I never, never get to clean up the mess I made ❥ Arwen & Ethan

I never, never get to clean up the mess I made

L’alarme d’une sirène d’ambulance m’avait réveillé brusquement. J’avais sursauté sur mon canapé, reprenant petit à petit possession de mon corps et de mon esprit. J’étais dans mon nouveau chez moi, ça ne respirait pas le luxe, d’ailleurs le quartier n’était pas très réputé, d’où le bruit incessant qui régnait dans la rue. J’attrapais mon blackberry sur la petite table d’appoint. La lumière de l’écran m’avait aveuglé, il n’était pas si tard, environ onze heures du soir. L’appartement était plongé dans le noir, j’avais dormi combien de temps ? Je m’étais assoupi à partir de quand ? Je me relevais doucement, ma tête tournait terriblement, j’avais l’impression d’être dans un manège. Assis au bord du canapé, j’enfonçais les paumes de mes mains dans mes yeux pour me réveiller définitivement. Je me levais en titubant, évitant les angles des meubles sur mon passage. Je me déplaçais au ralenti, j’en pouvais plus d’être enfermé dans cet immeuble. J’étais angoissé de mettre un pied dehors et de tomber sur une personne familière. Je sortais toujours camouflé à des heures creuses. C’était d’ailleurs ce que je prévoyais, respirer l’air frais de cette nuit. J’avançais jusqu’à la fenêtre qui donnait sur la rue, la route était recouverte de rosée. Il ne devait pas faire très chaud, j’enfilais ma veste prenant soin de recouvrir ma tête de la capuche. Alors que j’étais sur le point de quitter mon refuge, je m’aperçu que j’allais oublier mon téléphone portable. Je courais le récupérer, plus jamais je ne sortirais sans cet objet si précieux. Je descendais les escaliers en effleurant la rambarde de fer forgée du bout des doigts. J’avais toujours une petite pointe d’appréhension en sortant d’ici, la peur d’assister à un spectacle qui m’anéantirait comme la voir elle avec un autre. Et pourtant je devais commencer à me l’imaginer, personne n’attendrait un mort indéfiniment.

Je n’avais pas d’endroit précis où me rendre, au contraire je devais bouger en permanence. J’avais les mains emmitouflées dans mes poches, la tête baissée vers le sol. J’osais par moment observer les alentours. La ville était agréable à cette heure de la nuit. Beaucoup moins fréquentée. Je m’enfonçais dans des ruelles parfois inconnues. J’avais envie de me dépenser, je m’étais mis alors à courir à petites foulées ne regardant pas droit devant moi, j’étais obsédé par le béton. Et puis j’avais violemment heurté un poteau. Je me l’étais pris de plein fer. J’avais basculé en arrière, les fesses dans une flaque d’eau. J’entendais quelqu’un approchait, la ruelle était plutôt angoissante. Je portais mes mains à mon visage pour tâter mon nez qui me faisait terriblement mal. Des chaussures en cuirs plutôt féminines firent leur apparition devant moi. Je n’osais pas lever les yeux, j’étais toujours plié en deux, j’avais limite les larmes aux yeux. « Je devrais m’acheter des lunettes je sais, putain qu’est-ce que ça fait mal » j'avais du mal à me relever, j'avais placer mes mains en arrière pour me relever en donnant une impulsion mais en vain. J'étais un peu sonné. Après les chaussures ravissantes, une main se présenta à moi. Elle portait du vernis et était plutôt fine, à moins que cela soit un travesti, il n'y avait pas de doute c'était une jeune femme. J'avais accepté cette aide en mettant de côté ma fierté et avais enfin regagné la station debout. « Je vous remercie » je raclais ma gorge sur la fin, le visage toujours camouflé dans ma veste. J'étais tiraillé entre le fait de prendre la fuite sans me faire plus remarquer où alors croiser le regard de mon bon samaritain. C'est que j'avais en même temps cruellement honte de cette chute stupide.

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