take me back to the night we met (Bishop)

il est arrivé, l'heure du troisième date. celui qui, dans la tradition des films romantiques, annonce non seulement le moment du tant attendu diner au restaurant mais possiblement même, du baiser de fin de soirée. et j'en meurs d'envie de ce baiser, ma respiration que j'ai bloqué à chacune des fins de soirée qu'on a passé ces derniers temps, à me dire qu'attendre et prendre notre temps serait la meilleure solution pour essayer de reconstruire notre relation. parce que c'est tout ce à quoi j'aspire. me faire pardonner, te prouver que je veux changer pour toi, pour moi, pour nous. que tu reviennes à la maison et que je te montre que notre mariage n'était pas une erreur. je suis bel et bien cet homme que tu a épousé il y a quinze ans, je suis bel et bien celui dont tu es tombée amoureuse. sur mon 31, avec mon petit costard et mon gel dans les cheveux, je passe te récupérer chez toi, la boule au ventre. le pire ? c'est quand tu entres dans la voiture et que je te vois. ton parfum, la manière dont tu ranges tes cheveux sur le côté, ton sourire. je tombe pour toi, même des années plus tard. « tu es magnifique » que je glisse doucement tout en redémarrant et en conduisant en direction du restaurant, destination que tu le connait pas. je me suis chargé de tout.

@Eryn Bishop

tu te demandes si l'ensemble en dentelles que tu portes sous cette robe, il va en voir la couleur. tu grimaces devant la glace en t'habillant. est ce que t'as bien fais de l'acheter ? vous êtes à votre troisième rendez-vous non ? vous êtes aussi censés passer au niveau supp. t'es hyper stressée et quand tu l'es ça se voit à des kilomètres. pas besoin de te connaître. pourtant, ton métier t'as apprit à prendre sur toi, à garder la tête froide dans les pires situations. mais quand ça concerne ta vie privée, sentimentale, c'est une catastrophe. le pire dans tout ça, c'est que tu sais que warren te connais par coeur, malgré ton caractère. il te fait perdre tes moyens et tu te détestes pour ça. souffles un grand coup, puis te rends jusque dans la rue, là où il t'attend. garé devant chez toi. tu grimpes côté passager, puis le regarde. t'es toujours autant sous le charme de ton mari. ça ne faibli pas. tu déglutis, le regard qui ne le quitte pas. puis rougis rapidement quand il te complimentes. t'es gênée et tu rougis. ça te fais plaisir, mais tu ne sais comment le montrer ― mon dieu, pourquoi j'suis aussi stressée ? oui, t'as pensée à voix haute eryn. tu te stoppes, puis glousses doucement quand tu te rends compte que t'as un peu trop parlé ― mais- merci pour le compliment. t-t'es parfait aussi. que tu dis en le détaillant du regard; parfait. un bien faible mot. vite vite vite qu'on passe cette étape plus que malaisante. tu devrais pas. c'est naturel après tout. mais, tu peux pas t'empêcher de te sentir telle une ado de quatorze ans. croises les jambes, puis te passes une main dans les cheveux ― je crois que le fait de ne rien contrôler, ça me stresse aussi. que tu dis en grimaçant, tout en regardant la route. où est ce qu'il va t'emmener ? dans tous les cas, tu lui fais confiance.

@Warren Bishop

les mains moites que je resserre autour du volant, tente de m'accrocher au peu de sérénité qu'il me reste. je n'ai jamais été aussi stressé à l'idée d'avoir un rendez-vous. pourtant je ne devrais pas, c'est toi, ma femme, l'amour de ma vie, les deux premiers se sont extrêmement bien passés.. alors pourquoi j'ai l'impression que mon coeur va imploser ou s'expulser tout seul de ma cage thoracique. la pression de bien faire les choses, d'en faire trop ou pas assez. je veux que tu vois que je veux changer, que je veux faire des efforts, que tu peux à nouveau me faire confiance. je me racle la gorge quand je te vois arriver, je suis complètement subjugué. toi aussi t'es stressée ? on fait la pair. quelques secondes de latence avant de pouffer de rire. « je voulais te dire que c'était pas la peine de stresser et puis je me suis dit que j'étais pas en meilleur position » que je réponds en montrant ma main qui tremble. je lâche un petit rire, mon dieu on dirait des enfants. joues qui deviennent toute rose quand tu me dis que je suis parfait. vu de l'extérieur, on dirait pas qu'on est marié depuis quinze ans. je te proposerais bien qu'on se bourre la gueule pour faire en sorte que ce soit moins gênant ou stressant.. mais je crois que c'est pas une bonne idée vu mon état. « hey.. ça va aller » que je dis pour te convaincre et moi aussi par la même occasion. une envie tellement pressante de poser ma main sur ta cuisse, d'attraper ta main et de la serrer dans la mienne. mais je me contente juste d'avaler ma salive et d'enclencher la première pour t'emmener au restaurant.


@Eryn Bishop

je pouffe de rire à ce que tu me dis. bon sang mais on a vraiment l'air de deux idiots. je devrais avoir honte ? pourtant a me fait rire. parce qu'on a été ces petits jeunes qui tombaient amoureux l'un de l'autre, qui stressaient à l'idée de se voir et qui pourtant pouvaient pas s'empêcher d'être en contact. c'est eux qu'on a oublié, qu'on a perdu au file des années. c'est eux que je veux retrouver. parce que je sais qu'au fond de nous, on l'est encore, ces amoureux transi. la preuve. « t'es mignonne quand t'es stressée » et que tu n'arrives pas à le cacher. la voiture qui prend de la vitesse, je tourne la tête quelques secondes vers toi pour contempler tes magnifiques yeux puis je souris. « tu veux vraiment savoir où je te fais une surprise ? » beaucoup trop excité par ce que j'ai prévu, je ne peux me retenir plus longtemps. « ok ok. je t'emmène au mama maria, le premier restaurant italien qu'on a fait ensemble à Boston » au delà de recommencer notre histoire parce que je sais que c'est impossible, je voudrais au moins qu'on se souvienne des bons moments et de ce qui fonctionnait entre nous pour s'en inspirer. parce que ma vie, je la veux avec toi.


@Eryn Bishop