This is going to be so awkward now (Alexei)

C’était étrange pour Olivia de vivre seule maintenant dans cet appartement qui lui rappelait Alexei. Comme si elle s’attendait à le voir franchir la porte n’importe quand. Et puis elle se souvenait, de ce qui s’était passé et qu’il ne risquait pas de revenir. Elle devrait s’habituer à simplement continuer à vivre sans sa présence ici. Elle avait même songé à déménager pour oublier tous les souvenirs liés à cet appartement mais ce n’était pas aussi simple quand c’était un cadeau de ses parents, elle ne se voyait pas le rendre ou simplement s’en débarrasser. Alors, décidée elle s’était lancée dans de gros changements, dans une volonté de tout bouleverser ici, changement de couleurs, de meubles, elle s’était lancée là-dedans un peu à l’aveuglette au départ mais pour apporter du neuf. Oublier tous les souvenirs liés à son passé avec Alexei aussi difficile que ce soit pour elle de tourner la page. Heureusement sa mère avait été compréhensive avec elle et avait accepté de l’aider pour remeubler son appartement quand elle en arriverait là. Pour l’instant elle se contentait de faire une pièce à la fois, s’attaquant d’emblée au salon, en chantier actuellement avec les cartons, les meubles recouverts de couvertures alors qu’elle s’attelait à la peinture. Elle fut dérangée par quelqu’un qui toquait à la porte. Soupirant d’être dérangée alors qu’elle avait le temps de s’y mettre pour une fois, elle déposa son pinceau avant d’aller ouvrir. Elle eut un moment de surprise en voyant Alexei, là face à elle. Elle ne l’avait pas revu depuis qu’il lui avait avoué l’avoir trompée en embrassant quelqu’un d’autre. Olivia n’avait pas eu d’autres détails, c’était déjà bien suffisant pour elle, elle n’avait rien voulu savoir de plus. Une fois que tout était gâché entre eux, rien de ce qu’il lui aurait dit n’aurait pu changer les choses. Consciente qu’elle devait au moins lui adresser la parole, parce que s’il était venu là c’était certainement pour une bonne raison. Comme ce carton qu’elle avait rempli des affaires d’Alexei, à la fois pour qu’il puisse les récupérer rapidement et aussi pour elle, pour éviter de devoir les voir plus longtemps. « Tu viens chercher tes affaires ? J’ai tout mis dans un carton…Entre je vais aller te le chercher » fit-elle avant de s’écarter pour le laisser entrer. Même ça c’était étrange qu’il frappe à la porte alors qu’il devait encore avoir une clé. Mais tout était différent maintenant donc si jamais il revenait il devrait frapper. Une autre chose qui lui rappelait encore la rupture et que tout avait changé maintenant, que rien ne serait plus comme avant. Elle alla dans la chambre chercher son carton avant de se frayer un chemin dans le salon pour déposer le carton au sol. « Normalement j’ai rien oublié mais si c’est le cas je mettrai tout de côté en rangeant pour que tu puisses les récupérer plus tard… » fit-elle en le regardant, elle n’avait pas trop le moral pour se forcer à sourire mais c’était bien trop étrange pour ça. Pour qu’elle se force à faire ça. Peut-être que ce serait le cas un jour mais là c’était bien trop tôt pour elle après tout ce qui s’était passé.

(c) mars.

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Un moment d’hésitation en voyant Alexei, sans savoir quoi lui dire après cette séparation. La première fois en plus qu’ils se retrouvaient l’un en face de l’autre suite à leur rupture. Pendant des semaines la rouquine était restée sur le qui-vive sur le campus de peur de le croiser, ignorant comment elle réagirait en le voyant. Peur de le frapper ou de lui hurler dessus alors qu’elle était en colère à ce moment-là alors qu’aujourd’hui elle était plus calme, ayant eu le temps de réfléchir à la situation. Maintenant c’est la déception qui primait plus que la colère, dépassée depuis. Aussi en le voyant là, en face d’elle, à l’entrée de cet appartement qu’il avait partagé avec elle, elle n’avait pas eu envie de le frapper ou de lui claquer la porte au nez. Juste inconfortable, quelque chose à laquelle elle devrait sûrement s’habituer maintenant. La surprise de le voir là se vit sur son visage puisqu’Alexei lui parla d’un message apparemment qu’il lui avait envoyé. « Non j’ai laissé mon téléphone dans la chambre depuis tout à l’heure… » qu’elle lui expliqua en retour. Trop occupée par ses travaux elle avait abandonné son téléphone dans sa chambre pour s’en occuper, une manière aussi de pouvoir repartir à zéro dans cet appartement. Elle le fit entrer et partit chercher le carton d’affaires qu’elle avait mis de côté pour lui qu’elle déposa devant lui. Elle qui n’avait pas de nouvelles depuis leur fameuse discussion, elle apprenait qu’il vivait sur le campus maintenant. Même si c’était normal vu la situation ça lui semblait tout de même étrange vu le temps qu’il avait passé à vivre ici, cet appartement avait longtemps été autant chez lui que chez elle, mais les paroles d’Alexei étaient un autre rappel que ce n’était plus le cas maintenant. « D’accord je ferai ça la prochaine fois... » Déposer ses affaires au secrétariat semblait aussi plus simple pour leur éviter de se croiser tous les deux étant donné que tout ça restait compliqué. Et Olivia n’avait aucune idée de comment gérer cet état de post-rupture avec Alexei. Ce qu’elle était censé dire ou faire dans cette situation. Si elle s’attendait à ce qu’il fasse demi-tour maintenant qu’il avait récupéré son carton, elle fut surprise de l’entendre dire qu’il voulait lui parler. La dernière fois ça s’était très mal passé donc elle n’était pas sûre de vouloir le savoir. Une part d’elle-même voulait carrément refuser, lui dire de faire ça plus tard, le plus tard étant jamais de préférence, n’ayant pas envie d’apprendre encore quelque chose qui lui minerait le moral même si elle ignorait de quoi il s’agissait. Hésitante l’espace de quelques secondes elle se surprit elle-même à accepter. « Ok mais juste j’ai pas besoin de connaitre de détails sur qui c’était… si c’est ce que tu voulais me dire, pour m’expliquer ou je ne sais quoi… Je préfère rester ignorante là-dessus, penser que c’est une fille sans nom et sans visage pour moi… » Ça semblait beaucoup plus simple comme ça d’ailleurs pour elle sans penser à la croiser sur le campus si elle était étudiante ou carrément en ville si elle allait à tel ou tel endroit. Et puis ça lui évitait aussi de se comparer à elle, sachant qu’elle serait curieuse de savoir ce qu’elle avait de plus qu’elle pour qu’Alexei choisisse de tout ruiner entre eux. « On peut s’asseoir sur le canapé pour discuter ? Le salon est un peu en chantier mais le canapé n’est pas encombré donc si ça te convient ? » qu’elle proposa, un regard interrogatif posé sur lui pour savoir si ça lui allait ou s’il préférait parler ailleurs. Peut-être qu’en fonction de ce qu’il allait lui dire il préférerait carrément qu’ils soient en public par peur de sa réaction même si elle ignorait ce qu’il voulait lui dire et qu’elle devrait certainement éviter d’imaginer le pire.

(c) mars.

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Passé la surprise de trouver Alexei devant sa porte, Olivia s’était rapidement rendu compte qu’elle devrait au moins le laisser entrer. S’il avait fait ce chemin jusqu’ici ça devait être important et puis peut-être que ce serait l’occasion de mettre un point final à leur histoire. Plus tôt elle n’aurait pas été dans le bon état d’esprit pour ça, trop affectée pour dépasser la colère. Aujourd’hui c’était différent, elle avait accepté la situation et voulait aller de l’avant même si elle n’oubliait pas ce qui s’était passé non plus. Après l’avoir fait entrer, elle lui avait apporté son carton d’affaire peu après. Finalement il tombait bien, il pourrait l’emmener et lui éviter de passer devant plus longtemps. Mais au lieu de vouloir repartir aussitôt, Alexei voulut lui parler, ce qu’elle accepta, appréhendant tout de même ce qu’il allait lui dire. Parce qu’elle ne voulait rien savoir de plus sur la tromperie, ni sur la fille avec qui c’était arrivé. Alexei tenta de la rassurer sur ce point et elle soupira avant d’accepter, pas forcément rassurée sur ce qu’il voulait lui dire. Si elle avait été encore jalouse elle aurait pu ne pas apprécier qu’il défendre l’autre fille avec qui c’était arrivé en prenant toute la responsabilité de la tromperie mais aujourd’hui elle ne ressentait plus rien. Pas de colère, pas de tristesse, peut-être qu’elle ne réalisait toujours pas et que ça viendrait plus tard. « Sauf qu’il faut être deux pour s’embrasser…  » qu’elle lui lâchait suite à sa phrase. Pas vraiment l’envie de se disputer avec lui mais la vérité était pour elle que la personne était tout autant responsable qu’Alexei de la tromperie. Même si à elle, il lui avait fallu du temps pour se dire qu’elle n’était pas responsable de la situation, qu’elle n’avait pas provoqué la tromperie.  Mais évitant de rester sur ce sujet encore compliqué pour elle, elle n’attendit pas de réponse de sa part avant de lui proposer de s’installer sur le canapé pour discuter, un des rares endroits qui n’était pas encombré dans la pièce à cause des travaux qu’elle avait entamée pour chasser tous les souvenirs qu’elle avait avec Alexei. D’abord les peintures et ensuite les meubles dont elle se débarrasserait pour faire place nette et que son appartement soit maintenant uniquement le sien. Elle avait du boulot pour y arriver mais au moins ça lui occupait la tête et lui évitait de penser à tout ce qui s’était passé. Olivia l’écouta en silence avant de froncer légèrement les sourcils parce qu’elle n’y comprenait rien. « Réaliser quoi ? Que c’était fini entre nous ? Parce que crois bien que j’ai cherché des signes que tu en avais assez ou que ça n’allait plus… avant ça et j’ai rien vu, rien du tout…  » qu’elle lâchait en le fixant, espérant qu’il l’éclaire sur ce point. Parce qu’elle s’était posé la question évidemment de ce qui l’avait poussé à la tromper justement ce jour-là et pas avant ou à un autre moment. Alexei se décida finalement à continuer pour lui expliquer la situation qui était à l’opposé de ce qu’elle aurait pu imaginer. Si bien qu’elle garda le silence, le temps d’admettre ce qu’il venait de lui annoncer. Parce qu’Alexei gay qui avait embrassé un gars, ça elle ne l’avait pas vu venir par le passé. Avant qu’elle ait pu formuler une réponse, il avait de nouveau ouvert la bouche pour lui parler, essayant de lui expliquer mais elle était trop surprise pour réfléchir à ce qu’il venait de lui dire. Ni même pour trouver les mots adéquats dans cette situation. Mais elle se rendait compte aussi qu’Alexei attendait une réponse de sa part, n’importe quoi pour prouver qu’elle avait au moins écouté ce qu’il venait de lui avouer. « Je ne sais pas quoi te dire en vérité… Je ne m’y attendais pas du tout à ça… Si tu es gay le fait que ce soit un gars c’est plus acceptable quelque part que si c’était une fille… Je ne te déteste pas je suis encore choquée de ce que tu viens de me dire… Ça veut dire que nous deux ça n’a jamais été réel alors ? » Et cette dernière phrase résumait surtout ce qu’elle pensait de la situation, comme si tout ce qui s’était passé entre eux n’avait jamais compté ou avait été une simple erreur pour lui et qui avait duré des années. C’était ce qui était le plus difficile à avaler pour elle. Elle aurait pu croire à une blague si Alexei n’était pas aussi affecté par toute cette situation. Elle aurait pu essayer de blaguer en lui disant qu’elle était celle qui avait été trompée et aurait dû être la plus affectée mais ça semblait bien plus compliqué de son côté que d’avouer qu’il était apparemment gay. Et puis se souvenant de ce que sa mère lui avait dit quelques jours auparavant, ça prenait tout son sens avec la révélation d’Alexei. « C’est pour ça que tes parents ne te parlent plus ? C’est ma mère qui me l’a dit… J’ai eu du mal à comprendre pourquoi parce que malgré la tromperie ils n’étaient pas fans de moi au point de couper les ponts avec toi pour ça… » Elle avait sorti ça comme ça mais elle se doutait que ça ne la regardait plus maintenant et qu’il pourrait très bien refuser de lui répondre. Lui qui lui disait presque tout avant, c’était un nouveau changement depuis leur rupture, le fait qu’ils ignorait tout de ce qui se passait dans la vie de l’autre même si c’était étrange et triste vu leur passé commun. Comme s’ils avaient perdu quelque chose qu’ils n’étaient pas sûrs de pouvoir retrouver un jour.

(c) mars.