Let this night never end (lays)

Les yeux rivés dans le vide en direction de cette pinte de bière, j’attends sagement, songeant à ces fêtes de fin d’années et à ce retour sur les gazons. Et si tout n’était pas mort et que j’avais encore une carte à jouer ? Après tout il n’est pas rare que certains joueurs passent pro aussi tardivement malgré un parcours semé d’embuche. La question qui reste en suspens c’est le réel état de ma jambe. Est-ce qu’à ce niveau d’exigence, mon corps suivra ou va-t-il céder ? Tant de questions que je me pose sans cesse depuis que je refoule ces pelouses et que je prends plaisir à jouer. Cependant très vite je dois revenir à la réalité car voilà que Lays revient à notre table « C’est bon tu as fini de te soulager ? » Je la regarde tout en levant les yeux au ciel, un sourire largement remarquable sur mon visage « T’es une vraie pisseuse ma parole … et le pire dans tout ça c’est qu’on commence seulement à boire » J’hoche la tête de haut en bas avant d’ajouter « Je sens que j’ai pas fini de devoir t’attendre » Mon verre que je saisis pour l’apporter à mes lèvres de nouveau, me délectant de ce savoureux breuvage.

les bras tendus sur le rebord du lavabo, le regard terne qui ne cesse de fixer ce reflet dans le miroir. triste image que tu donnais ce soir. les pensées entremêlées dans un chaos désordonné. complètement décousu. plus rien ne semblait avoir de sens. fil conducteur d’une conversation qui t’échappait. préférant t’éclipser un court instant pour te remettre les idées en place. après tout, c’était toi qui l’avait invité à aller prendre un verre. et si au début, l’idée de revoir un ancien sexfriend te paraissait être alléchante, tu n’étais désormais plus aussi sereine. sourire glacial qui vient à nouveau étirer tes lèvres, réajustant tes cheveux enchevêtrés. dernière touche de rouge à lèvres pour redonner vie à ces lippes éteintes avant de faire demi-tour pour rejoindre celui qui partageait régulièrement tes draps il y a quelques mois. — désolée j’avais un besoin urgent... mais ça ira maintenant. promis je t’abandonne plus. clin d’oeil complice à son encontre, les doigts qui saisissent la bière délaissée pour venir la porter à tes lèvres. — du coup tu me parlais de toi non ? de ce que tu devenais ? t’as réussi à trouver mieux que moi au lit ? les iris provocateurs plongés dans les siens. la jambe croisée et le visage intrigué qui se penche vers lui, posé sur ton coude.

Cela peut paraitre étrange de retrouver une ancienne sexfriend au bar alors même que cette dernière se trouve être en couple, mais ça ne me choque pas plus que ça, du moins en étant à la place de celui qui ne doit rien à qui que ce soit. Après tout on ne fait de mal à personne sauf peut-être aux futs de bière et autres bouteilles d’alcool que contiennent ce bar. « Pas de soucis … mais pas sûr que je puisse faire une confiance aveugle en tes promesses » Je rigole en faisant référence à ces fois ou elle m’a vendu un truc de rêve pour finalement ne pas être là, ou juste totalement perdue et j’en passe. Aujourd’hui ça m’est totalement égal et j’en rigole même, ce qui n’était pas forcément le cas à l’instant T. En revanche cette pinte que je tiens entre mes doigts est bien présente et à la hauteur et je ne me fais pas prier pour savourer cette dernière. « Ouais c’était à peu près ça … » Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire à sa remarque, cherchant d’une certaine façon à être rassurée, à se savoir malgré tout toujours la numéro une dans mon esprit même après tout ce temps passé sans remettre le couvert « Tu veux vraiment savoir ça ? J’ai peur de te décevoir » Je reste plutôt mystérieux sur le sujet, la laissant se faire sa propre idée « Mais tu me connais, je suis resté fidèle à moi-même. Je ne suis pas prêt à passer du côté obscur comme toi. » Je la regarde avec un air provocateur alors que j’apporte une nouvelle fois mon verre au plus proche de mes lèvres « Et toi ça ne te manque pas tout ça ? » Cette vie que l’on menait avant sans se soucier du monde qui nous entoure.

sourcil qui s'arque inconsciemment face à sa remarque. sourire énigmatique qui vient parfaire ce tableau glacial que tu arborais constamment. feindre tes émotions. et dissimuler tes véritables sentiments. un jeu d'enfant. — toujours rancunier à ce que je vois. que dois-je donc faire pour me faire pardonner hein ? le toisant d'un regard profond, les lippes qui s'harmonisent pour déguster vos boissons respectives. pas certaine que mentionner votre passé commun soit une si bonne idée. la rancoeur semblait encore régner dans son palpitant. contre toute attente. tes épaules qui s'affaissent face à son rire communicatif qui finit par t'atteindre. ta bouche qui s'entrouvre pour laisser apparaître un sourire sincère. c'était plus fort que toi. te montrer vulnérable, baisser ta garde. actions inenvisageables. parce qu'après tout seul le contact charnel vous important à l'époque. et maintenant que vos corps ne s'entrelaçaient plus, que vos bouches demeuraient éloignées l'une de l'autre, que vous restait-il ? des cendres de cette précédente relation pouvait-il renaître une potentielle amitié ? — le côté obscur... rire spontané qui s'échappe avant de laisser ton regard songeur se poser sur les différents visages qui vous entouraient. — qui te dit que je ne suis pas passée du côté obscur pour aller vers la lumière hein ? l'inverse est possible. mais ravie de savoir que t'es toujours sur le marché. sait-on jamais... tu joues sur les mots. vil tentatrice. t'amusant de la situation. parce que tu savais qu'il ne goberait pas un seul de tes mensonges. il l'a bien compris, cette exclusivité imposée. ce coeur épris profondément d'un autre. qu'aucune tentation n'arrivera à te faire changer d'avis. — je te mentirai si je te disais que non. mais pas autant que je l'avais imaginé. au début, j'ai songé à faire marche arrière. et puis il a suffit que je me retrouve dans ces bras... et là j'ai lâché prise. j'ai décidé de lui faire confiance. il en vaut la peine. mais je suis pas certaine qu'il sera heureux avec moi...   

Les yeux qui se lèvent en même temps que mon rire se manifeste avant que ma voix ne suive « Pas du tout, je te taquine simplement » Si par le passé les faux bonds de Layla ont pu m’agacer, il n’en est rien aujourd’hui car nous n’entretenons plus la même relation, aussi étonnant que cela puisse être et que cela nous convient parfaitement. Parce qu’au-delà de cette attirance il y avait plus, un jeu, une répartie à part qui ne laisse pas indifférent, une rencontre d’âme à âme avant d’être celle de deux corps, même si à ce moment là on s’attardait davantage dans les bras l’un de l’autre qu’à passer ce genre d’instant privilégié. Les questions qui dérivent sur sa vie actuelle et cette histoire d’amour pour laquelle elle se donne entièrement sans même compter. « En effet tout dépend du point de vue de chacun » Quand j’étais en couple avec Capucine, je ne voyais pas le mal et je me sentais plutôt bien ainsi, de la même façon qu’aujourd’hui je me sens parfaitement à l’aise dans cette situation de liberté. Sourire au bord des lippes alors qu’elle soulève cette liberté « C’est plus fort que toi de charmer malgré tout. C’est dans tes gênes » Probablement un de nos nombreux points communs qui nous poussent à garder ce contact qui pourrait en gêner plus d’un. Je l’écoute me parler de cette relation dans laquelle elle s’épanouit totalement. « Pourquoi il ne serait pas heureux avec toi ? » Je fronce les sourcils plutôt surpris de cette remarque alors qu’elle montre patte blanche, m’interrogeant sur le fondé de cette dernière. Que veut-elle dire par là « J’veux dire, je ne t’ai jamais vu aussi clean, avec la tête qui reste en place. Depuis que t’es avec lui tu n’as jamais eu le moindre torticolis » Rire que je ne peux retenir en mettant en avant cette capacité de jeter son regard sur le premier mec qu’elle trouvait à son gout. "Lui t'as fait part d'un mal être ?"

les langues qui se délient facilement. confidences aisément dévoilées à celui qui autrefois partageait tes draps. sourire qui nait spontanément en réaction au sien. ressentant une certaine aisance à te dévoiler face à lui. quand face à un autre, tu te serai renfermée. prétextant une excuse pour écourter la conversation. et ne pas avoir à ouvrir la bouche. — faut croire que oui. chassez le naturel il revient toujours au galop comme on dit. pourquoi, tu crois que je te fais du charme là ? je savais pas que t'étais encore réceptif... les fossettes qui se creusent face à l'étendue de ton sourire taquin lancé à son encontre. te relevant subitement pour venir te pencher en avant. le visage amusé tourné vers lui, appuyé contre tes deux paumes de mains. — parce que j'ai jamais réussi à rendre un homme heureux tu rétorques, sourire qui s'efface légèrement. les opales assombries qui s'échappent de leur trajectoire habituelle pour venir s'égarer sur un autre chemin. — modère tes propos berry. à te croire, on dirait que j'étais une femme facile. je choissais que des hommes de qualité et de bonne compagnie tu rectifies, reprenant un ton plus léger, redressant ton corps pour venir poser ta tête contre le dossier de la chaise. les bras et jambes qui se croisent. réfléchissant à sa question nouvellement formulée. — avery ? non ? enfin je crois qu'il ne regrette pas son choix. enfin je l'espère... s'il venait à me larguer, je saurai vers qui me tourner en premier tu reprends, regard mesquin qui accompagne ton rire avant de te reservir à boire. — et toi alors ? t'en es où ? t'as fait de belles rencontres depuis que je ne suis plus ta numéro 1 ?