Je tenais mon genou entre mes petites mains frêles, mon vélo se trouvait près de moi, couché au sol. Je vis du sang sur mes mains, ça me piquais.. Je me à pleurer telle une enfant perdue. Je cherchais mon grand frère du regard, il accourait vers moi, lâchant son vélo.
« Ca va Cornelia ? Tu as mal ou ? » Je posais ma tête contre son épaule afin de me consoler. Mes larmes ne s'arrêtait pas de couler.
« Xaver... Tu ne le dira pas à père hein ? » Je baissais alors les yeux, à six ans on avait toujours peur de se faire engueuler par ses parents. Père m'avait dit de faire attention à vélo, j'avais préférais faire la casse-cou dans les petits chemins de terre.
« Calme toi... Père n'en saura rien, je te le promet. » Mon frère m'aidait à me relever doucement, je m'appuyais sur son bras pour marcher. J'essayais de ne plus pleurer, je me devais d'être forte.. Puis Xaver était la. Malgré nos deux ans d'écart, Xaver et moi étions très proche au cours de notre enfance, il m'a toujours protégé, il a toujours couvert mes innombrables bêtises au château.
« Pourquoi il faut toujours que tu te mette en danger Cornelia ? » Je regardais mon grand frère un instant.
« J'en ai pas fais exprès.. Je voulais que tu vois mes progrès en vélo. » Je vis alors un sourire réconfortant sur le visage de mon frère.
« Tu n'avais pas besoin de prendre autant de risque pour ça ! » Xaver était la voix de la sagesse, je me demandais souvent comment il faisait pour être aussi doux avec moi alors que je lui en faisais voir de toutes les couleurs à longueur de journée. J'entendis alors une personne courir dans notre direction, mon cœur se mit à battre de plus en plus fort. Nous nous retournions alors pour finalement apercevoir Maria, notre plus grande sœur.
« Elia ma chérie, ça va ? » Je ne lâchais pas Xaver, regardant alors Maria.
« Oui ça va... » Elle renchéris sans attendre, ne me laissant pas le temps de finir ma phrase.
« Je t'ai dis de faire attention à ta petite sœur Xaver, elle sait à peine faire du vélo ! » Son regard était sévère. Je serrais la main de mon frère, je ne voulais pas qu'il se fasse encore disputer à cause de moi.
« Mais... » Maria ne me laissait encore pas finir ma phrase.
« Viens Elia... Père et mère ne vont pas tarder à rentrer, il faut te mettre un pansement. » Je sentis les larmes me montrer au cœur. Maria me prit dans ses bras, comme ci j'étais bien trop fragile pour marcher.
« Quand à toi Xaver, demande à une domestique de ranger les vélos et va faire ta toilette. » Maria était comme notre mère, elle commandait tout. Nous nous éloignons alors de Xaver, je le regardais avec un regard triste, il venait encore de prendre à ma place. Malgré tout ça il m'envoyait un bisous de la main, un sourire réapparu alors sur mes lèvres..
Nos parents nous avez offert des vacances dans le sud de la France, c'était une belle occasion pour moi de parfaire mon bronzage avant une nouvelle rentrée scolaire. Nous avions pour habitude de nous retrouver moi, Xaver et nos deux grandes sœurs pour les vacances d'été. C'était la période que je préférais dans l'année, il faisait chaud, c'était les vacances et je profitais de ma famille. Comme chaque été, nos parents n'étaient pas du voyage, nous étions simplement accompagné d'une panoplie de domestique. Maria, comme à son habitude, nous surveillez de très près, surtout Xaver et moi. Malheureusement pour moi l'été 2009, n'était pas un été comme tout les autres...
Assise dans le sable, je regardais les vagues danser devant moi.. Xaver était de plus en plus distant avec moi depuis quelques mois, je pensais que c'était à cause d'Eugénie, je ne cherchais pas plus loin après tout. Je le vis alors s'assoir à côté de moi. Je ne disais rien, préférant regarder la mer devant moi.
« Cornelia... Il faut que je dise quelque chose ? » Je tournais la tête vers, arquant un sourcil..
« Si tu veux me parler d'Eugenie, je sais qu'elle vient de se fiancer... Mère m'en a parlé... Je suis désolé pour toi. » Je posais alors ma main sur son épaule. Le visage de Xaver se décomposait sans attendre, je n'aurais peut être pas du lui dire ça comme ça, j'étais plutôt du genre cash.
« Non... Ce n'est pas de ça que je voulais te parler. » Intriguée, je ne quittais pas mon grand frère du regard, lui ne semblait pas apte à soutenir mon regard.
« Je t'écoute Xav. » Dis-je d'une voix pas très patiente. Un blanc s'installait entre nous, il semblait chercher ses mots.. Comme ci il cherchait à ne pas me blesser. Je fronçais les yeux, attendant qu'il daigne me parler.
« Cornelia... Ne le prend pas mal mais... » Son regard se posait sur moi. Je me m'y à redouter le pire, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir m'annoncer ?!
« Je vais devoir partir... partir loin de l'Allemagne. » Mon cœur fit un bond, je ne comprenais pas.
« Quoi ? Comment ça tu vas partir ? Partir ou ? » Mes mots s'enchainaient.. Je me relevais d'un bond, me retrouvant sur mes deux jambes. Xaver fit de même, me faisant face. Il semblait gêné.
« Mon dossier à été accepté à Harvard et je pars dans une semaine m'installer la-bas le temps de mes études. » J'avais la gorge noué en entendant ses mots. Il ne pouvait pas partir, non pas maintenant.. Qu'est-ce que j'allais devenir sans lui ? Je repris mon souffle. Je ne savais pas si je devais le féliciter ou si je devais l'engueuler de ne pas m'avoir prévenu avant..
« Je suis contente pour toi. » A regarder ma tête, je n'avais pas l'air si heureuse que ça. Je regardais alors la mer, avançant vers celle-ci doucement. Je sentis alors l'eau sur mes pieds, mon frère me rejoignait.. Il comprit certainement que je n'étais pas si heureuse que ça.
« Elia... Tu m'en veux ? » Que répondre à ça, évidemment que je lui en voulait. Il allait partir, j'allais me retrouver toute seule avec mes deux grandes sœurs. Je n'avais jamais vécu sans lui, je ne savais pas comment réagir face à cette annonce.
« Tu es bien libre de faire ce que tu veux... Je n'ai rien à dire. » Ma voix était sèche, je me dédaignais de le regarder.
« Elia s'il te plait... ne m'en veux pas... J'ai besoin de partir.. » Dit-il avec son éternel air angélique et innocent.
« C'est à cause d'Eugenie je suppose ? » Xaver avait beaucoup souffert à cause de cette française, je ne l'aimais pas.. C'était à cause d'elle tout ce qui arrivait, c'était à cause d'elle que mon frère était malheureux. Il fallait que je lui fasse payer tout ce qu'elle lui avait fait.
« Non Eugenie n'y est pour rien la dedans... Harvard est une école mondialement connue, c'est une chance pour moi ! Tu peux comprendre ça Elia ? » Je soupirais doucement, je ne voulais que son bonheur.. Mais pour moi jusque la, son bonheur c'était moi. Il me répétait souvent qu'il ne pouvait pas vivre sans moi, que j'était tout pour lui.
« Tu te rappelle.. il y a dix ans... Tu m'as juré que tu ne me laisserais jamais tombé Xaver. » Je me pinçais la joue nerveusement.
« Mais je ne te laisserais jamais tomber Cornelia, jamais... Et tu le sais très bien. » Je n'étais plus sur de rien, je venais de me faire briser le cœur par mon propre frère. Je laissais planer un blanc entre nous avant que mon frère ne reprenne de plus belle.
« Tu viendra me voir tant que tu veux... Je viendrais le plus souvent possible aussi. Je t'en pris, ne m'en veux pas. » Je sentis alors les larmes monter, Cambridge était à l'autre bout de la planète, je ne voulais pas qu'il parte. Une larme dévalait ma joue sans attendre.
« Laisse moi ! » Dis-je sur un ton triste.
« Elia... » Je sentis sa main caresser la mienne doucement.
« Ne pleure pas s'il te plait. » Je me jetais alors dans ses bras, le serrant de toute mes forces, pleurant à chaude larme, qu'est-ce qu'on pouvait être pleurnicharde à l'âge de quinze ans... Je sentis sa main me caresser doucement les cheveux.
« Je viens avec toi Xaver. » Dis-je entre deux larmes.
« Ne dis pas de bêtises, ta vie est en Allemagne et mère serait anéanti si ses deux bébés quittaient le nid. » Je me retirais de ses bras doucement, venant sécher mes larmes..
12 Septembre 2009.
Cher journal,
Qu'est-ce que je raconte... Je me met à parler à un journal moi maintenant, à défaut de parler à Xaver. Mère m'a offert ce journal ce matin, me disant que ça pouvait être bon pour moi de me confier à quelqu'un. Je dirais plutôt que je me confie à de foutus bouts de papiers ! Qu'est-ce que je vais bien devenir sans Xav, qu'est-ce que la vie sans lui peux être blasante.. Pour couronner le tout Maria défoule sa tristesse sur moi.. en m'engueulant en plus ! Je me sens si seule...
23 Janvier 2010.
Cher journal,
On s'éloigne de plus en plus, Xaver ne m'appelle plus qu'une ou deux fois par mois.. Je ne sais pas ce qu'il se passe ! Après tout c'était à s'en douter, Harvard lui est monté à la tête.. Il en arrive même à oublier ses promesses. On a grandi, il faut que je me fasse une raison !
Eté 2012, le sud de la France est toujours aussi jolie, même quand mon frère n'est pas la. J'ai appris à vivre sans lui, ce n'est pas si compliqué finalement. Les années ont défilées sous mes yeux, les gens aussi.. Simplement pour dire que c'est ce qu'on appelle la vie.
« Maria... Tu crois qu'il sera content de ma venue à Harvard ? » Elle posait sa main sur mon épaule, pendant que je jouais avec le sable.
« Tu sais vous avez tout les deux grandis Elia... Tu ne peux pas lui en vouloir de faire sa vie de son côté. » J’acquiesçais positivement de la tête, elle avait raison.
« Tu as appris à vivre sans lui, tu n'as plus qu'à continuer... Tu vas à Harvard d'abord pour toi, ne l'oublies pas ! » Je pris alors Maria dans mes bras, elle avait toujours les mots justes, même si des fois elle était un peu cash, je l'aimais comme ça.
« Tu vas me manquer Maria... » Dis-je avec une petite moue dessiné sur le visage.
« Toi aussi tu vas me manquer petite sœur. » Déclaration d'amour entre sœurs faite, j'avais tout de même une boule au ventre de partir.. C'était bien la première fois que je quittais ma famille et l'Allemagne.