enaston | become a family

Te voilà en Australie  ça fait tellement de temps que tu veux revenir. Tu as tes études et tu savais qu’il fallait que tu parles à Aston avant. Ouais , si tu voulais de nouveau avoir ton fils près de toi, il fallait l’accord de son père. Quand vous alliez quitté l’Australie, Martin serait avec vous. Tu étais dans le taxi avec Aston et tu étais restée silencieuse. Vous aviez passé la veille sur la tombe de son frère. Alors tu étais restée silencieuse. Tu ne pensais qu’à une chose retrouver ton fils. Quand enfin tu arrivais devant la grande demeure familiale, un sourire se glissa sur tes lèvres. Tu poses les yeux que Aston. — Tu verras tout se passera bien. dis-tu quittant finalement la voiture. Tu vois la porte s’ouvrir sur Charlotte et Martin. Tu ouvres les bras pour que ton fils puisse venir enfin dans tes bras. — Mamannnn ! Tu le prends contre toi et tu le serres très fort. Impossible de t’en séparer à nouveau.

calme apparent, menace d’une tempête obscure qui sommeil en toi, pourtant. dans ce taxi en direction d’une destinée que tu pensais effacée. tourner la page, c’est bien ce que tu avais fait depuis des années. tu pensais qu’(elle avait avorté, que cette grossesse s’était arrêtée. t’es là, maintenant. au pays des animaux bizarres pour rencontrer ton fils. fils portant le même prénom que ton frère décédé, un putain de merdier. tu ne dis rien, silence pesant. le taxi fini par s’arrêter. quelques mots exaspérants d’enola pour tenter de te rassurer. tu n’es pas stressé, tu es presque excité. mais rien, rien ne se démarque sur ton visage fermé. portières qui se claquent sur le son de cette voix, voix d’enfant qui accourt vers sa mère. tu es là, sur le rebord de ce trottoir, les bras croisés contre ton torse. tu finis enfant par avancer derrière enola, toujours sans dire un mot. billes noires qui dévisagent cet enfant, le tiens. c’est à ton tour d’être fixé par ses deux yeux miniatures.

Ce moment, tu l'a si souvent imaginé. Tu as refais la scène encore et encore jusqu’à ce que tu finisses par croire quelle n’arriverait jamais. Pourtant tu es la a serrer ton fils dans tes bras et tu sens sa présence dans ton dos. L’enfant et son père qui se jaugent silencieusement. Premiere rencontre pour les deux et toi qui te sent soudainement pleine d’émotions. Tu vois finalement le garçon tendre ces bras à Aston. — Papa ? Tu le sais tu as toujours parlé de son père à Martin. Parler de votre vie ensemble pour qu’il puisse le connaitre à travers toi. Tu les regardes tout les deux et tu attends une réaction de la part de Aston.

tu pouvais attendre loin derrière, admirer. prendre la température avant même de t’avancer dans cette zone au niveau d’inconnue élevée. mais tu t’avances, tu es là, derrière elle. l’envie d’être présent. assumer tes responsabilités. ton regard se croise avec celui de ton fils. sensation étrange qui pèse au fond de tes entrailles. papillons inexpliqués chatouillent les cordes de ton âme. ton fils. tu le vois lui en photo. album sur cette table, phalanges de ta mère, sourire suspendu à ses lèvres, laissant découvrir à toi et ton frère vos photos étant gamins. il est son portrait, un sosie d’après. ton visage se déforme de tes lippes qui s’arquent, un sourire franc quand il prononce ce mot. riche de sens. salut. tes bras se tendent vers les siens, glissés tes mains sous ses épaules, suffisamment pour l’extirper des bras d’enola et qu’il se retrouve totalement dans les tiens. je crois qu’on a pleins de choses à se dire toi et moi. ton regard se retourne vers celui de sa mère. tu as envie de l’a détester de toutes forces pour t’avoir empêché de vivre ça avant. tu lui en veux, d’une force astronomique. pourtant ton fils dans les bras, tu as cette presque envie de lui dire merci. merci de lui avoir donné vie. ton regard en dit le, toi qui ne parle que trop peu sur tes émotions. elle le sait, elle le voit. elle te connait enola. tu vas me montrer ta maison ? celle qui ne sera bientôt plus la sienne.