white flag | (w/pia)

c'en est assez, et il le sait dès qu'un rire mauvais franchit la barrière de ses lèvres, rire qui s'échappe naturellement, presque à sa surprise, sans qu'il ne l'ait vu venir. et pourtant, il était prévisible. comment savez-vous ce qu'elle peut bien penser, vous ne lui avez pas même donné un coup de fil depuis qu'on lui a diagnostiquer son cancer, qu'il tranche sèchement, ses doigts serrant ceux de pia, ayant bien peu exprimé ses émotions depuis l'annonce des mauvaises nouvelles. il lui lance un énième coup d'oeil, un dernier, et il sait. pas besoin de mots pour saisir la portée de ses demi-sourires, des larmes qu'il voit naître au coin de ses yeux, de son regard. on s'en va? qu'il mime du bout des lèvres, sans la quitter des yeux, attendant sa réponse, et lorsqu'il l'eut obtenue, il reporte son attention, tour à tour, sur les deux silhouettes qui les confrontent. c'est assez! et il se lève, ryke. grand gaillard qui se tient debout, face à eux. ils ne l'approuveront pas, est-ce que c'est bien plus mal? tu viens, bébé? il se chargeront de la facture.

@Pia Sondheim

le rythme cardiaque qui accélère, les larmes aux yeux, ce repas vire au drame et si pia avait bien imaginé en amont que la tension serait palpable, elle n'aurait jamais pensé que ça irait jusque là. elle a le coeur qui se serre quand ryke se voit dans l'obligation de mentionner la maladie de sa mère, lui qui est si pudique avec ça, elle caresse sa main du bout de ses doigts, essayant de le rassurer comme elle peut. la première larme vient perler le long de la joue de pia, elle l'essuie d'un revers de la main, voulant cacher cette vulnérabilité pourtant à la vue de tous actuellement. la porte de sortie est finalement offerte par ryke, la brune acquiesce d'un oui de la tête, ne trouvant pas la force de parler, de toute manière elle avait l'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit, cette sensation qu'elle déteste, vieux démons de son adolescence et de ces troubles alimentaires. plus personne ne parle, chacun le regard ailleurs après l'annonce inattendu, couper les vivres, elle n'aurait jamais envisagé une seconde pia qu'ils seraient capable d'aller aussi loin. et c'est encore une fois ryke qui vient balayer le silence de sa voix grave, il se lève, imposant garçon surplombant tout le monde à la table, suivit rapidement par pia qui ne peut se résoudre à rester ici. la tristesse l'envahie, elle ne voulait pas causer autant de mal, elle n'avait pas l'intention de découvrir tout ça mais la vie en a décidé ainsi, comme un signe du destin, et même si c'est douloureux, tant pis mais elle fera sans eux, le temps qu'ils comprennent, qu'ils réalisent que tout ça ce n'était en rien pour les blesser, parce que la plus atteinte dans cette histoire c'est elle, elle et tout les autres enfants enlevés à des parents démunis. elles les observent, encore quelques secondes, espérant un retournement de situation, une remise en questions de leurs part, mais la seule chose que le père de pia trouve à dire c'est garçon, l'addition s'il vous plaît, on doit s'en aller., "on s'en va, je crois que je vais être malade." qu'elle dit à ryke. alors main dans la main avec lui, tête haute mais les yeux embués de larmes, elle quitte le restaurant, goût amer en bouche, nausée, elle n'a qu'une envie, rentrer et aller se coucher pour essayer d'oublier ce cauchemar qu'elle vient de vivre.

élan protecteur dans laquelle il enveloppe sa bien-aimée, prêt à la défendre contre vents et marée (lire ici, gina et paul ou paul et gina, selon l'ordre qui vous convienne le plus), à défaut de se prendre seul tornades, ouragans, tsunamis, tempêtes, name it. poupée qui se fait fragile entre ses bras, il la sent faiblir, faillir sur ses jambes, et pourtant elle n'a jamais été aussi forte, à leur tenir tête comme une fière héroïne, du moins dans ses contes à lui. une fois dehors, il y a comme cet effet de succion qui les libère, jusqu'alors aspirés entre les bras tentaculaires de la manipulation, de l'aveuglement volontaire des beaux-parents sondheim. libérés de ce poids, de cette ambiance nauséeuse, rien pour soulager pia, malgré tout. il la serre un peu plus contre elle, transférant sur lui tout le poids de sa silhouette devenue lourde. retire tes chaussures bébé, j'te porte sur mon dos jusqu'à l'appart. parce qu'ils étaient venus à pieds, c'était qu'à quelques blocs de leur cocon douillet. il jette un coup d'oeil à la porte du restaurant qui s'ouvre pour laisser s'échapper paul et gina, qu'il guette jusqu'à ce qu'ils soient hors de portée de la vue de pia, s'assurant du mieux qu'il le pouvait que ça ne la bouleverse pas davantage. on s'met sous la couette en arrivant et on passe la journée au lit demain, deal? et il dépose un baiser sur le bout de son nez, tendre, un sourire rassurant qui déforme son visage contrarié, inquiet. il aimait pas la voir brisée.

@Pia Sondheim

enfin dehors, l'air pur, elle se sent revivre après avoir été étouffée à l'intérieur de restaurant, face à des parents sans pitié, des remarques cinglantes balancées comme du venin en pleine face, elle n'en pouvait plus pia, mais heureusement il y avait ryke, ce pilier sans qui toute sa vie se serait effondrée depuis bien longtemps. elle ne ment pas quand elle dit qu'il est son âme soeur, en le retrouvant, par pur hasard dans cette salle d'escalade elle a trouvé ce qui lui manquait, sa moitié, grâce à lui son quotidien en moins gris. le câlin qu'il lui offre l'apaise, il est encore plus agréable que tout les autres, et dieu sait à quel point elle les aimes ses câlins, elle se laisse aller, sans plus aucune charge sur ses frêles épaules. et puis la porte du bâtiment s'ouvre, et la silhouette des deux parents de pia apparaît, pas un sourire, pas un regard, comme des inconnus sur ce trottoirs, même si son coeur est en miette elle reste debout pour l'homme qui se tient à ses côtés et qui sait comment prendre soin d'elle. chaussures à la main après la folle proposition de son bien aimé, elle acquiesce au programme qu'il vient lui proposer. "je t'aime ryke faulkner." qu'elle lui dit, seulement ça, même si elle le lui répète sans cesse, elle ne veut pas qu'il oublie, parce que si il venait à la laisser, elle n'y survivrait pas. accrochée dans son dos comme un bébé koala à sa mère, les voilà en route pour rentrer chez eux, cette bulle dans laquelle pia se sent invincible, où la vie est belle, les soucis n'existe pas, un coin de bonheur où règne l'amour.