Harlo - I've tried to put this all behind me

@Harlow Wilcox wilcox's apartment 02.12.21
tw : prison

I've tried to put this all behind me
Des semaines déjà que je ruminais, sur ce qui pouvait sembler être qu’un détail, mais qui pesait lourd sur mon humeur quotidienne. J’avais besoin d’en parler et tu étais la meilleure personne pour cela. Au-delà de nos liens de sang, tu n’étais pas seulement mon frère, tu étais également mon meilleur ami. J’abordais furtivement le sujet par message, avant de te proposer d’en parler concrètement, rien que nous deux, à l’abri des oreilles de nos parents. Qu’en penseraient-ils, s’ils m’entendaient parler de leure première progéniture féminine, de la sorte ? Parce qu’en effet, actuellement, j’en étais à un point ou la colère pouvait largement dépasser mes véritables pensées. — Harl ? Que je soufflais en poussant la porte d’entrée. Mon regard qui balayait la pièce, rien n’avait bougé. L’appart, bien que miteux, semblait figer dans le temps. La faute à nos vies à 100, loin d’ici, préférant foulée les rues et se tuer au travail pour tenter de rendre notre quotidien moins pénible. — J’suis rentrée. Et il me fallait moins de deux secondes pour atterrir sur le canapé.

@Milo Wilcox wilcox's apartment 02.12.21
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Un besoin de discuter de cette sœur qui nous pompait tout notre argent. J’comprenais bien que la vie en taule était difficile, moi-même je l’avais vécu. Seulement voilà, on roulait pas sur l’or et elle pillait dans les poches de tout le monde. Les parents, toi, moi. Dans tous les cas, fallait que ça s’arrête. Une année de plus comme ça et elle aura excédé le montant total que je m’étais fixé à moi-même lors de son procès. Installé dans mon lit, je fixais le plafond, écouteurs dans les oreilles à écouter quelques musiques. Je savais que tu n’allais pas tarder, je préférais ça à faire complètement nawak et ne pas être en mesure de tenir une vraie conversation avec toi. Ce n’était qu’une fois la porte claquée que je me redressais. Mettant pause à la musique, j’attendais le moment où ta voix résonnerait une nouvelle fois pour savoir que c’était bel et bien toi. Et ouais, ton “j’suis rentrée” m’indiquait que c’était bien toi. Retirant totalement mes écouteurs, j’les foutais dans ma poche avant de sortir de la chambre pour aller te rejoindre sur le canap’. « hey sis » J’te faisais un bisou sur la joue avant de m’installer à côté de toi sur le rustique sofa. « les parents sont pas là, ils sont partis y’a une demi-heure, on est tranquille pour un bout de temps »

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Est-ce qu’on ressentait la même chose ? D’étouffer de cette situation qui venait empiéter sur notre liberté ? J’étais mal à l’aise à l’idée de mettre des mots sur la manière dont je voyais les choses, de peur de rendre mon animosité envers Mary, réelle. J’avais préféré me taire, pendant des semaines, ayant refusé ses vacances auprès de toi, pour combler ses envies à elle. Aurais-je dû t’en parler avant ? Probablement que oui, mais ma gentillesse semblait être aujourd’hui ma faiblesse. Faiblesse sur laquelle elle n’hésitait pas à appuyer en usant de remarque désobligeante, me forçant à prendre soin d’elle. Comment en était-on arrivé là ? Je m’installais après t’avoir annoncé ma présence en me laissant tomber dans le vieux sofa. — Ehh ! Que je soufflais exténuée. J’accueillais ton bisou, le sourire aux lèvres. — Oh parfait. Je posais un pied sur la table basse, avant de croiser l’autre par-dessus et d'expirer longuement. — Tu crois que comme c’est notre sœur, nous sommes obligés de céder à tous ses caprices ? Que je te demandais en rentrant directement dans le vif du sujet. Et pire, pourquoi devait-on payer nous aussi pour une erreur qu’elle avait commise ? Les questions qui se chamboulaient dans ma tête depuis des semaines, trouvaient enfin une oreille attentive pour les accueillir.

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Vie de famille compliquée, dysfonctionnelle même. Mais dans ce chaos omniprésent que pouvait être la famille Wilcox, toi et moi on a toujours su se serrer les coudes. Milo et Harlow envers et contre tout. Tout du moins, c’est ce qu’on s’aime se raconter pour ne pas partir en vrille. T’étais mon ancre, comme je pouvais être la tienne. Et de toute évidence, à force de trainer ensemble, il semblerait qu’on ait plus ou moins la même façon de penser de cette sœur qui nous drainait jusqu’à la moelle, d’où la discussion d’aujourd’hui, sans les parents. Te rejoignant sur le canapé, le vécu bien visible sur le tissu, j’te mettais au courant des plans des parents, loin d’ici, nous laissant le fort pour quelques heures minimum. « j’sais juste que ça me saoule, on se démène déjà pour avoir une vie décente, le peu qu’il nous reste va sur son compte en banque carcéral, relou » soufflais-je en laissant ma tête tomber sur le dossier, le regard vissé au plafond, sur cette tâche présente depuis des années maintenant. « j’sais qu’elle vit mal d’être là-bas et que l’argent lui permet de garder le contrôle de certaines choses. mais c’était son choix de s’venger, pas le nôtre. elle assume maintenant »

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Un duo de choc, malgré une petite différence d’âge. Tu étais toujours celui vers qui je me tournais, quoi qu’il m’en coûte, préférant tes conseils à ceux de tous les autres. Tu étais mon frère, mais également mon meilleur ami, et ça, ça n’avait pas de prix. Pourtant, je m’en voulais, d’une certaine manière, d’agir dans le dos de notre sœur, ayant cette fucking impression de la trahir. N’était-ce pas ce qu’elle faisait avec nous ? Nous réclamer encore et toujours plus d’argent, tout en connaissant notre condition. — Je trouve que c’est pire que ça même, elle va jusqu’au manque de respect à mon sens. Celui de ne nous respecter en tant qu’humain, pas plus qu’en tant que membre de sa propre famille. Des billets sur pattes, voilà ce que nous étions devenus, depuis que les barreaux nous séparaient. — J’en suis au point où je prends même plus ses appels et j’ai beau lui dire que j’suis à sec, je n’ai pas l’impression que ça change quoi que ce soit. Je soufflais longuement, portant ma bière à mes lèvres pour en siroter quelques gorgées. —Peut-être qu’on devrait faire un parloir avec elle, ensemble, t’en dis quoi ? Pour mettre les choses à plat, tenter de lui faire comprendre qu’on ne pouvait pas faire davantage que ce que nous faisions là. Je ne me sentais pas de lui faire face seule, parce que de cette famille, j’étais probablement la plus influençable, et sa manipulation marcherait probablement sur moi.

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Cette soeur qui avait perdu son binôme comptait sur nous pour qu'on subvienne à ses besoins. J'comprenais la démarche, mais alors pourquoi elle ne nous parlait que pour l'argent ? Les parents lui filaient déjà pas mal et elle nous soutirait à nous aussi. Elle a besoin de chier des lingots d'or à ce compte ou quoi ? Une vision que j'avais du mal à me défaire au fil du temps, vu comment elle nous dépouillait. « tu sais très bien qu'un parloir va faire qu'empirer les choses » soufflais-je, grimaçant à l'idée de la confronter pour lui dire ce qu'on pense vraiment de tout ça. « elle va se passer pour la victime, que la perte de notre frère l'a complètement fucked up et qu'elle a besoin de ça pour aller mieux, pour s'en sortir » Toujours la même rengaine. « tu te souviens pas que l'année dernière, on avait déjà essayé de rien lui filer ? elle a réussi à nous remettre dans sa poche, elle est forte » ou alors on est trop faible, trop famille. Un lien trop particulier pour qu'on puisse passer outre.

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Une pression qui pesait sur nos épaules continuellement et qui aujourd’hui semblait être de trop, autant pour toi, que pour moi. N’étions-nous que des portefeuilles à ses yeux, ou il y avait encore de l’espoir pour le lien fraternel qui nous unissait ? Je te proposais donc de sauver les miettes, par un parloir entre nous. — Mh. Pas vraiment étonnée de ton refus. On était pratiquement d’accord sur tout, bien que j’abordais certainement les événements avec plus de douceur. Preuve étant, que tes mots, bien que réels, pourrait certainement blesser les parents s’ils entendaient ça. — T’as raison. La moitié de la bière que j’ingurgitais, comprenant le choix actuel que nous faisions. Tirer, au moins temporairement, un trait sur notre sang, notre sœur. N’être plus que deux, face au reste du monde. — Je m’en souviens très bien, appuyer là où ça fait mal, pour mieux obtenir ce qu’elle désire. Ça a toujours été sa force. Je secouais la tête de droite à gauche, en observant le goulot en verre, avant de tourner la tête vers toi. — Il faut se dire que comme elle, nous aussi, on est prêt à tout, par égoïsme. Après tout, pourquoi nous n’aurions pas le droit d’agir comme elle ? Un long soupir qui filait entre mes lèvres avant de t’interroger — Enfin moi, je suis prête à l’être et toi ?

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J’aimais ma famille, bien qu’elle soit super dysfonctionnelle. Je l’aimais plus que tout et j’étais prêt à tout… jusqu’à un certain point. Me faire piller les poches pour une personne qui ne me le rend pas, ça ne m’intéressait pas et ça semblait être la même chose pour toi. Pas étonnant, on a souvent eu la même vision des choses. Sûrement parce qu’on est les plus jeunes de la famille Wilcox. « je suis prêt aussi. à partir de maintenant, plus de prison, plus d’argent envoyé. on fait les morts » que j’viens à dire, soupirant en regardant ma bière. Ça faisait pas mal chier mais elle avait qu’à prendre en compte nos propres désirs à nous. On avait pas envie de tout ça, un point c’est tout. « par contre, faut pas lâcher quand les parents vont nous demander de rendre des comptes. elle va tellement les mettre dans sa poche » Et on sait que les parents peuvent être vraiment relous quand ils s’y mettent.

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Deux cerveaux, qui avaient l’habitude de fonctionner de manière similaire. Si parfois mon immaturité rentrait en conflit avec ta manière de penser, la majorité du temps, nous étions sur la même longueur d’onde. Aujourd’hui, nous décidions de faire front commun contre notre sang. Si cela était douloureux pour moi de tourner le dos à ceux qui avaient brillé par leurs absences depuis nos naissances, ils ne récoltaient que ce qu’ils avaient semé. — Ce n’est clairement pas un endroit pour moi. La plus faible. La plus pure également, j’étais l’ange qu’on avait posé au milieu de l’enfer, perdue, vouée à vivre dans un endroit qui ne me ressemblait pas. — Je ne lâcherais pas, je ne veux pas finir comme eux. Comme eux quatre. J’avais appris à aimer notre quotidien maintenant, mais ce n’était pas pour vivre comme une misérable, au contraire, je voulais que le risque prît, nous rapporte bien plus que juste des problèmes. Nous avions tous les deux les clés en main, pour tirer le meilleur de leurs erreurs. — Je veux un vrai nouveau départ et cette décision pourra nous être bénéfique à changer notre style de vie.

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On était tous les deux d’accord. Fallait arrêter avec toutes ces conneries vis à vis de Mary, de notre famille. Nous prendre pour des vaches laitières, c’était nous prendre pour des cons, très clairement. Et j’avais pas très envie que ça continue. « on s’y fait en vrai » que je dis, à propos de la prison. Ouais, j’avais eu mes propres déboires, m’ayant emmené dans cette cage à l’extérieur de la ville à maintes reprises. J’espère pour toi que tu n’iras jamais. « parfait » De nous deux, j’étais celui qui avait le plus de mental, alors tenir tête aux parents, de mon côté ça le faisait. Du tien, c’était un peu plus compliqué. Mais si tu dis que tu vas tenir, je te crois. « bon pour fêter ça, ce soir on sort » que j’dis avant d’enrouler mon bras autour de tes épaules, t’attirant contre moi. Toi et moi contre le reste du monde. C’est pas comme si ça changerait un jour.