sheyian | entre passé et présent.

Ce soir, tu passes tes derniers instants au Canada. Te voilà sur le point de rejoindre Matian. Tu viens de passer un agréable week-end en sa compagnie. Le passé entremêlé au présent. Les mêmes regards. Les mêmes sourires. Ces silences qui parlent d'eux-mêmes. Seulement, tu restes sur tes gardes, t'as déjà eu droit au retour de bâton. Alors tu ne veux plus souffrir. Tu es restée correct et t'as rien tenté. Tu adores la surprise qu'il t'as faite. Cet hôtel est magnifique et même s' il fait froid, tu ressens la chaleur entre vous. Tu poses ta brosse à cheveux alors que tu es prête à aller le rejoindre. Ce soir c'est votre dernier soir, demain vous reprendrez vos vies où vous les avez laissé. Tu espères juste qu'il ait pu aller mieux après sa chute. Tu quittes ta chambre et tu descends pour rejoindre le restaurant de l'hôtel. Tu ne sais pas ce qui se passera ce soir, mais tu sais simplement que tu ne veux pas penser au passé maintenant. Vous avez l'occasion de vous retrouver. Tu vois Matian assit à votre table et tu lui souris avant de le rejoindre. Je ne t'ai pas trop fait attendre ? que tu lâches en déposant un baiser sur sa joue. @Matian Escamilla

planning complet établis en avance, sans le moindre couac de dernières minutes. situation maitrisée comme rarement ces jours derniers. paradoxale d’avoir ce besoin de savoir ce que tu fais pour apprendre à lâcher prise. rien, tu n’as rien maitrisé depuis des semaines. tina aux commandes de cette putain d’aventure merdique. montagnes russes brutales. et tu es là. neige comme anesthésiant des douleurs. assis à cette table dans un décors d’igloo glacé. les messages de zach qui tournent dans ton crâne gelé. ne pas réfléchir au moment, juste profiter de l’instant. facile à dire. tu relèves la tête au son de sa voix. un baiser sur ta joue, chaleur de ton corps qui s’augmente étrangement. non c’est cool. ça fait 15 minutes que t’attends parce que t’es arrivé en avance. pas trop mal aux jambes ? tu ricanes. une après midi patinoire. j’ai des courbatures à des endroits dont j’ignorais totalement l’existence, c’est normal ça ?

Ce week-end à fait remonter beaucoup de choses que tu avais décidé d’oublier. Seulement lui t’as jamais pu l’oublier. T’as été trop loin. T’as mit ton cœur sur la table. Tu lui a donné ta confiance, t’as raconté ta vie et t’as pas eu le cran de tout arrêter. T’as trouver des gars pour aller malmener sa petite amie et lui offrir la liberté. T’as fais tout ce que tu pouvais pour ne pas la tuer. Au final, il n’en était resté que le vide et l’absence. Tu le sais au fond de toi, tu dois être prudente. Tu as peur de l’avenir maintenant que tes parents veulent ta peau. Tu penses à pleins de chose, mais quand tu le vois à la table, tu oublies tout ça. Prenant place face à lui. Ce décor est magnifique et tu n’oublieras pas cette expérience. Tu lui souris et tu pouffes de rire en te remémorant la patinoire. — Je crois que j’ai du manquer de tomber quatre fois. Dire que mes cotes commencent juste à se remettre. Tu essaies d’imaginer de quels endroits il peut bien faire allusion d’ailleurs. Tu le regardes attentivement. — Ça dépend de quelle partie on parle. Tu essaies de le taquiner avec malice.

un air frais pour t’aérer, toi tes pensées. un besoin de bouger ailleurs. décalage parfait entre ce quotidien chaotique, ce weekend idyllique. sans demis mesures. deux pieds en avant avec la main de sheyenne dans la tienne, un avion pour embarquer à des heures de boston, de vous, votre passé. un pas en avant dans un futur ? peut être simplement des guillemets dans ta connerie irréfléchis. rattraper ce bout de femme qui ne t’a jamais abandonnée, elle. sheyenne à tes côtés, en face de toi, dans cet hôtel de glace. blanc des glaçons, reflètent du bleu de ses yeux. océans à s’y perdre, sans que tu ne saches nager. courbatures le long de tes membres, corps entier malmené par ce rappel à la réalité : sportif merdique. un sourcil qui s’arque, bouche ouverte. quelques secondes d’absence à sa perche jeter sans aucune discrétion. tu vois les cuisses ? en haut, à l’intérieur ? comment ça s’appelle déjà ? un regard planté dans le sien un instant. une présence qui s’appuis ouvertement. le dos aussi. surtout en bas du dos. et toi ?

Ce soir, tu te fais plus joueuse que jamais. Tu ne le quittes pas des yeux comme si après ce soir tout disparaîtrait. Tu ne veux pas que ça s’arrête, tu veux à nouveau sentir sa main dans la tienne. Tu veux encore te perdre dans ses yeux et sentir les battements de ton cœur s’accélérer. T’avais pas prévue que ce week-end te fasse replonger. Tu pensais avoir mit dans un tiroir tes sentiments et les avoir fermé à double tours. Mais non ils sont toujours là. Ils viennent prendre toute la place et tu te retrouves face à celui que tu as longtemps attendue. Tu veux oublier Boston, oublier tes parents et oublier la vie merdique que tu as à lui offrir. Ce soir, tu laisses une porte ouverte, un peut-être. Tu ne veux pas faire marche arrière, pas ce soir. Alors tu le cherches, tu le désires inévitablement. — Je crois que je vois très bien de quoi il s’agit. Un massage te fera sans doute du bien. dis-tu en saisissant ta lèvre inférieur. Vous avez beau être dans un hôtel de glace, tu as chaud toi. — Moi ça va. J’ai surtout mal au pied.

un putain de joueur. incapable de te retenir de tirer les dés sans même pouvoir avancer. elle joue, tu réponds. allusions à peine dissimulées, vos âmes réchauffées qui feraient fondre cet hôtel de glace dans la foulée. ton regard plongé dans le sien. sheyenne tentatrice en face de toi. une soirée à peine commencée pour déjà commencer rien assumer. billes ébènes qui parcours les traits de son visage longtemps étudiés, sans jamais les explorer. tu remarques cette lèvre pincée, aguicheuse. la simple idée de ses mains sur ton corps, un massage sur tes cicatrices du passé. tu ne réponds même pas. perturbé, un livre ouvert. impossible de cacher toutes ces pensées qui dansent dans ton esprit. tu te redresses finalement, quittant son regard. dos qui s’appuie contre le dossier de cette chaise, une phalange qui vient gratter ta tempe. anxieux. j’ai regardé un peu la carte, j’crois qu’il y a rien que j’aime vraiment. tu veux pas qu’on prenne un truc à emporter quelque part ? t’as repéré des petits chalets un peu plus loin de l’hôtel. tu veux pas rester là, assis, en face d’elle, pris au piège sans pouvoir être libre de tes mouvements.