gusteau ne jure que par le safran. (daisy-may)

il a rendez-vous avec la fille de ses amis pour un dîner au restaurant. il est comme ça emile, il aime bien garder un oeil sur les enfants de ses proches pour s'assurer que tout se passe bien. c'est son côté paternel, certainement. même s'il n'a pas d'enfant il s'est toujours occupé des jumeaux de sa soeur. pour daisy-may c'est pareil, il veut s'assurer que tout va bien pour elle, qu'elle ne manque de rien. puis il la connaît depuis longtemps, il l'a vu grandir auprès de ses parents qu'il a aidé dans leur choix de vignoble. pour l'occasion ils vont se retrouver dans un restaurant chic en bord de mer qui propose des fruits de mer et autres mets délicats. il sort de son entreprise pour rejoindre la demoiselle, lui décoche un sourire, heureux de la retrouver. — daisy-may, j'ai manqué ne pas te reconnaître. elle est devenue une jolie jeune femme, ce qui n'est pas étonnant. gentleman qu'il est, il lui propose son bras pour se rendre jusqu'à sa voiture et ensuite jusqu'au restaurant. il est largement plus à l'aise sur sa moto mais ne sachant pas comment allait être vêtue daisy il a préféré jouer la sécurité en prenant sa voiture. — comment tu vas ? l'internat se passe bien ? la médecine, tout ce qui ne lui correspond pas à emile. il est littéraire, artistique et amateur de bons vins et de bons plats. la science c'est pas franchement son truc, c'est trop terre à terre pour lui. — dans quoi tu es spécialisée déjà ? il tourne son visage vers elle, sourire aux lèvres.

Daisy avait bien poussé depuis la dernière fois qu’elle avait vu Emile. Il faut dire que les années étaient passées et évidemment, la petite fille qu’il avait connu par le passé avait laissé place à une belle jeune femme pleine de vie et avec les courbes qui allaient avec. Il faut dire que sa façon de s’habiller aussi faisait qu’elle faisait beaucoup plus femme qu’avant. Daisy était une demoiselle élégante, avec un certain sens de la mode et aujourd’hui, elle s’est mise sur son trente-et-un. Le sourire qui fend sa commissure, elle ouvre la porte à son aîné avant de le saluer d’une bise typiquement française. Enfilant ses talons et attrapant son sac à main, elle finit par suivre le garçon jusque sa voiture, le bras accroché au sien, tel le ferrait un gentleman. — ca te fait si bizarre de ne pas me voir comme la petite gamine que tu as connu ? qu’elle lui dit en rigolant parce qu’elle savait qu’Emile l’avait connu dans ces pires moments de la vie aka l’adolescence. Le trajet fut assez rapide puisque la circulation était plutôt fluide néanmoins, ca n’avait pas empêché la conversation de se faire, bien au contraire. — ca va super. Le rythme est assez soutenu disons. Tu comprends vite que t’es plus en med school et que faut être assez rapide. clairement en médecine on était pas là pour se tordre les pouces. Malheureusement, bien que les emplois du temps étaient infernales, c’était bête à dire mais en fin de journée les étudiants avaient quand même la satisfaction d’avoir fait leur travail et d’avoir sauvé des vies malgré tout. — neurologie. Enfin neurochirurgie quoi. Mais bon, je dois commencer par les bases d’abord. ca la dérangeait en rien de voir les entrailles des gens, des trucs qui répugneraient pas mal d’autres de ses amis en réalité. Après tout, c’était pour soigner les gens autrement elle aurait fait médecin général et serait partit dans un cabinet tout pepouze. — et toi alors, le travail et tout, ca se passe bien ? Daisy n’y connaissait pas grand chose en vignoble, elle, elle consommait le vin et ne s’occupait pas de tout ce qui se passait derrière.

C'était étrange de la retrouver après tout ce temps, elle était devenue une très jolie femme qui devait sans doute faire beaucoup tourner les têtes sur son passage. Lui ne pouvait s'empêcher de poser sur elle un regard protecteur, son père devait sans doute se faire beaucoup de soucis de son côté aussi et grogner sur les garçons un peu trop proches de sa fille.  — comme une sale gosse rebelle et insupportable, tu veux dire ? un petit rire s'échappe de sa gorge, il aime bien le taquiner sur son comportement et ne compte pas s'en priver au cours de la soirée.  — Mais oui, ça me fait bizarre. Tu es très élégante, une belle-fille parfaite dirait ma mère. sa mère qui cherche à le caser avec toute jeune femme - et moins jeune femme - de la haute société. la circulation sur la route ne leur pose pas grand problème, à cette heure-ci les gens sont calmes, ne klaxonnent pas en boucle et ils arrivent finalement rapidement au restaurant. tant mieux parce qu'il commence à avoir faim, mine de rien.  — encore heureux, maladroite comme tu es tu serais capable de confondre le cerveau avec la vessie de ton patient. en vérité il se doute bien qu'elle doit exceller dans son domaine, elle n'en est pas là pour rien et son parcours est déjà plus que remarquable. médecine ce n'est pas le domaine le plus simple de l'université, ni de la vie de tous les jours. c'est une pression constante, la peur de faire quelque chose de travers ou de ne pas réussir à sauver son patient. beaucoup trop de pression pour un homme comme lui.  — ça se passe très bien, je prends moins de risque avec mes raisins que toi avec tes patients. et au moins eux ne se plaignent pas. il gare sa voiture à proximité du restaurant, leur laissant donc l'occasion de poursuivre leur discussion le temps d'arriver devant le bâtiment à pieds.  — je ne sais pas combien de temps je vais rester ici, je suis venu pour fabriquer un nouveau cru mais le temps n'est pas le même qu'à Annecy. j'ai l'impression d'être redevenu un débutant.