be patient to learn her story. (milann)

La semaine de l'horreur, vraiment. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire à quel point cette semaine est merdique et tu es persuadée que les choses vont continuer à aller en empirant. Pour résumé ces derniers jours, il faut savoir que tu t'es pris la tête avec Levi après qu'il t'est quitté. Tu t'es pris la tête avec ton frère, au sujet d'une fille qu'il fréquente et que tu n'apprécies pas particulièrement. Tu t'es également pris la tête avec Iwan qui agit comme un gamin, comme s'il avait douze ans, un peu comme Isaiah. Tu as du écouté le discours de Denzel au sujet de son meilleur ami et du potentiel de votre relation qui en y réfléchissant bien, n'en a jamais vraiment été une au vue de l'importance qu'il lui accordait. Il ne faut pas oublié le fait que ton meilleur ami te fait la gueule et ça, c'st un gros frein dans ton avancée. Tu l'estimes beaucoup et, il t'a toujours poussé à aller de l'avant et à affronter ce qui pouvait potentiellement faire peur. Sauf que son silence ne te donne pas du tout le courage de continuer. Du coup, t'as longtemps repoussé les examens que tu devais entreprendre. T'as promis à ton frère de les faire cette semaine, de ne plus reculer parce que ça ne serait pas t'aider. T'as pas eu le courage d'y aller lundi. Tu es partie tôt hier parce que tu commençais à ne pas te sentir bien. Et depuis ce matin, t'es aussi blanche qu'un cachet d'aspirine. La nuit a été courte bien ou du moins, tu en as l'impression. T'as dormi pendant sept heures, chose qui n'était pas arrivée depuis des lustres. Pourtant, c'est comme si tu avais fait nuit blanche. Tu tentes de ne rien montrer, de garder la tête haute et de te concentrer sur ton travail. Sauf que tu viens tout juste de perdre ton patient et c'st super dur de garder la tête froide. Tu en viens à te remettre en question. Tu réfléchis à tout ce que tu as fait et ce que tu n'aurais pas du faire. Aux premiers abords, tu as fait tout ce que tu as pu. Ton pouls s'accélère, ta vision se trouble et, tu ne peux pas rester en service car c'est un enfant qui vient d'arriver aux urgences. Tu n'as pas envie de commettre une erreur parce que t'es pas en forme. Tu ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose à lui aussi. Du coup, tu t'excuses auprès de tes collègues et tu t'éclipses. Tu quittes le service, replaçant son stéthoscope autour du cou. Tu files en direction des vestiaires pour prendre une pause, souffler un bon coup à l'abri des regards. T'es pas le genre de filles qui prend des pauses pourtant. A vrai dire, ils peinent tous à te mettre dehors en temps normal ! @Milann Calabrese

@Charlize Seaton j'passais pas la meilleure période de ma vie. peu après noël, ma mère est partie avec son amant, déclenchant la descente en enfer de la famille. il ne se passe que des disputes. je les reconnais plus. je me dis qu'heureusement que j'ai mon propre chez moi. je n'aurais pas supporter les cris longtemps. malgré tout, même si ça m'attriste qu'ils en soient arriver là, j'essaye de garder mon moral. les couloirs se vident petit à petit des visiteurs et même du personnel pour laisser la garde de nuit. je n'ai pas su arriver à dormir correctement, trop préoccupé mais je me sentais quand même en forme. je me suis fait au rythme décalé que demande le travail hospitalier. ça inclut avoir moins de vie sociale mais ça ne me pose pas problème. au moins niveau professionnel, tout va pour le mieux. prioriser ma carrière me semble la meilleure décision. je marchais jusqu'à la salle de break. plus tôt je me demandais pourquoi je n'avais pas croiser charlize. j'aime bien quand c'est le cas. on a convenu se voir tout à l'heure pour mon plus grand plaisir. j'arrêtais pas de passer de patient à patient. il était temps pour moi de souffler un coup. j'allais me prendre un remontant et repartir mais je tombe sur l'interne qui m'a pas l'air en forme du tout. hé. tu trembles, assieds toi. je me rapproche et la mène sur le petit canapé non loin en la tenant par le bras. tu veux en parler ? en me doutant pas que son état vulnérable n'est pas seulement dû à échouer de sauver des vies comme on y est confronté chaque jour.

On ne peut pas dire que tu ailles bien. C'est même tout le contraire. T'as la tête qui tourne et t'as l'impression que tu vas t'évanouir si tu ne sors pas de la pièce tout de suite. Du coup, tu t'excuses auprès de tout le monde et tu demandes une pause. Si on te demande ce qu'il se passe, tu dira juste que la perte de ton patient de ce matin t'a affecté et, on te demandera surement de prendre congé pour te reprendre. Ça ne fait pas vraiment professionnel mais, qu'est-ce que tu peux bien dire d'autre ? Que tu es surement malade ? Comment tu vas faire pour sauver des vies si toi-même tu n'es pas apte à tenir sur tes deux jambes ? Ta place, elle est peut-être plus dans un lit médical que celle du dernier patient que tu as vu aux urgences pour une petite égratignure de rien du tout. Quoi qu'il en soit tu passes par le vestiaire en espérant trouver une bouteille d'eau mais, rien dans ton casier. T'en ressors donc, clignant des yeux à plusieurs reprises, fronçant les sourcils pour que le couloir arrête de bouger dans tous les sens. C'est alors que Milann surgit de nulle part pour t'ouvrir la salle de pause et te demander de t'asseoir. Tu sers les poings avant de poser tes mains à plat sur tes genoux pour faire cesser les tremblements. Tu arrives même à esquiver un petit sourire pour le remercier. Merci. T'as le coeur qui s'accélère et tes lèvres s'entrouvrent pour finalement se refermer aussitôt. Tu cherches les mots justes, le terme que tu dois employer. Mh tu... Tu peux le garder pour toi ? J'ai pas spécialement envie que mon tuteur pense que je suis faible. Tu ricanes avant de reprendre : J'ai perdu un patient ce matin ! Tu lèves les yeux dans sa direction. Ton regard croise le sien et tu te rends compte que c'est dégueulasse de lui mentir. En plus, il va surement se rendre compte compte que c'est un beau mytho. Tu... tu crois que tu peux me faire une prise de sang ? Je crois que je suis en anémie. Nan en fait, même sans les résultats, t'en es sûre à 99,9%. @Milann Calabrese

@Charlize Seaton il arrive qu'on soit plus affectés par certains patients que d'autres. parce qu'on échange et s'entend bien avec eux, ça peut aller plus loin qu'une simple relation soignant-patient. c'est à une perte à laquelle elle a dû faire face dont je pense en premier. jamais personne penserait ça de toi. c'est la plus forte que je connaisse. elle a tellement enduré dans sa vie et n'a jamais flancher. elle a toujours su se relever malgré tout. c'est totalement le contraire d'être faible. plus je regarde charlize et plus je me dis que c'est plutôt autre chose. étourdissement, pâleur, tremblements... les signaux sont là. elle m'a pris pour un débutant à ne pas avoir remarquer ? elle change vite de version et me parle plutôt d'anémie. c'est bien ce que j'ai identifié. y'a pas besoin de prise de sang pour confirmer. ne bouge pas. je me lève et pars lui prendre une bouteille d'eau encore non utilisée posé près du micro-onde. y'en a toujours disposé pour qu'on puisse se servir librement. avec ça, j'attrape mon sachet de noix de macadamia que je garde avec moi en cas de petite faim et le lui tend. c'est riche en minéraux et vitamines B. ça lui fera du bien. j'ai effleuré le bout de ses doigts et c'est froid. ça t'arrive souvent de l'être ? n'essaye pas de me mentir encore s'il te plaît.

Tu secoues la tête et tu lui demandes de garder le secret. T'es le genre de nana super fière qui excelle dans tout ce qu'elle entreprend. T'as pas spécialement envie de montrer tes faiblesses à qui que ce soit et encore moins à tes tuteurs qui pourraient par la suite, penser que tu n'es pas apte pour t'occuper de quelqu'un d'autre que toi. Pourtant, en présence de Milann, tu le fais. Tu lui avoues ce qui ne va pas de manière maladroite. Tu prends sur toi et tu lui parles de prise de sang et d'anémie. Tu dévoiles quelques certitudes, un peu dans le désordre. Tu déglutis en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille, mal à l'aise à l'idée de te confier alors que ce n'est pas dans tes habitudes. Peut-être que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, peut-être que tu as besoin d'un soutien quelconque pour une fois dans ta vie. Il revient avec une bouteille d'eau et un sachet de noix. Tu esquives un petit sourire en les prenant volontiers. Merci beaucoup. Il faut vraiment que tu ramènes de la nourriture dans ton casier, ça te coutera moins cher que le distributeur et en cas de coup de mou, tu auras de quoi te rassasier. Ma mère est décédée d'une leucémie. Tu balances la bombe comme ça, au calme. Je crois que j'ai hérité des mauvais gênes Milann. C'est quasiment une certitude. Tu es étudiante en médecine, tu sais quels sont tes symptômes et le diagnostic qui va avec. Tu inspires profondément avant de relever la tête vers lui, sourire aux lèvres. T'as des interventions dans les heures qui suivent ? Je suis A-, je crois que j'ai besoin d'une transfu. Tu grimaces légèrement. Ça te fait chier de lui demander de l'aide mais, tu ne vas pas pouvoir le faire toute seule malheureusement. Et autant que ça soit fait par une personne en qui tu as confiance. @Milann Calabrese

tw: piqûre, aiguille, transfusion de sang
@Charlize Seaton même si ça partait mal, finalement elle s'confie à moi. pour connaître son côté très fier, ça m'touche qu'elle le fasse. elle doit prendre beaucoup sur elle en ce moment même. me révéler sa maladie héréditaire, demander de mon aide. même si on est proches, la faire accepter une main qu'on lui tend, c'est pas chose simple pour ne pas dire que ça relève d'un miracle. face à cette révélation, j'suis désorienté. moi qui arrive à souvent trouver les mots, à rebondir sur des situations comme ça, là, c'est différent. sûrement parce que c'est de son cas dont il est question. mais non... j'place ma main dans la sienne et la serre fort, en tentant de rester positif. tire pas de conclusions hâtives. ça peut très bien être autre chose. il y'a quoi ? 5% minime de chance que ça ne soit pas une leucémie ? c'est pas perdu. faut pas s'voiler la face mais faut pas s'laisser abattre non plus. on va faire ce qu'il faut pour avoir un diagnostic définitif. regard compatissant que je lui donne. elle m'parle d'une transfusion. même dans ces moments elle arrive à m'devancer sur l'étape à suivre. c'est elle ou moi le médecin diplômé déjà ? j'jete un coup d'oeil rapide à ma montre. rien à signaler. j'ai quelques heures devant moi. on s'y met tout de suite ? la salle de consultation en face est libre.

***

j'prépare tout ce qu'il faut pendant qu'elle s'met en condition c'est à dire en position allongé, la manche relevée prête à s'faire piquer. t'es douillette ou ça va ? j'connais pas son rapport avec les aiguilles - même si elle a dû exercer plusieurs fois, ça veut rien dire - alors j'suis précautionneux. puis c'est naturel, j'le suis tout le temps avec les enfants. j'te donnerai une sucette après ça. dit-je en souriant. si ça peut la détendre un peu, je tente.

Tu esquives un petit sourire parce que c'est mignon de sa part de penser que la cause pourrait être différente de ce à quoi tu penses mais, tu sais que c'est faux. Tu sais que t'es sur la bonne piste et il doit pertinemment savoir que tu ne te trompes jamais et encore moins quand il s'agit de ton propre corps. Il te parle. Il t'envoie des signaux. Tu sais les connaître car tu les as déjà vu chez certains patients comme chez ta mère dans le passé. J'en doute... Tu secoues la tête pour approuver le fait que vous allez faire tous les tests nécessaires. Tu passes une main dans tes cheveux en regardant autour de vous. Les rideaux sont tirés, personne ne t'a vu entrer du moins, tu l'espères. Tu n'as pas envie que des rumeurs courent à ton sujet. Tu te redresses doucement quand il te propose la salle de consultation. C'est vrai qu'en salle de pause, il n'y a pas grand chose ! Tu le suis donc à côté, t'installes en silence en remontant ta manche. Tu fixes le plafond. T'es beaucoup plus silencieuse que d'ordinaire mais, il arrive malgré tout à te décrocher un petit sourire. Ça va. Il m'en faut beaucoup plus pour grincer des dents. T'es bien plus forte que ce qu'on pourrait imaginer en te voyant. T'as la niaque. T'es déterminée. T'as vécu des choses difficiles. T'as pas peur d'une petite aiguille de rien du tout même si tu ne regardes pas malgré tout. A la place, tes yeux se posent sur son regard. Oh... C'est pour ça qu'ils t'adorent tous... Tu hoches doucement la tête de haut en bas avant de rire. T'arrives pas à le quitter des yeux. Il est encore plus beau quand il est concentré sur son travail. Bordel, Angèle a raison. Tu détournes finalement la tête. Il ne faut pas que tu penses à ça. Il faut que tu restes focus sur le moment présent. @Milann Calabrese