne l'étais pas ... qu'il voulait toujours être là pour me protéger par choix et pas par devoir ! Puis d'un coup, il se casse comme ça alors qu'il me sortait, je serais toujours là pour toi et que je lui disais qu'au final je comprenais qu'il me surveille enfin que je pouvais qu'essayer ... Pourquoi ? c'est ça le truc .... Je baissais la tête, totalement désemparée en faisant l'analyse de mes paroles. ça me tuait totalement ! J'osais le regarder puis prendre son bras comme pour lui montrer que je me sentais complètement dépourvue de tout, complètement pommée par je ne sais quelle chose en fait et que je voulais pas vraiment lui faire la guerre, que je savais qu'en l'engueulant, j'avais tord, oui tous ça était traduit dans ma façon de prendre son bras. En fait, ça se trouve, la discussion la encore plus fait réfléchir et il s'est dit qu'effectivement, j'étais un peu son boulet et qu'il avait eu tord de pas prendre son envol ! Avais-je dit à la fois en pleurant de tristesse et en riant tant ça me rendait malade.