Those who stand against evil (Agathe)

Ça avait de loin été l’un des cas les plus difficiles de sa carrière. Ils ne peuvent pas vous préparer à ça. À voir le drame à travers des yeux d’enfants. À les voir saisir sans comprendre l’horreur de la situation, au plus profond de leur âme. Ne disposant pas des couches de protection accumulées au cours de longues années de vie pour atténuer l’intensité de cette tristesse sans fond.

Bennett adorait les enfants. Ils représentaient l’essence même de l’humanité. Le rôle des adultes devrait se limiter à construire et préserver un monde où l’enfance peut s’épanouir. Malheureusement, pour ces deux enfants, il était déjà trop tard. La ligne avait été violée. La seule chose qui lui restait à faire était de s’assurer que le coupable ne puisse plus jamais récidiver.

Comme d’habitude, il s’était retrouvé là sous les instances de son patron qui semblait avoir en sainte horreur l’idée de savoir Bennett derrière son bureau. Là où il excellait normalement. Envoyé comme soutient à l’enquêteur principal, William avait eu au moins le loisir de chercher des pistes de solution alternatives pour résoudre l’enquête.

C’était là où il avait fait la connaissance d’ @Agathe de Belgique-S .

Celle qu’il attendait présentement au bar du Drink.

Le jugement de culpabilité était tombé en fin d’après-midi. Leur dossier était béton. Et alors qu’un peu tout le monde du Bureau se donner de grandes tapes dans le dos pour cette réussite exemplaire, Will s’était empressé d’appeler Agathe. La vraie héroïne de l’histoire, qui choisit justement ce moment pour faire son entrée.

Bonsoir, Agathe!  Je suis vraiment content de te voir et que tu aies pu te libérer un moment. »

Il se leva pour rapidement se retrouver figé en quelque part entre la poignée de main et la bise.

Ce que j'avais appris sur les bancs d'école versus ce qui reflétait la réalité, c'était deux mondes. On m'avait dit que ça serait difficile psychologiquement, certaines histoires seraient plus poignantes que d'autres. Et c'est vrai. Je comptais plus les nombres de fois où on m'avait questionné sur mon rôle en tant qu'intervenante et sur mon choix de carrière. Pourquoi avoir choisi cette branche et pas une autre? Surtout, pourquoi ce désir d'intervenir dans des contextes familiaux qui impliquaient des enfants? Peut-être parce que c'était totalement l'antipode de ce que j'avais connu. Trop d'entre eux étaient encore délaissés par le système et je ne pouvais pas faire autrement que de les aider. Les savoirs en sécurité, c'est ce qui était le plus important. D'ailleurs, William avait pris la peine de m'appeler pour m'informer de la bonne nouvelle concernant le dossier sur lequel on avait bossé comme des dingues. Le jugement avait été donné et on avait réussi. Je sais pas si c'était ma ténacité qui avait pesé dans la balance mais j'étais contente du résultat final. William était un bon enquêteur aussi, j'étais pas toute seule à avoir accompli quelque chose de bien. Pour fêter cette réussite, quoi de mieux que d'aller boire un verre au drink. « Je pouvais pas refuser cette invitation, moi aussi je suis ravie de te voir.  » Il se levait, se figeant en ne sachant pas trop comment il devait se comporter vis-à-vis de moi. « Tu sais, on n'est pas obligés de faire ça. Te prends pas la tête. » le mot professionnalisme n'existait pu en dehors du boulot. Je préférais être naturelle.      

Elle répondit avec un tact remarquable à son ‘couac’ social, faisant immédiatement chuter la pression. Ça avait été une caractéristique d’Agathe qui l’avait frappé dès les premiers instants : une simplicité efficace. Ne pas se prendre la tête, et faire ce qu’ils avaient à faire aussi bien qu’ils le pouvaient. Mieux, même.

«  Right. Merci. La plupart de mes partenaires de 5@7 sont des carriéristes de 40 ans et plus du FBI. On en vient à oublier comment interagir avec des vrais humains, parfois… Allez, assieds-toi, je t’en prie! »

Prenant place, il se commanda un gin tonic.

Pour être honnête, il avait été impressionné de la qualité de l’équipe qu’ils avaient formés pendant les quelques semaines du plus gros de l’enquête. Ils partageaient cette volonté de s’investir corps et âme dans ce qu’ils entreprenaient, ainsi qu’un amour profond et sacré pour l’enfance.

Il avait cependant été encore plus impressionné par le contrôle de routine qu’il avait effectué avant de l’inclure dans le processus…

Princesse de Belgique. Rien que ça. En travaillant avec elle, il était rapidement parvenu à mettre l’information de côté. Le contexte l’exigeait. La retrouver dans un cadre pseudo-social par contre, c’était une toute autre paire de manches.

«  D’abord, laisse-moi te féliciter en personne. On a vraiment fait quelque chose de bien. Les gens au Bureau étaient en liesse! J’aurais trouvé ça dommage de ne pas t’inclure un peu dans les célébrations. En même temps, pour la vraie fête, c’est une gang de vieux agents qui vont avoir un peu trop bu et qui vont raconter une séries d’anecdotes de plus en plus louches sur les grands moments de leur passé, et dont le pinacle se terminera probablement au Nirvana. Un verre ou deux ici avec moi, c’était pas mal le mieux que je pouvais faire... Mais hey, soyons fous, j’offre les arachides. Ou les olives ? Ou les huitres ? Qu’est qu’ils ont ici ? »

Son humour pince sans rince ne s’exprimait qu’à travers de faibles nuances dans son léger sourire, alors qu’il essayait de trouver du regard un menu où ils énuméraient les snacks disponibles.