tw - champagne, coke and gasoline (scarlaël)

champagne, coke and gasoline - 07.08.20, 3AM, @Scarlett M. Federer
tw - alcool, drogue

L’un des nouveaux serveurs me pose une question mais la seule réponse qu’il obtient est un sourire idiot de ma part. Je ne suis pas là pour parler travail, il a un beau manager derrière le bar pour lui répondre, je le paye bien pour une raison. Par contre, il peut me servir un verre. Titubant jusqu’au bar, j’y pose les coudes afin de trouver un certain équilibre et observe la foule dans l’attente de mon rhum-coca. Certains se déchaînent, d’autres se feraient l’amour sur la piste s’ils le pouvaient. Et puis, il y a elle. Je cligne à plusieurs reprises des yeux pour m’assurer que mes petites pilules ne me jouent pas de mauvais tour mais c’est bel et bien ma femme qui se tient, l’air de rien à trois personnes de moi. Un signe de main au serveur pour lui signaler que je migre - il ne faudrait pas que ma boisson se perde -, je contourne les deux gamins et la jeune femme et vient poser un bras autour de ses épaules. « Mi amor, depuis quand tu me fais des surprises comme ça ? » J’hurle dans ses oreilles afin de me faire entendre par-dessus la musique, puis écrase un baiser sur sa joue en la serrant contre moi. « Putain mais qu’est ce que tu fous à Boston ?! » Sans me prévenir, je veux dire. On ne s’est même jamais croisé ici, c’est à Los Angeles que repose toute notre “histoire”, si on peut toutefois utiliser ce mot pour désigner notre union. J’en ris cependant, trop heureux de la voir, ou simplement de vivre pour bouder. Je plane totalement. « T'es trop belle, en blonde. » Dis-je alors que mon index s’enroule autour d’une de ses mèches, un sourire plus idiot que charmeur aux lèvres. « Tu bois quoi bébé ? C’est pour le patron. » Et sans attendre de réponse, de mon bras libre, j’interpelle à nouveau Johnny. Ou Jason. Bref, le serveur.

(Invité)

CHAMPAGNE, COKE AND GASOLINE

Lux ▬ 07.08.20

@Raphaël Desrosiers

La musique, elle est assourdissante dans ses oreilles, elle a cette impression que ça lui obstrue les tympans, comme un bourdonnement. Mais c’est le genre de choses qu’elle apprécie, un brin de folie, l’euphorie. Au bar depuis quelques minutes, elle soupire et se repose d’avoir trop dansé, patiente afin de pouvoir commencer, un faible sourire glissé sur ses lèvres maquillées. Jusqu’à ce qu’elle ressente un bras sur ses épaules, une familiarité qui lui échappe totalement. « Mi amor, depuis quand tu me fais des surprises comme ça ? » Ca vient peut-être de l’horaire, ou des shots qu’elle a ingurgité, mais les mots peinent à tilter. Mi amor, là, il y a réellement un truc qui cloche dans l’équation. Elle s’en demande même si ça ne serait pas un client qui se fait des films et qu’elle aurait oublié, simplement. « Putain mais qu’est ce que tu fous à Boston ?! » Y a erreur, forcément. « T'es trop belle, en blonde. » qu’il prononce gaiement, tout en effleurant les boucles décolorées, une proximité qui lui fait froncer son visage en intégralité. Elle se demande si… Mais non, cela ne se peut pas, car ce genre de situation n’est plus arrivée depuis des mois. « Tu bois quoi bébé ? C’est pour le patron. » Un autre rictus fend son expression, une grimace comme départ d’interrogation. « Téquila, » elle prononce en souriant, car un - plusieurs - verre gratuit ne se refuse tout bêtement pas « Le patron, tu dis ? » intéressée comme pour chaque détail de sa vie, elle observe son visage, le moindre de ses traits, elle se persuade, oui, du fait qu’elle ne l’a jamais croisé. Alors tandis qu’elle récupère le dès à coudre que l’on vient de lui servir, elle fait l’effort de lui dire « T’es conscient qu’il y a erreur ? » Ce n’est pas avec elle qu’il a déjà joué au joli cœur. « Mais merci pour le compliment sur la blondeur. » Scar, elle ne garde que le meilleur.

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(Invité)