Ginger & Ocyllie ♠ « Ce soir, nous irons danser ... »

Ma princesse, je l’aime encore plus que ce que je peux aimer le chocolat. Non, mais sérieusement, cette nana elle me fait triper. Je ne peux même pas imaginer passer une journée sans la voir, sans lui parler, sans lui raconter mes petits soucis, mes coups de cœur, mes coups de gueule. C’est mon tout. C’est ma meilleure amie quoi. Genre Ginger et Ocyllie pour la vie. Elle m’accompagne partout, même dans mes délires les plus fous et ce soir mon délire le plus fou et bien c’est d’aller me déhancher comme une petite folle sur une piste de danse tout en affolant la totalité des mecs qui se trouve sur mon chemin. Ouai, j’ai des envies d’allumeuses et alors ? Dans ma salle de bain, je me fais toute belle. Ce soir ce sera le look femme fatale sinon rien. Une jolie petite robe noire, courte et moulante à souhait. Un maquillage bien fait mettant mes yeux clairs en valeur et dessinant mes lèvres d’un rouge carmin. Mes cheveux sont libres, sauvages, ondulés. Je me grandis même d’une bonne dizaine de centimètre en enfilant une paire de talon à la célèbre semelle rouge. Cadeau de papa. Je suis prête. Je suis une bombe. Je suis juste trop canon. Je passe un coup de fil en Angleterre le plus vite possible pour que mes parents ne s’inquiète pas de la vie que je mène en Amérique. Je leur dis que ce soir je vais réviser et me coucher tôt. Foutaise. S’ils savaient, ils me tueraient, mais comme ils ne savent pas je peux aller m’amuser le cœur léger. Une fois fait, j’attrape un taxi et direction la boite la plus branchée du moment. People’s Republik. Je m’y sens comme chez moi là-bas. C’est ma deuxième maison. Je n’ai pas de mal à entrer, la sécurité me connait et je tape même la bise aux mecs qui sont à l’entrée. Ils me complimentent et je suis contente. Seulement je ne rentre pas encore. Non je ne veux pas faire ma diva et entrer après tout le monde pour que tout le monde me remarque. Quoi que. En réalité j’attends seulement ma petite princesse Ginger.

[i]Hey bombe atomique tu attends quelqu'un ?[i] Que l’on me qualifie de bombe atomique, cela n’était pas nouveau. Maintenant que l’on s’adresse à moi avec une voix de mec aussi mal imité, on ne m’avait jamais fait le coup. Un sourire s’emparait de mes lèvres alors que je coupais net ma conversation avec le vigile, qui admettons-le était en train de me draguer ouvertement. Me tournant, je croisais mes bras sous ma poitrine, arquant un sourcil d’un air amusé. « Ouai, une nana hyper bonne aux yeux de velours. » Que de mots doux. Je ne pouvais m’empêcher de laisser un rictus amusé et provocateur s’échapper d’entre mes lèvres alors que mes bras venaient entourer sa nuque pour venir claquer une bise sur l’une de ses joues. « T’es juste canon ma belle. Il va falloir que je me méfie parce qu’un jour tu risquerais de me faire de l’ombre. » Et hop, un nouveau petit regard amusé et espiègle accompagné d’un sourire. Sans même attendre une seule seconde de plus, j’attrapais l’une de ses mains, sortant quelques billets de mon sac pour les tendre au vigile qui nous laissait entrer à l’intérieur. L’ambiance était au top. Les néons de toutes les couleurs me faisaient tourner la tête, mais il fallait bien ça pour passer une bonne soirée. Là, j’étais dans mon élément. Certaines personnes me souriaient. Certainement des connaissances de mes nombreuses soirées ici. Je n’en avais strictement rien à faire d’eux, seule Ginger avait toute mon attention ce soir. D’ailleurs, je la trainais jusque au bar où je commandais deux coupes de champagne, tout en m’installant sur l’un des tabourets libres. Une fois mon verre en main, je lui jetais un regard mielleux tout en levant légèrement ma main. « Aux deux garces les plus redoutées de tout Harvard. »

Hey mister, tu veux des lunettes ou qu'elle soulève sa robe peut-être ? A ces mots, je me retourne vers le mec à qui ma princesse était en train de parler. Non, mais il était sérieux là le type ? Cela me faisait rire et histoire de rajouter de l’huile sur le feu, je ne pouvais m’empêcher de lui lancer un sourire mielleux accompagné d’un regard provocateur. Les hommes n’en rataient pas une. Je ne relevais pas les mots de ma camarade, j’avais bien mieux à faire que de m’attarder sur un parfait idiot. Bras dessus, bras dessous, nous prenions la direction de l’entrée de la discothèque. Bonne ? Yeux de velour ? Sa à l'air de me ressembler tu oublies le " aux allures de déesses" ! . Elle aussi elle n’en ratait pas une et elle me faisait rire par-dessus le marché. Je lui jetais un coup d’œil avant de finir par dire : « Dis-moi, tu passes encore les portes avec le melon qui te sers de tête ? » Je venais la taquiner en lui donnant quelques coups de coude tout sympathique pour l’embêter un petit peu. Nous continuons de nous jeter des fleurs, de nous taquiner sur le chemin. Si c'est pas déjà fais ma belle ! Alors là, je voulais bien être gentille, mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties. Je m’arrêtais net et la menacer gentiment de mon index. « Doucement poupée, car même avec ta robe rouge tu ne m’arrive pas à la cheville. » Je voulais bien admettre qu’elle était jolie, mais il était hors de question que je prenne sur moi pour dire qu’elle était bien plus jolie que moi, et puis d’abord ce n’était pas le cas hein. Une fois dans la boite, près du bar, nous buvions à notre santé. Santé ma Princesse ! Un sourire aux lèvres, je buvais à mon tour tout en observant les autres autour de moi. Mes yeux se posaient sur un petit groupe de garçon non loin de nous. « Regarde-moi ça ma princesse, une bande de mecs tous plus canon les uns que les autres juste pour nous. » Lui murmurais-je à l’oreille avant de laisser un rictus amusé s’échapper.

Dit moi que c'est une blague là ?! Toi qui me parle de cheville qui enfle ?! C'est carrément juste pas crédible Bon d’accord. Je voulais bien admettre qu’elle n’avait pas tort du tout et que j’étais plutôt du genre narcissique, mais que voulez-vous je n’y peux rien si je suis une bombe atomique de la pointe de mes cheveux jusqu’au bout de mes orteils. D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de lui adresser une grimace de gamine, genre un tirage de langue, sans même répondre quoi que ce soit. De toute façon là, je n’ai aucun argument valable, elle va me griller à la première occasion en me parlant de mes petits caprices de nana qui s’aime jusque dans ses mauvais côtés. Alors que nous continuons de marcher en direction de l’entrée de la boîte de nuit, voilà qu’elle me sortait : Mmmh en effet, avec ma robe rouge comme tu dis je suis même pas à ton niveau, beaucoup trop haut pour toi ma chérie, t'inquiète je t'apprendrais ! Ouai, non là par contre pas besoin pour elle d’exagérer parce que tout le monde sait que je suis la meuf la plus bonne de toute la boîte ce soir. D’ailleurs, un rictus moqueur s’échappait d’entre mes lèvres. « Rêve pas trop ma cocotte, ton corps de flemmarde ne fait pas le poids face à ma silhouette de danseuse. » Après tout, je ne faisais pas plus de trois heures de danse par jour uniquement par passion. J’alliais l’utilité à l’agréable pour me concocter un corps de déesse et en peu de temps, j’y étais parvenu. J’étais la perfection même. Enfin dans la boîte, après avoir bu un verre en notre honneur, voilà que je faisais remarquer la présence d’une bande spécimen plutôt intéressant à mon amie. D’ailleurs elle ne perdait pas le nord en m’indiquant un mec tout à droite. Mmmh oui j'avoue ils sont mignons, surtout celui tout à droite là-bas Ma réaction ne se faisait pas attendre. « Mais t’as vraiment des gouts de chiottes ma grande. Regarde celui du milieu, le grand avec des tatouages sur le bras là, ça c’est un homme, un vrai. » Il avait un gueule de bad boy, tout à fait le style de mec qui me fait fondre.

Hey chérie, tu t'attaques à la meilleure danseuse du monde là ! Moi fégniante ? Tu te trompes de personne je pense là, demain matin je te lèverais à l'aube pour allée courire et on verra qui a un corps de flémarde après ça ! Là, j’avais envie de lui rire au nez à ma petite princesse. Elle devait très certainement avoir oublié le fait qu’elle était en train de s’adresser à une jeune femme qui venait de passer un petit peu plus de six ans dans la très prestigieuse école de danse de l’Opéra de Paris et qui avait un don naturel pour la danse. Personne ne pouvait être meilleure moi. J’étais la prochaine étoile des plus grands opéras du monde entier et toutes les personnes qui me connaissaient ne peuvent pas le nier. Je ne pouvais m’empêcher de la regarder en pouffant d’un rire moqueur. « Ginger la terreur, tu oublis que je suis l’une des plus talentueuses danseuses de ma génération et que MOI, contrairement à d’autre, j’ai eu le privilège de danser pour l’Opéra de Paris comme petit rat. J’ai fait la meilleure école du monde et j’en suis reparti avec un diplôme en poche et en ayant écrasait toutes les autres, donc on est d’accord sur un point, je suis la meilleure. » J’avais horreur que l’on remette en cause mes capacités de danseuse. Il n’y avait que très peu de monde qui se risquait sur cette pente glissante à me faire des remarques sur ma façon de bouger, de danser, de m’exprimer avec le corps. Tous devaient avoir peur de mon caractère de feu. Va te laver les yeux ils te restent des escréments de ce matin encore ! Le mien est beaucoup mieux que ton soit disant bad boy sans poil ! Ah oui, la bande de canon qui se trouve pas très loin de nous. Je n’ai qu’yeux que pour un garçon au style bad boy des temps modernes. Limite celui-là il aurait pu être Roméo si le petit William avait eu l’amabilité de faire un bond dans le futur et d’écrire sa très célèbre pièce de théâtre pour notre génération. Moi, j’aurais été Juliette, au moins j’aurais pu finir dans le même lit que lui. D’ailleurs, je venais de croiser son regard et j’en oubliais presque ce que Ginger venait de me dire. « En plus, il a l’air chaud comme la braise. Princesse, je crois que ce soir je vais repartir au bras de ce type. » Et le pire, c’est que je le pensais.