Il y a des silences plus parlants que les mots X Rio

Assis dans son canapé, le regard fixé sur une télé éteinte, il attend patiemment qu'on ne sonne à sa porte. Du moins, c'est ce qui devrait arriver si tout continuait de fonctionner selon son plan. Retrouver Rio au détour d'un couloir avait été surprenant. Surtout qu'en découvrant son alcoolisme, il avait jugé comme une chance qu'elle disparaisse tout naturellement de son champs de connaissance évitant ainsi de compromettre son image politique. Mais il ne pouvait pas le nier, elle lui avait manqué. Pas seulement sur le plan sexuel mais aussi pour leurs discussions jusque tard dans la nuit, souvent à coeur ouvert pour sa part puisqu'il n'avait jamais eu personne à qui parler librement avant ça. Alors la revoir en secret, ça ne pouvait pas être tellement mauvais. Pour cela, il avait fallu l'éviter soigneusement dans les couloirs, ne pas la regarde ni même lui adresser la parole, et ça n'avait pas été chose aisée vu qu'ils fréquentent la même université. finalement, on toque à la porte de son appartement et il se lève pour ouvrir. Comme à son habitude, il porte une chemise blanche remontée au niveau des coudes et un pantalon de costume, ses chaussures italiennes au pied. Il aurait bien prévu une bouteille de bon vin, mais avec le passé de la blonde, mieux valait s'abstenir. Il y aurait toujours les jus de fruits sur lesquels se rabattre. En ouvrant la porte, il lui sourit avant de se pousser pour dégager le passage.
-Entre je t'en prie.

il y a des silences plus parlant que les mots.

Humberto t'avais recontacté dans la journée même et dire que tu n'avais pas été étonnée serait mentir. Voilà quelques jours que tu étais revenue à Harvard et lorsque tu l'avais croisé au détour d'un couloir, il avait pris soin de t'ignore de manière royale. Sur le moment, tu n'avais pas compris son comportement. Mais en y réfléchissant, tu te disais qu'il devait probablement t'en vouloir lui aussi pour ne pas avoir prévenue au moment de ta fuite. Alors tu n'avais pas cherché plus loin et t'étais restée de ton côté, t'occupant de tes propres affaires. Et puis voilà qu'il t'invitait à le rejoindre chez lui. Tu trouvais ça un peu suspect. D'où ton hésitation à te rendre à son appartement. Mais au final, tu te disais que ça serait là l'occasion d'en savoir peut être un peu plus. Tu t'étais préparée avec soin, comme à ton habitude. Avais revêtue une robe noire simple et des escarpins assortis. Pis tu t'étais coiffée et maquillée de manière assez soft. Et l'heure était vite arrivée. Ton manteau sur le dos, une pochette à la main, tu avais donc quitté la Cabot House pour rejoindre son appartement. Plusieurs minutes plus tard, tu te retrouvais devant sa porte et ne perdais pas de temps pour sonner. Humberto vint vite t'ouvrir et tu le retrouvais aussi classe qu'à son habitude sur le seuil de sa porte. D'où il se décalait, un sourire à ton attention. Entre je t'en prie. Tu lui rendais son sourire, avant de pénétrer dans les lieux. Ce n'était pas la première fois que tu venais ici mais cela faisait des mois que tu n'y avais pas mis les pieds. Alors que tu entendais la porte se refermer derrière vous, tu te retournais vers lui, pour lui demander : Alors, que me vaux ce plaisir ? Tu voulais savoir en quel honneur t'étais là et c'était pas ton genre de passer par quatre chemins.

Il n'avait pu s'empêcher de la détailler de la tête au pied, discrètement néanmoins, quand elle avait franchi la porte. Les femmes qui avaient un minimum de style lui avaient toujours beaucoup plu, sûrement une des raison pour lesquelles Rio lui avait tapé dans l'oeil dès leur première rencontre à Harvard. Et dans sa robe noire, ses escarpins, son port de tête gracieux, il ne pouvait se dire que c'était vraiment du gachi cette histoire. Elle aurait été parfaite à côté de lui sur les photos des prochaines élections. Mais il fallait faire le deuil de tout ça et passer à autre chose. C'était bien pour ça qu'il lui avait demandé de venir ce soir après tout. Refermant la porte une fois qu'elle avait pénétré dans le hall de l'appartement, il prend un air pensif. "Je suppose qu'on a des choses à se dire." Supposer ... c'était tout simplement le cas. Se dirigeant vers elle, il s'arrête dans son dos, tâchant de retirer son manteau avec délicatesse. "Tu permets ?" Si elle le laisse faire, il ira le suspendre dans le placard de l'entrée, à côté de ses propres manteaux, sinon il la laissera faire sans signe de vexation. Il retourne ensuite dans la cuisine, sortant deux verres d'un placard. "Tu veux boire quelque chose ? " Rien d'autre que du jus de fruit et du soda, il n'allait sûrement pas prendre le risque d'être à l'origine d'une rechute ou l'enfoncer un peu plus dans ses problèmes. C'était très loin d'être son but.

il y a des silences plus parlant que les mots.

Une fois la porte refermée derrière vous, tu n'avais pas perdu de temps pour lui demander quelle était la raison de ta présence ici. Ce qui à ton avis, tu avais le droit de savoir. Non parce que c'était un peu illogique tout ça. Il t'ignorait royalement pour ensuite te faire venir dans son appartement. Et t'étais donc là pour ça, pour savoir ce qu'il te voulait. Je suppose qu'on a des choses à se dire. T'haussais un sourcil à sa réponse. Il supposait ? Personnellement, t'avais rien à lui dire. Après t'avoir répondu, il se dirigeait vers toi et s'arrêtait dans ton dos. Pour qu'en tant que gentleman, il puisse te retirer ton manteau. Tu permets ? T'haussais légèrement des épaules, ta pochette à la main. Qu'il te l'enlève ou que tu le fasses toi même, c'était du pareil au même. Donc si ça pouvait lui faire plaisir. Vas-y. Tu le laissais donc faire et une fois que le manteau fut retiré, il plaça ce dernier dans un placard. Tu l'observais faire alors qu'il se dirigeait ensuite vers la cuisine. Tu veux boire quelque chose ? Afin de pas rester telle une potiche dans l'entrée, tu prenais l'initiative de t'avançais vers le salon. Je veux bien de l'eau, s'il te plait. lui répondais-tu, alors que tu observais les alentours. Rien n'avait changé, t'avais l'impression de retrouver chaque chose à sa place. Et puis cet ordre, c'était propre à Humberto ça. Le temps qu'il se trouve dans la cuisine, tu prenais place sur le canapé. Croissant tes jambes et posant tes mains sur tes genoux. Il revint très vite, verres à la main. Et t'attendis qu'il prenne place face à toi, pour prendre la parole. Alors, je t'écoute ?

Bon tant pis, le jus de fruit allait rester au frigo. Un verre d'eau serait très bien aussi même si il l'avouait, la tentation de se servir un verre d'une des bonnes bouteilles de whisky qu'il gardait sous le bar le démangeait. Eviter toute discussion dans les couloirs n'avait peut-être pas été la meilleure des stratégies pour ensuite renouer contact et il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de se montrer plus froid et distante que dans le passé. Il revient dans le salon, un verre d'eau à la main pour venir le déposer devant elle après avoir protégé la table d'un sous-verre -maniaque ? un peu. S'asseyant dans un des fauteuils en cuir de son intérieur épuré, il la regarde sans vraiment sourire, tentant de décrypter un peu ce qu'il pouvait se passer dans sa tête mais c'était peine perdue d'avance. Cela faisait trop longtemps qu'il ne s'était pas vu alors les rouages étaient un peu perdus. Il croise à son tour ses jambes, dans une posture plus masculine. C'est sûr que malgré tout, il ne s'attendait pas à autant d'agressivité dans ses questions, comme si cette visite l'indisposait plus qu'autre chose même si il avait conscience que son comportement pouvait l'avoir provoqué. "C'est bien que tu aies décidé de revenir aux études. Ca m'a fait plaisir de te croiser dans les couloirs." Ce n'était peut-être pas ce à quoi elle s'attendait mais c'était sincère, du moins ça sonnait comme tel. Il n'allait pas s'excuser de l'avoir ignoré dans le couloir. Outre le fait que son passé d'alcoolique le refroidissait grandement, elle avait quand même décidé de partir sans prévenir personne, ce qui n'avait pas épargné son orgueil masculin.

il y a des silences plus parlant que les mots.

Ton verre d'eau devant toi, posé sur un sous-verre, t'attendais de savoir ce que Humberto avait à te dire. Tu n'étais venue que pour ça et tu ne partirai sûrement sans savoir le fond de cette histoire. T'étais du genre tenace quand tu t'y mettais et d'ailleurs, le jeune Dunster était très bien placé pour le savoir. Il s'asseyait en face de toi, t'observant. Tu ne le lâchais pas du regard, résigné à ce qu'il ne devine pas le fond de ta pensée. Vous êtes dans la même position, sauf que c'est à lui d'ouvrir la danse. Et tu n'attends que ça. C'est bien que tu aies décidé de revenir aux études. Ça m'a fait plaisir de te croiser dans les couloirs. Ah oui ? T'aurai bien voulu lui rire au nez là tout de suite, mais non, un peu de tenue. Tu te contentais juste de lui sourire. Un sourire assez énigmatique, qui ne prédisais en rien la suite. Tu prenais le verre d'eau et en buvais quelques gorgées, prenant tout ton temps. Avant de le reposer devant toi et d'ouvrir enfin la bouche. Oui, j'ai cru remarqué ça. Surtout grâce à la royale façon que tu as eu de m'ignorer. C'était trop d'intérêt, je te remercie. A la suite de ta réponse, tu passais ta main dans tes cheveux et le regardais droit dans les yeux. Ton sourire toujours collé aux lèvres. Et si pour une fois Humberto, tu jouais franc jeu ? Cartes sur table. Sans te cacher derrière tes belles phrases toute faites. Non, t'avais pas du tout aimé qu'on t'ignore dans les couloirs, subir une telle humiliation. Pour te faire ensuite inviter chez lui, en privé.