Jason & Ocyllie ♠ « We're All Alone In Our Universe ... »

We're All Alone In Our Universe ...

La concentration et moi, nous ne sommes pas vraiment copine. Les seuls moments où j’arrive à faire bon ménage avec elle et bien c’est lorsque je me retrouve dans une salle de danse et que je n’ai pas d’autre choix que de ne penser qu’aux mouvements que je dois effectuer pour éblouir les autres, pour être la meilleure, donc autant vous dire que là, alors que je dois réviser un devoir plutôt important pour la validation de mon année d’étude, et bien je pense à autre chose, comme, par exemple, à ce que je vais bien pouvoir faire ce soir ou encore à ce que je pourrais bien grignoter parce que je commence à avoir un petit peu faim. Mon téléphone se met à vibrer et n’arrange en rien mon manque de concentration. Je me jette dessus, prête à dégainer mes petits doigts de gamine pour répondre à un quelconque texto ou bien pour composer un numéro sans intérêt. Toutes les excuses sont bonnes pour éviter de devoir se pencher encore cinq minutes de plus sur cette feuille de papier que je tiens entre les mains. Jason. Mon visage s’illumine d’un sourire. Tu veux te promener un peu? Charles River dans 20 minutes? Je ne peux pas refuser une telle invitation et je réponds aussi vite que mes yeux ont quitté les lignes de mes feuilles. Avec plaisir. Je me prépare aussi vite que possible et je viens te retrouver. J’ai hâte. Sincèrement. Depuis le temps que je ne peux plus l’approcher sans que quelqu’un ne nous regarde de travers, ce petit moment en sa compagnie va me faire le plus grand bien. Laissant mes révisions en plan pour le moment, je me précipite vers ma salle de bain pour enfiler un jeans slim et un débardeur à la mode, avant de brosser mes cheveux et de refaire une toute petite, toute riquiqui retouche maquillage. Un brin de parfum et me voilà prête. J’attrape mon sac pour y glisser mon téléphone à l’intérieur avant de quitter ma chambre, direction Charles River. … Il y a un petit peu de monde au bord de la rivière aujourd’hui. Le beau temps doit y être pour quelque chose. Je longe la rive, cherchant mon camarade du regard. D’ailleurs, je ne tarde à l’apercevoir un tout petit peu plus loin. Mon temps se fait plus rapide. Je n’ai qu’une envie, celle de lui raconter tout et n’importe quoi, comme au bon vieux temps. Il n’a pas l’air de m’avoir vu et j’en profiter pour, derrière lui, me glisser sur la pointe des pieds et poser mes mains sur ses yeux, histoire de le prendre par surprise, de le priver de la vue. Je n’ouvre pas la bouche, ne voulant pas gâcher ces retrouvailles amicales et surtout ce petit élan de surprise.