(TW) underground railroad (Clary)

UNDERGROUND RAILROAD with @Clary Killbane | Depuis quelques temps, une vision te trouble, à chaque fois que tu quittes ton cabinet. Une vision qui remonte à quelques semaines déjà, avant que tu quittes Boston pour Hawaii en famille et que tu ne sois plus dans cette bouche de métro chaque soir. Un regard perdu de l'autre côté de la rive qui t'a subjuguée. La magie d'un instant volé, éphémère au coeur de l'hiver. Un instant volé que tu n'as jamais retrouvé. Que tu t'es décidée à rechercher. Le genre de regard que tu parviens pas à oublier. T'es rarement troublée de cette façon pourtant. Tout ce que tu as su retenir, c'est cet éclat rosé de sa chevelure. Ce visage emprisonné sous la laine d'une écharpe. Et ce soir, à la même heure que la première fois, tu es là, tapie au même endroit, dans cet espace presque désert, à la recherche de ce regard perdu dans la foule éparse et prendre ton courage à deux mains pour traverser la bouche dans l'autre sens et l'aborder.

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Underground railroad

@Kehlani Malacki

Les paupières sont déjà lourdes lorsque Clary quitte la maison du feu, après une garde particulièrement éprouvante; si bien que les clefs de voiture restent dans sa poche de manteau, la silhouette se dirigeant volontairement vers l'habituelle bouche de métro, régulièrement empruntée depuis son retour sur le sol américain. Souvenir d'une fin de soirée en début d'année, lorsqu'une âme inconnue a réussi en un regard, à s'immiscer au coeur de son esprit. Jamais revue, mais loin d'être oubliée. Les probabilités sont si faibles que la rose préfère ne plus y prêter attention, imaginant sans mal que ce genre de chose n'arrive qu'une fois dans une vie, et qu'elle aura été chanceuse d'avoir été la "victime" de cet instant exceptionnel. Somnolente jusque sur l'escalator, yeux mi-clos lorsqu'elle débarque à proximité de la rame, son regard se tourne par réflexe sur le quai d'en face avec l'espoir infime d'y reconnaitre une silhouette familière. Sauf qu'elle est là, cette fois. Et Clary pense d'abord à une hallucination provoquée par son manque évident de sommeil. Clignant, puis se frottant les yeux avant d'oser un autre coup d'oeil. Le palpitant engage lui-même une course folle, indomptable dans la poitrine. Ses souvenirs lui font défaut, et une petite voix intérieure lui suggère qu'il puisse s'agir d'une drôle de coïncidence. Mais l'instinct ne trompe pas, et l'envie de franchir les rails pulse jusque dans ses muscles. Clary se l'était promis, de ne plus hésiter si l'occasion venait à se présenter. Démarche l'approchant dangereusement du bord, attention rivée sur la demoiselle, forte d'une volonté qui dépasse tout ce qu'elle a pu connaitre. Prête à dépasser le fossé artificiel pour vivre l'impossible.

(Hj: merci pour l'ouverture :heaart:

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Les probabilités sont faibles de recroiser le regard de l'inconnue. Pourtant, tu oses porter ton regard de l'autre côté de la rame par moment, avant de remettre ton nez devant l'écran de ton téléphone, gribouillant quelques motifs sur ton application de dessin pour passer le temps. Puis une nouvelle fois, tes pupilles se redressent vers l'autre côté de la voie, provoquant le choc des sens. Elle est là, cette créature obsédante qui a habité ton esprit. Approche dangereusement du bord du quai alors que toi aussi, tu froles le danger d'une rame qui pourrait s'annoncer bien trop rapidement. Tu lui fais signe de ne pas bouger, au cas où le métro vous coupe dans cette rencontre attendue. Tu veux pas la voir s'échapper à nouveau, si bien que tu quittes ton côté en courant pour gagner le sien, et oser te retrouver vraiment face à elle. Et une fois dressée devant ce regard éblouissant malgré la fatigue que tu peux y lire, tu ne sais quoi dire. T'es juste là, souriante et silencieuse.

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@Kehlani Malacki

L'image parait surréaliste, tirée d'une comédie romantique on ne peut plus cliché; l'impression de vivre derrière un écran et d'être la spectatrice d'un moment unique en son genre, à l'instant où les deux personnages principaux se rencontrent, pour ne plus jamais se lâcher. Et ça, c'est sa réalité. Influencée par la fatigue, bouleversée et prête à tomber sur les rails pour la rejoindre, Clary ne s'arrête qu'à l'instant où l'inconnue lui fait signe. Ne bouge pas, reste là. Ce geste n'est pas anodin; il met fin à des semaines entières de doute, lorsque la rose se persuadait qu'elle avait été la victime d'une grossière hallucination. La belle s'échappe au moment même où le train s'annonce en gare. Et elle hésite une seconde; rejoindre le wagon ou attendre la silhouette féminine qui n'arrivera peut-être jamais ? Le bruit métallique des portes, à l'instant refermées fait également office de réponse; elle patientera. Scrutant l'escalier, nerveuse et impatiente à l'idée de la voir arriver. Ce qu'elle finit par faire, cette ténébreuse inconnue. Visage que la fleur détaille en silence, esquissant un sourire gêné en réalisant qu'après tout ce temps, elle ignore même comment entamer la conversation. Les circonstances de la rencontre jouent probablement à la création d'une atmosphère si particulière, rendant ce court instant si.. Intense. - J'ai longtemps imaginé ce scénario, la possibilité qu'on se croise à nouveau.. Mais je.. J'ai toujours planté lorsqu'il s'agit de te parler. elle se trouve ridicule, fronce les sourcils et secoue légèrement la tête, maladroite incapable de placer des mots sur ses propres émotions.

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Il y avait bien longtemps que le romantisme avait été aux abonnés absents dans ta vie, qu'une âme n'avait pas bousculé tous tes sens de cette façon. Pourtant, la petite brune aux cheveux roses de l'autre côté de la rame avait su raviver cette flamme oubliée, laissée à l'abandon depuis quelques temps. Tu ne croyais pas vraiment aux coups de foudre, à l'intensité d'une rencontre, d'un regard croisé, parce que t'as jamais ressenti ce genre de choses dans ton existence, et tu l'as jamais constaté dans ton entourage non plus. En même temps, t'as longtemps été aux abonnés absents avec eux ces deux dernières années, autant dans la vie de tes adelphes que de ton fils. Quand t'as entendu le métro entrer dans la rame, t'as eu un coup de pression à l'idée qu'elle n'ait pas bien perçu ton signe, à l'idée qu'elle ait pu disparaître et que ce soit encore un acte manqué. Mais une fois arrivée face à elle, seul ton sourire de la voir se fait voir, incapable de démarrer la conversation, incapable de savoir quoi dire. Mais c'est l'inconnue qui prend les rennes de cette discussion, t'offre l'occasion de rire doucement. « J'ai pas été très présente ces derniers temps, je dois l'admettre. Mais à chaque fois que j'étais de mon côté de la rame, j'attendais de te croiser. Tout vient à point à qui sait attendre, non ? » Ta main vient se camoufler sur ta nuque, dissimulée sous ta masse de cheveux détachés aux reflets rouges. « Tu veux qu'on.. aille boire un verre, pour faire connaissance ? » disparue, l'assurance dont tu fais toujours preuve.

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@Kehlani Malacki

C'est typiquement le style d'anecdote qu'elle irait conter au travail; le coup du regard avec une inconnue, l'éphémère anonyme que la vie ne place qu'une fois sur sa route mais qui possède, malgré tout, le pouvoir de la bouleverser. Intérieurement, émotionnellement parlant, c'est le désordre complet; les sentiments tournent et se percutent, les certitudes sont toutes remises en question, plus rien n'a d'importance si ce n'est le présent, ces quelques secondes qui peuvent potentiellement tout changer. La rose croit en l'amour et ce, depuis toujours; pour autant, elle s'entête à fuir ce sentiment et se planque en permanence dans un paquet d'excuses, que ses proches sont habitués à entendre. Pas le temps. Trop pénible pour autrui. Trop de travail. Chaque prétexte est une barrière autour du myocarde, une forme de sécurité lui permettant de vivre confortablement, sans prendre de risque sur ce plan. Et ce soir justement, tout change. Aborder les victimes d'un accident quelconque ressemble à un jeu d'enfant en comparaison de la présente situation, ô combien délicate à ses yeux. Clary n'est pas du genre à faire le premier pas; au contraire, elle laisse souvent filer les occasions par simple timidité. Sa réponse provoque l'apparition de cette légère nuance rose sur ses joues, flattée d'apprendre que ses propres pensées étaient partagées, qu'elle n'était pas seule à imaginer la rencontre atypique. - Je ne prends que rarement le métro.. Seulement quand le boulot me fatigue et que je deviens réticente à l'idée de conduire. Ca explique sans doute qu'on ne se croise que maintenant. mais, comme elle le dit si bien, tout vient à point à qui sait attendre. La finalité est là, c'est bien tout ce qui compte. - Au risque que ce soit trop rapide.. Ca te dérangerait de m'accompagner, plutôt ? J'ai quelques bouteilles chez moi, pour les occasions.. Et, il me semble que s'en est une, pas vrai ? exceptionnel, que d'envisager de laisser quelqu'un entrer chez elle; le premier soir, qui plus est. La peur de s'endormir au bar a clairement raison de son principe, le goût du risque s'invite dans le sourire qu'elle déploie, espérant convaincre la charmante.

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Quelles étaient les probabilités de revivre cet instant volé la première fois, entre deux rames ? Très peu nombreuses. Trop peu. Pourtant, t'es là, face à celle qui a attiré ton attention en un regard échangé. Un seul regard qui a retourné tout ton quotidien. Le genre de rencontre fortuite qui, d'ordinaire, ne se solde jamais comme cette rencontre provoquée à la hâte, sur un coup de tête comme tu viens de le faire. Pour autant, tu ne sais pas quoi dire, ni même comment débuter ce moment perdu dans votre espace temps. Une bulle au milieu du vacarme des passagers qui se pressent, se bousculent pour quitter le plus rapidement possible cette bouche de métro ou pour regagner le prochain wagon. Mais ce n'est pas tellement votre cas. Vous vous faites face et l'écho de vos voix se fait enfin entendre, et tu trouves la sienne vraiment agréable, apaisante. Tu souris quant à son explication sur le pourquoi tu ne l'as pas revue avant ce soir. « La sécurité avant tout. Ca serait dommage d'accidenter un être comme toi. » Tu perçois une aura douce et sécurisante autour d'elle, une aura qui donne envie d'en découvrir bien plus à son sujet. Ton regard observe ses traits, s'en apprivoise les courbes de son sourire. « Et bien écoute.. pourquoi pas ? Et oui, c'est sans doute une occasion à ne pas manquer, cette fois. » Sourire rendu qui montre ton enthousiasme à l'idée de passer cette soirée en sa compagnie. Puis dans un moment de lucidité trahi dans un rire, tu oses dire. « Au fait.. je m'appelle Kahena Je pense que ça peut être utile, à l'avenir. »

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@Kehlani Malacki

Un coup du destin, dira-t-on. Une preuve que le hasard fait parfois bien les choses. L'inattendu lui a réservé une belle surprise, onde positive balayant la moindre de ses préoccupations. Une cerise sur le gâteau d'une soirée à l'apparence morose. - Je n'ai rien de spécial, en dehors.. D'une couleur de cheveux atypique. un rapide geste de la main pour désigner cette évidence colorée, seul signe qui la caractérise au premier coup d'oeil. Il lui semble on ne peut plus logique d'affirmer qu'elle n'a rien de plus qu'une autre personne. - J'imagine que ce serait bête, en effet. Mais ne va pas croire que je propose toujours ça aux gens que je rencontre..! comme le besoin de justifier que son invitation tient de l'exceptionnel, ou qu'elle n'incarne pas ce cliché de femme bien trop gourmande, et totalement libérée. Le sourire, malgré tout, ne quitte pas ses lèvres enchantées. Il s'accentue même, lorsque la belle se présente, que l'identité s'associe enfin à ces traits. - Clary. J'imagine que oui, on aurait pu commencer par ça. l'amusement se joue de sa voix, s'accorde au léger rictus déformant ses commissures de lèvres; la main s'avance dans sa direction, timide mais volontaire. - Si je m'endors sur ton épaule pendant le trajet, c'est pas contre toi. La journée a été.. plutôt longue. quoique l'idée n'est pas si déplaisante, dans la mesure où elle favorise une forme de rapprochement; de l'ambiguité, sans trop en faire pour autant.

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