(kattis) can't go back

Penthouse Borgia, Milan mardi 28 décembre 2021
@Ottis Heimann Pendant des années t'as mal vécu son omniprésence constante, et aujourd'hui tu oserais te plaindre de sa réserve apparente ? Sérieusement c'est quoi ton problème ? Tu sens bien que quelque chose cloche, lorsque ton père s'adresse à toi, surtout lorsqu'il ne parle pas, qu'il fuit ton regard. Tête de nœuds que t'es tu tentes de le cuisiner encore et encore mais rien ne vient. Ta mère tu ne tentes même pas, elle est impassible, elle aurait pu faire carrière dans le poker ; d'habitude tu l'admires pour ça, aujourd'hui tu la détestes pour ça. Si personne ne veut te donner de réponse, sur cette ambiance pesante et apparente, tu iras chercher tes réponses toi même. Et c'est cette nuit que t'as décidé de le faire, prenant le pas de son bureau alors que presque tout le monde est déjà couché. Ottis est parti prendre sa douche dans la salle de bain de ta chambre ; c'est le moment parfait car tu sais très bien que si tu lui avoues ce que tu comptes faire, il va juste rouler des yeux au ciel et te dires que tu devrais juste avoir une conversation honnête avec ton père. Mais Ottis lui n'a pas grandit dans une famille de fourbes ou les non-dits et les secrets de famille sont pratiqués en seconde langue maternelle. Tu traverses le long couloir direction son bureau, t'as piqué la clé plus tôt dans l'après-midi. Lorsque t'étais plus jeune, il ne fermait jamais la porte à clé, mais a toujours pris l'habitude de le faire pendant les fêtes ou lorsque l'appartement était envahi de monde, lors des fêtes par exemple. Tu allumes la lampe torche de ton téléphone, et grognes lorsque tu remarques qu'il te reste seulement dix pourcents de batterie. T'es clairement une espionne en carton mais tu vas devoir faire avec. Hors de question d'allumer la lumière et que celle-ci s'échappe sous la porte. Tu commences à chercher partout, n'importe quoi et c'est dur car t'as aucune foutue idée de ce que tu cherches. Huit pourcents, cinq pourcents, deux pourcents, tu commences à paniquer et ouvres l'application messages pour écrire à ton copain Rejoins moi c'est urgent, quatrième porte sur la droite en partant de ma chambre, sois discret. Tu cliques sur envoyer et te mords la lèvre, il va paniquer c'est sur. Et merde. Trop tard le message est notifié comme "lu" et seulement une minute plus tard il entre. "n'allumes pas la lumière, je suis là !" Tu chuchotes fort en pointant ton flash dans ton visage, faisant une grimace à cause de la luminosité juste avant qu'il se coupe à cause du manque de batterie.

@Katalia Borgia Noël à Florence s'est bien passé. La famille Heimann était contente de retrouver encore la jolie Borgia à mon bras. Surtout mon père. Il a pas arrêté de faire des blagues, des allusions en tout genre car son fils a décroché une perle rare, qu'avant, l'engagement lui donnait des démangeaisons. Certes. Katalia, comme à son habitude, répondait poliment et souriait à tout va. Quel beau sourire, me disait souvent ma mère. Même ma soeur était là. Au début protectrice, mais elle a fini par totalement valider sa belle-soeur. Quelques jours chargés mais agréables, et loin d'être aussi épuisants que le séjour à Milan, dans la famille de Katalia. J'en garde pas forcément un bon souvenir car c'était l'épisode de ma maladie et j'étais blanc comme un mort. J'espère leur donner l'impression que j'ai maintenant la pêche, que je suis plus dynamique et coloré, surtout. Après le repas de famille qui fut tout de même sympathique même si l'ambiance parfois était rigide, tout le monde file dans les chambres et je prends une douche pour me réchauffer. Par la suite, je reçois un message de Kat qui m'indique de la rejoindre. Ah, je connais ça. S'envoyer en l'air dans des petits endroits secrets de la maison, jeu de piste, tout ça, ça me parle. Discret ? Mais toujours, moi. J'affiche un grand sourire et enfile vite un jogging et un t-shirt pour aller la rejoindre. Troisième porte, quatrième porte, ah c'est là. J'entre et je découvre Katalia je ne sais où en train de faire je ne sais quoi. " tu veux... qu'on s'envoie en l'air dans le bureau de ton père ? torride. " je me mets à rire et l'éclaire du flash de mon téléphone. Enfin j'imagine que c'est le bureau du padre car je n'ai jamais vu un bureau aussi grand et vu à quel point on doit être discret, ça veut dire qu'il ne faut surtout pas qu'on nous attrape ici. Kat, qu'est-ce que tu es en train de faire ?

@Ottis Heimann Assise en tailleur à même le sol, entourée de papiers éparpillés tout autour de toi, l'image doit être étonnante et… clairement pas celle qu'il attendait, au vu de ses mots. "mais ? non c'est sérieux !" T'es pas d'humeur à entrer dans son jeu, même pas pour cinq minutes, parce que ton esprit lui est bien trop stressé à l'idée d'être pris en flagrant délit. Tu déposes avec un soupir ton téléphone vide de batterie juste à côté de toi et regards dans sa direction avec un sourire "approche." Tu refermes un nouveau dossier, n'ayant pas trouvé ce que tu voulais avant d'attraper le suivant. Ottis lui il approche, son air interrogateur, surement déçu ou juste dépassé de pas te trouver comme il le voulait. "mon père me cache quelque chose, quelque chose de gros, je le sais je le sens." Revirement clairement de situation entre la semaine passée et aujourd'hui. Là où auparavant t'étais entournée de gens bienveillants, aux sourires et anecdotes que t'as adoré écouté. Les bêtises, les souvenirs d'enfance et de famille de ton copain. Une vraie parenthèse de bonheur simple et honnête avant de revenir à la réalité des Borgia. Tu regrettes presque d'avoir insisté pour passer par Milan, si seulement t'avais su dans quel état de stress et de frustration ça allait te mettre… malgré le fait que ça paraisse aussi glauque, que de fouiller dans les affaires de ton paternel, tu vois là pas d'autres solutions "faut que je sache ce que c'est." Tu peux plus continuer à supporter ses regards fuyants et ses changements de sujets dès que tu abordes le sujet. C'est pas facile car t'as aucunes idées de ce que t'es en train de chercher, mais un instinct t'as poussé par ici cette nuit. Tu le sens c'est en toi, que des réponses se trouve ici dans tous ces cartons d'archives et de dossiers papiers.

@Katalia Borgia Je la connais Kat, je sais que ça peut lui arriver de se prendre des piques de folie et surtout, ne pas lâcher prise tant qu'elle a une idée ou interrogation dans la tête. Moi aussi j'en ai une grosse d'interrogation, qu'est-ce qu'elle fout ici à cette heure-ci ? Je pensais qu'on allait se cajoler tranquillement sous la couverture pour combattre le froid de Milan à cette période de l'année. Mais non. Il semblerait qu'elle ait décidé qu'on joue les Sherlock Holmes. Et moi dans tout ça, je ne comprends rien. Elle répond à mon incompréhension sans que je lui pose de questions. Son père lui cache quelque chose. Chaque famille a ses petits secrets et je ne doute pas que la famille Borgia puisse en avoir. Mais est-ce bon de vouloir fouiller dans la vérité ? J'en sais rien, mais quoi qu'il en soit, je soutiens Kat et si elle veut qu'on trouve quelque chose, on trouvera. Je m'agenouille près d'elle et inspecte le désordre par terre. " et tu sais ce qu'on cherche au moins ? " une piste ? Un indice ? Sa réponse me laisse penser qu'elle ne sait pas par où commencer. Donc ça va être plus compliqué et long que prévu. Je prends place en face d'elle et je sors des dossiers dans un carton qui semble être réservé et archivé. Les archives top secrètes. " kat, t'es sûre que tu veux faire ça ? " je cherche pas à la raisonner, je la suis si c'est ce qu'elle veut, mais j'aimerais juste m'assurer qu'elle ne se précipite pas trop et qu'elle y a bien réfléchi à la question. Ne sachant toujours pas ce qu'on cherche, je fouille quelques feuilles dans un dossier mais rien de concluant. Du charabia en italien, encore une chance que ce soit notre langue natale.

@Ottis Heimann Peut être que tu pourrais continuer à vivre sans savoir, surement que dans ce cas là ça serait la solution la plus simple. Assurément aussi que, bien que t'aimerais que ce soit le contraire, tu sais que tu ne pourrais jamais toujours tout savoir, comme tu ne sais pas tout maintenant. Mais là… là c'est ton intuition qui te pousse à vouloir mettre en lumière la vérité. Parce que t'as jamais senti les non-dits et les regards aussi fuyants. T'es étonnamment surprise de sa réaction, car plutôt que de te dire de te lever et de retourner dans la chambre, il approche et semble vouloir prendre part aux recherches. Est-ce qu'il le veut vraiment ou est-ce simplement parce qu'il sait que tu serais intraitable sur le sujet, que tu peux avoir la tête dure dans bien des situations comme celle-ci ? "non… mais je saurai quand je le verrai." Il finit par s'asseoir juste en face de toi, en tailleur, lampe torche de son téléphone au maximum de sa luminosité déposé au sol juste entre vous. Réponse silencieuse à sa question, juste quelques hochements de tête bien avisés et vifs. T'ouvres un nouveau dossier et prends une panique avant même d'avoir terminé de tout lire "je rêve… il veut me… déshériter." tu continues à lire le cœur battant, la tête qui tourne, comprenant vite que c'est tout l'inverse, c'est des documents de session de parts de la société pour le fameux jour où tu et il sera prêt. "ah non c'est bon j'ai rien dit…" tu refermes de dossier en lâchant un long soupir. Le reposes devant toi et viens prendre ta tête entre tes paumes "mais qu'est ce que je suis en train de faire…"

@Katalia Borgia Je te suivrai dans n'importe quelle folie Kat, tu sais comme je suis, fonceur qui réfléchit parfois trop tard. C'est pas moi qui vais te donner un stop, sauf s'il s'agit de quelque chose de néfaste et dangereux. Tu veux découvrir la vérité, fais-le, si ça te permet de vivre plus sereinement. Je l'espère. Elle a déjà son propre combat à mener, avec ce poison qui la rend faible. Inutile d'en rajouter un autre. J'essaye de l'imiter en regardant distraitement des papiers mais je ne vais pas aussi vite qu'elle. Elle me prend le coeur quand elle s'étonne de lire un document suspect. " quoi ? " la déshériter ? Mais pourquoi ? Ce serait le pompon. Je me rapproche d'elle pour essayer de lire le document et mon coeur se relâche quand elle avoue avoir mal lu. Mon dieu, les sueurs froides qu'elle me fait. Heureusement que je ne suis pas cardiaque. " aucune idée. " mes épaules se haussent. Je regarde un peu les papiers éparpillés de partout. On a fait un vrai carnage. Il serait peut-être préférable de tout ranger et faire comme si de rien n'était. " viens te recoucher, tu feras ça une autre fois. " j'essaye de la raisonner, au moins pour cette nuit. Chercher en cachette dans la noirceur, c'est le prendre le risque de se blesser avec je-ne-sais-quoi.

@Ottis Heimann Tu paniques pour rien et même si t'aurais beaucoup de mal à l'exprimer, tu t'en rends bien compte. Tu sais pas ce que tu cherches, tu t'éparpilles dans tous les sens et c'est pas bon… pourtant comme souvent il te rattrape, te tire vers la réalité, là où tes folles penées du complot n'ont pas un total contrôle sur toi. Résolue, t'hoches la tête de haut en bas "t'as raison." tu commences à rassembler les papiers, remettre tout en place dans les bons dossiers, tu penches le buste pour attraper un dernier tas à ranger, et tes yeux glissent sur quelques mots qui happent ton attention. Sourcils froncés et un peu trop vivement parmi les chuchotements tu lui demandes "attends attends, tu peux retourner la lumière dans cette direction s'il te plait ?" A partir de là plus rien ni personne n'aurait pu t'arracher à ce dossier, parce les mots qui t'ont interpelé sont loin d'être anodins. Un acte de naissance, et des tonnes de documents d'avocat. Ton cœur se met à pulser à cent à l'heure et tu cherches plus d'informations sans savoir les trouver. Tout ce que t'as, c'est une date de naissance : 13/05/1992, et le sexe féminin. "c'est quoi ce délire ?" ta voix est tremblante, t'as les larmes qui montent et les mains agitées. "je crois que…" t'en perds même l'usage de la parole. T'entends du bruit dans le couloir et vois de la lumière sous la porte, ton regard paniqué monte vers celui d'Ottis et en panique tu ramasses les papiers pour remettre le dossier à sa place. "faut qu'on retourne dans ma chambre, je veux pas me faire prendre." leger éclair de lucidité dans la panique qui te surmerge.

@Katalia Borgia J'ai pas envie d'y passer toute la nuit non plus. Quand le sommeil me gagne, j'ai du mal à lutter. Elle va bien finir par s'en lasser à force de ne rien trouver et on va rentrer bredouille dans la chambre, comme si de rien n'était. Mais ça, c'était avant qu'elle trouve justement quelque chose d'intéressant. Je la vois se raidir, changer du tout au tout. Je m'approche d'elle et éclaire le dossier. Ses yeux parcourent rapidement les différentes feuilles. " quoi ? qu'est-ce que t'as trouvé ? " merde, elle va réussir à me faire paniquer aussi. Moi qui suis de nature calme. Je cherche son regard et affiche un air inquiet lorsqu'elle ne termine pas sa phrase. Donc c'est ça ? Elle est vraiment déshéritée ? Son père est capable de faire une chose pareille à sa fille unique ? Je comprends pas pourquoi mon sang bouillonne dans mes veines. L'expression qu'elle porte, ça ne me plait pas du tout, j'ai presque envie de tout renverser autour de nous. Par réflexe, on reste immobile lorsque du bruit se fait dans le couloir. Je porte mon index à ma bouche et attrape le poignet de Katalia pour la calmer. La pauvre, je peux sentir qu'elle tremble à l'intérieur. Lorsque la lumière du couloir s'éteint, on attend encore quelques secondes avant de se lever et de quitter la pièce. On marche à pas de souris jusque dans la chambre et lorsque je ferme la porte derrière nous, je m'approche de l'italienne. " qu'est-ce que tu as vu ? " j'essaye de ne pas parler trop fort, au cas où les murs de la maison nous trahiraient. Dis-moi que tout va bien Kat, ne me dis pas que ton monde est en train de s'écrouler actuellement.

@Ottis Heimann Complétement perdue, paniquée, comme dans un tout autre monde. Ca tangue tout autour de toi et tu sais pas te relever toute seule avant qu'il ne vienne attraper ton poignet, te ramenant d'une certaine manière à la réalité. Tu pousses sur tes paumes et tes jambes pour te redresser et remets tous les papiers en ordre, comme tu les avais trouvé. Ou pas. T'es si perdue que tu sais plus si t'as bien remis les choses à la bonne place. Ca te parait important mais sur le moment t'es trop dépassée pour y arriver. Quittant la pièce, tu te retournes rapidement pour fermer la porte à clé les mains tremblantes, et finalement le suivre dans la direction de ta chambre qu'il connait désormais. Tu lances la clé sur le lit comme si elle était capable de te bruler les doigts, elle rebondit une fois ou deux sur l'édredon et il s'approche. "un acte de naissance, je… pourquoi il a ça ?!" T'aurais du voler le papier, l'emmener avec toi pour le lui montrer. T'as été idiote sur le coup et t'as tout laissé derrière toi comme si ça aurait pu te permettre de tout oublier. Mais c'est pas le cas. "tu crois que mon père a déjà eu… ou ma mère… ? c'est quoi ce délire !" tu sais pas retenir ta voix qui s'emporte, alors que lui semblait déjà faire tout les efforts pour vous vouer à la discrétion.

@Katalia Borgia Je ne sais pas si c'était une bonne idée finalement. Elle a surement de bonnes raisons de faire ça mais vu la tête qu'elle tire maintenant, je n'en suis plus si sûr. J'ai pas voulu la freiner et maintenant que c'est fait, c'est trop tard. On a évité le pire en quittant de justesse le bureau du père Borgia pour s'enfermer dans notre chambre. J'aurais pas aimé me retrouver nez à nez avec lui en ce moment. Déjà que j'ai du mal à le cerner, que si je fais des sourires et que j'essaye de lancer la conversation avec lui, c'est pour faire plaisir à sa fille. " tous les parents ont ça, non ? " les actes de naissance de leurs enfants, ou du moins, une trace. Moi je ne sais même pas si j'ai le mien. Il doit surement trainer quelque part mais où ? Je sais plus si on a du montrer ce papier lors de l'inscription à Harvard. Mais ma question semble bête à travers les yeux de Katalia. Comme pratiquement toutes mes questions depuis ce soir en fait. " tu veux dire que ce n'est pas le tien ? " c'est quoi cette histoire qui semble tout droit sortie d'une mauvaise série américaine. Dommage qu'elle n'a pas volé le papier en question, on pourrait vérifier. Peut-être qu'elle a pensé lire un autre nom mais qu'en réalité, c'était bien le sien. " donc l'histoire de la demi-soeur ce serait... " réel ? Elle m'en avait vaguement parlé par textos fut un temps mais elle n'avait jamais encore creusé. Et au fil des semaines, ça m'est complètement sorti de la tête. Je comprends pourquoi elle veut découvrir ce que son père lui cache. Elle partage le même sang que quelqu'un d'autre, elle qui pensait être fille unique.