FB - You're not alone - Tophyr

FB - 26 Novembre - @Tova Markovich - En larme qu’elle m’avait téléphoné, le cœur meurtrit je l’avais senti à sa voix et sa avait brisé le mien de la savoir comme ça. Je lui avais dit que je pouvais venir les soutenir, mais ce n’était pas la place des filles, alors je lui avais proposé de passer quand elle le voulait, que ma porte serait toujours ouverte pour elle. Elle m’avait prévenu qu’elle passerait aujourd’hui, j’avais informé les filles que Tova allait venir, qu’elle serait triste et qu’il fallait être sage. J’avais souvent entendu parler du paternel Markovich, je l’avais même rencontré une fois, au parloir, y’a mieux, mais au moins j’avais pu échanger avec lui, lui montrer que je prenais soin de sa fille avec le recul je me dis que j’avais faillis à ma mission. Porte qui sonne, je me précipite pour ouvrir, les jumelles jouant sagement dans leur chambre comme convenus. J’ouvre la porte “Viens là” dis-je simplement en tendant mes bras “Ca va aller je te le promets, on sera là pour vous trois”

L'impression que tout ce que t'as entrepris dans ta vie pour lui n'avait plus aucun sens. La sensation que tout s'écroule sous tes pas. L'homme pour qui tu t'es jurée de devenir la meilleure avocate de Boston n'est plus de ce monde. Avoir été l'unique témoin de son dernier soupir. Avoir été le dernier témoin de son sourire. Il est parti heureux de goûter à la liberté dans la mort, lui qui a passé le plus gros de sa vie dans une cellule ou dans cette chambre dans laquelle il a fermé les yeux une dernière fois. Il a su qu'il était grand-père et ça l'a rendu heureux. Ses derniers mots étaient pour elles deux. Tout s'est enchaîné trop vite. Être le porteur des mauvaises nouvelles et la victime de Veritas peu après. Thanksgiving a eu une saveur maussade. Le goût des larmes comme unique condiment. Réflexe d'appeler Zéphyr pour lui exprimer ta peine et pleurer. Il te connait par cœur et tu sais que tu peux lui parler de tout. L'amour qui persiste entre vous n'est désormais qu'une sublime amitié. Une tendresse profonde et un respect mutuel. Puis te rendre chez lui au lendemain de cette perte. Fondre en larmes dans ses bras. « T'es tellement gentil avec nous.. merci.. » Le serrer fort contre toi comme si ça pouvait te réparer.

Je la réceptionne dans mes bras, resserrant mon étreinte autour d’elle, je la berce contre moi “On est une famille, c’est normal je ne laisse pas tomber ma famille” nous restons quelques minutes comme ça et je finis par la guider jusqu’au canapé “Viens installe toi” je vais rapidement à la cuisine et prend deux cannettes de soda, je reviens et lui en tend une “Désolé, je t’aurais bien proposé une bière, mais tant que les filles ne sont pas endormies je ne touche pas à l’alcool” une fois la nuit tombé c’est autre chose, téquila qui coule beaucoup trop dans mes veines, honte qui me gagne à chaque fois que j’empoigne une bouteille. Je m’installe à côté d’elle, me tournant de trois quarts “Je ne suis pas sûr de ce qu’il faut dire... Est-ce que t’as envie de parler de lui ?” sourcil qui se fronce gentiment lorsque je regarde derrière Tova, petite tête blonde qui apparait “Qu’est-ce qu’on avait dit Kaïa ?” la petite s’approche de nous et s’installe sur mes genoux, caché derrière sa licorne en peluche, elle me regarde interrogative et finis par regarder Tova “Pourquoi t’es triste ?”

Une famille. C'est ce que vous êtes selon lui. C'est ce que vous auriez dû être selon toi, si t'avais rien foiré, si t'avais rien abandonné il y a cinq années de cela. Mais tu peux pas continuer de te complaire dans cette idée que rien n'est rattrapable. La preuve, elle est sous tes yeux depuis des mois. Les filles qui montrent le bout de leur nez à chaque fois qu'elles t'entendent arriver, même si l'une est plus facile que l'autre avec toi. Tu restes dans ses bras sans rien dire de plus, tu te sens rassurée à ses côtés, te laisse porter comme une poupée de chiffon jusqu'au canapé. Tu fais en sorte de calmer tes sanglots et de reprendre tes esprits, mais autant ne pas mentir, t'as du mal à retrouver ton calme. « T'en fais pas, ça ira très bien. » Tu souris timidement alors qu'il revient à tes côtés avec les sodas. De toute façon, t'as peur de ce que tu pourrais faire si jamais tu buvais de l'alcool à l'heure actuelle. T'es trop instable pour y songer dans l'immédiat. Tu regardes tes mains et tu joues nerveusement avec la bague qui habille ton pouce. Tu la fais tourner comme si ça avait des vertus apaisantes. « Tu sais, depuis que j'suis petite, que j'ai vu les flics l'embarquer.. j'ai construit tout mon avenir pour le sortir de là. Et maintenant, j'suis certes avocate en droit pénal mais j'ai pas pu le sortir vivant de là.. j'ai pas réussi à lui offrir le droit de revivre une vie de famille.. » T'as pas le temps d'approfondir le sujet que Kaia pointe le bout de son nez, frimousse dissimulée derrière sa peluche. Comment tu pourrais expliquer ça à ta fille ? « Tu sais ma puce, mon papa est parti en voyage dans les étoiles, et ça me rend triste parce que je ne pourrais plus le voir. » que tu dis doucement, cherchant le regard de Zéphyr pour être sûre de ne pas avoir dit de bêtise.

Je regarde ses mains, je la regarde tourner sans fin cette fameuse bague, longtemps j’ai cru que c’était un toc quand elle mentait, avant de comprendre au fil des mois, des années passées avec elle que c’était juste un tic nerveux, alors doucement je viens poser ma main sur les sienne, stoppant son geste par la même occasion, caressant avec mon pouce le dos de sa main. Ecoutant ses mots je savais où elle voulait en venir et je voulus laisser quelques seconde juste le temps de choisir mes mots, ne pas répondre de travers, avant de voir apparaitre Kaïa. Je me disais à ce moment-là que si j’avais espéré un peu de calme avec ses deux curieuses j’étais très mal partit. Je la laisse venir à nous, hochant la tête quand la petite me regarde comme pour l’encourager à dire ce qui lui brulais les lèvres, je laisse Tova répondre et lui souris pour lui signifier que tout est okay. Kaïa me regarde ensuite “Il est dans les étoiles comme notre petit chat Figaro ?” “Oui c’est ça comme Figaro bébé” je viens remettre l’une de ses mèches de cheveux, la petite se tourne de nouveau vers Tova et regarde sa licorne en peluche, puis sa maman et finis par lui tendre “Je te la prête un petit peu pour te réconforter, tu fais attention c’est mon prince qui me l’a offerte !” Elle descend du canapé “mais je reviens la chercher tout à l’heure” et la voilà qui s’enfuis dans le couloir, je regarde Tova un léger sourire sur les lèvres avant de voir réapparaitre les deux têtes blondes, se regarder complice et ensuite toute deux grimper sur Tova pour lui faire un câlin, quelques secondes ou j’ai l’impression que le temps c’est arrêté, je n’ose ni bouger, ni parler. Anja & Kaïa parte de nouveau dans leur chambre et je reste quelques seconds silencieux avant de regarder Tova “Tu vois, tout n’est pas perdu. Ce que tu as réalisé pour ton papa, peu l’aurait fait, t’a été incroyable, t’as fait tout ce que tu as pu, tu peux être fier de toi ! Prend du temps pour toi maintenant, pour ce que tu veux faire toi.”

S'il savait que t'avais recommencé à fumer et que tous les tocs que tu avais avant étaient de nouveau présents dans ta vie depuis que ton père avait été hospitalisé, il te ferait sans doute la leçon. T'avais arrêté de fumer pendant la grossesse des filles, pourtant. Il a suffit de cet événement pour laisser au rebut cette bonne résolution. Mais ce toc nerveux, il a toujours été présent, depuis l'enfance. Et dernièrement, bien trop. Alors il vient poser sa main sur la tienne pour calmer cette manie. La petite semble bien comprendre ce que tu lui expliques, et tu souris doucement. Tu prends sa Licorne que tu serres fort contre toi. « Merci, et promis, j'y fais très attention ma puce. » la peluche entre tes bras, tu la regardes en souriant descendre du canapé. « Elle est surveillée par Papa, t'en fais pas. » Regard porté à nouveau sur Zéphyr et pas le temps de dire quoi que ce soit que les deux petites viennent sur toi pour t'offrir un câlin. Chacune qui occupe un bras. Quelques secondes où t'as la sensation que ton coeur se répare. Quelques secondes qui font tant de bien, avant de les voir disparaître à nouveau dans leur chambre. T'as encore envie de pleurer, mélange de joie de ce moment partagé avec les jumelles et de la tristesse du deuil. « Je peux pas rattraper le temps perdu, mais je veux plus perdre de temps loin d'elles.. Ce que je veux faire moi, c'est être une mère pour nos filles. C'est aider les filles qui n'ont pas pu se sortir de ce que je faisais avant.. » Parler à coeur ouvert.

Kaïa qui fais un premier pas seul vers Tova, je prends ça pour une victoire, je lui fais un signe de tête pour confirmer que je surveillais la licorne, sourire du papa fier sur mon visage, mais je n’étais pas au bout de mes surprises quand je les vois toutes deux revenir avec leur petit sourire malicieux, je les vois s’approcher de leurs mères et lui faire un câlin et je crois que j’en ai les larmes aux yeux, mais je reste fort, genre je suis pas un faible, mais je vois que sa touche Tova et je suis réellement fier de mes filles, nos filles à ce moment précis surtout de Kaïa. “Tu ne peux pas rattraper le temps perdu c’est certain, mais tu as la chance qu’elles soient encore petites et qu’elles ont encore plein de chose à vivre, j’estime qu’il n’est jamais trop tard.” je lui souris, reprenant sa main dans la mienne “C’est un beau projet que tu as là et je pense que tu pourrais en aider plus d’une... si vraiment tu en as envie, que ton projet se concrétise je serais là pour t’aider et te soutenir. Ton papa serait véritablement fier de toi, encore plus qu’il ne l’était déjà”

Les filles qui reviennent vers toi, qui t'enlacent toutes les deux pour la première fois. Ton coeur qui se serre de bonheur, et tu fermes les yeux pour savourer ce moment, mais quand tu rouvres les yeux, tu sens dans le regard de Zéphyr qu'il est touché même s'il ne le montre pas. Le temps a passé mais tu le connais assez pour savoir ça. T'as peut-être perdu un pilier de ta famille, mais ta famille, malgré tout, elle est ici, dans cet appartement. Même si Zéphyr est ton ex, il est le père de vos enfants, il fait partie de toi à jamais. « Bien sûr que je veux mener ce projet à bien.. et je sais que tu seras là si j'commence à baisser les bras.. » Ses derniers mots te font pleurer à nouveau, et tu poses ton front contre ses mains pour cacher ces larmes. « Il était fier parce qu'il savait pas tout ce que j'ai pu faire.. tout le mal que j'ai causé.. » Les deux coeurs amoureux que tu as brisés, les âmes innocentes que tu as abandonnées à la maternité et dont tu as pu parler juste avant qu'il ne quitte ce monde. Tu te reprends, sèche tes larmes. « Excuse moi.. » Tu souris doucement, laissant toutes tes émotions négatives enfermées dans un coin de ton esprit, essayant de retrouver le sourire auprès de cette vie que tu aurais pu avoir il y a déjà cinq ans.

Je secoue la tête face à ses mots, je sais qu’elle avait finis par tout lui dire sur notre histoire, qu’elle avait pu au moins lui montrer les filles déjà en photo et pour autant je ne pense pas que ça ait changé l’avis qu’il avait pour sa fille “Tova, tu t’es battu pour lui pour que ta famille s’en sorte c’est tout ce qu’il a retenu que tu n’as jamais baisser les bras. Comme pour ton projet tu ne baisseras jamais les bras je le sais et je serais là pour te remonter si tu flanche” parce que malgré tout ce qui avais pu se passer entre nous jamais je ne lui souhaiterais qu’elle ne réussisse pas. Je voulais qu’elle se sente pour le mieux, pour elle, pour les filles, pour nous. Quelques instants encore où je la prends dans mes bras pour apaiser quelque peu sa tristesse avant de me lever et de la prendre par la main “Vien j’ai une idée pour te remonter le moral” un petit sourire malicieux et je me dirige vers la cuisine donnant un tablier à Tova “Crois moi tu vas en avoir besoin” un clin d’oeil et j’enfile le mieux “Les fiiiilles ça vous dis de faire des gâteaux ?” les petites terreurs débarque en hurlant et en courant et j’en ris leur tendant chacune leur tablier. Soirée pour changer les idées de Tova, lui montrer que malgré toute la tristesse qu’elle peut ressentir les instants de joie ne sont pas très loin.



FIN