lost children (edea)

@Orphéa Wertheimer — Retour de ce weekend gênant en famille, et nulle autre envie de passer cet élan de down seul. Heureusement que tu es là pour passer ce temps et récupérer les dernières informations que j'aurai loupé. Et surtout, crever l'abcès de ce gênant baiser qui nous est presque tombé dessus. ❝ C'est Ed ❞ déclare-je à ta porte après avoir toqué. Notre amitié a dépassé le temps et les frontières, l'isolement et l'absence, elle ne peut être tuée aussi futilement par pareille bêtise. On mérite mieux que ça.

with @Edward J.F. Kennedy
Les livres ouvert sur le lit, l'enceinte qui propage une musique entre les murs, un crayon qu'elle ne cesse de mâchouiller face à ses pages de biologie. L'heure surement trop tardive pour travailler et la motivation déjà partie depuis longtemps. Les sourcils qui se froncent à l'écoute d'une voix. Des semaines maintenant qu'ils ne s'étaient pas parlés, des semaines que la situation était devenue malaisante. Le corps de poupée qui se redresse pour ouvrir la porte, un sourire qui s'affiche. Parce qu'il pouvait  y avoir vent et marrée, elle était tout de même heureuse de le retrouver. Elle n'hésitait pas à s'approcher pour lui offrir une étreinte. Je suis contente de te voir, j'ai l'impression que ça fait des années. Le corps qui se recule pour le laisser entrer et qui retrouve le lit. J'crois qu'on a plein de choses à se raconter !

@Orphéa Wertheimer — Moue sur le visage, complexité dans le crâne, j'entre après cette douce étreinte et tente un sourire amical. Difficile de prétendre que la gêne n'est pas présente mais il vaut mieux crever l'abcès le plus rapidement et efficacement possible. ❝ Yep, on en a besoin. ❞ Je me tourne vers toi, décidé. ❝ J'aime pas quand on se parle pas, et je sais que c'était bizarre, qu'on s'est surement... Égaré ? ❞ Pause marquée, je finis par juste éclater de rire. C'est ridicule, n'est-ce pas ? Nous en sommes vraiment là. ❝ Enfin, le prends pas mal, tu es sublime, et géniale et... Bref, quoi, enfin. Je tiens vraiment à toi et je veux pas que ça entache notre amitié ce... Baiser. ❞ Je pense et espère que tu es sur la même longueur d'onde. Pas besoin d'avouer que tu ne me laisses pas indifférent. Comme à l'accoutumé, il ne me reste qu'à avaler l'émotion et la laisser être dissoute par l'acidité de mon estomac. Ni vu, ni connu.

with @Edward J.F. Kennedy
Le corps qui s'installe sur le lit en tailleur et le coin de la lèvre qui se mord à l'écoute de ses paroles. Tu vois Edward, t'es encore plus courageux que moi, parce que j'aurai jamais osée mettre le sujet sur le tapis. J'aurai laissée cette putain de gêne nous envahir parce que j'suis qu'une faible. J'aime pas non plus qu'on s'ignore comme ça.. Les doigts qui se tortillent et les mots qui se cherchent. Le coeur qui tente de se détendre à l'écoute de son rire qui résonne dans le chambre. J'veux pas non plus.. J'pense que c'était une erreur, on est juste deux adultes qui se plaisent et qui ont déparés. Le bord du lit à ses côtés qu'elle tapote pour qu'il vienne s'installer. J'fais n'importe quoi en ce moment et j'voulais pas faire les mêmes erreurs avec toi, je suis vraiment désolée.. Parce que c'est toujours toi la fautive n'est c'pas blondie ?

@Orphéa Wertheimer — On arrive à poser les mots, et même si cela est délicat, rien ne me fait plus plaisir que de pouvoir alléger mon coeur de ça. Ce dernier est lourd, bien lourd, trop lourd. Il pèse si fort et pourtant, je peine à en extirper cette peine. La difficulté à en parler est dingue, à en faire vriller l'entièreté de mes neurones. Cette angoisse, mon ennemi que je ne veux ressentir, me pousse dans mes retranchements, prêchant le calme avec mon attitude posée habituelle. Loin des émotions, sauf de celle-ci. Pour toi, Orphéa, je te l'accorde. ❝ C'est ça... ❞ Qui se plaisent ? Pourquoi ces mots résonnent dans ma tête ? Je me sens troublé soudainement, mais je ne veux pas en faire acte. Alors j'accepte de m'assoir à côté de toi, décelant une perdition dans les couleurs de ta voix. Sourcil redressé, je me penche presque pour me rapprocher. ❝ Non, non, c'est ma faute... Enfin, c'est peut-être notre faute ? M'enfin, c'est pas que toi, c'est nous et... Tu fais pas n'importe quoi. ❞ Et allons-y, je me fais du soucis pour toi. ❝ Qu'est-ce qu'il s'passe ? ❞ Mon regard marque probablement mon inquiétude, malgré ma calme gestuelle. Tes troubles méritent d'être dits, ne les laisse pas te ronger toi aussi.

with @Edward J.F. Kennedy
Assumer ses erreurs, en parler et aller mieux. C'était peut-être la meilleure des options, mais il était parfois difficile d'aller jusque là. Parce que ce baiser qu'on a partagés, ce n'était pas qu'un baiser qui s'échange pour l'amusement, ou juste pour savoir ce que c'est. C'était un baiser qui coule d'alchimie, un baiser sans réflexion, presque trop naturel. Ca lui a fait du bien, ça lui a donnée une nouvelle fois ce réconfort dont elle avait besoin. Mais cela valait-il vraiment le coup de gâcher, ce qu'ils ont et ce qu'ils ont toujours été ? Voilà pourquoi j'fais n'importe quoi Ed, j'suis devenue trop douée pour mettre mes amis dans des situations délicates comme celle-ci. Les ambres qui se plongent dans les siennes, lorsqu'il s'installe à ses côtés, le coin de la lèvre qui se mord, presque étonnée qu'il soit si compréhensif. Et ça fait du bien. Alors.. Tu m'en veux pas ? Ça va rien changer entre nous ? Les pupilles pleines d'espoir, un sourire qui tente de s'accrocher. Petite pause qui s'instaure lorsqu'il lui demande plus de détails. Par quoi commencer ? Je sais pas.. Ca fait déjà des mois et des mois que j'ai l'impression de changer, de plus être moi-même.. Les études à Harvard me changent, je m'en rend compte.. Je fais la fête, je bois, j'oublie de rendre des devoirs.. Soupire qui s'échappe, c'était peut-être la première fois qu'elle parlait de ça à voix haute. Et y'a ce sentiment de solitude que j'arrive pas à combler.. Alors je cherche constamment ma pépite, j'fais confiance aux mauvaises personnes, j'embrasse des garçons que j'devrai pas embrasser.. Les yeux qui décident finalement de se relever vers les siens. J'suis plus la petite Orphéa timide qui avait peur de tout et j'avoue qu'elle me manque parfois.

@Orphéa Wertheimer — Moment historique notable quand j'ose un sourire en coin, le ricanement qui s'égosille. J'ai l'air amusé par la question, par ta douceur. Cela est donc possible de tomber sur pareille innocence ? Moi qui me pensais seul à appréhender la vie avec des yeux neufs malgré le voile gris de la dépression déposé sur mon front. ❝ Non, bien sur que non ça ne changera rien... Ça vaut pas le coup de tout détruire pour ça, tu crois pas ? ❞ Il y a cette légèreté qui nous prend, crevant la surface de l'océan pour voler dans le ciel telle une baleine, retombant malheureusement pour s'enfouir dans les méandres de l'eau alors que notre conversation tourne au sérieux. J'aurais aimé t'apporter les réponses que tu voulais, te réconforter avec des lueurs d'espoir aussi brillantes que les boréales. Cependant, ça m'était impossible. ❝ Orphé... Tu grandis aussi. Tu ne peux plus être celle qui n'avait pas connu un amour comme avec Gustin, qui n'a pas été confronté à un homme aussi rongé par ses vices comme lui. Et tu n'es pas empoisonnée, ni rien, mais tu as pris conscience d'une autre couleur du monde. Et je me doute que votre rupture a causé un trou, je... Je ne t'ai jamais vu aussi amoureuse qu'avec lui. ❞ Le regard se baisse, se fondant avec le sol. Quelle joie que cela doit être d'aimer et être aimé en retour. Est-ce même quelque chose que j'ai vécu ? Mes minimes relations ne m'ont servi que de preuves à mon absence d'investissement émotionnelle. Plus besoin de faire d'efforts, plus envie d'en faire. ❝ Peut-être qu'au lieu de chercher la pépite qui te fera frémir mais qui ne pourra pas te combler, tu pourrais tenter de découvrir qui est la nouvelle Orphéa ? Donne-lui rendez-vous, juste elle et toi et découvrez ensemble ce que vous aimez, ce que vous voulez faire. Ayez une vraie discussion sans aucune présence autour. Et de là, tu comprendras surement le moyen de d'accéder au prochain niveau, sans nécessiter le soutien d'un énième homme. Tu es ta propre force, tout est en toi. ❞ Visage se tournant pour que nos yeux se retrouvent. Il est là l'espoir. Et de lui, ma bouche n'est que le miroir. Et son reflet, c'est toi.

with @Edward J.F. Kennedy
Les ambres rirés vers son visage enfantin, rire qu'il propage et qu'elle lâche à son tour, presque trop peu habituée à le voir sourire de cette façon. Espoir qui reste collée au visage, les portes de l'amitié qui décident de rester ouverte malgré les erreurs qui ont été commise. Elle ne voulait pas qu'il soit un nouveau dommage collatéral de sa bêtise, elle ne pouvait pas se permettre de le perdre lui aussi. Je suis d'accord.. Alors, amis ? Sourire malicieux alors que son petit doigt se relevait vers lui pour sceller ce pacte presque trop nécéssaire. Poids sur la poitrine qui s'échappe avec les mots qui s'énoncent, mal-être qui creuse au fond du coeur qui se révèle pour la première fois. Parce qu'elle te faisait confiance et qu'elle se sentait en liberté de tout dévoiler. Le coin de la lèvre qui se mord, tes mots qu'elle écoute les uns après les autres, le regard qui tombe vers le sol lorsqu'il lui parlait de Gustin. Elle aimerait le contre-dire, mais il avait raison, c'est grâce à lui qu'elle a connue l'amour, le grand amour. Et peut-être que ça fait lui peur de ne plus jamais retrouver ça. Cette relation l'a changé plus qu'elle ne l'avait imaginée. J'veux juste.. Ressentir à nouveau cette sensation d'être aimée et aimer aussi à mon tour. Peut-être qu'elle avait trop d'amour à donner et que ce surplus, il creusait encore et encore ce fossé au fond de son coeur. Les yeux qui se relèvent vers les siens, léger sourire qui s'accroche. Mots révélateur de la vérité, conseils presque trop bons pour être mérités. Peut-être qu'elle devait arrêter de penser aux autres, que ce n'était pas avec les hommes qu'elle allait se trouver, mais bien avec elle-même. Et si j'me rend compte que j'apprécie pas cette fille ? Et que je préfère celle qu'elle était avant ? Et c'est peut-être ce qui arrivera, elle avait pourtant tout ce qu'elle avait toujours voulu, des amis, une famille unie, un avenir, la popularité, mais elle avait toujours ce gout.. d'inachevé.

@Orphéa Wertheimer — ❝ Amis ❞ répète-je à mon tour en levant le petit doigt, l'enroulant autour du tien. Nous scellons le pacte de se pardonner et d'avancer, mais je ne peux jurer ne plus jamais fauter. Tu es vibrante, Orphéa, une nymphe abîmée par la vie et ses propres choix dont le visage se met soudainement à sombrer alors que la discussion prend une tournure plus dure et sérieuse. Je souris en coin à cette en entendant ce que tu me dis. ❝ Tu es aimée... Pas comme tu le voudrais, mais crois-moi, ne cherche pas à le trouver ou tu ne tomberas que sur des substituts. Tant que tu ne seras pas en harmonie avec la femme que tu es maintenant, tu ne tomberas pas sur la bonne personne mais je peux te jurer une chose : tu le rencontreras. Crois-moi, il est là ton prince, quelque part et vous serez heureux jusqu'à vos vieux jours. ❞ C'est le coeur léger, et la main cherchant presque inconsciemment à se rapprocher de la tienne que je te rassure de la vérité qui suinte de mon coeur. Il n'y a que toi avec toi, et c'est cela qui compte. ❝ Je n'ai pas la réponse à ça mais... Okay, disons qu'elle est trop différente. Demande-lui pourquoi et qu'est-ce que ça lui apporte ? Essaie de voir les choses sous son prisme. Et si jamais cela ne correspond pas à ce que tu peux supporter, alors faîtes des compromis. Faut tenter dans la vie, tu peux te permettre d'être téméraire et d'oser, Orphé, crois-moi. ❞ Dieu sait que j'ai envie parfois mais bien vite le sentiment se meurt et devient poussière dans mon coeur. La passion crevée dans mon âme ne semble renaître. Je suis perdu dans mes propres limbes, persuadé chaque rentrée que cette année sera ma dernière. À l'université comme dans l'univers.

with @Edward J.F. Kennedy
Sourire qui reste accroché une fois le pacte scellé, acte qui réchauffe le coeur et rassure sur l'avenir qu'ils avaient face à eux. Les erreurs seront peut-être toujours dans les parages, mais on a découvert qu'on est bien plus fort que ça et qu'un baiser, ne pourra pas détruire une amitié. Les ambres rivés vers les siennes, le coin de sa lèvre qu'elle mord, les yeux presque vitreux face aux mots qu'il lui dévoilait. Parce que, c'est peut-être le genre de chose qu'elle avait besoin d'entendre, pour remettre ses pensées en place, oublier les remords et les regrets de son passé et juste avancer, en étant la femme pleine d'assurance qu'elle a toujours rêvée d'être. Une femme certaine de ses choix et loin des hésitations qui troublent le coeur. Donc.. Juste penser à moi en attendant que ça me tombe dessus ? Sourire candide dans le coin des lèvres, conseils qu'elle gardait avec soin dans le creux de sa tête. Parce qu'elle a toujours dépendu de l'avis des autres, faiblesses qui l'empêchent de prendre de bonnes décisions par elle-même. Sa main qui finis par se glisser dans la sienne, son pouce qui en caresse le dos, le coeur allégé par les mots qu'elle entend, voix de la sagesse, peut-être que se confier à lui faisait partie de ses meilleures décisions. Oui.. Je pense qu'il faut que je prenne plus de temps pour la connaître et comprendre pourquoi elle est comme ça et si c'est vraiment ce qu'elle veut être.. Petite inspiration, les pensées qui ont besoin de revenir à quelque chose de moins sérieux, peut-être plus joyeux. Depuis quand tu es de si bon conseil ? Sourire amusé dans le coin des lèvres, mèche blonde qu'elle passe dernière son oreille.